GUENIN

Numéro

371

Prénom

Marc

Naissance

1730

Décès

1807

1. État-civil

«Marc Claude Guenin fils légitime du Sr Claude Barthelemi Guenin et de Jeanne Noguès mariés habitants de cette ville paroisse St Jean né le vingt quatre d'avril 1730 à 9 heures et demi du matin a été baptisé le même jour par moi archiprêtre (Castaing)» (A.M. de Tarbes, Etat-civil). L'extrait baptistaire mentionne encore les parrain et marraine, de la famille Guenin de Tarbes, ce qui laisse supposer une implantation de la famille à Tarbes (renseignements fournis par J.F. Le Nail, dir. des A.D. Hautes-Pyrénées). Il est mort à Paris le 12 avril 1807 (B.C., Feller). Il a été connu sous le nom de Guenin de Saint-Marc.

2. Formation

Guenin, qui fut de 1761 à 1793 l'un des principaux responsables des Nouvelles ecclésiastiques, a laissé peu de traces. Mort trop tard pour figurer dans les tables des N.E. ou dans les nécrologes jansénistes, trop prudent et discret pour s'être attiré des affaires avec la justice, il a vécu dans l'anonymat et sa vie ne nous est connue que par quelques échos recueillis par les biographes du XIXe siècle. Il aurait fait toutes ses études au séminaire fondé à Auxerre par l'évêque de Caylus, ce qui laisse supposer des liens entre l'évêché de Tarbes, réputé pauvre et janséniste, et le diocèse d'Auxerre, place forte du jansénisme militant. A la mort de Caylus en 1754, Guenin se rendit en Hollande pour y parfaire des études de théologie sous la conduite des maîtres à penser du jansénisme, d'Etemare et Legros (B.Un.).

3. Carrière

A la mort de Fontaine de La Roche (26 mai 1761), il fut rappelé en France pour prendre la direction des N.E. Il vécut dès lors à Paris, dans une semi-clandestinité, sous le nom d'abbé de Saint-Marc.

5. Opinions

Guenin a été souvent considéré, à l'égal de son prédécesseur Fontaine de La Roche, comme un modéré. La période qui suit la mort de Fontaine est marquée par l'expulsion des Jésuites, puis par la réduction des pouvoirs du Parlement ; les N.E. se replient sur la controverse théologique, mais on observe également un déclin général du mouvement (voir Préclin, Les Jansénistes du XVIIIe siècle et la constitution civile du clergé, Vrin, 1929, p. 363-364). C'est très tardivement que la tendance libérale du parti, influencée par le Contrat social de Rousseau, se joint au mouvement révolutionnaire ; en 1789, les N.E. restent cantonnées dans le domaine de la théologie. En 1790, Guenin se rallie à la constitution civile du clergé ; contre Maultrot et Jabineau, il se résout à prononcer le serment civique exigé par le décret du 27 novembre 1791 ; mais les jansénistes, comme l'a noté Préclin, ne sont plus alors qu'une poignée (ouvr. cité, p. 441, note 105). Par son extrême discrétion, Guenin échappe à la Terreur et continue de diriger les N.E. jusqu'à la fin de 1793.

6. Activités journalistiques

Guenin fut, de 1761 à 1793, l'administrateur des Nouvelles ecclésiastiques. La partie dogmatique du journal est alors assurée par les théologiens Goulin, Mey, Maultrot. Guenin semble surtout avoir veillé à la continuité du journal et à son ouverture sur l'extérieur. Il aurait reçu l'aide de l'abbé du Pac de Bellegarde, porte-parole de l'assemblée d'Utrecht et missionnaire du jansénisme à travers l'Europe. On doit peut-être à l'initiative de Guenin et de Bellegarde une traduction italienne des N.E. augmentée d'extraits des journaux ecclésiastiques de Vienne, Mayence, Salzbourg, Rome, Florence (N.E., 19 juin 1789). Cette ouverture du journal ne compensait pourtant pas la chute de sa diffusion en France. On note qu'à la fin de 1789, les N.E. bénéficient de la liberté de la presse et sont envoyées directement sur abonnement, mais elles sont devenues payantes (12 £ par an à Paris, 15 £ en province : N.E., 11 déc. 1789). Le schisme de 1791 devait leur être fatal. Tandis que Guenin, Larrière et Grégoire prêtent le serment civique, Jabineau fait sécession et fonde, le 15 septembre 1791, les Nouvelles ecclésiastiques «ou Mémoires pour servir à l'histoire de la constitution prétendue civile du clergé». Guenin assure la survie de l'édition parisienne, mais au prix d'une inaction prolongée. Le 1er janvier 1794, il est remplacé à la tête du journal par J.B. Mouton, un fidèle de l'abbé de Bellegarde. Publiées dès lors à Utrecht, les N.E. se maintiendront tant bien que mal jusqu'à sa mort, survenue le 13 juin 1803. Guenin, resté en France, publie encore les Annales de la religion «ou Mémoires pour servir à l'histoire du XVIIIe siècle», de mai 1795 à novembre 1803, date à laquelle elles furent supprimées. Le financement de cette suite des N.E. était assuré par l'évêque constitutionnel Desbois de Rochefort. Autour de lui et de Guenin se maintint ainsi pour quelque temps le dernier carré des jansénistes modérés et légalistes, Grégoire, Mauviel, Royer, Lanjuinais, mais leur audience était devenue à peu près nulle.

7. Publications diverses

On ne connaît aucune publication séparée de Guenin.

8. Bibliographie

(B.C.) Biographie nouvelle des contemporains, Feller-Weiss, B.Un.

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