PICOT

Numéro

638

Prénom

Jean François

Naissance

1731

Décès

1813

Jean François Picot est né le 28 janvier 1731 à Lyon ; fils d'Antoine Picot, vinaigrier, et d'Elisabeth Paillet ; d'abord marié avec Madeleine Meunier, d'où au moins une fille née à Lyon ; veuf le 30 janvier 1793 ; remarié le 18 mars 1793 à Montpellier avec Marie Adélaïde Fontenay ; mort le 20 novembre 1813a Montpellier.

3. Carrière

C'est en 1775 que P. acquiert l'imprimerie montpelliéraine d'Auguste François Rochard. Il s'associe à cet effet avec un autre Lyonnais, Joseph Fontenay. Celui-ci a, sans doute, été attiré à Montpellier par son frère, Jean Marie, ingénieur de la province de Languedoc. L'association n'est rompue que par la mort de Joseph Fontenay le 22 mai 1799, après avoir été renforcée par le remariage de P. avec la fille de Jean Marie Fontenay. C'est à cette dernière que P. abandonne la conduite de l'imprimerie, et c'est elle qui effectue en 1805 les démarches qui aboutissent au lancement du Véridique en 1806.

En mariant sa fille Benoîte Rosalie à André Vidal Du Bousquet, P. assure une rente annuelle de 500 £ au jeune ménage qui reçoit, en outre, un capital de 5000 £, soit 2000 £ versées immédiatement, 1500 au terme de chacune des deux années à venir (A.D. Hérault, 2 E 61/108, contrat du 24 avril 1786).

4. Situation de fortune

P. est invité à s'expliquer devant la municipalité sur la réclame faite dans le n° 28 du 10 novembre 1790 du Journal de la généralité de Montpellier pour «un journal incendiaire ayant pour titre le Défenseur des opprimés par l'auteur de l'Ami du clergé et de la noblesse».

6. Activités journalistiques

D'abord simple prestataire de services pour le Journal de la généralité de Montpellier et Larmand Du Harlay, P. reprend la propriété de la feuille à la retraite du fondateur en octobre 1781 (D.P.1 656). S'abritant au début derrière le nom de son prote, Dominique Grammaison, il ne rédige pas lui-même son hebdomadaire, mais se réserve le soin des annonces. Fin 1790, ou au plus tard début 1791, il prend acte de la réorganisation administrative pour adopter le nouveau titre de Journal du département de l'Hérault, sans modifier le contenu.

8. Bibliographie

Bonnet E., Les Débuts de l'imprimerie à Montpellier, Montpellier, G. Firmin et Montane, 1895. – Troublât F., Une imprimerie de province (1622-1900) et le noble jeu de l'arc à Montpellier (1411-1720), Montpellier, Hamelin Frères, 1900. – Andréani R., La Presse quotidienne de Montpellier des origines à 1944, thèse, Toulouse, 1989. – Albert P. et Feyel G., La Presse départementale en révolution (1789-1799), La Garenne-Colombes, Ed. de l'Espace européen, 1992, P- 350-355.

PAGES-MARINIER

Numéro

611

Prénom

Marguerite

Naissance

1725

Décès

1786

Marguerite Pagès est née à Puéchabon, au diocèse de Montpellier, le 11 avril 1725, d'Antoine Pagès et Louise Doulzague, alias Toulza (Mairie de Puéchabon, reg. Par.). Son père était travailleur de terre. Fixée à Montpellier, elle y épouse le cordonnier Pierre Marinier le 29 juillet 1760 et y meurt le 3 juin 1786 (A.M. Montpellier, registres de la paroisse Notre-Dame-des-Tables).

2. Formation

En 1760, elle se déclare incapable de signer le contrat et l'acte de mariage.

3. Carrière

En 1770, elle exerce la profession de dentiste dans la maison des Dames de Candillargues, Grand'Rue, face à l'hôtel du Gouvernement ; c'est là qu'elle ouvre d'abord un bureau d'avis, siège de son journal, puis en 1771 un cabinet de lecture, et qu'elle continue à donner des soins en 1782 (Annonces, affiches et avis divers, 2 juillet 1770 p. 2, 11 février 1771 p. 2 et 3, 8 novembre 1773, p. 2, 2 octobre 1775 p. 1. Journal de la généralité de Montpellier, 15 juin 1782, p. 25).

4. Situation de fortune

Son contrat de mariage du 12 juillet 1760 indique qu'elle s'est constitué en dot une somme de 300 £ correspondant aux meubles et effets propres à garnir une chambre à coucher (A.D. Hérault, II E 57/439).

6. Activités journalistiques

Son activité journalistique débute avec le lancement des Annonces, affiches et avis divers de Montpellier le 19 mars 1770. Cet hebdomadaire servi dans la ville pour 6 £, puis 6 £ et 12 s., à l'extérieur pour 9 £ par an, paraît avec la permission du juge-mage, mais sans privilège. L'apparition d'une feuille privilégiée imprimée à Pézenas amène son interruption le 25 mai 1776. Après l'effacement de l'organe rival, P. reprend, en mars 1779, toujours sans privilège, la publication qu'elle n'abandonne en janvier 1781 qu'après avoir obtenu du nouveau concessionnaire le service du Journal de la généralité de Montpellier, 20 janvier 1781, p. 174.

7. Publications diverses

Elle édite un Almanach historique de la province de Languedoc pour 1775.

8. Bibliographie

A.D. Hérault, C. 92, lettre de Vergennes à Saint-Priest, 20 septembre 1780. – Castelnau, J., Bibliographie du Languedoc en général, du département de l'Hérault et de la ville de Montpellier en particulier, Montpellier, 1859, p. 87. – Gaudin L., Catalogue de la Bibliothèque de la Ville de Montpellier. Fonds de Languedoc, Montpellier, 1902, p. 356. – Saffroy G., Bibliographie des almanachs et annuaires administratifs, ecclésiastiques et militaires de l'Ancien Régime et des almanachs et annuaires généalogiques et nobiliaires du XVIe siècle à nos jours, Paris, 1959. – Feyel G., l’Annonce et la Nouvelle : la presse d’information et son évolution sous l’Ancien Régime (1630-1788), thèse U. de Paris IV, 1994, t. IV, p.1147 et suiv.

9. Additif

Activités journalistiques: Feyel, G., L’Annonce et la nouvelle. La presse d’information en France sous l’Ancien Régime (1630-1788), Oxford, Voltaire Foundation, 2000. Voir en particulier les pages 1028-1030, dans lesquelles G. F. relate la lutte de Marguerite P.-M., soutenue par « le seul magistrat de Montpellier », contre les détenteurs du privilège des Affiches. F. donne intégralement le texte des deux lettres de Vergennes (9 juillet 1779 et 20 septembre 1780) qui confirment le privilège des Affiches. (J.S.).

LARMAND DU HARLAY

Numéro

457

Prénom

Etienne

Naissance

1740

Décès

?

Etienne Larmand du Harlay est né le 8 juin 1740 à Poussan (Languedoc, diocèse de Montpellier), fils de Jacques Larmand, bourgeois, et de Marie Darlay. Il s'est marié le 15 avril 1771 à Bernos (Guyenne, diocèse de Bazas) avec Anne (ou Angélique) Labrousse ; de cette union est né au moins un fils, Jean Louis, né le 28 février 1778 à Montpellier.

4. Situation de fortune

Négociant à Toulouse en 1771, L. exerce la même profession à Montpellier en 1778. Après sa brève carrière journalistique (1780-1781), il travaille chez un agent de change, se propose en juin 1789 d'effectuer des travaux de comptabilité à domicile, avant de quitter, semble-t-il, Montpellier peu après.

6. Activités journalistiques

Après avoir fait l'acquisition du privilège, L. fonde en avril 1780 le Journal de la généralité de Montpellier, qu'il rédige lui-même. En janvier 1781, il obtient la disparition de la feuille concurrente publiée par M. Pagès-Marinier, dont il accepte de servir les abonnés, mais c'est pour se retirer, à son tour, dès le mois d'octobre (D.P.1 656).

8. Bibliographie

Andréani R., La Presse quotidienne de Montpellier des origines à 1944, thèse de Lettres, Toulouse, 1989. – Albert P. et Feyel G., La Presse départementale en révolution (1789-1799), La Garenne-colombes, Ed. de l'Espace européen, n° 3, 1992, p. 350-355.