LA CAILLE

Numéro

435

Prénom

Nicolas

Naissance

1713

Décès

1762

1. État-civil

Nicolas Louis La Caille est né le 15 mars 1713 à Rumigny dans les Ardennes, de Charles Louis de La Caille et de Barbe Rubuy, de familles anciennes du Laonnais. Le père fit plusieurs campagnes et le prince duc de Bourbon, père de Condé lui procura une place de Capitaine des Chasses à Anet. Il mourut d'une fièvre maligne — et de saignées abusives — à Paris le 21 mars 1762.

2. Formation

Il commença ses humanités à Mantes (Bailly) puis fut élève des Jésuites au Collège de Lisieux à Paris. Sans ressource à la mort de son père (vers 1730), il fut protégé par le duc de Bourbon, termina ses études au collège de Lisieux, y compris celles de théologie, et commença à s'intéresser à l'astronomie.

3. Carrière

Grandjean de Fouchy le rencontra en 1736 et le trouva «très avancé en astronomie». Il lui fit connaître Jacques Cassini qui l'accueillit et le logea à l'Observatoire. L. devint l'associé de Maraldi et ils allèrent tous deux «lever géométriquement les côtes de France». Professeur de mathématiques au Collège Mazarin à vingt-cinq ans (successeur de Varignon), il continue ses études d'astronomie et s'aménage un observatoire sur place. Membre de nombreuses académies étrangères, Bologne, Göttingue, Berlin, Londres, Pétersbourg, Stockholm, il fut reçu à l'Académie des Sciences comme adjoint astronome le 3 mai 1741, nommé associé le 5 avril 1745, mais ne fut jamais pensionnaire.

Nombreux voyages en France pour l'établissement de la méridienne. Voyage au Cap de Bonne Espérance pour faire des observations de 1750 à 1754. A son retour il passa par l'Ile de France (Maurice), l'Ile de Bourbon (la Réunion) et l'île de l'Ascension pour déterminer leur position exacte dans l'Océan indien. Ce voyage lui valut 500 £ de rente annuelle de l'Académie.

5. Opinions

Diacre du diocèse de Reims, il n'eut jamais de bénéfice (Bailly). «Il était diacre et la même piété qui l'avoit appelé à l'état ecclésiastique, l'avoit empêché de recevoir l'ordre de prétrise dès qu'il s'était vu lié à des fonctions», écrit Grandjean de Fouchy. Delambre, suivant ce qu'écrit Bailly, présente les choses autrement : il n'aurait pas répondu comme il fallait à «un vieux docteur qui lui posait des questions oiseuses et fut sur le point de se voir le bonnet refusé». Il abandonna alors la philosophie scholastique pour l'astronomie. Il n'eut pas de controverse retentissante. «Ses amis ne l'oublieront jamais et ses ennemis, s'il est possible qu'il en ait eu n'ont rien à dire contre lui», écrit Bailly (qui lui doit ses premières connaissances en astronomie).

6. Activités journalistiques

Ephémérides des mouvements célestes (D.P.1 316), à partir de 1743 jusqu'à sa mort. Sous son impulsion ce périodique devient plus technique et fut patronné par l'Académie des Sciences.

7. Publications diverses

Les contemporains le connaissent surtout pour ses Leçons élémentaires de mathématiques pour servir d'introduction à toutes les sciences physiques mathématiques et ses Leçons élémentaires de mécanique, Paris, 1741 et 1743, manuels maintes fois réédités et son Voyage au cap de Bonne Espérance, Paris 1776. Il a aussi édité des catalogues d'étoiles et s'est occupé de «mettre en ordre» plusieurs travaux (Observations de Guillaume, landgrave de Hesse, publication du Traité d'Optique de Bouguer après la mort de l'auteur. Voir Taton).

8. Bibliographie

B.Un. (notice de Delambre) ; D.B.G. – «Eloge de l'abbé de la Caille», par Grandjean de Fouchy, Histoire de l'Académie des Sciences pour 1762, p. 197-212. — «Eloge de M. l'abbé de la Caille», dans S.F. Bailly, Discours et mémoires, t. I, 139-180. — Dossier «La Caille», Archives de l'Académie des Sciences (ce dossier contient de nombreux discours prononcés à l'occasion de célébrations diverses). — Taton R., «Inventaire des publications et des manuscrits de Nicolas-Louis La Caille (1713-1762)», Science and History, Studies in honor of Edward Rosen, éd. E. Hilfstein et al., Wroclaw, Ossolineum 1978, p. 317-333 (tiré-à-part dans le dossier des Archives).