IVERNOIS

Numéro

408

Prénom

Jean Antoine d'

Naissance

1703

Décès

1765

1. État-civil

Jean Antoine d'Ivernois, né à Neuchâtel le 2 janvier 1703, était le septième fils du notaire Joseph d'Ivernois (1652-1732), allié Guyenet. La famille, originaire du Morvan, avait quitté la France pour cause de religion et compta dès la fin du XVIe siècle deux branches principales, établies l'une à Genève (dont Sir Francis d'Ivernois fut l'illustration), l'autre dans la principauté de Neuchâtel (voir Recueil généalogique suisse, 1re série : Genève, Genève, 1902, t. I, p. 197-304.- Quartier-La-Tente Ed., Les Familles bourgeoises de Neuchâtel, essais généalogiques, Neuchâtel, 1903, p. 105-106.- Karmin Otto, Sir Francis d'Ivernois, 1757-1842, Genève, 1920, p. 3-4).. Le frère aîné de J.A.D., Abram (1683-1751), allié Tribolet, devint conseiller d'Etat et fut anobli en 1722 par Frédéric Guillaume I, roi de Prusse (voir Jéquier Léon et Michel, Armorial neuchâtelois, Neuchâtel, 1944, t. I, p. 220-221). Un autre de ses frères, Guillaume-Pierre (1701-1775), propriétaire d'une grosse maison à Môtiers-Travers, devint également conseiller d'Etat et procureur général en 1749. Tous deux firent souche. J.A.D., quant à lui, resta célibataire et fut enterré à Neuchâtel le 24 janvier 1765.

2. Formation

I. fit des études de médecine à l'université de Montpellier, où il prit ses grades en 1728.

3. Carrière

I. pratiqua la médecine sa vie durant à Neuchâtel et fut nommé en 1733 «médecin du roi». Mais il ne vécut que pour la botanique. Il étudia systématiquement la flore du Jura neuchâtelois, dont il dressa un savant catalogue (voir G.E. von Haller, Bibliothek der Schweizer-Geschichte, Bern, 1785, t. I, n° 1737). Avec Laurent Garcin de Neuchâtel, Gagnebin de La Ferrière et le pasteur Scholl de Bienne, il forma un petit «comité botanique», qui étendit ses investigations à tout le Jura et dont les recherches furent stimulées par le patronage d'Albrecht von Haller. Ce fut d'ailleurs I. qui organisa en 1739 la grande excursion botanique de Haller au Val de Travers. Dans ce même vallon, chez son frère, à Môtiers, il rencontra en 1762 Jean Jacques Rousseau et lui communiqua son goût pour la botanique (voir Rousseau Jean Jacques, Oeuvres complètes, t. I : Les Confessions, Paris, Bibliothèque de la Pléiade, 1959, p. 631)

6. Activités journalistiques

I. a fourni au Mercure suisse et Journal helvétique de Neuchâtel, du temps où Louis Bourguet en était le principal rédacteur (1733-1742), d'importants articles de médecine et de sciences naturelles. Il traita notamment des possibilités de redonner la vie aux noyés, de l'abus des médicaments étrangers, du diagnostic des maladies par l'inspection des urines, des bains en eau douce, de la petite vérole et de l'état de la botanique en Suisse. Il convient d'ajouter à la liste donnée par la Biographie neuchâteloise l'analyse des eaux thermales de Jouhe près Dole, en Franche-Comté (Journal helvétique, mars 1741, p. 299-307).

7. Publications diverses

I. a publié dans les Commentaria de l'Académie impériale des sciences de Saint-Pétersbourg, dont il était membre, quelques mémoires de botanique et de médecine.

8. Bibliographie

Thurmann J., Abraham Gagnebin de La Ferrière, Porrentruy, 1851, p. 13-14. – Biographie neuchâteloise, Locle, 1863, t. I, p. 524-527.