WILLEMET

Auteurs

Numéro

809

Prénom

Pierre

Naissance

1735

Décès

1807

Pierre Rémi Willemet est né le 13 septembre 1735à Norrois-sur-Moselle, de parents d'origine suédoise peu fortunés ; il mourut à Nancy le 21 juin 1807. A ne pas confondre avec son fils (1762-1790), qui avait le même prénom et fut médecin, et comme lui naturaliste, mais mourut très jeune au cours d'une expédition qui l'avait conduit en Afrique, dans la région du Cap.

2. Formation

Il fut confié à son oncle, jésuite à Nancy qui était chargé de la direction d'une pharmacie : c'est là qu'il se forma d'abord de manière pratique, puis étudia l'histoire naturelle, la botanique et la pharmacie. Les Jésuites de Nancy souhaitaient le faire entrer dans leur ordre, et il aurait peut-être cédé, sans la suppression de la Société de Jésus. Malgré des tracasseries administratives, qui furent dénouées grâce à l'intervention du Conseil de Stanislas, W. fut admis au collège de pharmacie de Nancy en 1762 et dirigea bientôt une pharmacie prospère, qui lui «assura un état honorable et lucratif» (Haldat, p. 4). Il concourut pour de nombreux prix dans les académies de Lyon (1774 et 1787) et de Nancy (1779) sur des sujets qui concernaient la substitution d'espèces indigènes aux espèces exotiques soumises aux aléas du commerce et de la guerre. Il fit partie de très nombreuses sociétés savantes, entre autres : Académie Impériale des Curieux de la Nature, Académies de Dijon, Rouen, Bordeaux, Arras, Mayence, Gôttingen, Stockholm ; Sociétés économiques, botaniques et physiques de Suède, Leipzig, Bâle, etc. ; Sociétés philomatique, galvanique, d'agriculture, d'histoire naturelle, de médecine de Paris, Linnean Society de Londres, etc.

3. Carrière

Le collège de pharmacie de Nancy lui décerna en 1766 le titre de démonstrateur de chimie et de botanique ; il fut nommé professeur d'histoire naturelle à l'Ecole centrale de Nancy sous la Révolution, d'abord avec Nicolas, puis seul et directeur du Jardin des plantes de la ville. Il en reconstitua les espèces grâce à Vahl et Thunberg pour la flore du Nord, à Cavanille pour celle du Midi, et à Thouin pour les espèces de France. Après la suppression des Ecoles centrales, il continua à être appointé par la ville de Nancy pour faire des cours d'histoire naturelle.

5. Opinions

Il fut lié avec Haller, qui le présenta à la Société économique de Berne, avec Vicq d'Azyr, et se montra toujours un fervent propagateur du système de classification linnéen. A.L. Millin, conservateur du Cabinet des antiques, membre de l'Institut, dit dans sa traduction de la Revue générale des écrits de Linné (1789) que «M. Willemet est un des meilleurs pharmaciens de l'Europe» (t. II, p. 163).

6. Activités journalistiques

Ses activités au Journal de médecine (D.P.1 1178) à partir de 1785 concernaient essentiellement la botanique et la matière médicale, les deux domaines dans lesquels il se spécialisa. Il contribua également au Journal de physique (D.P.1 1089) de l'abbé Rozier, aux Commentaires latins sur l'histoire naturelle, la physique et la médecine, publiés à Leipzig, et d'après son biographe Desessarts, il publia «beaucoup d'articles dans les journaux de médecine, de physique et d'histoire naturelle», collabora au Journal encyclopédique, à la Gazette salutaire ainsi qu'à la Gazette littéraire des Deux-Ponts, au Magasin encyclopédique, à La Décade philosophique.

7. Publications diverses

Ses publications sont assez nombreuses : Essais botaniques, chimiques et pharmaceutiques sur quelques plantes indigènes substituées à des végétaux exotiques (en collaboration avec Coste), Nancy, Veuve Leclerc, 1778, VIII-120 p., ouvrage qui avait remporté le Prix des sciences, belles-lettres et arts de Lyon le 3 décembre 1776. – Phytographie économique de la Lorraine, couronné par l'Académie royale des sciences, arts et belles-lettres de Nancy le 8 mai 1779, Nancy, Veuve Leclerc, 1780. – Matière médicale indigène ou Traité des plantes nationales substituées avec succès à des végétaux exotiques, Nancy, Veuve Leclerc, 1793. – Phytographie encyclopédique, ou Flore de l'ancienne Lorraine, Nancy, Veuve Leclerc, 1805­1808. – Il collabora également à l'Encyclopédie méthodique, pour la pharmacie.

8. Bibliographie

8. N.B.G. ; Desessarts, t. VI, p. 434-435. – Haldat A. de, Eloge de P.R. Willemet, lu à la Séance publique de l'académie de Nancy, le 20 août 1807, Nancy, Vigneulle, 1808, 17 p. – Lamoureux J., Notice biographique sur Willemet, Bruxelles, 1808, 20 p.

ROUTH

Auteurs

Numéro

717

Prénom

Augustin

Naissance

1726

Décès

1776

Augustin Roux est né à Bordeaux le 26 janvier 1726, d'une famille bourgeoise aux revenus modestes, originaire du Périgord ; il est mort à Paris le 28 juin 1776.

2. Formation

R. fit de brillantes études au collège des Jésuites de Guyenne où il se lia d'amitié pour la vie avec le futur chimiste d'Arcet ; il refusa d'entrer dans la carrière ecclésiastique, et dès lors ses parents lui ôtèrent toute ressource. Il suivit des leçons de médecine de M. Grégoire qui l'emmenait suivre les visites de l'Hôtel-Dieu de Bordeaux et fut reçu docteur en médecine dans cette ville en 1750. Les frais de sa réception furent payés par M. Barbot, président de la Cour des aides et membre de l'Académie des sciences de Bordeaux. Montesquieu lui obtint un poste de précepteur à Paris, où il s'occupa de l'éducation de M. d'Héricourt, futur conseiller au Parlement : il publia plus tard une Encyclopédie portative, qui reprenait les cours qu'il avait donnés à son élève et qui témoigne d'une réflexion sur l'intérêt d'une encyclopédie où toutes les sciences sont liées entre elles. Il prit ses grades à la faculté de médecine de Paris en 1760, mais il avait peu de goût pour l'exercice de la médecine, et s'intéressait davantage à la chimie et à ses applications pratiques. Grâce à l'entremise de d'Holbach, il fut attaché à la manufacture des glaces de Saint-Gobain, ce qui lui procurait un revenu de 1000 écus par an, avec pour mission la purification du salin et l'amélioration des techniques de fabrication des glaces, et fit un voyage en Angleterre pour s'y informer notamment des progrès techniques dans la réalisation des feuilles d'étain. Il finit par quitter la manufacture, lassé de l'esprit de routine et des oppositions qu'il rencontrait. A partir de 1762, sa principale activité fut la rédaction du Journal de médecine, ainsi que la charge de professeur de chimie qu'il assura à partir de sa création en 1771, en tant que docteur-régent de la faculté de médecine qui avait décidé d'ouvrir un cours de chimie public et gratuit.

5. Opinions

Protégé par Montesquieu, partageant les idéaux encyclopédistes, lié à d'Holbach, élève de Rouelle et ami de d'Arcet et de Jeanroy, tous deux docteurs-régents de la faculté de Paris, R. semble avoir eu une haute idée de son métier de journaliste : tous ses biographes le créditent d'une grande équité dans ses jugements sur ses confrères. Selon Dezeimeris, « l'époque durant laquelle Roux fut chargé de cette rédaction [Journal de médecine] est la période brillante de ce Recueil» (t. IV, p. 28).

6. Activités journalistiques

Ayant appris l'anglais à cet effet, il commença par coopérer à la traduction des Philosophical transactions, puis à partir de 1760, aux Annales typographiques ou Notice du progrès des connaissances humaines (D.P.1 116), comme l'indique l'Avertissement du tome I : « Comme il est presque impossible qu'un homme soit d'une complexion assez forte pour remplir seul une carrière aussi pénible, l'auteur dont la santé a déjà souffert quelque altération, s'est associé un certain nombre de gens de lettres. Chacun d'eux sera chargé de la partie dont il a fait une étude particulière. M. Morin [d'Hérouville] s'est réservé principalement le soin de présider à l'édition de l'ouvrage, et de continuer les correspondances établie avec les sociétés savantes de l'Europe. Il sera même secondé dans ces deux branches par M. Roux, médecin qui depuis vingt ans, s'occupe de tout ce qui concerne l'histoire naturelle, la physique, la chymie, la médecine, et qui a donné sur ces matières des ouvrages estimés des connaisseurs» (p. IX). La diversité de ses compétences l'appelèrent bientôt à la direction du Journal de médecine, chirurgie et pharmacie (D.P.1 n 78), devenue vacante en 1762 par le départ de Vandermonde qu'il dirigea jusqu'à sa mort en 1776. Il passait d'une conception bibliographique du journal, à un véritable journal professionnel, dont l'objectif était de corriger les erreurs en médecine : « Dans le Journal de médecine où M. Roux a mis ses soins, tout est rassemblé, rédigé, discuté pour le soulagement de l'espèce humaine. L'auteur réunit de suite les ouvrages relatifs à la même matière, les écrits pour et contre la même méthode, les observations qui sont rapprochées répandent la lumière ; séparées, le doute et l'obscurité. Par ce moyen simple et dépouillé d'ostentation, le lecteur s'instruit sans que le maître se montre ; et c'était tout l'art du journaliste.» (Deleyre, p. 38).

7. Publications diverses

R. a publié : Nouvelle Encyclopédie portative ou Tableau général des connaissances humaines, Paris, Vincent, 1756, 2 vol. – Il a traduit l'essai de Robert Whytt, Recherches sur les vertus de l'eau de chaux pour la guérison de la pierre, Paris, 175 7, en les faisant précéder de Recherches personnelles sur le même sujet. – Il a participé, avec Goulin et F.A. Aubert de La Chesnaye Des Bois, au Dictionnaire domestique portatif, Paris, Vincent, 1762-1764, 3 vol. – Analyse comparée des eaux de l'Yvette, de Seine, d'Arcueil, de Ville d'Avray et de Bristol, Paris, Impr. royale, 1767. – Recherches historiques et critiques sur les moyens qu'on a employés pour refroidir les liqueurs, Paris, 1758. – Dissertation sur la nature de l'esprit de nitre dulcifié, Paris, 1770.

8. Bibliographie

N.B.G. – Arcet d', Notice dans le Journal de médecine, t. LVII, janv. 1777, p. 3-20. –Deleyre A. (d'après Barbier),

Eloge de M. Roux, Dr Régent et professeur de chymie à la faculté de médecine de Paris, Amsterdam, Wetstein, 1777, 72 p.

RETZ de ROCHEFORT

Auteurs

Numéro

680

Prénom

Noël

Naissance

?

Décès

1810

Médecin à Arras ( ?), puis médecin de la Marine royale à Rochefort, correspondant de la Société royale de médecine et de l'académie de Dijon. Noël Retz, dit de Rochefort, serait mort en 1810 (Taton, p. 217).

6. Activités journalistiques

Il a participé aux Nouvelles instructives, bibliographiques, historiques et critiques de médecine et de chirurgie (1785-1787 ; D.P.1 1034) ainsi qu'aux Nouvelles ou Annales de l'art de guérir (1788-1791 ; D.P.1 1055).

7. Publications diverses

Il a publié des ouvrages relevant de la topographie médicale (Météorologie appliquée à la médecine et à l'agriculture, Paris, 1779, rééd. en 1784), de la police médicale (Recherches pathologiques, anatomiques et judiciaires sur les signes de l'empoisonnement, Paris, 1784), et s'est montré particulièrement polémique à l'égard du mesmérisme : Lettre sur le secret de Mesmer, Paris, 1782. – Mémoire sur les phénomènes du mesmérisme, Paris, 1783. – Mémoire pour servir à l'histoire de la jonglerie, Londres, 1784. Il a également rédigé des ouvrages de vulgarisation médicale et d'hygiène à l'intention des «jeunes gens de l'un et l'autre sexe».

8. Bibliographie

Desessarts, t. VI, p. 381-382. – Taton R., Enseignement et diffusion des sciences en France au XVIIIe siècle, Paris, Hermann, 1986, p. 217, 223.

PINEL

Auteurs

Numéro

643

Prénom

Philippe

Naissance

1745

Décès

1826

Philippe Pinel, fils d'un maître chirurgien exerçant à Saint-Paul-Cap-de-Joux, près de Castres est né le 20 avril 1745, mort à Paris le 25 octobre 1826. Il s'était marié tard (1792), et l'un de ses fils, Scipion Pinel se spécialisa également dans l'étude des maladies mentales.

2. Formation

Il fut élevé au collège des Doctrinaires de la Foi à Lavaur, puis au collège de l'Esquille à Toulouse, où il acquit une solide formation en mathématiques. Il chercha d'ailleurs à appliquer ses connaissances à l'anatomie humaine. Il s'inscrivit à la faculté de théologie de Toulouse en 1767, puis, renonçant à l'état ecclésiastique en 1770, à la faculté de médecine et reçut le titre de docteur en 1773. L'année suivante, il alla à Montpellier pour y continuer l'étude de la médecine et y fréquenter les hôpitaux, et c'est là en particulier qu'il noua des liens d'amitié avec Chaptal et apprit l'anglais ; c'est à Montpellier qu'il puisa l'inspiration vitaliste qui anime tous ses écrits ultérieurs. Il y resta jusqu'en 1778, date à laquelle il arriva à Paris, muni d'une lettre de recommandation pour le géomètre Jacques Cousin. Comme il était sans fortune, il donna des leçons de mathématiques et collabora à plusieurs journaux pour vivre. En 1785, il écrivait à son ami naturaliste Desfontaines, qu'il avait renoncé à son départ pour l'Amérique, ayant assez de leçons pour vivre honorablement. Il profitait de son temps libre pour lire et fréquenter les hôpitaux, en particulier le service de P.J. Desault à l'Hôtel-Dieu.

3. Carrière

L'essentiel de sa carrière institutionnelle se déroule à partir de la Révolution : après avoir accumulé des observations sur les insensés à la pension Belhomme pendant cinq ans, à la fin de 1792, il est nommé à l'hospice de Bicêtre, où il bénéficie de l'expérience de Pussin, et à partir de 1795 à La Salpêtrière. C'est aussi en l'an III qu'il est nommé professeur adjoint de physique médicale, puis presque aussitôt professeur de pathologie interne à l'Ecole de santé. Caille, rédacteur du Journal de Médecine, fut son concurrent malheureux à cette chaire.

P. était lié à Vicq d'Azyr et concourut pour un prix à la Société royale de médecine, appartint à la Société médicale d'émulation, qui rassemblait l'élite de la profession médicale, tous âges confondus, et à la Société d'histoire naturelle de Paris. Il devint membre de l'Institut en 1803, médecin consultant de l'Empereur en 1805, membre de l'Académie de médecine dès sa création, mais fut un des onze professeurs frappés par l'épuration de l'Université en 1822. Il finit sa vie sans avoir beaucoup d'aisance.

5. Opinions

P. avait été élevé dans les idées des encyclopédistes. A son arrivée à Paris, il se lia avec le groupe qui fréquentait chez Mme Helvétius et entretint des relations d'amitié avec le groupe des Idéologues, Cabanis, Roussel, Thouret, Fourcroy, et Chaptal ; on dit même qu'il contribua à cacher Condorcet. En tant que garde national, il semble avoir assisté à l'exécution de Louis XVI, puis avoir pris ses distances au moment de la Terreur. Les témoignages de son fils et de son neveu, qui datent tous de la Restauration semblent peu fiables sur cette période. C'est en raison de ses opinions libérales qu'il fut démis de ses fonctions de professeur en 1822.

6. Activités journalistiques

Son activité de journaliste s'étend de son arrivée à Paris jusqu'à la Révolution : à travers elle, c'est moins l'activité de l'aliéniste que celle du clinicien, du nosographe et de l'hygiéniste qui apparaît. Comme souvent à cette époque, traduction et journalisme allaient de pair : P. traduisit les Institutions de Médecine pratique de Sydenham, qui lui rapportèrent 1000 francs, les Eléments de Médecine pratique de Cullen (1785) et participa à la traduction en édition abrégée, des Philosophical transactions, pour la septième partie (Médecine et Chirurgie) (1790), et pour la huitième (Matière médicale et Pharmacie) (1791), en collaboration avec Bosquillon. Cette bonne connaissance de la médecine anglaise se retrouve dans l'orientation qu'il a donnée à la Gazette de Santé et dans ses autres travaux. P., qui avait déjà collaboré au Journal de Paris, auquel il donna plusieurs articles de «physique», de médecine et de philosophie, et publié dans le Journal de Physique, dirigea la Gazette de Santé de 1784 à 1789, date de sa fusion avec le Journal de Médecine, et il y publia plusieurs articles d'hygiène, au point que ses biographes, Etienne Pariset (p. 216-217), Casimir Pinel, son neveu, indiquent que l'ensemble constituait un véritable Traité d'hygiène. Bien que non signés la plupart du temps, ses articles sont aisément reconnaissables par leur facture et leur qualité. Enfin, en 1791, il devint le collaborateur de Fourcroy pour la Médecine éclairée par les Sciences physiques, un périodique de courte durée, dans lequel il publia également des articles d'anatomie comparée et de physique médicale.

7. Publications diverses

La production de P. est considérable si l'on tient compte des multiples publications dans des périodiques, de sa contribution à l'Encyclopédie méthodique (Médecine) et surtout au Dictionnaire des Sciences médicales de Panckoucke, ainsi que des diverses éditions de ses œuvres qui comportent à chaque fois d'importants remaniements. Signalons celui qui lui valut d'abord la célébrité, sa Nosographie Philosophique, ou Méthode de l'analyse appliquée à la Médecine, Paris, Maradan, an VI, 2 vol., qui connut 6 éditions (1818). – Traité Médico-philosophique sur l'aliénation mentale ou la manie, Paris, Richard, an X (2e éd. 1809). – La Médecine Clinique rendue plus précise et plus exacte par l'application de l'analyse, Paris, Brosson, Gabon et Cie, an X (3e éd., 1815).

8. Bibliographie

8. D.S.B. – Pariset E., «Eloge de M. Pinel», lu à la séance du 20 août 1827, dans Histoire des membres de l'Académie royale de médecine, Paris, J.B. Baillière, 1845, t. I, p. 209-259. – Pinel C, Lettres de Pinel, précédées d'une notice plus étendue sur sa vie, extrait de la Gazette hebdomadaire de médecine et de chirurgie, Paris, Masson, 1859. – Le meilleur spécialiste actuel de P. est Dora B. Weiner, qui prépare une biographie et a publié de très nombreux articles, entre autres «Mind and body in the clinic : Philippe Pinel, Alexander Crighton, Dominique Esquirol, and the birth of psychiatry », dans The Languages of psyche : mind and body in Enlightenment thought, éd. G.S. Rousseau, Berkeley, U. of California Press, 1990, p. 331-402 (avec bibliographie). – Huguet F., Les Professeurs de la faculté de médecine de Paris : dictionnaire biographique 1794-1839, INRP/CNRS. 1991, p. 366-369.

HUZARD

Auteurs

Numéro

405

Prénom

Jean Baptiste

Naissance

1755

Décès

1839

Né à Paris le 3 novembre 1755, d'une famille où la maréchalerie s'exerçait de père en fils ; il épousa la fille de l'imprimeur-libraire Vallat La Chapelle, qui obtint un privilège pour son propre compte et Jean Baptiste Huzard lui servit de conseiller scientifique. Huzard mourut le 30 novembre 1839.

2. Formation

Il entra à l'Ecole vétérinaire d'Alfort en 1769 et y fut remarqué par Bourgelat, qui en était le fondateur. Après un bref retour dans l'entreprise paternelle, H. fut nommé professeur en 1772, chargé d'enseigner «l'extérieur et la connaissance de l'âge du cheval», puis la chimie et la pharmacie, la matière médicale et l'application des bandages. Il remporta le prix du concours pratique d'Alfort en 1779 et plusieurs prix à la Société royale de médecine, dont il devint membre la même année ; il fut particulièrement lié avec Vicq d'Azyr, qui lui confia la rédaction de la médecine vétérinaire dans l'Encyclopédie méthodique. Médecine. Il entra après la Révolution à l'Académie des sciences, où il siégea pendant trente-sept ans, à partir du 19 frimaire An IV, d'abord comme membre résidant de la section d'économie rurale et d'art vétérinaire, puis comme président de la classe à partir de 1815, à l'Académie de médecine, à la Société royale et centrale d'agriculture et à la Société d'encouragement pour l'industrie de l'état.

3. Carrière

H. devint bientôt spécialiste de médecine vétérinaire et s'intéressa à la jurisprudence de la profession : chargé à partir de juin 1785 par le Tribunal des juges et consuls des marchands de Paris des expertises relatives aux vices rédhibitoires, il publia douze volumes in-folio de Rapports et de Procès-verbaux. En 1792, il devint membre du Conseil vétérinaire et des remontes de l'administration de guerre (Le Comité de salut public fit imprimer le 21 avril 1794 ses Instructions sur les soins à donner aux chevaux pour les conserver en santé sur les routes et dans les camps, Nancy, Barbier An III), et le 20 mai 1794 entra à la Commission d'agriculture et des arts. Il continua sa carrière dans la haute administration, et fut nommé inspecteur des écoles vétérinaires, qu'il défendit à travers toutes les révolutions. Dans ses différentes fonctions, il manifesta toujours un grand sens de l'Etat, et de l'intérêt de la nation.

6. Activités journalistiques

Il eut la responsabilité de la rubrique de médecine vétérinaire (lutte contre les épizooties, amélioration du cheptel, etc.) au Journal de Médecine, Chirurgie et Pharmacie, jusqu'à sa cessation en 1793.

7. Publications diverses

Les publications de H. sont très nombreuses : Almanach vétérinaire, Paris, 1782 (plusieurs rééditions). – (en collaboration avec Chabert) Instruction sur les Moyens de s'assurer de l'existence de la morve et d'en prévenir les effets, (en collabo ration avec Chabert) Paris, 1783 (rééd., Paris, Huzard, An V). – Instructions et Observations sur les maladies des animaux domestiques (éditeur), Paris, 1791-1794, 5 vol. – Instruction sur l'amélioration des chevaux en France, destinée principalement aux cultivateurs, Paris, Huzard, An X, 275 p. – H. a fourni des notices au Dictionnaire d'Agriculture, au Dictionnaire d'Histoire naturelle et des articles à la Feuille du Cultivateur, aux Annales d'Agriculture, etc. Il a également édité en 1797 les oeuvres de Claude Bourgelat, Eléments de l'Art vétérinaire, et en 1810 celles de Daubenton (Instructions pour les bergers et les propriétaires de troupeaux).

8. Bibliographie

B.Un. – Notice biographique sur J.B. Huzard, par M.L. Bouchard, Annales de l'Agriculture française, contenant des observations sur toutes les parties de l'agriculture et des sciences accessoires, 1839, t. XXIII, p. 1-25 ; le même numéro des Annales contient le discours de M. de Silvestre, au nom de l'Académie des sciences et de la Société royale et centrale d'agriculture, p. 26-30 (inséré également dans les Mémoires de la Société royale d'agriculture de 1839) ; le discours de Mérat au nom de l'Académie de médecine, p. 31-34 ; le discours de M. Renault, directeur de l'Ecole royale vétérinaire d'Alfort, p. 35-39.

DU MANGIN

Auteurs

Numéro

270

Prénom

Jean Baptiste

Naissance

1744

Décès

1826

Né le 7 mars 1744, de Jean Baptiste, directeur des aides à Château-Thierry, et de Jeanne Eugénie de La Haye de La Goudière ; il épousa Anne de Coste de La Calprenède et mourut à Saint-Prix, près de Montmorency le 28 mars 1826.

2. Formation

Maître ès arts à 19 ans, il fit des études de médecine à Paris, et se fit recevoir docteur en 1762 à Besançon, où les frais de réception étaient moins élevés ; il revint à Paris passer ses thèses de licence en 1767 et son doctorat en 1768.

3. Carrière

Il échoua à plusieurs reprises dans ses efforts pour obtenir une chaire à la faculté de médecine (en 1772 pour la chirurgie, et en 1777 pour celle de matière médicale), mais obtint l'enseignement de la pharmacie en 1780. En 1793, il était médecin de l'hospice de la Charité et le demeura jusqu'à sa retraite en 1820. Après la mort de Desault, il fut appelé comme adjoint de Pelletan pour visiter le dauphin Louis XVII, qui mourut le lendemain de sa nomination, le 8 juin 1795, et dont il fit l'autopsie.

6. Activités journalistiques

A partir d'octobre 1776, il fut avec Bâcher rédacteur du Journal de médecine, chirurgie et pharmacie et continua cette tâche jusqu'en 1791 (D.P.1 1178).

8. Bibliographie

D.B.F. Annales de la Société historique et archéologique de Château-Thierry, 1876, p. 172, et 1901, p. 103.