GROIZARD

Numéro

365

Prénom

Louis

Naissance

?

Décès

?

1. État-civil

Louis Jacques G. était marié avec Marie Marguerite Cheval, mais en 1783 une sentence du Châtelet porte séparation de biens entre les deux époux (A.V.P., DC626, f° 144 v.). En 1786, G. a trois enfants (A.N., C7132, f° 5).

3. Carrière

Dès 1774, G. est employé au Dépôt de la Marine (A.N., C7132, f° 9). A partir de mai 1775, il est «attaché extraordinairement» au Dépôt des Cartes, Plans et Journaux de la Marine. En avril 1780, G. est sur le point d'acquérir une charge d'Inspecteur de Police (ibid., f° 2). Mais pour entrer en fonction, il lui faut un titre militaire et, en septembre 1780, il acquiert un brevet de sous-lieutenant à la suite des Troupes du Sénégal (ibid., f° 2), avec l'appui du Chevalier de Fleurieu, sous l'autorité duquel il travaille au Dépôt de la Marine (ibid., f° 10). Il semble que G. n'ait jamais occupé cet emploi d'inspecteur de police.

Quelques années plus tard, il est Secrétaire du Dépôt de la Marine (ibid., f° 5). En 1784, il sollicite l'emploi de Commissaire des Classes ou de Commissaire aux Aides, ou bien encore l'augmentation de son traitement (ibid., f° 9 et f° 10 v.). Dans ses démarches, G. est chaudement recommandé au maréchal de Castries par la princesse de Piémont, par la comtesse Diane de Polignac, et surtout par Madame Elisabeth (ibid.). Malgré ces protections puissantes, G. n'obtient pas l'emploi convoité : le 17 septembre 1784, le maréchal de Castries écrit à la Comtesse de Polignac que «les fonds que le Roi a affectés au Bureau des Cartes et Plans de la Marine ne permettent absolument pas d'augmenter le traitement du S. Groizard» (ibid., f° 13). En juillet 1786, G. faisant valoir «l'augmentation de sa famille» (ibid., f° 5), sollicite de nouveau cet emploi de Commissaire aux Classes ou une augmentation de son traitement. Il est encore appuyé dans sa requête par Madame Elisabeth : «Cette nouvelle grâce de votre Grandeur, écrit-il, fera le bonheur de cinq infortunés qui.ne cesseront de la bénir» (ibid.). G. bénéficie d'un rapport favorable du marquis de Chabert qui «constate ses talens et son zèle pour le Service» (ibid., f° 9), ce qui a pour effet, écrit G., de «ranimer [son] courage qui depuis deux ans qu'[il] sollicite, étoit bien affoibli» (14 août 1784, ibid., f° 10 v). Après une entrevue avec le maréchal de Castries, il semble que cet emploi lui ait définitivement échappé (ibid.).

A l'époque du Directoire, G. est chargé de l'enregistrement des militaires (A.V.P., VD 2438). Sous l'Empire, en juillet 1807, il organise probablement certains réseaux secrets de la police de Fouché (d'Hauterive, t. III, p. 301, 307).

4. Situation de fortune

L'emploi d'attaché au Dépôt des Cartes et Plans rapportait à G. 1200 £ d'appointements annuels (A.N., C7132, f° 1) ; celui de Secrétaire du Dépôt de la Marine, 1500 £ (ibid., f° 5). A défaut de l'emploi de Commissaire aux Aides, les Services du Ministre de la Marine proposent de lui verser une «gratification» (ibid., f° 12).

5. Opinions

En juin 1789, G. est électeur de Paris, «député vers l'Assemblée Nationale» (Procès-verbaux de l'Assemblée nationale, 26 juin 1789).

6. Activités journalistiques

G. a obtenu pour dix ans, a partir du 25 mai 1784, un privilège pour un Journal des Insinuations laïques et ecclésiastiques ; ou Notice des Actes qui ont été revêtus de cette formalité dans toute l'étendue du Royaume, «Feuille périodique par M. Groizard (sic), Secrétaire du Dépôt de la Marine» (f.fr. 22002, f° 595, n° 3340). Si G. a bien obtenu un privilège pour ce périodique, il ne semble pas qu'il ait mené à son terme ce projet. En tout cas, on n'en trouve trace nulle part.

7. Publications diverses

G. est l'auteur du Livre de compte nécessaire à chaque ménage pour pouvoir compter, sans risque de perdre le linge, avec les personnes chargées de le blanchir, Quillau (1785), in-4°, n.p. (B.N., V 6884). «En évitant la peine d'écrire son Linge, [ce livre] indique les moyens sûrs pour n'en point égarer ; ce qui arrive souvent par la négligence des Domestiques, ou par leur peu d'aptitude à l'écrire» (Avertissement).

8. Bibliographie

A.N., C 132, 14 ff. : dossier professionnel de G., lettre autographe f° 10-11, datée du 14 août 1786.– (A.V.P.) Archives de la Ville de Paris. DC626, f° 144 v. : séparation de biens entre G. et sa femme (1783) ; VD 2438 (en déficit), G. est chargé de l'enregistrement des militaires.– B.N., f.fr. 22002, f° 595, n° 3340, 25 mai 1784 : obtention du privilège pour le Journal des Insinuations.– Hauterive E. d', La Police secrète du 1er Empire, 1922.– Procès verbaux de l'Assemblée Nationale, 26 juin 1789, p. 5.

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