BUISSON

Numéro

132

Prénom

François

Naissance

fin du XVIIIe

Décès

début du XIXe

1. État-civil

François Buisson, «imprimeur-libraire-journaliste» comme il se définit lui-même dans les Observations présentées au Conseil des Anciens (1796), publie de 1785 jusqu'à 1808 au moins, divers périodiques. Il est installé rue des Poitevins n° 13, rue d'Hauteville n° 20, puis rue Gît-le-Coeur.

3. Carrière

En 1789, il tente de faire lever la contribution de 600 £ à laquelle il était soumis pour le Magasin des modes et s'offre, en contrepartie, à rétribuer les gardes nationaux (E. Sullerot, p. 34-35). Pendant quelque temps, il est associé à Brissot de Warville pour la publication du Patriote français, mais il traite séparément avec l'imprimeur Lepage et Brissot lui intente un procès (A.N., Vl 552 et C 157, n° 326, d'après E. Sullerot, p. 34). La Convention est consultée au sujet de son inculpation éventuelle, en même temps que pour celle de Delacroix, auteur du Spectateur français ; il n'est pas inquiété (Tables alphabétiques du Moniteur). Il proteste en 1796 contre le taux élevé du port des journaux et publie les Observations présentées au Conseil des Anciens sous la Révolution du 13 brumaire qui fixe à un taux excessif le port des journaux (Paris, Buisson, 1796).

6. Activités journalistiques

Le Cabinet des modes, 15 nov. 1785 - 1er nov. 1786, rédigé par Allemand, conseillé par Montigny et Condorcet (Kleinert, p. 73-74), et publié tous les dix jours par Buisson. On avait distribué 60 000 prospectus annonçant la publication du journal (A.N., V1 552, d'après A. Kleinert). En 1786, le journal change de titre et devient : Magasin des modes nouvelles françaises et anglaises, rédigé par Sauvigny, et publié tous les dix jours par B., du 20 novembre 1786 au 21 décembre 1789 (D.P.1 860). En 1790, le journal change de titre et devient : Le Journal de la mode et du goût, ou Amusements du salon et de la toilette, rédigé par le Girondin Jean-Antoine Le Brun, dit Le Brun-Tossa, publié par B. du 25 février 1790 au 15 février 1792 (ibid.). En janvier 1808, B. demande au ministre de la police d'autoriser la publication de l'Athénée des dames (A.N., F7 3456, d'après E. Sullerot, p. 114) ; l'autorisation est accordée le 26 janvier 1808. B. aura donc été le directeur de publication de quatre grandes revues de mode.

8. Bibliographie

B.H.C.– Sullerot E., Histoire de la presse féminine en France des origines à 1848, A. Colin, 1966, p. 33-35 et 114-115. – Kleinert A., Die frühen Modejournale in Frankreich, Belin, E. Schmidt, 1980, p. 64-122.

Auteurs

9. Additif

État-civil : Le Dictionnaire des imprimeurs, libraires et gens du livre à Paris. 1701-1789  publié par l’E.P.H.E. , Droz, 2007, donne une notice biographique très complète de François Buisson (p. 350-355). François Buisson est né le 21 décembre 1753 à Grenoble, de Jean B. et de Catherine Bréneron. Il est mort le 9 avril 1814.

Formation : Il a fait son apprentissage à Grenoble chez Cuchet à partir de 1766.

Carrière: Il passe un contrat avec Cuchet fils le 26 avril 1785 en vue de son admission dans la communauté des libraires ; il y est reçu le 15 juillet 1785. Il déploie dès lors une intense activité. On estime qu’entre 1785 et 1788, il a déposé une centaine de demandes de permissions tacites (ouvr. cité, p. 354). Habile commerçant, il s’accommode de tous les régimes. À partir de 1812, il publie la Correspondance littéraire, établie par Michaud et Chéron à partir d’un manuscrit conservé à la Bibliothèque impériale, et sans doute du manuscrit personnel de Grimm (voir l’introduction d’Ulla Kölving à l’édition de la Correspondance littéraire, Ferney-Voltaire, t. I, 2006, p. XXXIX et suiv.). Il est arrêté le 28 décembre 1794 pour avoir publié Le Spectateur français pendant le gouvernement révolutionnaire, mais il parvient à se disculper ; il est libéré le 3 janvier 1795.

Situation de fortune : Sa fortune fut sans doute considérable en 1790 encore, il est imposé à 1200 £  de contribution patriotique, pour un revenu d’environ 5000 £.

Activités journalistiques : Outre les revues de modes, pour lesquelles il a été un précurseur, il a édité de nombreux journaux : la Bibliothèque physico-économique pour laquelle il fait une publicité régulière, et qu’il faut sans doute lui attribuer ; Le Patriote français  de Brissot (voir H.G.P., p. 445-449) ; La Bouche de fer ; les Annales patriotiques et littéraires  de Mercier (1789-1793) ; une réédition de l’ancien Moniteur ; il a été co-éditeur des Mémoires d’agriculture (1785-1791).

Publications diverses : L’ouvrage publié par la BnF en 2006, Catalogues des libraires. 1473-1810, fournit en outre une liste des catalogues et notices de livres publiés par François Buisson (1753-1814) et donne les adresses successives de ses librairies : reçu libraire le 15 juillet 1785, il publie en 1786 un Catalogue des livres nouveaux du fonds de Buisson, imprimé chez la veuve Ballard ; Hôtel de Mesgrigny, rue des Poitevins. De courts catalogues de 4 pages sont publiés entre 1791 et 1798, rue Hautefeuille, puis en 1807 rue Gît-le-Coeur. Il édite des récits de voyages, des ouvrages scientifiques et des romans, des mémoires historiques ou apocryphes, telle la Vie privée du maréchal de Richelieu de Soulavie (1790-1792). Il a édité des romans de Diderot, notamment Jacques le Fataliste, La Religieuse et l’Essai sur la peinture en 1796,  des romans de Rétif, qui parle de « l’avide Buisson » (Monsieur Nicolas, éd. Testud, Bibliothèque de la Pléiade, 1989, t. II, p. 418), deux romans de Mme de Charrière, Lettres de Mistriss Henley (1785) et Lettres écrites de Lausanne (1786). Sa culture est très vaste ; en 1785, il se flatte d’avoir été le principal  « rédacteur » de la Bibliothèque physico-économique. Il se montre surtout curieux des goûts du public ; il publie des journaux révolutionnaires, puis des mémoires sous l’Empire, des ouvrages pour les femmes, quand se développe un nouveau public, puis des collections encyclopédiques. Sa correspondance, totalement éparse, rassemblerait beaucoup de grands noms, parmi lesquels Chateaubriand, Benjamin Constant , Mme de Charrière.

(J. S.)