LARCHER

Numéro

456

Prénom

Pierre

Naissance

1726

Décès

1812

1. État-civil

Pierre Henry Larcher est né à Dijon le 12 octobre 1726 «d'une famille très honorable alliée aux grands noms du Parlement de Bourgogne» (M, p. 602). Sa mère était apparentée à la famille Bossuet. Il est mort à Paris le 22 décembre 1812, des suites d'une chute (M., p. 625, n. 153).

2. Formation

Il perdit son père en 1738 ; destiné par sa famille à lui succéder dans la magistrature, il s'y refusa et quitta Dijon à dix-huit ans pour achever ses études à Paris. Il ne fut jamais répétiteur au collège Mazarin comme l'a affirmé Voltaire, mais selon Feller-Weiss, il s'établit à Paris au collège de Laon. Vers 1748, il se rend en Angleterre où il demeure deux ans à l'insu de sa famille (M., p. 603).

3. Carrière

Il revient à Paris en 1750 et entreprend une carrière de traducteur, d'abord de grec (Electre d'Euripide, Paris, Cailleau, 1751), puis d'anglais («Discours sur la poésie pastorale» de Pope, 1752 ; M., p. 603). Il revient au grec en 1763 (Histoire des amours de Chéréas et de Callirhoë, Paris, Ganeau, 1763, 2 vol.) ; c'est en qualité de traducteur qu'il est élu membre non-résident de l'Académie de Dijon en 1763 (M., p. 603-604). Il entreprend en 1764 la traduction d'Hérodote, à laquelle il travaillera pendant quinze ans (M., p. 604). Il est élu en 1778 à l'Académie des Inscriptions, où il présentera dix-huit mémoires (M., p. 619), et, le 23vjuin 1796, à l'Institut. Pendant la Révolution, il vit dans une complète retraite rue de la Harpe, où il meurt en 1812 après y avoir demeuré quarante ans (M., p. 622).

4. Situation de fortune

Fréron écrit en 1769 : «[M. Larcher] n'a jamais été Précepteur Répétiteur ni Cuistre dans aucun collège [...] il jouit d'une fortune considérable pour un homme de lettres...» (Année littéraire, citée par M., p. 611).

5. Opinions

L. doit une grande part de sa célébrité à sa polémique avec Voltaire au sujet de la Philosophie de l'histoire : ayant critiqué les erreurs de Voltaire dans un Supplément à la Philosophie de l'histoire en 1767, Larcher devient, avec Cogé et Riballier, l'une des cibles favorites du philosophe ; J.M. Moureaux a relaté en détails cette querelle au cours de laquelle se manifeste la mauvaise foi de Voltaire. L. n'est pas un «mazarinier ridicule» comme Voltaire le répète dans la Défense de mon oncle ou les notes de la Pucelle (M., p. 601), mais un «philosophe», un ami du baron d'Holbach (M., p. 617) dont d'Alembert s'est porté garant et qui scandalisera les dévots par ses commentaires d'Hérodote (M., p. 620). L. rétracte cependant ses opinions philosophiques en mai 1795 (M., p. 622) et expurge sa réédition d'Hérodote en 1802 (M., p. 623) ; son retour à la religion est applaudi en février 1803 dans le Journal des débats (M., p. 624).

6. Activités journalistiques

Lettres d'une société ou Remarques sur quelques ouvrages nouveaux, en collaboration avec Boulenger de Rivery et Landon ; l'ouvrage est présenté à la censure par Duchesne et refusé le 14 juillet 1750 ; le tome I (et unique) est publié à Berlin en 1751, puis réédité en 1752 sous le titre : Mélange littéraire ou Remarques sur quelques ouvrages nouveaux (Cior 18, n° 37071-37072 ; D.P.1 809).

7. Publications diverses

Voir Cior 18, n°37070-37084. Cette oeuvre consiste surtout en mémoires historiques et en traductions de l'anglais et du grec. La Porte ajoute, dans F.L. 1769 : «Il travaille à la traduction des Transactions Philosophiques, pour la Collection académique» ; mais il ne mentionne pas les Lettres d'une société.

8. Bibliographie

Feller-Weiss, B.Un. – Sabatier de Castres, Trois siècles de notre littérature, Amsterdam et Paris, 1772, t. II, p. 231-238. – Boissonade, notice biographique parue dans le Moniteur du 6 décembre 1813 (plusieurs rééd., notamment dans le Catalogue des livres rares et précieux de la bibliothèque de feu M. P.H. Larecher, 1813 ; voir M., p.v601). – Dacier B.J., notice historique parue dans le Moniteur des 6 et 7 décembre 1817. – (M) Moureaux J.M., «Voltaire et Larcher ou Le faux mazarinier», R.H.L.F., juil.août 1974, p. 600-626, article d'où est tiré l'essentiel de cette notice.

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