MARQUER

Numéro

551

Prénom

Louis

Naissance

1653

Décès

1725

1. État-civil

Louis Marquer (on trouve aussi Marquet ou Marquières) appartient à une vieille famille de la noblesse bretonne (Kerviller). Il naît à Vannes le 19 octobre 1653 de l'union d'une Damoyselle Poury et de Louis Marquer, procureur au siège presidiai de Vannes (A.D. Morbihan). Il meurt à La Flèche le 8 avril 1725.

2. Formation

Une santé très fragile (M. souffrira d'hydropisie et son autopsie révélera une pathologie cardiaque rarissime, une ossification partielle du cœur) perturbe le déroulement de ses études à La Flèche orientées vers les lettres et la théologie. Le 26 septembre 1670, M. devient novice de la Compagnie de Jésus. Il prononce ses quatre vœux le 2 février 1687.

3. Carrière

M. commence par mener une carrière itinérante d'enseignant dans les collèges provinciaux de la Compagnie. Il enseigne les mathématiques à Nantes, à Moulins, la philosophie à Eu, à Orléans et à Rouen. Après 1687 il professe la théologie scolastique à Amiens, à Vannes, à La Flèche, puis à Paris. A Paris entre 1703 et 1706, M. a parmi ses élèves le célèbre Yves Marie André qui le décrit comme un « esprit élégant mais mince». Parallèlement M. mène une carrière obscure mais féconde de journaliste dans l'équipe des Mémoires de Trévoux. En 1720 M. quitte Paris pour La Flèche, où il s'éteint le 8 avril 1725.

5. Opinions

La notice nécrologique consacrée par les Mémoires de Trévoux à M. témoigne de l'estime dont il jouissait au sein de la Compagnie. Les réserves exprimées par le jésuite malebranchiste Y.M. André pourraient s'expliquer par l'hostilité de M. à Malebranche. M. a dû avoir en tant que journaliste et du fait de la multiplicité de ses centres d'intérêt de nombreux correspondants. La B.N. possède une lettre de remerciements de M. au célèbre antiquisant N. Thoynard (1629-1706).

M. fait partie d'une des premières équipes chargées des Mémoires de Trévoux. Il collabore pendant plus de quatorze ans au périodique jésuite auquel il fournit, selon les sources unanimes, «un nombre infini d'extraits» (lettre du P. J. de Blainville, dans Faux). Il est de manière certaine l'auteur de l'extrait consacré au Traité des serins de Hervieux de Chanteloup, paru dans la livraison d'octobre 1713 (art. CXLII, p. 1722-1732). A la suite de ce compte rendu M. adresse à Hervieux une lettre imprimée en tête d'une réédi­tion de l'ouvrage (1745).

M. est peut-être l'auteur de l'extrait de l'Entretien d'un Philosophe chrétien avec un Philosophe chinois (art. LXXXIX, juil. 1708, p. 1134-1143). Le P. Ingold, éditeur de La Vie du R.P. Malebranche du P. André, attribue à M. la paternité de ce compte rendu polémique, auquel Malebranche, pourtant méprisant à l'égard des Mémoires de Trévoux (Chaudon, Dictionnaire historique, art. «Malebranche»), daigna répondre.

7. Publications diverses

La notice du Moreri, remarquablement précise, suivie par Q., fait à tort, pense-t-on aujourd'hui, de M. le responsable de la publication des sept premiers volumes des Nouveaux mémoires des missions de la Compagnie de Jésus dans le Levant.

M. aurait laissé à l'état de manuscrit une Armenia vêtus et recens (Moreri).

8. Bibliographie

Moreri ; Sommervogel. – Sommervogel C, « Essai histori­que sur les Mémoires de Trévoux», dans la Table méthodique des Mémoires de Trévoux, Paris, 1864-1865. – Backer A. de, Bibliothèque des écrivains de la Compagnie de Jésus, Paris, 1894,

t. V. – B.N., n.a.fr. 562. – Mémoires de Trévoux, art. LIV, juin 1726, p. 1140-1154. – Kerviller R., Répertoire général de bio-bibliographie bretonne, Rennes, 1885, rééd. 1985. Cherma A., Mancel G., Documents inédits pour servir à l'histoire philosophique [...] du XVIIIe siècle, Paris, 1844-1845, t. II, p. 336-337. – André Y.M., La Vie du R.P. Malebranche, éd. A.M.P. Ingold, Paris, 1886, p. 319. – Faux J.M., «La fondation et les premiers rédacteurs des Mémoires de Tré­voux», Archivum historicum Societatis Jesu, Rome, 1954, t. XXIII, p. 131-151. – Desautels A.R., Les Mémoires de Trévoux et le mouvement des idées au XVIIIe siècle, Rome, 1956. Malebranche, Œuvres complètes, éd. A. Robinet, Paris, 1986, t. XV.