LE GOBIEN

Numéro

493

Prénom

Charles

Naissance

1653

Décès

1708

1. État-civil

Charles Le Gobien est né à Saint-Malo en 1653 et mort à Paris à la maison professe des Jésuites le 5 mars 1708 (Sommervogel).

2. Formation

Il entre au noviciat de la Société de Jésus le 25 novembre 1671 et prononce les quatre voeux le 2 février 1690 à Tours (Moreri). Il a enseigné la grammaire et les humanités pendant six ans (Moreri) à Tours (Sommervogel), puis la philosophie pendant deux ans à Alençon, avant de devenir préfet des classes pendant deux ans également (Sommervogel). Les éléments fournis par Moreri et Sommervogel restent imprécis et ne rendent pas compte des vingt années qui séparent l'entrée de L. dans la Société de Jésus de sa profession et de son ordination. Peut-être faut-il placer ici son expérience de missionnaire au Levant et en Chine, qui n'est pas attestée, mais que ses ouvrages et ses fonctions ultérieures à Paris rendent très vraisemblable.

3. Carrière

Appelé à Paris (vers 1700), il demeure quatre ans au noviciat des Jésuites comme enseignant, puis à la maison professe. Nommé secrétaire des missions de la Chine, à une date inconnue (vers 1704), il devient procureur des missions de la Chine à la mort du P. Verjus en 1706 (Sommervogel). En 1697, il a pris position en faveur des cérémonies chinoises dans sa Lettre sur les progrès de la religion de la Chine (Paris, impr. de H. Lamblin, 1697), et surtout dans son Histoire de l'édit de l'empereur de Chine en faveur de la religion chrétienne (Paris, J. Anisson, 1698), textes réédités la même année dans les Nouveaux mémoires sur l'état présent de la Chine du P. Lecomte (Paris, Anisson, 1698, t. III). L'Histoire de l'édit est censurée par la Faculté de théologie de Paris le 18 octobre 1700 (D.L.F. et Catholicisme hier, aujourd'hui et demain, Paris, Letouzey et Ané, 1975, t. VII, « Le Gobien »). L., associé à Le Comte, réplique aussitôt par un Acte de protestation et la Lettre à un docteur de la Faculté de Paris sur les propositions déférées en Sorbonne («par M. Prioux», 1700). Ses fonctions ultérieures montrent qu'il n'a jamais été désavoué par les Jésuites.

6. Activités journalistiques

Un premier recueil de Lettres de quelques missionnaires de la Cie de Jésus écrites de la Chine et des Indes orientales ayant obtenu un certain succès auprès du public en 1702, L. fonde en 1703 la collection des Lettres édifiantes et curieuses (D.P.1 814), à laquelle il s'efforce de donner rapidement un rythme annuel : il en publie trois volumes en 1703, puis le tome IV en 1704, le tome V en 1705, le tome VI en 1706, le tome VII en 1707 et le tome VIII en 1708, année de sa mort. Ce dernier volume publié par ses soins contient un hommage au P. Verjus, son prédécesseur à la tête de la mission de Chine. Cet hommage a été repris la même année dans ses Lettres aux Jésuites français, missionnaires à la Chine et aux Indes, sur la mort du R.P. Verjus (Paris, A. Lamblin, 1708). Animateur infatigable des missions de la Chine, L. est très probablement à l'origine de la conception même des Lettres édifiantes et curieuses, dont il a défini le caractère à la fois apologétique et journalistique. On trouvera des extraits des lettres de la Chine dans Lettres édifiantes et curieuses de Chine par des missionnaires jésuites, 1702-1776, éd. par I. et J.L. Vissière, Garnier-Flammarion, 1979.

7. Publications diverses

Voir Sommervogel. Outre les mémoires rappelés ci-dessus, on mentionnera son Histoire des Isles Mariannes, nouvellement converties à la religion chrétienne (Paris, N. Pépie, 1700), essentiellement consacrée à l'apologie de l'esprit de mission, mais riche également de cartes et de données ethnologiques originales, reprises par Prévost dans l'Histoire générale des voyages en 1752, t. X, Livre II.

Lettres ms. de L. B.N., ms.fr. 15510 et 19206.

8. Bibliographie

Moreri («Gobien, Charles le»). – B.Un. ; D.L.F. ; Sommervogel («Gobien, Charles le»). – Mercure galant, août 1708, p. 167-171.

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