ALLETZ

Numéro

008

Prénom

Pons Augustin

Naissance

1703

Décès

1785

1. État-civil

Pons Augustin Alletz est né à Montpellier en 1703 d'une «famille distinguée dans la province du Languedoc». Marié et père de deux fils dont l'un est Alletz de Saint-Julien et l'auteur de l'Eloge de M.P.A. Alletz. Mort le 6 mars 1785 à Paris (A).

2. Formation

Il passe chez les Oratoriens, mais ne se sent pas de vocation particulière (B.Un., N.B.G., D.B.F.).

3. Carrière

Il embrasse et exerce à Montpellier la profession d'avocat – où il ne semble guère avoir brillé. Il s'installe ensuite à Paris où il se donne tout entier à la littérature (A), non, à vrai dire, comme créateur, mais compilateur, assez habile d'ailleurs à extraire, recueillir et ordonner les pensées des auteurs; car il n'a pas toujours été le «mauvais compilateur» dont se moque la C.L. Les nombreux ouvrages qu'il fait paraître et dont certains, pour leurs qualités de clarté et de concision, ont été réimprimés, ont pour objet la religion, la morale, l'histoire et l'éducation (plusieurs de ses livres ont été adoptés par l'Université). Il dédie l'une de ses premières productions (La Journée du pieux laïc, 1747) à «feu Mgr le Duc d'Orléans». Il présente au Roi de Danemark, à l'occasion d'un passage du Souverain à Paris, Les Princes célèbres qui ont régné dans le monde (1769) et à la Reine de France le Cérémonial du sacre et du couronnement des Rois de France (1775) (A).

4. Situation de fortune

C'est par ses travaux littéraires qu'il acquiert «les moyens de subsister dans une honnête médiocrité» et de donner une éducation solide à ses fils; car ses talents font «tout le patrimoine». Son extrême modestie l'aurait empêché de prétendre aux «récompenses» que «la sage munificence» du gouvernement destine à l'encouragement des talents (A).

5. Opinions

«Uniquement occupé de l'étude des lettres et des lois», il est présenté par son fils (A) comme un savant vertueux et modeste, soucieux du «bien général» et défenseur de la religion. Plusieurs de ses ouvrages ont été «protégés» par différents prélats (archevêques de Paris, Lyon etc.).

6. Activités journalistiques

S'il mérite ici une brève notice, c'est qu'il a publié non des périodiques, mais, conformément à la tendance générale de son talent, des recueils d'extraits de périodiques :

L'Esprit des journalistes de Trévoux ou Morceaux précieux de littérature répandus dans les Mémoires pour l'histoire des sciences et des beaux-arts depuis leur origine en 1701 jusqu'en 1762 contenant ce qu'il y a de plus neuf et de plus curieux, soit pour les ouvrages dont ces littérateurs ont rendu compte, soit pour les réflexions judicieuses qui servent de préliminaire à leurs analyses (approbation du 26 juil. 1770, privilège du 31 août 1770), Paris, de Hansy, 1771, 4 vol. in-12, 479, 528, 480 et 477 p. L'auteur entend offrir à l'intention des gens de lettres «l'esprit et comme la fleur de ce vaste journal» de plus de 800 volumes où d'«excellents morceaux» demeurent oubliés. Relatifs aux différentes matières («sciences abstraites» -mathématiques, géométrie, calcul- exceptées), les extraits sont classés par rubriques thématiques.

L'Esprit des journalistes de Hollande les plus célèbres ou Morceaux précieux de littérature tirés de l'oubli et recueillis dans les journaux de ce nom tels que La République des Lettres de Bayle, les Ouvrages des savants de Basnage, les Bibliothèques de Leclerc, le Journal littéraire etc(approbation du 15 oct. 1776, privilège du 15 janv. 1777), Vve Duchesne, 1777, 2 vol. in-12 de 430 et 503 p. L'ouvrage se veut «un échantillon» du «profond savoir» des journalistes de Hollande, «de leur manière de caractériser les ouvrages de leur temps et de la sage modération qu'ils observaient dans la fonction dont ils étaient chargés» (Préface). Ici encore, l'auteur souhaite rendre service aux gens de lettres en extrayant de ces collections immenses, ensevelies dans les grandes bibliothèques, les morceaux les plus curieux et les plus intéressants, en prétendant les ordonner et les classer.

7. Publications diverses

A, p. 10 et suiv.; Ornements de la mémoire, Paris, Capelle et Renouard, 1808; Q; Cior 18, n° 7779-7843.

8. Bibliographie

B.Un., D.B.F., D.L.F., N.B.G., Feller-Weiss; B.H.C., p. 36 et 51. – (A) Alletz de Saint-Julien, Eloge de M.P.A. Alletz [...] avec une notice de ses ouvrages, s.l.n..d. (approbation du 23 mars 1785, impr. de G. Desprez). – C.L., t. II, p. 29; t. IV, p. 27 (1er août 1758) et 434 (1er juil. 1761); t. V, p. 508 (15 mai 1764); t. VIII, p. 240 (1er janv. 1769) et 326 (1er avr. 1769). – Sabatier de Castres A., Les Trois Siècles de littérature française, La Haye et Paris, 1779, t. I, p. 23-24.