CLEMENT

Numéro

180

Prénom

Pierre

Naissance

1707

Décès

1767

1. État-civil

Pierre Clément est né à Genève le 25 décembre 1707 ; il a reçu le baptême au temple de Saint-Gervais une semaine plus tard, le dimanche 1er janvier 1708. Son père, Jean Clément (mort en 1750), fils de Jean, originaire de Paris, est qualifié d'«habitant» et ne semble pas avoir jamais acquis la bourgeoisie. Sa mère, Marie Mussard (morte en 1738, à l'âge de 70 ans), appartient en revanche à une famille bourgeoise de Genève depuis 1579. Un frère aîné, Jean Louis, né à Genève en 1698, installé plus tard à Paris où il a dû mourir vers 1770-1780 ; une soeur cadette, Angélique, née en 1704, dont le destin n'est pas connu.

Pierre Clément est mort célibataire à Charenton, près de Paris, le 7 janvier 1767.

On l'appelle souvent Clément de Genève pour le distinguer de Jean Marie Bernard Clément (1742-1812), qui était de Dijon.

2. Formation

Etudes de théologie à l'Académie de Genève, où il s'inscrit en 1722 (Livre du Recteur, n° 5402) ; soutient des thèses (orales) de philosophie qui lui valent une censure de l'assemblée des professeurs pour s'être «exprimé d'une maniere peu convenable sur des matieres importantes» (Archives d'Etat, Genève, Compagnie des Pasteurs, R 22, p. 359, 5 sept. 1727) ; publie et soutient le 24 décembre 1731 des Theses theologicae (Henri Heyer, Catalogue des thèses de théologie soutenues à l'Académie de Genève, Genève, 1898, n° 344) sous la présidence du professeur Jean Alphonse Turrettini. Consacré au saint ministère, après examen, le 12 mai 1732 (AEG, Compagnie des Pasteurs, R 23, p. 339).

3. Carrière

Précepteur à Paris dès 1732 chez «Mylord Waldegrave» (soit James premier comte Waldegrave, 1685-1741), ambassadeur de Grande-Bretagne en France. Voyage avec son fils James (plus tard deuxième comte Waldegrave, 1715-1763) en France et en Italie. Prêche à l'occasion dans les chapelles des ambassadeurs de Hollande et de Suède (Nécrologe, p. 172). Renonce au ministère pastoral par lettre du 28 septembre 1740 (B.P.U., ms. fr. 440, f° 229-230), après plus de trois ans de démarches de la part de la Compagnie des Pasteurs de Genève, scandalisée par son goût pour le théâtre (AEG, Compagnie des Pasteurs, R 24, p. 560, 569, 571 ; R 25, p. 16-17, 25, 36, 242, 325, 326, 332, 342, 344).

Auteur dramatique à Paris : Les Fri-Maçons, hyperdrame, Londres, 1740 (réimpr. 1740, 1741, 1743 ; devenu Les Francmaçons, comédie, Strasbourg, 1769 ; La Haye, 1774) ; Le Marchand de Londres, 1748 (réimpr. Londres, 1751, 1767 ; adaptation du George Barnwell de George Lillo) ; Mérope, Paris, 1749 (réimpr. 1749, 1750 ; adaptation de la pièce de Scipione Maffei, mais court-circuitée par celle de Voltaire). Demeure à cette époque rue Guénégaud (d'après les rapports de police des Archives de la Bastille, publ. Pierre Chevallier, La première profanation du temple maçonnique, Paris, 1968, p. 33-34).

Mentor de George Louis Coke dans son tour d'ltalie, 1746 (cf. lettres de Clément au comte de Montaigu, ambassadeur de France à Venise, juillet-octobre 1746 : B.N., n.a.f. 14921, f° 318-319 ; n.a.f. 14927, f° 115-118 et 129).

Nouvelliste et critique littéraire à Paris, puis à Londres, puis à La Haye, 1747-1755. Son adresse en 1751-1752 est à Londres, chez Alexandre Jamison, tailleur, en Pall-Mall, près de King's Arms ; en 1753-1755 à La Haye, au Parlement d'Angleterre.

Postule sans succès le poste de résident du landgrave de Hesse-Darmstadt à Londres, mars 1753 (cf. sa lettre du 2 mars 1753 au comte de Cobenzl : Bruxelles, Archives générales du Royaume, reg. 1089, f° 22).

«Son esprit s'étant dérangé», passe les douze dernières années de sa vie (1756-1767) alité soit chez son frère Jean Louis à Paris, rue des Francs-Bourgeois, près la place Saint-Michel, soit à l'Hospice de Charenton, où il meurt à l'âge de 60 ans, le 7 janvier 1767.

4. Situation de fortune

Durant ses années d'études, travaille à la Bibliothèque de Genève pour se faire quelque argent (B.P.U., Archives P 5, p. 9, 11 et 14). En avril 1737, Pierre Vimielle, chapelain de l'ambassadeur de Hollande à Paris, rapporte que Clément «travaille à des pièces de théâtre [...] et qu'il n'a pas d'autre moien de subvenir à ses besoins» (AEG, Compagnie des Pasteurs, R 24, p. 571).

Les Nouvelles littéraires de France sont offertes en souscription à Londres au prix d'une guinée par an (d'après le Projet de souscription du 31 janvier 1751).

Les Cinq années littéraires sont proposées en souscription au prix d'une guinée ou d'un louis d'or (d'après le Projet de souscription de 1753, réimprimé en tête de l'ouvrage). La liste des souscripteurs, publiée au début du premier volume, totalise 211 exemplaires souscrits, mais le nombre des souscriptions fut plus considérable encore, puisque cette liste omet «les personnes qui n'ont pas jugé à propos d'être nommées».

La correspondance littéraire manuscrite de 1753 est offerte au comte de Cobenzl, en exclusivité avec un seul autre destinataire, au prix de 200 £ de France par année (Bruxelles, Archives générales du Royaume, reg. 1089, f° 21, 16 févr. 1753).

L'éphémère correspondance de 1766 est proposée au même Cobenzl au prix de 200 francs par année pour deux lettres par mois (ibid., f° 103, 26 mars 1766) ; elle est offerte en même temps à d'autres souscripteurs «à 2 guinées par an, pour une feuille chaque mois» (lettre de Jean Deschamps à J.H.S. Formey, 5 mars 1765-1766, publiée par W. Krauss, «La Correspondance de Formey», dans R.H.L.F., t. LXIII, 1963, p. 212).

5. Opinions

A ses professeurs de Genève qui censurent ses thèses de philosophie, Clément répond qu'il est «persuadé autant que personne des veritez qu'enseigne la Religion, soit sur l'unité d'un Dieu, soit sur l'immortalité de l'âme qui sont les matieres agitées dans ces thèses» (AEG, Compagnie des Pasteurs, R 22, p. 359, 5 sept. 1727) Dans sa correspondance littéraire, il se pique essentiellement d'objectivité et d'indépendance d'esprit. Avertissement des Cinq années littéraires : «Je tâcherai sur toutes choses de représenter le caractère d'esprit des Auteurs du tems, le goût du païs, du siècle, et même du moment où ils écrivent : le tout avec autant d'égards pour leur personne, que d'impartialité sur leurs ouvrages». Même ouvrage, lettre LXXIV, 15 avril 1751 : «Il y a un commerce de fadeurs depuis trop lontems établi entre nos écrivains, un trafic de louanges mutuellement prodiguées, un droit mis sur les ames, un poids sur les esprits ; presque plus de critique dans les journaux ; des extraits la plûpart fournis par l'auteur même de l'ouvrage dont on rend compte. Où est donc la vérité, la liberté ? Celle-ci a des bornes, je les connois parfaitement, je consens à la perdre si je les passe ; mais doublement Républicain, né à Genêve et dans les Lettres, je ne veux point tenir ma pensée dans une prison perpétuelle» (édition de La Haye, 1754, t. III, p. 58). Même ouvrage, lettre LXXXVII, 1er novembre 1751 : «Liberté et vérité, c'est ma fidèle devise : je veux qu'il soit dit que dans ce siècle de lait et de miel il s'est trouvé un homme franc du collier, qui sans aucun mauvais dessein, ni procédé, contre qui que ce soit, et pour le moins aussi disposé que personne à l'admiration et à l'indulgence, en un mot avec un coeur honnête et bon, mais sans fadeur comme sans méchanceté, aura osé penser tout haut, parler sans fard, persister, s'il le falloit, dans l'Opposition plûtot que d'être Pair du Roïaume, et ne prostituer son suffrage ni à sa vanité, ni à son intérêt, ni même à sa reconnoissance» (t. III, p. 226-227).

Dès 1734, Clément fait partie à Paris de la loge maçonnique du Louis d'Argent, aux côtés de l'ambassadeur Waldegrave, du duc de Kingston, de Montesquieu, du comte de Saint-Florentin, etc. (cf. Pierre Chevallier, Les Ducs sous l'acacia, Paris, 1964, p. 63-64, 77-78).

La liste des souscripteurs des Cinq années littéraires (1754) compte notamment : a) 14 princes régnants ou membres de familles régnantes, dont 9 en Allemagne ; b) 16 ambassadeurs ou anciens ambassadeurs ; c) 35 lords anglais, parmi lesquels les ducs de Dorset, Grafton, Kingston, Marlborough et Rutland ; d) une dizaine de membres de la noblesse française, dont la duchesse douairière d'Aiguillon, la marquise de Créqui, le marquis de Gouffier et la marquise de Pompadour ; e) une dizaine d'écrivains et savants français, parmi lesquels d'Alembert, Clairault, Mme du Boccage, le baron d'Holbach, La Beaumelle, Maupertuis et l'abbé Prévost ; f) 8 Genevois, dont le peintre Jean Etienne Liotard, les syndics Pierre Mussard et Jean Louis Saladin d'Onex et le Dr Théodore Tronchin ; 9) 3 Suédois, 2 Espagnols (dont le duc de Medina-Sidonia), un Portugais, un Danois et un Hongrois. Le second lord Waldegrave et le comte de Cobenzl mis à part, les souscripteurs avec lesquels Clément paraît avoir entretenu les relations les plus étroites sont le marquis de Lambertie (qui souscrit pour 5 exemplaires), le comte de Holderness, secrétaire d'Etat (5 aussi), le duc de Marlborough (3), le Dr. M. Maty (3) et une certaine Milady Mary Maynard (3).

On sait en outre, par son recueil de Pièces posthumes, que Clément était en rapports avec Buffon, La Condamine et le Dr. Angelo Gatti. La Satire à M. Palissot de Montenoy montre enfin qu'un lien d'amitié unissait les deux écrivains.

6. Activités journalistiques

Il rédige dès 1747, soit six ans avant Grimm, des bulletins manuscrits de nouvelles littéraires «par ordre de diverses personnes du premier rang» et les diffuse, semble-t-il, à 150 exemplaires (cf. Les Cinq années littéraires, lettre XXVIII, du 31 mars 1749).

Il publie à Londres, le «21 janv. 1750-51 vieux Stile», soit le 31 janvier 1751, un Projet de souscription pour des Nouvelles littéraires de France (2 p. in-4°), où il annonce également la publication prochaine de ses «Lettres» des années 1747-1750. Fait paraître, du 1er février 1751 au 15 janvier 1752, 24 numéros bi-mensuels de Nouvelles littéraires &c. de France, comptant chacun 4 pages in-4° (v. D.P.1 211, sous le titre des Cinq années littéraires). Poursuit sa publication du 1er février 1752 au 31 janvier 1753 sous le titre de Nouvelles littéraires &c. de France & d'Angleterre et en fait paraître également 24 numéros bi-mensuels de 4 p. in-4° chacun. Le périodique compte donc au total 48 numéros, et non pas 24 comme le dit par erreur le Catalogue collectif des périodiques conservés dans les Bibliothèques de Paris (t. III, p. 783). Lance en 1753 un prospectus de souscription (réimpr. en tête du t. I de la publication ; original non retrouvé) pour le recueil de ses Lettres ou Nouvelles des années 1748-1752, formant «une suite de cinq années littéraires en 4 volumes in-huit». A noter qu'il n'est plus question désormais des bulletins de l'année 1747. Publie à La Haye, en 1754 avec un certain «retardement», Les Cinq années littéraires, ou nouvelles littéraires &c. des années 1748, 1749, 1750, 1751 et 1752, par Mr. Clément (Ant. de Groot et fils, imprimeur ; Pierre Gosse junior, libraire ; 4 vol. in-8° de 302, 280, 318 et 296 p., plus les tables des matières des t. I-II à la fin du t. III, des t. III-IV à la fin du t. IV). Contrefaçon : Berlin, «chez les libraires les plus consciencieux et les plus désintéressés», 1755, 2 vol. in-l2 ; réimpr. 1756 ; retirage avec un autre titre : Lettres critiques sur divers sujets de littérature, ou Nouvelles littéraires critiques et amusantes, Amsterdam, (sans autre adresse), 1761 (exemplaires : Ars., 8° B 31170 ; Londres, B.L., 11824. aaa. 22 ; Fribourg, B.C.U., E.L. 42) ; reprint (de la contrefaçon de Berlin!), Genève, Slatkine reprints, 1967, 249 p.

Les Cinq années littéraires contiennent 118 lettres, les numéros LXIX-CXVI reproduisant avec quelques variantes le texte des 48 lettres des Nouvelles littéraires. En alternance avec ses propres lettres, datées de Paris, Clément publie des bulletins de nouvelles, soit «réponses», d'un ami et correspondant qu'il avait à Londres, dans l'entourage du deuxième comte Waldegrave apparemment : c'est ainsi que les lettres LVII, LXVIII, LXXV, LXXVIII, LXXXIII, LXXXVI, XCI, XCIII, XCIV, XCV, XCVI, XCVII, CVI, CVIII, CX, CXII, CXIV et CXVII des Cinq années littéraires sont écrites en tout ou en partie de Londres. En tête du recueil, on trouve 1) la liste alphabétique des 182 souscripteurs ayant accepté d'être nommés ; 2) un Avertissement de l'Auteur, qui reproduit le projet de souscription de 1753 ; 3) une épître en vers à «Mylord comte de...» (Waldegrave, sans aucun doute), datant de 1743. Le recueil s'achève par deux lettres postérieures, écrites l'une de Londres le 30 décembre 1753, l'autre de Paris le 31 décembre 1753, avec post-scriptum du 8 septembre 1754. Chais écrit à Roger de La Haye, le 16 avril 1754 : «Le sr Clément, auteur de bien des écrits, particulièrement de quelques feuilles littéraires qui ont eu un grand succès à Londres, vient de faire imprimer ici 4 volumes» (B.P.U., Sup. 738, f° 99, référence communiquée par F. Weil).

Parallèlement à la publication des Cinq années littéraires, Clément continue de rédiger une correspondance littéraire manuscrite et mensuelle, mais à l'intention de deux abonnés seulement : le comte de Cobenzl d'une part, et, très probablement, le second lord Waldegrave d'autre part. Interrompue par la maladie mentale de Clément en août 1755, cette correspondance reprend, à la faveur d'une amélioration passagère de sa santé, de mars à décembre 1766. Quelques-uns des bulletins de nouvelles adressés pendant ces deux périodes au comte de Cobenzl sont conservés à Bruxelles, dans les Archives générales du Royaume (reg. 1089-1090, passim ; signalés par Alphonse Rivier, Journal de Genève, 5 oct, 1880 ; retrouvés en 1964 par Françoise Weil).

7. Publications diverses

Autres ouvrages de Clément (outre ses trois pièces de théâtre signalées ci-dessus) :

A) De paternité certaine : «La Pipée, comédie en deux actes, mêlés d'ariettes, traduction d'll Paratajo, intermède italien de Nicolo Jumelli (Comédie italienne, 19 janvier 1756)» (ms autogr. à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris ; cf. Amédée Marandet, Manuscrits de la famille Favart, de Fuzelier, de Pannard et de divers auteurs du XVIIIe siècle, Paris, 1922, p. III). – Pièces posthumes de l'auteur des Cinq années littéraires, Amsterdam, «et se distribuent chez le Défunt, Place Saint Michel», 1766, 38 p. in-8°. – Satire à M. Palissot de Montenoy, ouvrage posthume de M. Clément de Genève, Genève, 1769, 16 p. in-8°.

B) D'attribution discutable : Le Nécrologe de 1768 et la plupart des notices biographiques à sa suite attribuent à Clément l'adaptation de The Devil to pay de Charles Coffey intitulée La Double métamorphose, dont l'acte II se trouve publié sous la date du 30 janvier 1751 dans les Cinq années littéraires (t. II, p. 209-280). Mais il faut remarquer que cet extrait est présenté comme venant de Londres et comme étant l'oeuvre d'un Anglais. Y aurait-il ici supercherie de la part de Clément, alors que, dans la suite de l'ouvrage, les lettres de Londres paraissent émaner d'un authentique informateur anglais?

C) Erreurs d'attribution : la notice biographique de Jean-François Chaponnière (1826) attribue à Clément «une tragédie, dont le sujet, si notre mémoire est fidèle, n'était rien moins que l'OEdipe-Roi» et assure que cet «essai» fut imprimé. Mais on ne trouve aucune trace d'une telle publication. – D.O.A. (t. IV, p. 533) attribue à Clément, sur la foi d'Alexandre Savérien (1777), le recueil périodique intitulé Les Sotises du tems, ou Memoires pour servir à l'histoire generale et particuliere du genre humain, La Haye, Nicolas Van Daalen, 1754, 168 p. in-8°. Cette attribution se heurte aux objections suivantes : 1) il est peu croyable que Clément ait publié la même année, dans la même ville, deux recueils de nouvelles littéraires chez deux libraires différents ; 2) les lettres des Sotises du tems sont hebdomadaires, ce qui ne correspond pas au rythme de Clément ; 3) l'auteur des Sotises du tems écrit de Paris à l'usage de la province et ses lettres vont du 8 janvier au 10 mai 1754 ; or la seule lettre autographe de Clément qui se soit conservée pour cette période (Bruxelles, Archives générales du Royaume, reg. 1089, f° 45, 24 avr. 1754) est datée de La Haye et mentionne un séjour récent à Bruxelles, mais non pas à Paris, où Clément n'est revenu qu'en été 1755 ; 4) lorsque la comparaison est possible, on constate que l'auteur des Sotises du tems et Pierre Clément ne s'expriment pas du tout de la même façon sur un même ouvrage : ainsi, à propos de l'Encyclopédie, Clément écrit (Les Cinq années littéraires, t. III, p. 165, 15 août 1751) : «La préface, qui est de Mr. d'Alembert, est un chef-d'oeuvre», tandis que les Sotises du tems (p. 94, 11 fév. 1754), parlant des auteurs à la mode, déclarent : «Infatués de leurs talents [...], les uns, comme les Auteurs de la Préface du Dictionnaire Encyclopédique, se louent eux-mêmes pendant des heures entieres». Jusqu'à preuve évidente du contraire, nous proposons donc de retirer à Pierre Clément la paternité des Sotises du tems.

8. Bibliographie

A) Généralités : Eloge de M. Clément, dans Nécrologe, Paris, 1768, p. 169-184. – Senebier J., Histoire littéraire de Genève, Genève, 1786, t. III, p. 247-248. – C.L., t. V, p. 373-375. – (Chaponnière J.F.), sous la rubrique Biographie, dans Journal de Genève, 20 avr. 1826, p. 2-3. – Monnier M., Genève et ses poëtes, Paris-Genève, 1874, p. 169-173. – Le Livre du Recteur de l'Académie de Genève (1559-1878), éd. S. & S. Stelling-Michaud, Genève, 1959-1980, t. I, n° 5402, t. II, p. 520. – Dizionario critico della letteratura francese, Torino, 1972, t. I, p. 275 (notice de Raymond Trousson).

B) Sur l'oeuvre : Hatin E., H.P.L.P., t. III, p. 61-64 ; B.H.C., p. 44. – Sayous E., Le dix-huitième siècle à l'étranger, Paris, 1861, t. II, p. 469-472. – Rossel V., Histoire littéraire de la Suisse romande, Genève-Bâle-Lyon, 1891, t. II, p. 215-218 ; éd. illustrée, Neuchâtel, 1903, p. 407-409. – Benn, t. V., «Notes sur la fortune du George Barnwell de Lillo en France», R.L.C., t. VI, 1926, p. 682-687. – Rosenberg C.I., A critical analysis of Pierre Clément's «Les Cinq années littéraires», Evanston, Ill., 1959, 232 f° dactyl. (Diss. Phil. Northwestern Univ.).