BONS

Numéro

091

Prénom

François Louis de

Naissance

1723

Décès

1797

1. État-civil

D'une famille noble originaire de Bons en Savoie et répandue dans l'actuelle Suisse romande dès le XIIIe siècle, François Louis de Bons appartient à la «branche de Lausanne», mais il est né le 17 février 1723 à Morat, où son père, Jean Louis de Bons (1683-1759) était pasteur. Par sa mère, Suzanne Gaudard, il était le petit-fils de Jean Louis Gaudard (1656-1733), seigneur de Corcelles, Vincy et Chavannes. B. vécut au milieu de six frères et soeurs. Son frère aîné, Frédéric Louis Samuel de Bons (1718-1801) fut pendant quarante ans le premier pasteur de Rolle. Trois de ses soeurs firent de bons mariages en épousant François Crousaz de Prélaz, Louis André de Saussure et le gentilhomme huguenot Pierre Balthazard de Mazars de Camarès. B. se maria à Londres, en 1758 ou 1759, avec la huguenote Elisabeth Loubier (1722-1783), qui ne lui donna pas moins de douze enfants, nés entre 1760 et 1774. Trois de ses cinq fils firent une carrière militaire. L'aîné, le général Jean Louis de Bons, devait jouer un rôle historique en 1798, à la tête des troupes vaudoises du nouveau canton du Léman. B. mourut à Lausanne, le 8 juillet 1797, âgé de 74 ans.

2. Formation

B. entra à l'Académie de Lausanne en 1734 (v. Album studiosorum Academiae Lausannensis, 1537-1837, éd.. L. Junod, Lausanne, 1937, t. II, n° 5871) et poursuivit ses études de théologie à celle de Leyde, où il s'immatricula en date du 24 novembre 1745 (Album studiosorum Academiae Lugduno Batavae, 1575-1875,éd. G. du Rieu, Hagae Comitum, 1875, col. 1009).

3. Carrière

Consacré au saint ministère à Lausanne en 1747, B. fut appelé en 1751 à desservir l'Eglise wallonne de Londres. En 1761, il devint professeur de théologie pratique à l'Académie de Lausanne, dont il fut élu recteur en 1780, mais où son enseignement semble avoir été un peu éclipsé par celui de son collègue Alexandre César Chavannes (1731-1800). «Plus pratique que théoricien, éloquent prédicateur plutôt que penseur» (H. Vuilleumier, Histoire de l'Eglise réformée du Pays de Vaud sous le régime bernois, t. IV, Lausanne, 1933, p. 321-322), B. eut pour successeur Alexandre Leresche (1763-1853).

4. Situation de fortune

Outre ses honoraires de pasteur puis de professeur, B. devait jouir d'une certaine fortune familiale, puisqu'en 1773, il fut en mesure d'acquérir de Jean François de Crousaz, pour le prix de 47 000 francs, le domaine de Valency, en Prélaz-dessus, comprenant maisons de maître et de fermier, granges, écuries, four, pressoir et quelque trente-cinq poses de prés, de champs et de vignes, domaine qu'il céda à sa fille aînée Charlotte Louise (1760-1812) lorsqu'elle épousa Antoine Hardy (E. Mottaz, Dictionnaire historique, géographique et statistique du Canton de Vaud, Lausanne, 1921, t. II, p. 712. Sur l'histoire architecturale de la maison de Valency, voir M. Grandjean, Les Monuments d'art et d'histoire du Canton de Vaud, t. IV ; Lausanne, Bâle, 1981, p. 122-128).

5. Opinions

Théologien réformé parfaitement silencieux (cf. 7), B. ne semble avoir participé à aucune controverse religieuse ni à aucune polémique quelconque.

6. Activités journalistiques

Sous le couvert de l'anonymat, B. rédigea huit ou neuf des cinquante-deux numéros de la revue lausannoise Aristide ou le Citoyen (1766-1767). Ces «discours» traitent de la vertu, de la faiblesse de la raison humaine, des heureux effets des beaux-arts, de l'utilité et des avantages de la prière, de l'influence du théâtre sur les avantages de la prière, de l'influence du théâtre sur les moeurs, tous sujets qu'affectionnaient les prédicateurs du temps.

7. Publications diverses

On ne connaît à B. aucune publication – alors que son frère, le pasteur Louis de Bons fit paraître en 1766 un Cours de religion à l'usage des jeunes gens par demandes et par réponses, six fois réédité jusqu'en 1815, et publia entre 1774 et 1791 cinq volumes de Sermons. Les ouvrages de Louis de Bons ont été parfois attribués à tort à son frère François Louis (en dernier lieu par le grand catalogue imprimé, dit N.U.C., des bibliothèques américaines).

8. Bibliographie

Bons C.L. de, Origine et généalogie de la famille de Bons, Sion, 1864, p. 24-25. Recueil de généalogies vaudoises, Lausanne, 1923, t. I, p. 144.