LUNEAU DE BOISJERMAIN

Numéro

533

Prénom

Pierre

Naissance

1732

Décès

1801

1. État-civil

On sait peu de chose sur L. Les notices biographiques semblent toutes tirées de celle qu'envoya A.J.D.B. au Magasin encyclopédique. Pierre Joseph François Luneau de Boisjermain est né en 1732 à Issoudun de parents aisés (le père était juge-garde de la monnaie), il mourut le 25 décembre 1801, subitement semble-t-il, à Paris. Il prit le pseudonyme de «Toustain» si l'on en croit Diderot.

2. Formation

Il fit ses études chez les Jésuites où il fut « régent des basses classes » (Sommervogel n'en fait pas état). Il quitta les Jésuites et vint à Paris. On ne sait rien sur sa formation par la suite, mais ses connaissances sont attestées par ses livres et le genre de périodiques qu'il lança.

4. Situation de fortune

A Paris, il ouvre des cours publics de grammaire, d'histoire et de géographie, où il eut de nombreux élèves grâce à des méthodes nouvelles. Il écrit des livres pour ses élèves – «L'enseignement public était sa passion dominante». La conclusion de l'article du Magasin pourtant très bienveillant est désolante – « Luneau n'a été apprécié ni comme littérateur, ni comme homme vraiment estimable sous le rapport des qualités civiques et sociales» (p. 32).

5. Opinions

En 1768, voulant diffuser son édition des Œuvres de Racine avec Blin de Sainmore, il se heurte aux privilèges des libraires qui le poursuivent avec succès. Il se vengea - et c'est surtout par là qu'il se fit connaître - en intentant un procès aux libraires associés de l'Encyclopédie, les accusant de ne pas avoir tenu les engagements pris dans le Prospectus. L. demandait qu'on rembourse 50 £ à chaque souscripteur. Le procès dura neuf ans. L'attitude de Diderot fut ambiguë. A.J.D.B. parle de «l'astucieuse impartialité de Diderot» (p. 28). L. plaida lui-même. L'affaire traîna et il fut condamné au paiement des frais, ce qui le ruina presque complètement. Consul­ter la correspondance de L. et de Diderot, ainsi que les pièces relatives au procès dans Diderot, Œuvres, t. V, et B.N., f.fr. 22069.

Il imagina alors un bureau de correspondance destiné à fournir aux amateurs les livres anciens et modernes au prix de Paris. Ce projet eut du succès au moins au début et se fit au détriment des libraires de province. L. ne fit pas parler de lui sous la Révolution et finalement il écrivit un mémoire en faveur des libraires menacés par le Directoire (1799).

6. Activités journalistiques

6. L'Almanach musical fut publié sous sa direction de 1781 à 1783 (D.P.1 85). – Cours de bibliographie, continuation du Journal d'éducation où il exprime ses vues pédagogiques (D.P. 1 328, 636).

7. Publications diverses

Ses ouvrages sont pour la plupart pédagogiques – Vrais principes de la lecture et de l'orthographe, Cours de langue latine, 1759, souvent réédités. – Discours sur une nouvelle manière d'enseigner et d'apprendre la géographie, 1759. – Cours d'histoire universelle, petits éléments, 1768. – Cours de langue latine en 5 vol., 1787-1789. – Cours de langue italienne, 3 vol., 1783-1784. – Cours de langue anglaise à l'aide duquel on peut apprendre cette langue chez soi sans maître, 3 vol., 1784. Les cours de langues étaient accompagnés de traductions interlinéaires. Un volume pour la langue espagnole était en préparation quand la Révolution éclata. – Recueil de mémoi­res contre les libraires associés à l'Encyclopédie, 1771-1772. – Le Zinzolin, sous le pseudonyme de Toustain, 1769 (voir le c.r. de Diderot dans la CL., Ier nov. 1769 – Œuvres, t. XVIII, P- 83-87).

8. Bibliographie

8. B.Un. ; N.B.G. ; Cior 18. – «Au C. Millin, rédacteur du Magasin encyclopédique sur Luneau de Boisjermain», Magasin encyclopédique, 8e année, t. II (an X, 1802), p. 25-32. – Diderot, Correspondance, éd. Roth-Varloot. – Id., Œuvres complètes, Paris, Hermann, t. V, 1976, t. XVIII, 1984. Lough ]., «Luneau de Boisjermain v. the publishers of the Encyclopédie», S.V.E.C. 23, 1963, p. 115-117.