LEFEBVRE DE SAINT-MARC

Numéro

490

Prénom

Charles

Naissance

1698

Décès

1769

1. État-civil

Charles Hugues Lefebvre ou Le Febvre est né à Paris le 22 juin 1698 (Jal) – en juillet 1697 selon le Nécrologe – d'une famille «honnête» mais sans biens, originaire de Picardie (N.). Son parrain était le duc de Lionne, à qui son père était attaché en qualité de secrétaire. Du côté maternel, il était allié aux Capperonnier: Claude, dont il publia l'Eloge en 1744, et Jean qui communiqua au Nécrologe en 1770 le peu que nous savons de lui. Il prit le nom de Saint-Marc d'une propriété familiale située près de Moreuil dans la Somme (B.Un.). Il mourut, sans descendance connue, le 20 novembre 1769, d'un coup de sang, et fut enterré à Saint-Germain l'Auxerrois (N., Jal).

2. Formation

Il fit au collège du Plessis de brillantes études ; il eut comme ami, dès avant 1714, Goujet (lettre de Goujet à Bouhier, 21 octobre 1739, dans la Correspondance littéraire du président Bouhier, éd. H. Duranton, t. II, U. de Saint-Etienne, 1976, p. 37), qui l'introduisit dans le milieu des Oratoriens. Après avoir tenté vainement la carrière des affaires étrangères, la carrière militaire et la carrière ecclésiastique (B.Un.), il trouva, grâce à l'appui de Goujet, divers préceptorats. A la fin de sa vie, il fut membre de l'Académie de La Rochelle.

3. Carrière

A une date inconnue mais antérieure à 1730, il fut chargé de l'éducation de Jean-Charles de Saint-Nectaire ou Sennectère (1714-1785). Le comte de Saint-Nectaire, ambassadeur de France à Turin, lui accorda une pension jusqu'à la fin de sa vie et paya ses frais d'enterrement (N.). Saint-Marc, qui connaissait parfaitement l'italien (traductions du Pour et Contre), se consacra, sur la fin de ses jours, à l'histoire d'ltalie. En 1739, il est attaché à la famille d'Egmont: «C'est un laïc, nommé Le Febvre de Saint-Mard, qui est actuellement gouverneur de M. le duc de Bilache, 2e fils de M. le comte d'Egmont» (Goujet à Bouhier, 21 octobre 1739).

4. Situation de fortune

Il vécut pauvre et mourut dans la misère. Une «succession» lui permit, pendant quelque temps, de travailler aux «éclaircissements» de l'édition des Oeuvres de Boileau, publiée en 1747 (N.).

5. Opinions

Il figure parmi les correspondants de Bouhier, qui rédige lui-même des extraits de ses oeuvres dans le Pour et Contre (cf. lettre de Saint-Marc à Bouhier, 2 févr. 1740, f.fr. 24418). Entre 1730 et 1735, il connut une crise spirituelle et se rapprocha des jansénistes (N.).

6. Activités journalistiques

En juillet 1739, il succède à Prévost à la tête du Pour et Contre; il rédige, jusqu'en février 1740, la majeure partie des tomes XVII et XVIII (nombres 240-269). Il s'efforce, sans grand succès, de se limiter aux comptes rendus d'ouvrages littéraires (t. XVII, p. 49-50), propose un nouveau plan du journal (t. XVIII, p. 3-19), détourne l'intérêt de l'Angleterre à l'ltalie (traductions des Osservazione letterarie de Vérone dans le t. XVIII) et tente de répondre aux attaques de Desfontaines et de Granet (t. XIX, p. 48). Mais «obligé par d'autres occupations» (t. XIX, p. 48), il cède progressivement la place à Prévost (nombres 268 et 269) et se retire (cf. J. Sgard, Le «Pour et Contre» de Prévost, Nizet, 1969, p. 18, 25).

7. Publications diverses

Il a publié des éditions des Mémoires de Feuquières (1734, 3 vol.), de l'Histoire d'Angleterre de Rapin-Thoyras (1745-1750, 16 vol.), des Oeuvres de Boileau (1747, 5 vol.), de Pavillon (1747, 2 vol.), de Chaulieu (1749, 2 vol.), du Médecin des pauvres de Hecquet (1749), du Voyage de Chapelle et Bachaumont (1754), des poésies de Malherbe (1757), de Lalanne, Saint-Pavin et Charleval (1759).

Il fut surtout un érudit et un historien. En collaboration avec Goujet, il a publié un Supplément au Nécrologe de Port-Royal (1735). Son oeuvre la plus importante est l'Abrégé chronologique de l'histoire générale d'ltalie (1761-1770, 6 vol.). Il a donné en outre une Vie de M. Pavillon (1738) et une Vie de M. Hecquet (1740). On lui doit enfin le livret d'un ballet, Le Pouvoir de l'Amour (1743).

8. Bibliographie

Jal ; B.Un. ; D.L.F., Cat.B.N. ; Cior 18, n° 38544-38553. – (N.) Nécrologe, éd. de 1770, p. 391-402 ; éd. de 1775-1778, t. III, p. 355-364.

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