CLEMENT

Numéro

179

Prénom

Jean Marie

Naissance

1742

Décès

1812

1. État-civil

Jean Marie Clément est né à Dijon le 25 décembre 1742 dans une famille de juristes. Il se fit appeler toute sa vie «Clément de Dijon».Il est mort à Paris le 3 février 1812.

2. Formation

Il fit à Dijon des études brillantes ; ses parents le destinaient au barreau ; il choisit la carrière des lettres.

3. Carrière

Il obtint très jeune une chaire de professeur au collège de Dijon, mais refusa de se soumettre à de nouveaux règlements qu'il estimait injustes et se démit de ses fonctions. Il s'en expliqua vivement dans une lettre adressée aux membres du bureau, qui la jugèrent offensante. Un arrêt du Parlement de Dijon fut lancé contre lui en 1768 ; il gagna Paris où se déroula toute sa carrière.

5. Opinions

Il manifesta très tôt un caractère entier et irascible, et prit position de façon souvent très tranchée. Après avoir admiré Voltaire dans sa jeunesse, il en devint l'«adversaire déclaré» (Journal encyclopédique, t. III, 1773, p. 90 et suiv.) et publia contre lui les Lettres à M. de Voltaire (1773-1776). Voltaire le surnomma l'«Inclément». Il se heurta ensuite à Saint-Lambert qui obtint contre lui une lettre de cachet ; il fut enfermé trois jours au Fort-l'Evêque ; les protestations de plusieurs écrivains, notamment de J.J. Rousseau lui permirent d'en sortir et de publier sa critique du Poème des Saisons. Il fut sévère pour les ouvrages de Delille, et très hostile à Lebrun sous la Révolution. Partisan résolu des anciens, de Corneille et de Racine, Clément a pourfendu tous les modernismes. Son conservatisme intransigeant est surtout d'ordre littéraire ; il fut un puriste intraitable.

6. Activités journalistiques

Clément publie divers recueils de critique (Observations critiques, 1771 ; Nouvelles Observations critiques, 1772 ; Anecdotes dramatiques, en collaboration avec La Porte, 1775) avant de se consacrer au journalisme. Ses activités journalistiques semblent avoir commencé en 1777, quand il rédige avec Palissot le Journal français (Paris, Moutard, 1777-1778, 6 vol. in-8°). Le journal débute le 15 janvier 1777 : «Ce journal, composé d'un cahier de trois feuilles d'impression par ordinaire, paraîtra tous les quinze jours, le 15 et le 30 de chaque mois».

Il collabore au Journal de Monsieur (Paris, Knapen, 1776-1783, 30 vol. in-l2), mensuel fondé par Gautier Dagoty ; les articles de Clément ont été rassemblés par lui dans les Essais de critique sur la littérature ancienne et moderne (Amsterdam [Paris], Moutard, 1785, 2 vol. in-12).

Il crée en 1796 le Journal littéraire (Paris, Forget, an V et VI, 1796-1797, 4 vol. in-8°) auquel ont collaboré Fontanes et Deschamps et qui paraît à raison d'un numéro de 32 pages tous les 10 jours.

On lui doit enfin le Tableau annuel de la littérature (Paris, Emery, an IX-X, 1801, 5 parties en 3 vol. in-8°) .

7. Publications diverses

Voir la liste des oeuvres de J.M. Clément dans B.un., F.L., Cat. B.N. et Cior 18, n° 19795-19819.

8. Bibliographie

F.L., B.un., Cior 18. – Voltaire, Correspondence, éd. Besteman (1759, 1760, 1768, etc.). – Mercure de France, mai 1773, déc. 1774, oct. 1784, déc. 1786. – Journal encyclopédique, 1773, t. III, p. 90-102 ; t. V, p. 458-470 ; 1774, t. I, p. 82-95, t. III, p. 485-500, t. VII, p. 302-314 ; 1775, t. V, p. 278-291 ; 1776, t. III, p. 57-69 et t. VII, p. 313-323 ; 1784, t. IV, p. 263-275 et 441-454 ; 1785, t. VII, p. 99-108. – Guitton E., Jacques Delille et le poème de la Nature en France de 1750 à 1820, Paris, Klincksieck, 1974.