BERTHOLON

Numéro

069

Prénom

Pierre

Naissance

1741

Décès

1800

1. État-civil

Pierre Bertholon est né à Lyon le 27 octobre 1741 de Zacharie Bertholon, marchand passementier, et de Marie Borel (A.M. Lyon, paroisse de Saint-Nizier, n° 88, f. 139). Après 1759, il est souvent dénommé Bertholon de Saint-Lazare. Il meurt à Lyon le 21 avril 1800. Entre 1778 et 1779, il s'est servi d'un cachet «d'argent à trois hures de sanglier» (B.M. Lyon, fonds Charavay, ms. 75).

2. Formation

Novice chez les Lazaristes de Lyon depuis le 4 décembre 1756, il prononce ses voeux le 29 octobre 1759 (registre des professions des Lazaristes, A.D. Rhône). Membre de nombreuses sociétés savantes de France, d'Allemagne, d'Italie et de Suisse, il mentionne ces distinctions dans ses ouvrages. Il a obtenu le prix de l'académie de Lyon en 1779, 1780, 1784, alors qu'il en était membre associé depuis 1773 (Dumas).

3. Carrière

Professeur de théologie à Marseille de 1767 à 1770 (D.H.G.E., VIII, 995), à Béziers en 1773 -il était déjà intervenu en 1771 à l'Académie de cette ville (Mercure de France, janv. 1771, t. II, p. 185-187)- puis professeur de physique à Montpellier en 1784, il est nommé professeur à l'Ecole centrale de cette ville (Thomas, p. 173) et enfin professeur à l'Ecole centrale de Lyon en 1797 (professeur d'histoire selon la Biographie lyonnaise, p. 35). Bertholon a vécu à Paris, une première fois pendant une durée indéterminée entre 1759 et 1767, une autre fois pendant le séjour de Franklin (1778-1785), car il a rencontré Franklin à Passy (Desgenettes, Souvenirs, t. II, p. 81). Il a installé les premiers paratonnerres à Lyon puis à Paris. L.S. Mercier l'en a félicité (Tableau de Paris, t. VI, p. 208, 211), avant de se moquer de ceux qui ont cru à leur efficacité (t. XIII, p. 144-148). Une lettre autographe atteste le passage de B. à Narbonne le 5 août 1785 (B.V. Lyon, fonds Coste, ms. 1106, f. 22). Son nom figure parmi les souscripteurs du Dictionnaire de Domergue, et il fonde avec lui une «Petite Société des amateurs de la langue française (1791-1792).

4. Situation de fortune

Un décret de la Convention du 18 fructidor an III (14 sept. 1795) lui accorde 2000 £ de subvention comme «professeur de physique expérimentale à Montpellier» (Procès-verbaux, LXI X 32, cf. D.H.G.E., VIII, 996).

5. Opinions

5. La lettre de 1785 (§ 3) le montre en relations avec Ledru fils, dit Comus, qui traitait en 1782-1783 les épileptiques par l'électricité. Comus est alors en conflit avec Marat. Dans les concours académiques, B. s'oppose également à Marat à propos de ses travaux sur l'électricité humaine (Journal encyclopédique, 15 janv. 1786, p. 302 ; Delaunay, Monde médical, p. 357-359). B. prête le serment constitutionnel et le 5 frimaire an II (24 nov. 1793), il abandonne la prêtrise (F. Saurel, L'Ancien Clergé de Montpellier, 3e fascicule, p. 15 P.V. de la commission administrative du département de l'Hérault, t. IV, p. 306).

6. Activités journalistiques

Des lettres de B. sont publiées dans le Journal encyclopédique (15 oct. 1785, 1er nov. 1785, 15 janv. 1786). Il a été le rédacteur de deux périodiques :

La Nature considérée sous ses différents aspects, ou Journal d'histoire naturelle, «par une société de gens de lettres, rédigé et mis en ordre par M. l'Abbé Bertholon et par M. Boyer» (Boyer-Brun, de Nîmes), Paris, Périsse, 1787-1789, 9 vol. in-8° (D.P.1 972).

Journal des sciences utiles, «par une société de gens de lettres, rédigé et mis en ordre par M. l'Abbé Bertholon, Paris, Périsse, 1791, douze livraisons en 4 vol. in 12.

7. Publications diverses

Il a composé de nombreux ouvrages, dont plusieurs inédits, sur l'agriculture, la géologie, les causes des incendies, les manufactures lyonnaises, la salubrité de l'air des villes, l'aérostatique, l'électricité et ses applications, médicales en particulier. Sa bibliographie, dressée par J.B. Martin (Bibliographie lyonnaise, t. I, p. 318-319) a été complétée par le Dr Dulieu (Cahiers lyonnais d'histoire de la médecine, t. VI, 1961, n° 2, p. 21-24). Il a aussi collaboré au Dictionnaire de physique de Monge Cassini, etc. (Paris, Hôtel de Thou, 1793-1822, 4 vol. in 4°). La notice du D.H.G.E. localise divers manuscrits inédits (VIII, 996). Des lettres de B. se trouvent à la bibliothèque du Muséum d'histoire naturelle (1990, t. I, n° 37 : 18 août 1779), à la B.M. de Lyon (ms. coll. Charavay, n° 75).

8. Bibliographie

B.Un., N.B.G., D.B.F., Tucoo-Chala, t. I, p. 153. – Mercure de France, janvier 1771, t. II, p. 185-187 ; A.D. Rhône, fds Galle, E 246. – (D.H.G.E.) Dictionnaire d'histoire et de géographie ecclésiastique, t. VIII, p. 995-996. – Desgenettes R., Souvenirs de la fin du XVIIIe siècle et du commencement du XIXe, Paris, Firmin-Didot, 1835-1836 (II, 81 cf. 1, 184). – Saurel F., L'Ancien Clergé de Montpellier, Montpellier, La Charité, 1901. – Delaunay P., Le Monde médical parisien au XVIIIe siècle, Paris, Rousset, 1906, p. 357-359. – Thomas L.J., La Vie universitaire à Montpellier au XVIIIe siècle, Montpellier, Roumégoud et Déhan, 1914. – Dulieu Dr L., «l'Abbé Bertholon», Cahiers lyonnais d'histoire de la médecine, t. VI, 1961, n° 2, p. 3-25. – Tricou J., Armorial et répertoire lyonnais, t. III, p. 7, col. A. – Roche D., Le Siècle des Lumières en province, Mouton, 1978, t. I, p. 129-130, 337-338, 372.– Dumas J.-B., Histoire de l'académie [...] de Lyon, Lyon, Giberton et Brun, 1840, table.

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