GIROUD

Numéro

346

Prénom

Justine Souverant, veuve

Naissance

?

Décès

1798

1. État-civil

Justine Souverant est née vers 1730, d'Antoine Souverant, syndic des gantiers à Grenoble, et de Marie Dutroyat. Elle épouse, le 17 août 1752, André Giroud, imprimeur-libraire à Grenoble. André Giroud, né le 8 décembre 1716 de Gaspard Giroud et de Philippine Chaniard, descendait d'une famille de libraires établis à Lyon en 1660 et à Grenoble en 1663 (voir Maignien, généalogie de la famille Giroud, p. LXVI) ; sa mère, demeurée veuve, lui avait assuré en 1745, la survivance de l'office paternel (A.D. Isère, FF 44). Du mariage contracté à Grenoble (A.M. Grenoble, GG 108) naquirent six enfants : Catherine Justine (1753), qui épousa en 1776 l'avocat Louis Robin ; Alexandre Jean (1754) ; Jean Louis Antoine (1755) qui fut d'abord imprimeur à Paris, puis succéda, après son mariage en 1782, à sa mère à la tête de la librairie Giroud ; Ennemond André (1756) ; Alexandre (1761) et Benjamin (Maignien, généalogie). A la mort d'André Giroud, survenue le 7 janvier 1767, G. reprit la librairie. Son nom figure sur les éditions Giroud jusqu'en 1798, date probable de sa mort.

3. Carrière

G. figure comme imprimeur-libraire à Grenoble de 1767 à 1798. Vers 1782, elle s'associe ses deux fils, Alexandre Jean et Jean Louis Antoine. Outre les Affiches du Dauphiné, la maison Giroud publie des ouvrages religieux, des factums et quelques éditions marquantes, dont la Jurisprudence de Guy Pape de N. Chorier (1769).

6. Activités journalistiques

6. Affiches, annonces et avis-divers du Dauphiné, «Du bureau des Affiches, chez la Vve Giroud, imprimeur-libraire au Palais», 4 ou 6 p. in-40 : le 1er numéro paraît au début de mai 1774, à raison d'une feuille par semaine jusqu'au 10 août 1779, puis de trois feuilles par semaine jusqu'en 1792. A cette date, le journal est supprimé pour opinions monarchistes (D.P.1 21). Il n'est pas impossible que les Affiches du Dauphiné aient été influencées à l'origine par le Courrier d'Avignon ; on notera que le parrain du fils aîné d'André et G. était Alexandre Giroud, «imprimeur-libraire de S.S. à Avignon» (A.M. Grenoble, GG 184, 8 sept. 1754).

8. Bibliographie

A.M.Grenoble, GG 108, 112, 184, 185, 187. – Maignien E., L'Imprimerie, les imprimeurs et les libraires à Grenoble du XVIe au XVIIIe siècle, Grenoble, Drevet, 1885.

Auteurs

9. Additif

État civil : On ne connaît ni sa date de naissance ni la date de sa mort, on ne sait rien de sa formation ; on sait seulement qu’en 1781, elle avouait un « grand âge », et qu’après 1798, elle disparaît des pages de titre des éditions Giroud.

Carrière : A la mort de son mari, survenue le 7 janvier 1767, Justine G. reprenait une entreprise solide, mais limitée à l’impression des textes parlementaires ; elle sut en faire une véritable maison d’édition. Dès 1767, elle éditait le Catéchisme de Grenoble, qui connut de nombreuses rééditions, puis en 1769, la Jurisprudence de Guy Pape, de Nicolas Chorier et, en 1774, Le Cri de la nature en faveur des enfants nouveaux nés du docteur Nicolas ; son édition la plus ambitieuse fut en 1781 l’Histoire naturelle de la province de Dauphiné de Faujas de Saint-Fonds, en quatre vol. in-8°, ornés de gravures et d'une carte de la province. Cependant, l’essentiel de sa production restait composé de factums, de plaidoiries, d’arrêts de la Cour de Grenoble et de brochures administratives : sur les innombrables titres publiés sous son adresse à la Bibliothèque de la Ville de Grenoble, la très grande majorité porte sur les factums.

Justine Giroud tint d’abord boutique au Parlement, sur la place Saint-André ; sa première adresse d’après un factum de 1767 est : « De l’imprimerie de la Veuve d’André Giroud à la Salle du Palais ». C’était, depuis au moins 1694 le siège de la maison Giroud. Elle louait, dans le palais du Parlement, place Saint André, une salle au premier étage, un logement et les combles au dernier étage (G. Feyel, Dictionnaire de la presse française pendant la Révolution. 1789-1799, « La presse départementale », t. I, p. 378, Ferney-Voltaire, 2005, notice de R. Chagny). Les Affiches du Dauphiné sont encore publiées « au Bureau des Affiches et au Palais », mais, à partir de 1782, « chez la Veuve Giroud et fils », sans doute dans la maison familiale, place du Marché aux Herbes, à deux pas du Parlement. Stendhal évoque dans sa Vie de Henry Brulard la boutique de « M. Giroud libraire, au fond d’une cour donnant sur la place aux Herbes » (éd. Del Litto, Bibliothèque de la Pléiade, 1982, p. 555 et note 7 ; ce détail prend place en 1789) ; depuis 1782, la veuve Giroud, qui prenait de l’âge, s’était associé Jean Louis Antoine, que devait rejoindre dix ans plus tard Alexandre. Dans un placet du 6 août 1781, Justine G. demande pour son fils la permission d’exercer comme libraire et imprimeur en qualité d’adjoint de sa mère : vu que « le grand âge et les infirmités de la dite Veuve Giroud ne lui permettent pas de veiller seule à toutes les opérations de son imprimerie », qu’elle a élevé son fils dans le métier, mais que « toute sa fortune consistait dans l’exercice de cette place et dans le fond de commerce de la librairie », elle demande que son fils soit « reçu imprimeur libraire », mais comme adjoint de sa mère (texte publié par Maignien, ouvr. cité, p. 565-568). C’est pourquoi le nom de la Veuve Giroud demeure en page de titre de nombreux ouvrages jusqu’en 1798, mais, fréquemment à partir de 1783, avec la mention « Chez Vve Giroud et fils, imprimeurs libraires à la Salle du Palais » (J.S.).