LEVESQUE DE POUILLY

Numéro

516

Prénom

Louis

Naissance

1691

Décès

1750

1. État-civil

Louis Jean Lévesque de Pouilly est né à Reims en août 1691 de Jacques Lévesque, seigneur de Pouilly, et de Marie Roland ; son père était trésorier de France à Châlons, conseiller du roi, mort à Châlons le 6 décembre 1694. Louis Jean Lévesque de Pouilly épousa en janvier 1727 Anne Roland ; un fils (Louis Jean ou Jean Simon) naquit le 8 mai 1734. L. mourut à Paris le 4 mars 1750.

2. Formation

A Reims, il fut le condisciple de l'abbé Pluche. Il fut surtout élevé, comme ses frères Lévesque de Burigny et Lévesque de Champeaux, par l'abbé de Longuerue. Il s'inscrivit en droit en 1708 et fut maître ès arts en novembre de la même année (A.D. Marne, E 516). Vers 1711, il fait ses études de théologie et de philosophie à Paris. Il est membre de l'Académie des Inscriptions en 1722.

3. Carrière

Il est à Paris vers 1711. Séjours à la Source, propriété de Bolingbroke vers 1718-1720. Vers 1725-1726, il fait un voyage en Angleterre et séjourne un an à Londres. En 1727, il quitte définitivement Paris pour Reims ; deux versions à ce sujet : «Les mauvaises façons de l'Académie des Belles-Lettres» l'auraient obligé à se retirer à Reims (lettre de Rémond Le Grec à Bouhier, 5 janv. 1737, B.N., f.fr. 24416, f° 299) ; «l'adieu éternel qu'il a dit à Paris» l'a éloigné de l'Académie (lettre d'Anfossi à Caumont, 10 sept. 1728, Avignon, ms. 2277, f° 1). A Reims, il est successivement membre du conseil de la ville (10 mars 1743) et lieutenant des habitants ; il fonde une école de dessin et une école de mathématiques.

5. Opinions

Très lié à Bolingbroke dès 1719(6, p. 62-65) et à Voltaire, qui séjourne chez lui à deux reprises, en 1742 et 1749 (B, p. 66-68), et qui le dépeint comme «un vrai philosophe» et «un cœur tendre» (lettre à Mme Denis, 29 sept. 1749). Ami de Rémond Le Grec et de Lacurne de Sainte-Palaye, qui ne passaient pas pour dévots (B.N., f.fr. 24416, f° 299 ; Nîmes, ms. 151, f° 21). En 1734, il reçoit à Reims David Hume (F. Baldensperger, « La première relation intellectuelle de David Hume en France», Modem language notes, t. LVII, 1942, p. 269). Il accueille à Reims le franc-maçon A. Ferrand de Monthelon (A.M. Reims, carton 693 et liasse 21, suppl. 2).

6. Activités journalistiques

Collaborateur épisodique de L'Europe savante (1718-1720) : d'après le mémoire ms. A 15447 de la Mazarine, « Frère aîné de M. de Burigny, il n'était cependant pas de nos assemblées». Le même mémoire lui attribue un seul article : «Réflexions de M... sur la Dissertation de M. de Montmor», L'Europe savante, oct. 1718, art. 4, t. V, p. 294-303 ; B, p. 152 [renseignement transmis par P.F. Burger].

7. Publications diverses

Discours et dissertations (voir Cior 18, n° 40215-40219). – Théorie des sentiments agréables (publié en 1736 dans le Recueil de divers écrits, puis à Genève en 1747 et à Paris en 1747, privilège du 9 nov. ; rééditions à Paris en 1749 et à Londres en 1750, etc.).

8. Bibliographie

Cior 18. – Recueil de notices sur L., B.V. Reims, CRV 1664, MM. – Bolingbroke, Philosophical works of the late Right Honorable Henry St John, Lord Viscount Bolingbroke, éd. David Mallet, Londres, 1754, t. V, p. 217-311 (lettres à M. de Pouilly) : il apparaît d'après ces lettres que L., qui tient lieu à Bolingbroke, vers 1720, de secrétaire et de maître à penser, initia le philosophe à la critique biblique et à l'histoire comparée des religions (renseignements fournis par R. Mortier). – (B) Belozubov L., L'Europe savante (1718-1720), Paris, Nizet, 1968.