CAZALET

Numéro

153

Prénom

Nicolas

Naissance

1743

Décès

1817

Né et baptisé à Pau le 7 mai 1743, il est le fils de Martin Suberbie dit Cazalet, maître-perruquier, et de Jeanne Capdeboscq. Il a une soeur, Jeanne, épouse de Jean Hyacinthe Lasserre, bourgeois de la ville d'Auch. Il meurt, célibataire, à Pau le 24 avril 1817, à 74 ans, et c'est sa soeur qui recueille sa succession.

2. Formation

Il fait sans doute ses études à Pau. Il se spécialise dans le droit tout en cultivant les lettres. Il reçoit le prix d'éloquence de l'Académie Royale de Pau en 1764 pour son Eloge de feu Monsieur le Maréchal de Gassion et le prix de poésie de cette même Académie en 1765 pour son poème «Les Avantages de la navigation» (Mercure de France, mars 1764, p. 145 et juillet 1765, p. 125). Il est élu membre de l'Académie de Pau le 12 février 1783 et est reçu le 4 juin suivant.

3. Carrière

Il est inscrit pour la première fois sur le tableau des avocats le 17 mai 1766. Désireux de se perfectionner dans les lettres, il se rend à Paris, loge à l'Hôtel d'Orléans, se répand dans la société et les salons et aurait approché certains des grands hommes du siècle (Voltaire, D'Alembert...). De retour à Pau, il est appelé par ses fonctions de jurisconsulte à jouer un certain rôle public à partir de 1775 : c'est lui qui, le 14 novembre 1775, prononce au Palais le discours solennel en présence de la Cour, de tous les ordres et états de la ville à l'occasion du rétablissement du Parlement qui avait été exilé à la suite de la réforme Maupeou. Le 21 mai 1776, il est nommé syndic jeune de l'ordre des avocats. En 1779, il devient membre du conseil de l'ordre. Le 18 mai 1786, il est présenté et agréé comme syndic ancien. Parallèlement, il se trouve investi d'un rôle administratif : le 21 mai 1784, il est nommé jurat à l'Assemblée du Corps de ville et le reste jusqu'au 8 juin 1787, date à laquelle il devient député. A l'occasion de nouveaux troubles qui, en 1788, agitent le Parlement de Navarre en lutte contre le pouvoir royal, il est chargé, le 19 mai, de rédiger la remontrance du Corps de ville adressée au Roi et voit son Mémoire adopté le 27 mai. Son rôle public tend à s'effacer avec la Révolution. Rendu à la vie privée, il s'adonne aux lettres qu'il n'a jamais cessé de cultiver en écrivant notamment des poèmes de formes diverses. L'Almanach des Muses de 1778, dans sa notice consacrée aux ouvrages de poésie publiés l'année précédente, mentionne une oeuvre de Cazalet et commente : «Plusieurs expressions répréhensibles. De l'aisance, des grâces et une élégante facilité» (p. 294-95). Dans le Petit Almanach de nos grands-hommes (1788), Champcenetz et Rivarol évoquent Cazalet dont «les contes sont dans toutes les bouches et donnent un air de bonne éducation à la jeunesse qui les cite». Lorsque la Convention réorganise l'instruction publique, Cazalet est choisi comme membre du jury d'admission auprès de l'Ecole centrale de Pau. Par ordonnance du 13 mars 1816, il est nommé conseiller de la Cour royale de Pau. C'est dans cette fonction qu'il meurt ; il habite alors maison Latapie, rue du Palais.

5. Opinions

Homme d'esprit et de savoir, non dénué de talent poétique (on le rapproche de Parny, de Boufflers), il laisse une réputation de bienveillance, de désintéressement et de courage. Franc-maçon, il est vénérable de la loge. C'est un ardent partisan de la physiocratie. Il a été en relations épistolaires avec Voltaire : le 6 octobre 1765, tandis qu'il fait allusion à une lettre que le philosophe lui a adressée il y a peu, il soumet au jugement de son correspondant une bergerie composée sur Henri IV (D 12919).

6. Activités journalistiques

Il collabore au Journal d'agriculture, du commerce et des finances (1764-décembre 1774) : en janvier 1774, il publie un article sur «L'agriculture, l'industrie et le commerce en Béarn».

Il fonde et dirige la Circulaire des Pyrénées, 7 juillet 1778 - 15 juin 1779, 50 numéros de 4 p. chacun, hebdomadaire (le mardi), Pau, J.P. Vignancour, permis d'imprimer et distribuer Lardoeyt Lieutenant de Maire, bureau d'abonnement chez Despax, marchand-libraire à la grand'rue près le Séminaire. Cazalet essaie de donner au Béarn un organe de presse à une époque où se répand en province le réseau des Affiches. La Circulaire ne répond pas d'ailleurs exactement à la conception de l'Affiche, puisqu'elle ne contient pas d'annonces. Mêlant l'information générale et l'information locale, elle apparaît comme une tentative originale, mais éphémère. Cazalet n'a-t-il pas trouvé un nombre suffisant de lecteurs ? ou a-t-il été victime des contraintes exercées par Benezech, détenteur du privilège des Affiches?

7. Publications diverses

Cior. 18, n° 16431. Ajouter les oeuvres éditées par A. Planté dans son livre de 1904 (p. 24-146) et qui comprennent 17 Bergeries, 3 Romances, 2 fragments de traduction de Métastase et Torquato Tasso, des pièces fugitives («Puerilia») et 2 pièces en béarnais dont l'une adressée à Théophile de Bordeu (Carte à Théophile Bourdeu).

De 1776 à 1788, Cazalet assure la rédaction du Tableau annuel, historique et géographique du Béarn, publié à Pau chez Daumon.

8. Bibliographie

Q. ; D.B.F. – Documents sur le département des Basses-Pyrénées de 1803 à 1848, Pau, Vignancour, 1850, Nécrologies, p. 435. – L'Intermédiaire des chercheurs et des curieux, Année 1886, Paris, col. 325-326 et 414. – Lagrèze G.B. de, La Société et les moeurs en Béarn, Marseille, Laffitte Reprints, 1977, p. 488-489. – Planté A., Cazalet avocat-poète. Sa vie, son oeuvre, Pau, 1904.

BURTIN

Numéro

135

Prénom

Paul

Naissance

1695

Décès

1755

Paul Denis Burtin est né à Aix-en-Provence le 24 janvier 1695 et a été baptisé le lendemain en l'église Saint-Sauveur. Il est le fils de Denis, conseiller du roi, substitut en la Cour des comptes, et de Louise de Vins. Il meurt en juin 1755 après une longue maladie.

3. Carrière

Editeur d'ouvrages historiques, bibliographe, il a, grâce à ses lectures assidues d'ouvrages tant anciens que nouveaux, une très large connaissance des livres sur lesquels il est capable de porter un jugement solide et judicieux.

6. Activités journalistiques

Aidé par Jean Baptiste Ladvocat qui sera son continuateur, il lance un des premiers périodiques bibliographiques avec la Bibliothèque Annuelle et Universelle Contenant un Catalogue de tous les livres imprimés en Europe pendant l'année 1748 [-1751] rangés par ordre de Matière avec une Table Alphabétique des noms des Auteurs, Paris, P.G. Le Mercier, 1751-1757, 4 t. en 6 vol. (D.P.1 147). Il entend proposer aux gens de lettres une liste ordonnée et méthodique de toutes les parutions nouvelles de la République des lettres, quel que soit le genre de sciences ou d'arts auquel elles appartiennent. Sa mort en 1755 retarde la composition et la publication du tome IV qui sont assurées par l'ex-collaborateur.

7. Publications diverses

Il est l'éditeur des Négociations à la Cour de Rome et en différentes cours d'Italie [...] sous le pontificat du pape Innocent X..., de Henri Arnaud, évêque d'Angers (s.l., 1748, 5 vol), et des Ambassades [...] en Angleterre sous le règne d'Henri IV et la minorité de Louis XIII... d'Antoine Le Fèvre de La Boderie (1750, 5 vol.)

8. Bibliographie

F.L. 1769 (t. II, p. 19 et 155), Q., B.Un., N.B.G. – A.D. Aix en Provence, 202 E 18.

BRUIX

Numéro

122

Naissance

1728

Décès

1780

Le chevalier de Bruix est fils d'un officier, signalé en 1766 comme mort au service. Les registres paroissiaux de Bayonne mentionnent plusieurs familles Bruix ou de Bruix.

3. Carrière

Ayant quitté Bayonne pour Paris, le chevalier y exerce la banque rue Beaurepaire. Mais il ne réussit pas (il manque à la foi publique) et se met alors, avec son frère aîné qui l'a rejoint, à vivre d'intrigues et d'expédients. C'est ainsi qu'il revend à bon marché et au comptant des marchandises qu'il a achetées à crédit. Dans le cadre de cette activité, il entre en relation, vers la fin de 1762, avec un marchand épicier de la rue Neuve des Petits Champs, Antoine Sauvel, auprès de qui il va s'endetter et emprunter, en l'espace de deux ou trois ans, des sommes considérables. Lui et son frère se lient alors intimement avec deux autres Bayonnais, amis d'enfance et d'école retrouvés à Paris (l'un d'eux est Pierre Nicolas Coste d'Arnobat), et tous quatre vont abuser de la crédulité et de la facilité de Sauvel, peut-être flatté, comme le suggère le rapport du commissaire Chenon, de parler sur un ton d'égalité avec de jeunes «gentilshommes». En juin 1764, ils louent à Lay, sous le nom de Coste, une maison ou ils s'installent «en société» (auparavant les deux frères Bruix ont habité rue de Tournon chez Clossin, traiteur et tenant de chambres garnies). Ils poursuivent là une affaire de chimie ou... d'alchimie, dirigée par un certain M. de Langlade et dont le succès est annoncé comme infaillible. En même temps, ils y attendent Bruix du Sandau qui, venant de Saint-Domingue, leur a demandé de louer pour lui une maison à la campagne ainsi qu'un appartement à Paris (cet appartement est retenu a l'Hôtel de Bayonne, rue Saint Honoré, vis-à-vis le Palais Royal). Pour mener à bien leurs opérations de chimie, pour accueillir décemment «Bruix l'Americain» qui aurait promis de rembourser dès son arrivée, et aussi pour subsister, les Bruix et leurs compagnons ne cessent de soutirer marchandises et argent à Sauvel, qui, en juin 1765, à l'occasion du renouvellement du bail, se porte caution des meubles de la maison de Lay. Tous semblent mener joyeuse vie et se rendent souvent à Paris pour se divertir. Le chevalier a pour maîtresse la Merville (ex La Guérin) qui demeure rue Poissonnière où il va fréquemment. Mais, en avril 1766, Sauvel, qui se prétend embarrassé pour satisfaire à des engagements relatifs à son commerce et qui constate que Bruix du Sandau, arrivé en France, refuse d'acquitter les dettes de ses frères, porte plainte, nie, à l'encontre de ce que soutiennent ses débiteurs, qu'il ait jamais eu l'intention de mettre des fonds dans l'entreprise de chimie et d'en accepter les risques. D'abord objet d'une tentative d'arbitrage confiée par M. de Sartine au fils de l'avocat genéral Joly de Fleury, l'affaire finit par prendre l'allure d'une véritable affaire d'escroquerie et le Roi donne l'ordre, le 1er septembre 1766, d'arrêter et de conduire en prison le chevalier et son frère. Ceux-ci s'enfuient alors à l'étranger et se réfugient à Bruxelles. Dès son arrivée, le chevalier écrit à M. de Sartine une lettre ou il lui rapporte l'histoire de sa vie et lui donne sa version de l'affaire. Près de quatre ans plus tard, il lui adresse un nouveau Mémoire, le priant de «retirer» les lettres de cachet qui le regardent, lui et son frère, puisqu'ils «ont pris des mesures pour assurer au Sieur Sauvel ce qui lui est du». Le Roi révoque ses ordres le 15 avril 1770 et le comte de Saint-Florentin expédie les ordres nouveaux le 18 avril. Le chevalier et son frère rentrent en France.

4. Situation de fortune

Le père officier ne laisse aucun bien à ses enfants. Comme le chevalier dépense beaucoup, alors qu'il n'a ni état ni fortune soutenue, il se couvre de dettes, emprunte et, dans l'embarras, ne recule pas devant des moyens plus ou moins répréhensibles. Il quitte sa chambre de la rue de Tournon sans acquitter le loyer, abandonnant une malle où il n'y a presque rien et, après son départ, pleuvent assignations, significations, sentences, lettres de change pour être payées. La dette contractée auprès de Sauvel s'élève globalement à 30 000 £ environ. Certes, le chevalier et ses complices font des reçus, signent des billets à ordre, mais, à l'échéance, les laissent impayés. Et, a la suite de la tentative d'arbitrage, ils ne se soucient pas de respecter les termes de l'accommodement selon lequel ils doivent verser immédiatement (fin avril) 2000 £ à Sauvel et la même somme tous les trois mois jusqu'à extinction complète de la dette.

6. Activités journalistiques

Le Conservateur ou Collection de morceaux rares et d'ouvrages anciens, élagués, traduits et refaits en tout ou en partie, continué par Le Conservateur ou Collection de Morceaux rares et d'ouvrages anciens et modernes imprimés ou manuscrits, élagués, traduits et refaits en tout ou en partie, Paris, Lambert, 1756-1758 (D.P.1 222) et 1761 (D.P.1 223), 38 vol. au total. Le privilège est au nom de B. En janvier 1758, B. et Turben en sont considérés comme les auteurs (B.N., f.fr. 22160, f° 72, 19 janv.) ; le n° d'avril paraît avec permission tacite (ibid., f. 85) ; le n° de juin est donné comme de Turben seul (f° 97) ; les numéros d'août, septembre et octobre paraissent en février 1759 : «Cet ouvrage qui était resté suspendu va reparaître assidument depuis que le sieur Turben l'a quitté et que le chevalier de B. l'a repris. Je crois que Fréron y travaillera aussi» (f.fr. 22161, f° 9, 1er mars 1759).

Le Discoureur, Amsterdam et Paris, chez Fournier, 16 février-7 décembre 1762, un volume in-8° de 568 p., l'exemplaire retrouvé comptant 50 numéros (D.P.1 355).

7. Publications diverses

Voir Cior 18, n° 14281-14286 : Réflexions diverses de M. Ie chevalier de B[ruix], Londres, Paris, 1758. Les Après-Soupées de la campagne, ou Recueil d'histoires courtes, Amsterdam et Paris, 1769, 2 vol. (en collaboration avec Antoine de Leris). – Sennemours et Rosalie de Civraye, histoire française, Amsterdam et Paris, 1773, avec permission tacite du 17 décembre 1772. Cécile, drame en trois actes et en prose, Londres et Paris, 1776.

8. Bibliographie

D.B.F , D.L.F. – Nécrologe, 1781, p. 117-128. – A.M. Bayonne, Reg. par., G.G. 70 et 73 ; Ars., Archives de la Bastille 12272 f° 153263.

BROUSSE

Numéro

120

Naissance

?

Décès

?

3. Carrière

Il habite Périgueux rue Taillefer, n° 11. Il est mentionné dans le registre des délibérations du Conseil des communes, à la date du 19 octobre 1789, où, à l'occasion d'une lettre adressée à ce Conseil et d'un Mémoire envoyé à l'Assemblée nationale, il est qualifié de ci-devant rédacteur de la feuille du Périgord. Au cours d'une séance antérieure, celle du 20 août 1789, son retour à Périgueux d'où il avait été obligé de fuir par suite d'une «circonstance fâcheuse» est demandé, sa réputation ayant été rétablie : un détachement de soldats de la troupe nationale est envoyé pour le conduire dans la ville.

6. Activités journalistiques

Il est le premier rédacteur des Annonces, Affiches et Avis divers de la province du Périgord (Périgueux, Dalvy, janv. 1787 sept. 1789, hebd., in 4°) dont le Prospectus a dû être lancé en décembre 1786 et qui sont devenues, à partir du 23 septembre 1789, Journal du Périgord (D.P.1, 53). Il est remplacé par Berger.

8. Bibliographie

Rouméjoux A. de, Bibliographie générale du Périgord, Périgueux, t. I, 1897, p. 5-7. – Serre P., «Histoire de la presse en Périgord», Périgord Panorama, juin-juil. 1981, n° 13-14, p. 96-99.

BRIDARD DE LA GARDE

Numéro

115

Prénom

Philippe

Naissance

1710?

Décès

1767

Philippe Bridard est né à Paris en 1710 «à ce que l'on croit» (Nécrologe) mais une note biographique conservée à la B.N. indique la date de 1713 (n.a.fr. 10782). Il était fils d'un homme de confiance du Grand Prieur de Vendôme (Nécrologe). Il est mort à Paris le 3 octobre 1767 (ibid.).

2. Formation

Il fut élevé au Temple (Nécrologe) ; «a longtemps porté le petit collet» (n.a.fr. 10782).

3. Carrière

Il fut nouvelliste de la police jusqu'au 11 mars 1745 ; on peut le considérer comme auteur probable des nouvelles à la main conservées à la B.H.V.P., ou l'on trouve la note manuscrite : «nouvelles à la main de l'abbé de La Garde» (ms. 616, f° 338). Vers 1749, il s'occupe des ballets des petits appartements du Roi (n.a.fr. 10782), où il joue le rôle de souffleur, et finit par exercer une sorte de direction sur les fêtes de la Cour (Nécrologe). Il est en même temps bibliothécaire de Mme de Pompadour. Il fut nommé censeur royal par Malesherbes (f.fr. 22136, f° 142), probablement après 1755, car son nom n'apparaît pas dans le dossier fr. 22138.

Il demeura à l'hôtel de Pompadour, puis rue de Chartres (liste des souscripteurs du Journal étranger, avril 1755).

4. Situation de fortune

Selon le Nécrologe, il touchait, du temps de Mme de Pompadour, une pension de 1200 £ pour son activité théâtrale et 2000 £ d'appointement comme bibliothécaire ; il reçut 2000 £ pour le Mercure en 1754 (mais Grimm parle d'une pension de 1000 écus), plus un présent de 12 000 £ de la marquise. La mort de sa protectrice en 1764 le mit dans une situation précaire.

5. Opinions

Il fut l'ami de l'abbé Mangenot et de C. Crébillon qu'il fit son légataire universel (Nécrologe). Fort décrié pour ses moeurs, attaché aux actrices de l'Opéra (il fut notamment lié à Mlle Lemaure : voir les Lettres sur les affaires du temps de Gastelier, éd. Granderoute, Champion-Slatkine, 1993, p. 382-383), il était, nous apprend Marmontel, appelé dans la société des Menus-Plaisirs, «Lagarde-Bicêtre».

6. Activités journalistiques

Il eut part au Mercure de 1758 à 1767. Selon le Nécrologe, il bénéficia en 1758 d'un «brevet d'adjonction du privilège du Mercure» et composa «toute la partie des spectacles». Bachaumont précise qu'il fut l'«acolythe du sieur de La Place» et chargé de la partie des spectacles (M.S., 24 oct. 1767, t. XVIII, p. 326). Pensionné du Mercure (il est l'un des quatorze pensionnés choisis le 20 janvier 1760 et sa pension est de 2000 £ (F. Moureau, «En marge de la représentation des Philosophes»), Bridard de La Garde ne fut pas uniquement chargé de la partie des spectacles. En 1761, il rend compte également des salons, non seulement d'ailleurs au Mercure, mais aussi à l'Observateur littéraire (n.a.fr. 1214, p. 343). Selon Marmontel (Mémoires, t. II, p. 155-156), le «nouveau rédacteur fit si mal sa besogne que le Mercure décrié tombait et n'allait plus être en état de payer les pensions dont il était chargé» Les Mémoires secrets se moquent du «style néologique» du rédacteur du Mercure et du «fade encens» dont il parfumait auteurs et acteurs.

L'Echo du public sur les ouvrages nouveaux, sur les spectacles et sur les talents. Relation d'un Français à Mylord duc de ***, Paris, Didot, juin-octobre 1740, in-8°, 3 numéros, 72 p. (D.P.1 358) : le Nécrologe écrit par erreur : «Il parut quelques feuilles en 1742», et ajoute que «sa trop grande liberté le fit défendre». Dubuisson écrit, le 24 avril 1740, au marquis de Caumont : «Il paraît un nouvel écrit périodique [...] Je soupçonne l'auteur des Lettres de Thérèse» (Lettres au marquis de Caumont, Paris, 1882, p. 637).

Les Annales amusantes ou Mémoires pour servir à l'histoire des amusements de la nation en tout genre, mensuel, mai-septembre 1741, s.l., 94 p. in-12 (D.P.1 108).

Observations d'une société d'amateurs sur quelques productions des arts, en collaboration avec l'abbé de La Porte, et insérées par celui-ci dans l'Observateur littéraire (1758-1761).

7. Publications diverses

Cior 18, n° 13920-13926.

8. Bibliographie

F.L. 1769 ; Q. , B.Un., D.L.F., N.B.G. – B.N., n.a.fr. 10782, f° 36. – Palissot, Nécrologe des hommes célèbres, t. II, p. 157-165. – Marmontel J.F., Mémoires, éd. Tourneux, Paris, 1891, t. II, Livre VI, p. 155-156. – Chevallier P., Les Ducs sous l'Acacia ou les premiers pas de la Franc-Maçonnerie française. 1725-1743, Paris, Vrin, 1964 (notamment chap. IV). – Moureau F., «En marge de la représentation des Philosophes. La critique dramatique dans la C.L. et le Mercure en 1760» dans La Correspondance littéraire de Grimm et de Meister (1754-1813), Colloque de Sarrebruck, 22-24 février 1974, Klincksieck, p. 155-180.

BRICAIRE DE LA DIXMERIE

Numéro

114

Prénom

Nicolas de

Naissance

1731

Décès

1791

Nicolas Bricaire de La Dixmerie naît en 1731 à La Motte d'Attancour en Champagne, de parents peu riches ; il meurt à Paris le 20 novembre 1791.

3. Carrière

Il commence par adresser des épîtres au roi qui ne les lit pas, puis compose tout à la fois des contes, des romans, des ouvrages historiques.

4. Situation de fortune

En octobre 1767, La Dixmerie, qui, depuis plusieurs années, «alimente» «presque gratuitement» de contes le Mercure, demande la place et le traitement de Philippe Bridard de La Garde, decédé le 3 de ce mois (M.S., 4 nov. 1767, t. XVIII, Additions, p. 288). Dans un Mémoire remis au Comte de Saint-Florentin, les pensionnaires du Mercure supplient, quant à eux, le Ministre de ne pas nommer à la place vacante en raison de l'insuffisance des fonds (ibid., 24 oct. 1767, p. 248). Finalement, La Dixmerie obtient une pension de 600 £ (ibid., 1er juil. 1768, p. 334).

5. Opinions

Membre de la société maçonnique des Neuf-Soeurs, c'est lui qui fait l'éloge de Voltaire (1779) ; il écrit aussi un Mémoire pour la loge des Neuf-Soeurs (1779) .

6. Activités journalistiques

Le 28 janvier 1762, les M.S. (t. I, p. 28) annoncent que La Dixmerie, «coopérateur de l'abbé de La Porte» à l'Observateur littéraire, journal qui vient de succomber (ibid., p. 13), «passe» au Mercure «pour la partie des contes dont il a le privilège exclusif, ou du moins en chef». Le 6 juin 1764, la même source (t. XVI, Additions, p. 195) nous apprend que La Dixmerie est «depuis quelque temps à la tête de l'Avant-Coureur» auquel président également d'Aquin et de Villemer (D.P.1 129). C'est lui qui, «quoiqu'il ne sache pas un mot espagnol» (ibid., 13 mai 1774, t. XXVII, Additions, p. 223), «tient la plume en chef» de l'Espagne littéraire, périodique pour lequel le Comte de Moncade a obtenu un privilège le 4 août 1773 (f.fr. 21966, p. 122 ; DP1 385). La Dixmerie a par ailleurs travaillé à la Bibliothèque Universelle des Romans.

7. Publications diverses

Cior 18, n°13876-13894.

8. Bibliographie

Desessarts, t. IV. – Cubières-Palmezeaux M., «Eloge de La Dixmérie, Sociétaire, prononcé à la séance publique de la Société nationale des Neuf-Soeurs du 22 janvier 1792», dans Mémoires de la société..., 14 février 1792.

BONAMY

Numéro

089

Prénom

Pierre Nicolas

Naissance

1694

Décès

1770

Pierre Nicolas Bonamy est né le 19 janvier 1694 (B.Un., D.B.F.) à Louvres-en-Parisis dans une famille de cultivateurs. Il est le second de douze enfants (Eloge). Il a une soeur qu'une fois devenu veuf, il appellera près de lui (Eloge et N.H.C.). Il a épousé à 36 ans une veuve à qui il a survécu. Il est mort à Paris le 8 juillet 1770 au terme d'une brève maladie (Eloge et N.H.C.).

2. Formation

Il reçoit les premières «semences des lettres» d'un pieux ecclésiastique des environs de Louvres-en-Parisis. Envoyé par ses parents à Paris pour poursuivre ses études, il est reçu en troisième au Collège du Plessis (Eloge) où il reste jusqu'à ses humanités. Il fait à la communauté de Sainte-Barbe sa philosophie et un cours de théologie (N.).

Il connaît parfaitement les langues grecque et latine, a étudié l'hébreu ; il entend l'italien et l'espagnol (ibid.). Membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres où il est élu pour «son mérite littéraire» en 1727 (ibid.) au fauteuil de Boivin le cadet (Eloge). Jusqu'à sa mort, il se montre un académicien très assidu et laborieux.

3. Carrière

De vingt à vingt-cinq ans, il dirige à Palaiseau une école gratuite fondée par l'abbé Lambert. Il est protégé par le chancelier d'Aguesseau (B.Un.). Il est protégé également par Le Pelletier de Souzy, doyen du Conseil d'Etat, membre honoraire de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, qui s'est retiré à l'abbaye de Saint-Victor, puis, par son fils, Le Pelletier Des Forts, contrôleur général des finances, qui lui demande de prendre soin de sa bibliothèque (N.) et de se charger de l'éducation d'un de ses enfants. Turgot, alors prévôt des marchands, détermine le Bureau de la ville à fonder une place d'historiographe en titre et l'y fait nommer en 1734 (ibid.). C'est grâce à Joly de Fleury, ancien procureur général, qu'il obtient en 1742 la place de commissaire au Trésor des chartes où il succède à Lancelot (ibid.). Il est nommé, à partir du 11 septembre 1760, par délibération du Bureau de la ville et à l'instigation de M. de Pontcarré de Viarmes, bibliothécaire de la Ville de Paris (Eloge). Il y est chargé d'administrer la bibliothèque que lègue Moriau, riche de 14 000 imprimés, 2000 manuscrits et rendue publique en 1763 (ibid. ; voir également A.R. de 1787, p. 510).

Censeur royal, il est notamment l'un des commissaires chargés d'examiner en 1764 l'ouvrage de Barletti de Saint-Paul : Institution nécessaire ou Cours complet d'éducation (M.S.).

4. Situation de fortune

Pourvu d'un bénéfice, il le perd lorsqu'il se marie. Il dispose d'une «fortune aisée» qu'il doit à ses travaux et ses talents (ibid.).

5. Opinions

Savant d'une érudition étendue et variée (Antiquité profane et sacrée, histoire de France et de Paris, linguistique...), bibliographe averti, mais ayant aussi l'amour de la littérature et une prédilection pour les écrivains du siècle de Louis XIV. Sincèrement attaché à la religion qu'il connaît dans ses sources (Eloge).

6. Activités journalistiques

En mai 1749, il est chargé de la direction et de la composition du Journal de Verdun (N.H.C. ; M.S.) : en juillet, il s'en déclare l'auteur «depuis deux mois» (lettre à Dom Duplessis, 31 juil. 1749, B.V. Orléans 1832, f° 53). Il le reste, semble-t-il, jusqu'à sa mort. Il aurait particulièrement veillé à ce qu'on n'y imprimât rien qui pût porter atteinte «aux moeurs, à la religion et à la délicatesse des auteurs» (N.). Il est aidé notamment par H.P. Ameilhon. Charles François Le Brun lui succède à la direction du périodique (ibid.).

7. Publications diverses

C'est dans les Mémoires de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres (t. VIII, 1733-t. XXXVII, 1774) que sont consignés ses seuls «ouvrages» (M.S.). Quérard donne la liste de 33 Mémoires, Dissertations, Réflexions dont les derniers ont paru après la mort de l'académicien ; la plupart concernent l'antiquité classique et l'histoire de Paris.

Papiers de B. (pièces fugitives, anecdotes littéraires) Paris, Bibl. de l'Institut, ms. 3975-3979.

8. Bibliographie

Feller-Weiss, B.Un. ; Q ; D.L.F. M.S., t. II, 8 sept., 9 oct., 13 nov. 1764 ; 14 juil., 12 nov. 1765 ; t. V, 13 juil., 13 nov. 1770. – Le Beau, «Eloge de M. Bonamy», Histoire de l'Académie des Inscriptions, t. XXXVIII. – Journal de Verdun, août 1770, p. l54-60, «Eloge historique de M. Bonamy, Pensionnaire de l'Académie Royale des Belles-Lettres et auteur de ce journal, mort le 8 juillet dernier» (rédigé par H.P. Ameilhon). – (N.) Le Nécrologe des homme célèbres, t. IV, Année 1771, Maestricht, 1775, p. 65-80 (Eloge tiré du Journal de Verdun).

BLONDEAU

Numéro

081

Prénom

Etienne

Naissance

1723 ?

Décès

1783

Etienne Nicolas Blondeau est né sans doute en 1723. Epoux de Francoise Adry, Etienne Blondeau a huit enfants. Il meurt à Brest le 11 octobre 1783, à l'âge de soixante ans, d'une fièvre putride (A.M. Brest, reg. des décès, par. Saint-Louis, en date du 12 oct. 1783).

2. Formation

Il est membre de l'Académie Royale de Marine, de la Société Royale patriotique de Stockholm et de la Société des Sciences et Belles-Lettres de Gothembourg (voir Journal de marine, 1780).

3. Carrière

D'abord professeur à Calais, il est nommé le 1er octobre 1764 maître de mathématiques à Brest (lettres patentes reçues en 1765). Il demeure dans cette ville et remplit sa fonction d'enseignant jusqu'à sa mort (H.A.M., 5e Part., p. 101).

En 1769, il est l'un des vingt adjoints de l'Académie de Marine qui, fondée en 1752, vient d'être réorganisée par Aymar Joseph, comte de Roquefeuil et de recevoir le titre d'Académie Royale (ibid., 2e Part., p. 14). Il est aussitôt chargé de la rédaction des parties «Hydrographie» et «Astronomie» du Dictionnaire de marine et son activité, dès lors, tend à se confondre avec celle de l'Académie. Il compose de nombreux mémoires, rédige maints rapports (il est souvent nommé commissaire), multiplie les expériences et a le mérite de certaines découvertes. Le 5 novembre 1772, il devient Académicien ordinaire. Sous-secrétaire pour 1773 (il le sera de nouveau pour 1780), il assure, à la suite d'un départ, les fonctions de secrétaire du 4 novembre à fin décembre 1773 (ibid., 3e Part., p. 66). En 1778, il invente des baromètres maritimes et, par une autorisation ministérielle du 8 janvier 1780, est chargé d'en construire tant en verre qu'en fer pour tous les vaisseaux du Roi sous l'inspection de l'Académie (ibid., 5e Part., p. 30 et 44 et M.S., 18 déc. 1780, t. VI, p. 100). Il s'occupe également d'autres instruments utiles à la marine (boussoles, aiguilles aimantées). En 1782, il est nommé ingénieur en chef des arsenaux. Avec l'ingénieur Vial de Clairbois, il entreprend l'Encyclopédie méthodique, partie «Marine» et, le 2 octobre 1783, il fait remettre à l'Académie un exemplaire de la moitié du premier volume, qui sera édité après sa mort (Vial de Clairbois se fera aider par d'autres Académiciens : Duval Le Roy, le chevalier de La Coudraye : H.A.M., 5e Part., p. 84).

4. Situation de fortune

En dépit de son activité inlassable et de ses efforts pour assurer une relative aisance à sa nombreuse famille, B. a, semble-t-il, vécu dans une quasi-indigence. Le 15 novembre 1781, l'Académie de Marine décide de demander en sa faveur au Ministre une somme de 500 £ par an en forme d'appointement pour la fabrication des baromètres maritimes et une somme de 1200 £ d'indemnité pour les services qu'il a antérieurement rendus (ibid., p. 45). Cinq jours après sa mort, le 16 octobre 1783, elle propose de verser un secours de 600 £ à sa famille, cependant que le Ministre, dans une lettre du 4 février 1784, annonce à la Compagnie que la veuve Blondeau a obtenu sur le fonds des Invalides une pension de 400 £ dont la jouissance remonte au 11 octobre 1783. Subsides insuffisants comme le montre la lettre que Mme Blondeau adresse en 1786 au secrétaire de l'Académie de Marine (ibid., p. 101-102).

5. Opinions

Personnage estimable par son exactitude de professeur et son zèle d'académicien, il n'a cessé de chercher à se rendre utile par ses travaux scientifiques.

6. Activités journalistiques

Journal de marine ou Bibliothèque raisonnée de la science du navigateur, dédié à S.A.S. Mgr le Duc de Chartres, Brest, R. Malassis, in-4°, juin 1778 (approbation de la 1re livraison) - décembre 1780. Privilège en date du 14 janvier 1778 registré le 14 avril (B.N., f.fr. 21 967, f° 323-324).

C'est dès le 12 décembre 1771 que le comte de Roquefeuil lance l'idée d'un Journal de marine où seraient consignés les principaux faits relatifs aux choses de la mer (H.A.M., 3e Part., p. 36), Abandonnée, l'idée est reprise par B. dans un mémoire, le 12 octobre 1775. Le prospectus projeté est envoyé le 23 octobre au Ministre de la Marine, Sartine, qui répond favorablement à B. en le priant de consulter l'Académie. Celle-ci suggère la publication de 4 cahiers par an (format in-4°, comme le Journal des savants, et de 8 à 9 feuilles d'impression) et approuve le Prospectus que lit l'auteur dans la séance du 7 décembre. Une autorisation ministérielle est accordée le 24 avril 1776 (ibid., 4e Part., p. 26). Mais, le 20 août, B. informe l'Académie que le prospectus est arrêté à la Chambre syndicale de Paris et que le directeur de la librairie, M. de Neuville, s'oppose à son impression. L'Académie se plaint auprès de Sartine qui, dans une lettre du 30 novembre, se déclare pour B. Le 12 décembre, elle nomme deux censeurs (Duval Le Roy et Fortin). Puis, elle soumet au Ministre la formule d'approbation retenue le 19 décembre (ibid., p. 60). Cependant le 1er cahier ne paraîtra qu'en 1778 (approbation du 25 juin). C'est que Sartine, tout en étant théoriquement partisan d'un périodique consacré à la marine, redoute «de voir révéler au grand jour [les] opérations] de son administration» (L'Espion anglois, Londres, John Adamson, t. IV, Lettre 62, p. 333). Blondeau reçoit d'ailleurs l'ordre de s'abstenir de tout «récit des faits militaires et historiques» (M.S., 22 juin 1781, t. XVII, p. 241). Les documents du dossier A.N. G 145 confirment les M.S. : B. avait, en effet, demandé l'autorisation de parler des faits militaires «comme de l'affaire de la Belle-Poule [...], afin de détruire par le récit circonstancié des faits authentiques l'effet des imputations calomnieuses répandues dans des ouvrages que tout le monde lit», mais elle lui avait été refusée. Un cahier est prévu toutes les six semaines (8 cahiers par an). En réalité, les 7 cahiers qui suivent celui de juin 1778 sont respectivement approuvés les 20 août, 10 novembre 1778, 1er février, 1er mars, 20 juillet et 16 novembre (7e et 8e cahiers) 1779. Huit cahiers paraissent ensuite qui forment la «seconde année» (approbation des 15 février, 4 avril, 25 juillet, 4 septembre, 10 octobre, 4, 20 et 30 décembre 1780). Selon la Bibliographie maritime de Polak, il y aurait eu des livraisons postérieurement à 1780. Chaque cahier est divisé en trois parties conformément au plan exposé dans la Préface (1er Cahier) : «Pièces détachées. Etat actuel de la science du navigateur prise dans toute son étendue» ; «Extraits, analyses et critiques des ouvrages sur la marine» ; «Faits isolés, remarques ou avis utiles à la marine».

Tourné plus vers l'utilité que vers l'agrément, marqué d'une inévitable «sécheresse» (M.S., t. XVII, p. 242), le Journal de B. a pu être recherché par les spécialistes et peut-être aussi par des «nouvellistes curieux de se mettre au fait d'un art très ignoré jusqu'à présent, et devenu depuis la guerre, purement maritime, le sujet de toutes les conversations» (ibid.). Mais son audience ne fut pas vraisemblablement suffisante pour qu'il connût une très longue vie.

B., d'autre part, a collaboré aux Observations sur la physique, sur l'histoire naturelle et sur les arts de Rozier (v. ses «Observations sur le thermomètre» dans la livraison d'oct. 1775).

7. Publications diverses

Voir Cat.B.N.

8. Bibliographie

D.P.1 669, F.L., Ersch, t. 1, p. 145. – Catalogue hebdomadaire ou Liste alphabétique des livres, t. XVI, 1778, n° XXXII, du samedi 8 août 1778. – M.S., t. IX (7 nov. 1776, p. 251-252), XVI (18 déc. 1780, p. 100), XVII (22 juin 1781, p. 241-242), XVIII (7 déc. 1781, p. 173. – Bibliothèque de la Marine (Brest) : ms. 127, lettres patentes nommant B. maître de mathématiques (1765) et Ingénieur en Chef des arsenaux (1782), Ms. 131 : lettres du comte Claret de Fleurieu à B. (Versailles 24 avr. 1780 et 3 juil. 1780). – Règlement pour l'établissement d'une Académie de Marine à Brest, 30 juillet 1752 (Archives de la Guerre, A 13393, pièce 54). – Lalande J. de, Bibliographie astronomique avec l'histoire de l'astronomie depuis 1781 jusqu'à 1802, Paris, impr. de la République, 1803, p. 566. – (H.A.M.) Doneaud Du Plan A., Histoire de l'Académie de Marine, Paris, Berger-Levrault et Cie, 2e-5e Parties, 1879-1881. – Kerviler R., Répertoire général de bio-bibliographie bretonne, Rennes, 1888, Mayenne, 1978, t. I, p. 27. – Polak J. et M., Bibliographie maritime française, Grenoble, Ed. des Qautres Seigneurs, 1976-1983.

BERGER

Numéro

060

Prénom

?

Naissance

?

Décès

?

3. Carrière

Il habite Périgueux, rue Bonnet, n° 14.

6. Activités journalistiques

Il remplace Brousse au poste de rédacteur des Annonces, Affiches et Avis divers de la province du Périgord (Périgueux, Dalvy, janv. 1787 - sept. 1789, hebd., in 4°) qui deviennent, à partir du 23 septembre 1789, Journal du Périgord avant de porter, à compter du 22 juillet 1790, le titre de Journal patriotique du département de la Dordogne (D.P.1 53). C'est le conseil des communes qui, dans sa séance du 29 août 1789, désigne B. comme rédacteur du périodique.

8. Bibliographie

Rouméjoux A. de, Bibliographie générale du Périgord, Périgueux, t. I, 1897, p. 5-7. – Serre P., «Histoire de la presse en Périgord», Périgord Panorama, juin-juil. 1981, n° 13-14, p. 96-99.

BAUDRAIS

Numéro

043

Prénom

Jean

Naissance

1749 ca

Décès

1832

Né à Tours le 14 août 1749 selon les biographies (mais les documents d'archives ne confirment pas cette date de naissance), il meurt du choléra à Paris le 4 mai 1832. Il a été marié.

3. Carrière

Venu à Paris, il se lance dans la carrière des lettres, compose des poèmes, contes, allégories, où la prose ou le vers libre sont mêlés de chants et de danses. Il prend part à la rédaction de recueils périodiques consacrés au théâtre et à la chanson. La Révolution lui ouvre les portes de la politique. Dès 1789, il est nommé secrétaire de l'assemblée primaire de la section de la bibliothèque (devenue ultérieurement section de 1792) et adhère à la société des Jacobins. Il figure sur la liste des membres de cette société imprimée le 21 décembre 1790 sous l'adresse 9 rue de Marivaux près le Théâtre italien. Employé à la signature des assignats, contrôleur-général de ce papier-monnaie, il est membre du conseil général de la commune du 10 août et du corps municipal provisoire. A ce titre, il est de garde à la Tour du Temple pendant 48 heures, les 20 et 21 janvier 1793, c'est-à-dire la veille et le jour de l'exécution du jugement de Louis XVI. C'est lui qui reçoit et contresigne le testament du roi déchu et qui, par l'intermédiaire de son collègue, Anaxagoras Chaumet, procureur de la commune, fournit les détails (mais non les réflexions) que rapporte le n° 185 (p. 200) des Révolutions de Paris de Prudhomme. Lorsqu'il est dénoncé pour avoir montré «de la sensibilité» en faveur de «Louis Capet» et pour avoir dit que, s'il avait été député à la Convention nationale, il aurait voté non la mort de Louis XVI mais sa déportation, il précise que cette déportation aurait dû être prononcée au lendemain même de l'abolition de la royauté, car les partisans du roi auraient alors émigré et auraient été par là plus faciles à vaincre. Il justifie cette opinion dans un écrit daté du 31 janvier 1793 et intitulé Aux Citoyens des quarant-huit sections de Paris. Destitué alors de toute fonction municipale, il exerce les attributions de censeur national, est nommé administrateur de police, juge de paix de la section de la Halle-au-Blé. Au lendemain de Thermidor, il part à la Guadeloupe où il est juge du tribunal civil, criminel et d'appel en matière de commerce et de prises maritimes. Considéré comme complice de l'attentat de la machine infernale du 3 nivôse an IX, bien qu'il ne fût pas royaliste et qu'il fût alors fort éloigné de Paris, il est déporté à Cayenne où il exerce les fonctions de greffier du tribunal, de notaire et de responsable des registres de l'état civil. Lorsque Bonaparte devient empereur, Baudrais refuse de prêter serment et s'installe aux Etats-Unis d'Amérique où il demeure treize ans et vit du travail de ses mains. Il revient à Paris en 1817 et finit par être admis à l'hospice des vieillards de Bicêtre où il meurt.

6. Activités journalistiques

Petite Bibliothèque des Théâtres ; contenant un Recueil des meilleures Pièces du Théatre François, Tragique, Comique, Lyrique & Bouffon, depuis l'origine des Spectacles en France, jusqu'à nos jours, Paris, 63 tomes (sept. 1783 - 1788). C'est Thomas Nicolas Le Prince, «inspecteur de la librairie près la Chambre royale et syndicale de Paris», qui obtient le privilège de ce recueil dont Baudrais assure en grande partie l'exécution. Composé de douze volumes par an, l'ouvrage, dont le succès ne semble pas s'être démenti, est abandonné avec la Révolution (D.P.1 1117).

Etrennes de Polymnie. Recueil de chansons, romances, vaudevilles &c., 1785-1789, 5 vol. Annoncées en septembre 1784, à la fin de la première année de la souscription à la Petite bibliothèque des théâtres, ces Etrennes, qui sont distribuées gratuitement aux souscripteurs de la Petite bibliothèque des théâtres, proposent un choix d'airs «les plus agréables et de la plus grande nouveauté» (Petite Bibliothèque, t. III, Avis) et témoignent du goût de la chanson répandu en France (D.P.1 421).

7. Cior 18, n° 10219-10224.

8. Bibliographie

Ersch, t. I, p. 77 ; B.Un., N.B.G., D.B.F.. – Aulard F.A., La Société des Jacobins, t. I, 1789-1790, Paris, 1889, p. XXXVI.