CHANGEUX

Numéro

164

Prénom

Pierre

Naissance

1740

Décès

1800

1. État-civil

Pierre Nicolas Changeux est né à Orléans le 26 janvier 1740, de Pierre C., président de l'administration des gabelles, et de Charlotte Boucher de Molandon. Il est mort à Paris le 3 octobre 1800. Son nom apparaît sous différentes formes dans les états de la franc-maçonnerie : Le Changeux, d'après le Tableau de 5783 (FM2 89, transcrit par les Frères de la Clémente Amitié en 1830), et A. Le Bihan (L) – où il change de prénom : Pierre Jacques (prénom que lui attribue F.L. 1769).

3. Carrière

Philosophe, homme de science, il fut, avec Jérôme de Lalande et l'abbé Robin, l'un des fondateurs de la célèbre loge maçonnique Les Neuf Soeurs. Il collabora à l'Encyclopédie, où il donna l'article «Réalité», que Diderot estimait (B.Un.). En qualité d'Orateur de la Loge des Neuf Soeurs, il prononça, selon Bésuchet (t. II, p. 58) un discours sur Voltaire à l'occasion de la cérémonie funèbre que l'Atelier organisa en sa mémoire (M.S., t. XIV, p. 91-92).

6. Activités journalistiques

Il collabora au Journal de physique de l'abbé Rozier (D.P.1 1089), où il donna en 1778 un «Examen de l'action de l'électricité sur le baromètre», des «Observations sur les forces extraordinaires de la tunique musculeuse de l'estomac», des «Conjectures sur les causes de l'étiolement des plantes» et des «Recherches sur les nains et les géants». En 1780, une longue lettre dans laquelle il cherche à établir que l'électricité a le double avantage de faire distinguer les morts apparentes des morts réelles, et de remédier à l'asphyxie (il semblerait que C. se soit trompé sur ce point), et où il annonce plusieurs instruments météorologiques de son invention, l'anémométrographe, l'hygrométrographe, dont l'objet est d'indiquer les variations de l'atmosphère. La même année, il présenta à l'Académie un mémoire sur les barométrographes permettant de mesurer la pesanteur de l'atmosphère dans des profondeurs inaccessibles. Ces divers instruments furent exposés le 16 août 1779 au Vauxhall de la foire de Saint-Germain à l'occasion d'une fête organisée par les Neuf Soeurs (M.S., t. XIV, p. 162).

7. Publications diverses

Son ouvrage le plus connu est le Traité des extrêmes, ou Eléments de la science de la réalité (Amsterdam, 1762, 2 vol., 21767, 2 vol.), dont on possède en manuscrit, d'après Bésuchet, des additions considérables. – Bibliothèque grammaticale, ou Nouveaux mémoires sur la parole et l'écriture, que les historiens de la linguistique ont récemment redécouvert.

8. Bibliographie

B.Un., D.B.F. – Le Bihan A., Francs-maçons parisiens du Grand Orient de France. Fin du XVIIIe siècle, Paris, 1806. – Bésuchet J.C., Précis historique de l'Ordre de la Franc-Maçonnerie depuis son introduction en France jusqu'en 1828, Paris, 1829. – Brainne C., Les Hommes illustres de l'Orléanais, Orléans, 1852. – Amiable L., Une loge maçonnique d'avant 1789. La R. : L : Les Neufs Soeurs, Paris, 1897, réédition avec un commentaire critique par C. Porset, Paris, 1989. – Matton S., «Changeux et son Traité des extrêmes», à paraître dans L'Idéalisme en France (éd. C. Porset). – Droixhe D., La Linguistique et l'appel de l'histoire (1600-1800), Genève, 1978, p. 215 et 315.