CAZALET

Numéro

153

Prénom

Nicolas

Naissance

1743

Décès

1817

1. État-civil

Né et baptisé à Pau le 7 mai 1743, il est le fils de Martin Suberbie dit Cazalet, maître-perruquier, et de Jeanne Capdeboscq. Il a une soeur, Jeanne, épouse de Jean Hyacinthe Lasserre, bourgeois de la ville d'Auch. Il meurt, célibataire, à Pau le 24 avril 1817, à 74 ans, et c'est sa soeur qui recueille sa succession.

2. Formation

Il fait sans doute ses études à Pau. Il se spécialise dans le droit tout en cultivant les lettres. Il reçoit le prix d'éloquence de l'Académie Royale de Pau en 1764 pour son Eloge de feu Monsieur le Maréchal de Gassion et le prix de poésie de cette même Académie en 1765 pour son poème «Les Avantages de la navigation» (Mercure de France, mars 1764, p. 145 et juillet 1765, p. 125). Il est élu membre de l'Académie de Pau le 12 février 1783 et est reçu le 4 juin suivant.

3. Carrière

Il est inscrit pour la première fois sur le tableau des avocats le 17 mai 1766. Désireux de se perfectionner dans les lettres, il se rend à Paris, loge à l'Hôtel d'Orléans, se répand dans la société et les salons et aurait approché certains des grands hommes du siècle (Voltaire, D'Alembert...). De retour à Pau, il est appelé par ses fonctions de jurisconsulte à jouer un certain rôle public à partir de 1775 : c'est lui qui, le 14 novembre 1775, prononce au Palais le discours solennel en présence de la Cour, de tous les ordres et états de la ville à l'occasion du rétablissement du Parlement qui avait été exilé à la suite de la réforme Maupeou. Le 21 mai 1776, il est nommé syndic jeune de l'ordre des avocats. En 1779, il devient membre du conseil de l'ordre. Le 18 mai 1786, il est présenté et agréé comme syndic ancien. Parallèlement, il se trouve investi d'un rôle administratif : le 21 mai 1784, il est nommé jurat à l'Assemblée du Corps de ville et le reste jusqu'au 8 juin 1787, date à laquelle il devient député. A l'occasion de nouveaux troubles qui, en 1788, agitent le Parlement de Navarre en lutte contre le pouvoir royal, il est chargé, le 19 mai, de rédiger la remontrance du Corps de ville adressée au Roi et voit son Mémoire adopté le 27 mai. Son rôle public tend à s'effacer avec la Révolution. Rendu à la vie privée, il s'adonne aux lettres qu'il n'a jamais cessé de cultiver en écrivant notamment des poèmes de formes diverses. L'Almanach des Muses de 1778, dans sa notice consacrée aux ouvrages de poésie publiés l'année précédente, mentionne une oeuvre de Cazalet et commente : «Plusieurs expressions répréhensibles. De l'aisance, des grâces et une élégante facilité» (p. 294-95). Dans le Petit Almanach de nos grands-hommes (1788), Champcenetz et Rivarol évoquent Cazalet dont «les contes sont dans toutes les bouches et donnent un air de bonne éducation à la jeunesse qui les cite». Lorsque la Convention réorganise l'instruction publique, Cazalet est choisi comme membre du jury d'admission auprès de l'Ecole centrale de Pau. Par ordonnance du 13 mars 1816, il est nommé conseiller de la Cour royale de Pau. C'est dans cette fonction qu'il meurt ; il habite alors maison Latapie, rue du Palais.

5. Opinions

Homme d'esprit et de savoir, non dénué de talent poétique (on le rapproche de Parny, de Boufflers), il laisse une réputation de bienveillance, de désintéressement et de courage. Franc-maçon, il est vénérable de la loge. C'est un ardent partisan de la physiocratie. Il a été en relations épistolaires avec Voltaire : le 6 octobre 1765, tandis qu'il fait allusion à une lettre que le philosophe lui a adressée il y a peu, il soumet au jugement de son correspondant une bergerie composée sur Henri IV (D 12919).

6. Activités journalistiques

Il collabore au Journal d'agriculture, du commerce et des finances (1764-décembre 1774) : en janvier 1774, il publie un article sur «L'agriculture, l'industrie et le commerce en Béarn».

Il fonde et dirige la Circulaire des Pyrénées, 7 juillet 1778 - 15 juin 1779, 50 numéros de 4 p. chacun, hebdomadaire (le mardi), Pau, J.P. Vignancour, permis d'imprimer et distribuer Lardoeyt Lieutenant de Maire, bureau d'abonnement chez Despax, marchand-libraire à la grand'rue près le Séminaire. Cazalet essaie de donner au Béarn un organe de presse à une époque où se répand en province le réseau des Affiches. La Circulaire ne répond pas d'ailleurs exactement à la conception de l'Affiche, puisqu'elle ne contient pas d'annonces. Mêlant l'information générale et l'information locale, elle apparaît comme une tentative originale, mais éphémère. Cazalet n'a-t-il pas trouvé un nombre suffisant de lecteurs ? ou a-t-il été victime des contraintes exercées par Benezech, détenteur du privilège des Affiches?

7. Publications diverses

Cior. 18, n° 16431. Ajouter les oeuvres éditées par A. Planté dans son livre de 1904 (p. 24-146) et qui comprennent 17 Bergeries, 3 Romances, 2 fragments de traduction de Métastase et Torquato Tasso, des pièces fugitives («Puerilia») et 2 pièces en béarnais dont l'une adressée à Théophile de Bordeu (Carte à Théophile Bourdeu).

De 1776 à 1788, Cazalet assure la rédaction du Tableau annuel, historique et géographique du Béarn, publié à Pau chez Daumon.

8. Bibliographie

Q. ; D.B.F. – Documents sur le département des Basses-Pyrénées de 1803 à 1848, Pau, Vignancour, 1850, Nécrologies, p. 435. – L'Intermédiaire des chercheurs et des curieux, Année 1886, Paris, col. 325-326 et 414. – Lagrèze G.B. de, La Société et les moeurs en Béarn, Marseille, Laffitte Reprints, 1977, p. 488-489. – Planté A., Cazalet avocat-poète. Sa vie, son oeuvre, Pau, 1904.