LEDUC

Numéro

486

Prénom

Pierre

Naissance

1755

Décès

1826

1. État-civil

Né à Paris le 17 février 1755, il épouse, entre juin 1775 et le début de l'année 1776, Marie Madeleine Henry, harpiste et fille d'un éditeur de musique. Ils ont trois enfants. Il meurt à Bordeaux misérablement «en chambre garnie» le 17 octobre 1826.

3. Carrière

Violoniste, compositeur et éditeur de musique à partir de 1755. A cette date, il est établi «rue Saint Thomas du Louvre, vis-à-vis l'hôtel de Lancastre». Entre 1776 et 1785, il s'installe chez son beau-père «rue Traversière, Saint-Honoré entre l'hôtel de Bar et celui de Bayonne». Le 1er janvier 1785, il ouvre boutique à l'enseigne «La Clef d'Or», «arrière-boutique, appartement, situés dans une maison de cinq étages, sise rue du Roule». Un bail locatif de neuf ans dont le montant s'élève à 1980 £ tous les trois mois est conclu entre La Chevardière «propriétaire pour moitié de cette maison et Monsieur Leduc son locataire». Le 1er janvier 1797, il s'installe «rue Neuve des Petits-Champs vis-à-vis la Trésorerie, présentement rue Vivienne, ancien hôtel de la Caisse d'Escompte n° 42 au premier», puis au 41 rue Vivienne où il demeure jusqu'au 27 mars 1804. Il cesse toute activité jusqu'en 1808 date à laquelle il s'associe avec son plus jeune fils. Il exerce à la même adresse jusqu'en 1811. Après cette date aucune information ne subsiste. En 1803, il se lance dans la fabrication de piano-forte dont il assurait lui-même la vente. Mais, un an plus tard, il est contraint de cesser cette activité. En 1823, il devient professeur de musique à Bordeaux, place Saint-Germain. A partir de 1784, figure au bas de ses catalogues la mention suivante : «tient magasin de musique en France, en Hollande et en Allemagne».

4. Situation de fortune

Il rachète les fonds de commerce de Prudhomme entre 1780-1781 et celui de La Chevardière le 1er décembre 1784. Cette dernière opération s'effectue contre la somme de 90 000 £ payables en 15 versements égaux de 6000 £ chacun à partir du 1er janvier 1787. Tant que le remboursement ne fut pas effectué en totalité, il dut confier à l'imprimeur en taille-douce de La Chevardière, «le Sieur Bosset ou ses successeurs les tirages des planches de musique qu'elles soient ou non en sa possession». De 1785 à 1794, ses affaires sont prospères mais, à partir de cette date, la situation se dégrade. Une série d'hypothèques et de prêts pallie momentanément ses besoins d'argent. Il emprunte, en 1800, la somme de 7399 £ 16 sous, garantie sur une maison qu'il possédait à Gennevilliers. Cette maison étant déjà grevée d'une autre créance «due au concitoyen de La Chevardière», c'est son fils Antoine Pierre Auguste qui subvient momentanément à ses besoins financiers. Mais, «malgré ses grands efforts... pour couvrir les pertes immenses éprouvées par son commerce...», il dépose son bilan le 27 mars 1804. Il put cependant «éteindre et bien au-delà de 250 000 livres sur ce qu'il devait, par suite des faillites éprouvées depuis dix ans». En 1819, il vit à Bordeaux, «rue Castillon n° 6».

6. Activités journalistiques

Il se spécialise dans la publication de journaux hebdomadaires. Le Journal d'airs choisis de harpe qui paraît à partir de 1781 (D.P.1 630). L'abonnement est de 15 £. Chaque numéro vaut 2 £ en 1781 et 4 sous en 1782. A partir de 1785, il reprend un périodique édité par La Chevardière à partir du 2 janvier 1764 sous le titre «La Feuille chantante ou le Journal hebdomadaire composé de chansons, vaudevilles, rondeaux, ariettes, romances duos, brunettes... avec un accompagnement de violon et basse chiffrée pour le clavecin par les meilleurs auteurs (D.P.1 443). Cette feuille paraît jusqu'en 1791. A partir de 1786, il reprend le Journal de clavecin par les meilleurs maîtres (D.P.1 642). «Le prix des douze cahiers de ce journal est de 15 £ pour Paris et pour la province franc de port par la poste». En 1782 chaque cahier se vend quarante sous et en 1786, 2 £ 8 sous. Il édite également le Journal militaire ou Journal d'harmonie, le Journal d'orgue et le Journal d'airs italiens et français avec accompagnement de guitare. A partir de 1808, il publie des périodiques musicaux qui sont pour la plupart une reprise de ceux édités précédemment. Le Journal de violon, le Journal de Flore composé d'airs, romances et duos de différents auteurs avec accompagnement de harpe, le Journal de lyre ou guitare, le Journal de clarinette, le Journal de piano-forte, le Journal d'harmonie. Il crée un bureau d'abonnement musical dont le but est «de procurer aux amateurs la facilité de jouir d'une nombreuse collection de musique».

7. Publications diverses

Il a publié un Essai sur l'amélioration de la guitare ou lyre-guitare à clavier.

8. Bibliographie

Johansson C., French music publisher's catalogues of the second half of the 18th century, Stockholm, Royal Swedish Academy of Music, 1955. – Cotte R. Die Musik in Geschichte und Gegenwart, Kassel, Bärrenreiter, 1949-1986, art. « Le Duc ».Devriès A., «Deux dynasties d'éditeurs et de musiciens, les Leduc», Revue belge de musicologie, t. XXVIII-XXX (1974-1976), 1974-1976.