PASUMOT

Numéro

623

Prénom

François

Naissance

1733

Décès

1804

Né le 30 avril 1733, de Charles Pasumot et de Marguerite Legay. Mort le 10 octobre 1804.

2. Formation

Etudes au collège de Beaune, tenu par des Oratoriens.

3. Carrière

Il se rend à Paris en octobre 1750 et devient jusqu'en 1756 précepteur du fils unique du fermier-général Fontpertuis. Nommé ingénieur-géographe du roi, il est envoyé étudier les volcans éteints d'Auvergne. En 1766, il devient professeur de physique et de mathématiques au collège d'Auxerre. Mais l'évêque d'Auxerre obtient un arrêt du Conseil qui confie les chaires aux Bénédictins, en prélevant toutefois sur les revenus du collège une rente viagère de 300 £ pour chacun des anciens professeurs. P. se retire à Paris avec ce revenu annuel auquel il ajoute celui de leçons particulières jusqu'en 1784. Il est alors chargé de l'éducation des deux fils de M. de Biré, trésorier de l'Extraordinaire des guerres. Il fait avec ses deux élèves le voyage du Mont Blanc, puis deux voyages (1788 et 1789) dans les Pyrénées avec la fille de M. de Biré. La Révolution lui enlève ses ressources, mais il trouve un petit emploi dans les bureaux du Dépôt des cartes et plans de la Marine, aux appointements de 2500 F. Il garda cet emploi jusqu'à sa mort.

5. Opinions

P. était lié à l'abbé Grégoire, à Camus et Agier. II participa à leur Société libre et littéraire de philosophie chrétienne. Ses Voyages physiques dans les Pyrénées furent du nombre des ouvrages proclamés au Champ de Mars par le président du Directoire, le 1er vendémiaire an VII (Joigneaux) et en brumaire an VI, il est qualifié d'« administrateur du culte catholique dans l'église Notre-Dame de Paris» (Ars.).

6. Activités journalistiques

Il a écrit, dans le Journal de Verdun, le Mercure, le Journal des beaux-arts, le Journal de physique de Rozier, dans le Journal de Paris et dans le Journal de France, une cinquantaine d'articles de géographie, géologie, sciences naturelles et archéologie dont on trouvera la liste dans Grivaud. Il signe «P. ingénieur du Roi».

7. Publications diverses

Aux œuvres mentionnées par le Cat.B.N., ajouter trois études publiées dans les Mémoires de l'académie de Dijon (1er semestre de 1782, 1er semestre de 1783, 1er semestre de 1784 : B.Un.). Sur les lacunes dans la publication de ses œuvres par Grivaud, voir B. Un.

8. Bibliographie

Ars., ms. 6511, f° 215 v°. – Grivaud CM., Notice biographique sur M. Pasumot, dans P., Dissertations et mémoires sur différents sujets, Paris, i8ioài8i3. – Muteau C. et Garnier ]., Galerie bourguignonne, t. II, p. 384-389. – Joigneaux P., Fragments historiques sur la ville de Beaune et ses environs. Beaune-Paris, 1839.

MONGEZ

Numéro

586

Prénom

Jean

Naissance

1751

Décès

1788

Né en 1751 à Lyon, Jean André Mongez est fils d'une sœur de l'abbé Rozier. Disparu avec l'expédition de La Pérouse (après le 7 févr. 1788, date de la dernière lettre de La Pérouse). II a un frère aîné, Antoine Mongez, archéologue, avec qui il est parfois confondu.

2. Formation

Chanoine régulier de Sainte-Geneviève, il se spécialise dans les sciences de la nature. Membre de plusieurs sociétés savantes, «il avait déjà obtenu quelques voix pour entrer à l'Académie des sciences lorsqu'il partit en 1785 avec La Pérouse en qualité de physicien et avec les fonctions d'aumônier» (B.Un.).

6. Activités journalistiques

Après y avoir déjà publié «quelques morceaux», il est associé au Journal de physique de l'abbé Rozier, son oncle, en 1779. Il en est le seul rédacteur à partir de cette date {Eloge, p. 41; D.P.1 1089).

7. Publications diverses

Voir B.Un. ; Cat.B.N.

8. Bibliographie

B.Un. Biographie moderne, ou Dictionnaire biographique de tous les hommes morts et vivants, 3e éd., Leipzig, 1807. – Thiebeau de Berneaud, Eloge historique de l'abbé François Rozier, Paris, 1833.

LEVESQUE DE LA RAVALIERE

Numéro

517

Prénom

Pierre

Naissance

1696

Décès

1762

Pierre Alexandre Lévesque (ou L'Evesque) de La Ravalière est né le 6 janvier 1697 à Troyes de famille noble («Actes probatifs de ma généalogie depuis l'an 1364», B.N., Champagne 142, f° 145 et suiv.). Il épouse Esther Catherine Le Roy d'Argençon qui meurt à soixante-trois ans le 28 novembre 1755 et dont il a «des enfants» (f° 21, 114). Il meurt le 4 février 1762.

2. Formation

Son père, greffier de l'élection de Troyes, le destine à une carrière juridique. Il étudie le droit à Orléans puis s'établit à Paris.

Il succédera à l'abbé Sallier comme membre pensionnaire de l'Académie des Inscriptions et Belles-lettres en février

1761.

5. Opinions

Sa correspondance (Champagne 142) est celle d'un érudit en quête de documents. Parmi ses correspondants, on peut retenir entre autres noms ceux de l'abbé Lebeuf, Lacurne de Sainte-Palaye, Dupré de Saint-Maur, Lancelot.

6. Activités journalistiques

L. a lui-même dressé une liste de ses écrits parus dans des périodiques (Champagne 113, f° 3) : «Plusieurs dissertations dans les mémoires de l'Académie des Belles-Lettres à com­mencer au tome XVI et dans les suivants» (D.P.i 601). – Lettre sur l'Essay de comparaison entre la déclamation et la poésie dramatique, Paris, Vve Pissot, 1729 (Mercure, mars 1729, p. 514-520). – «Lettre de M. L... à M. l'abbé S [...] en lui renvoyant la Lettre de M. Rousseau, sur la Zaïre de M. de Voltaire» (Mercure, avril 1733, p. 651-656). – «Lettre écrite de Paris, le 15 d'Octobre 1733 sur le testament de Pierre Pithou» (Mercure, nov. 1733, p. 2385-2391). – «Doute proposé aux savants au sujet des auteurs des Annales des Rois de France connues sous le nom de Saint Bertin » (Mercure, déc. 1736, p. 1-24). – «Lettre d'un professeur de rhétorique à M. *** sur une Traduction nouvelle de l'Elégie III du I. des Tristes d'Ovide» (Mercure, janv. 1736, p. 61­67). – «Réponse à l'auteur de la Traduction de la III. Elégie du premier livre des Tristes d'Ovide sur la Lettre au sujet des Traductions en vers des anciens Poètes imprimée dans le Mercure de Juin 1739, p. 1330» (Mercure, août 1739). – « Réponse à la lettre contre les Remarques sur la Traduc­tion [...] par M. Le Franc» (Mercure, mars 1740, p. 1-4). – «Lettre de M. L'Evêque de la Ravalière [...] à MM. les Auteurs du Journal des Savants» (Journal des savants, oct. 1746, p. 587-589) : «Les savants Bénédictins [...] prétendent que la langue latine a été pendant un grand nombre de siècles, la langue vulgaire des Français : ils ne sont pas les seuls, qui ayent avancé cette proposition ; pour moi, je soutiens qu'il y a eu dans tous les temps une langue Vulgaire indépendante de la Latine [...] ; je ferai mon possible pour leur faire connaître que le Latin proprement dit, n'a jamais été la Langue Vulgaire ou Maternelle des Français [...], j'ai de quoi combattre leurs raisons ; je le ferai, et en même temps je discuterai l'époque à laquelle on a commencé d'écrire des ouvrages Romans ou François » (il annonce que cette réponse sera son «Histoire de la langue française»). – «Réponse de de la Ravalière» (Mercure, janv. 1749, p. 63-67) ; il répond à M. Cherre, doyen de Villemor, sur la question : Que sait-on sur la ville ou le fort de Mont-Aimé ou Edmé dans la paline de Châlons?. – «Calcul de la course d'un cheval bon coureur au grand galop» (Journal de Verdun, janv. 1755, p. 41). – «Lettre de M. Levesque [... ] à l'Auteur du Discours sur l'origine de la Langue Française imprimé dans les Mercure de Juin et Juillet 1757» (Mercure, août 1757, p. 139-146).

7. Publications diverses

Voir Cat.B.N. ; Cior 18, n° 40198-40212.

8. Bibliographie

B.Un. ; D.L.F. – B.N., ms. Champagne 113, 142 et Rothschild A XVIII 339. – Le Beau, Eloge de L., dans les Mémoires de l'Académie des Inscriptions, t. XXXI. – Dom Rivet de La Grange, art. dans l'Histoire littéraire de la France, Paris, 1733-I75°< 9 vol., t. XXIII, p. 801-804.

LEVESQUE DE BURIGNY

Numéro

514

Prénom

Jean

Naissance

1692

Décès

1785

Jean Lévesque de Burigny est né en septembre 1692 à Reims de Jacques Lévesque seigneur de Pouilly et de Marie Roland; il est mort le 8 octobre 1785. Il perdit son père en 1694 et sa mère en 1696 (B).

2. Formation

Il se rend à Paris en 1713 et y rejoint ses frères Lévesque de Pouilly et Lévesque de Champeaux. Les trois frères forment .alors une sorte d'académie pour «parcourir le cercle entier des connaissances et des erreurs humaines», les travaux des trois frères aboutissant à la formation de recueils à caractère encyclopédique («douze volumes in-folio de douze cents pages chacun»). L. fait ensuite un séjour de formation en Hollande d'où il revient après 1720. Elu membre associé de l'Académie des Inscriptions et Belles-lettres en 1756 comme successeur de l'abbé Blanchard, il devient pensionnaire en 1775 comme successeur de Capperonnier. En 1785, il est gratiné d'une pension de 2000 £ (B.Un.).

3. Carrière

Voir art. «Lévesque de Champeaux».

5. Opinions

Saint-Hyacinthe est l'animateur et l'un des rédacteurs de L'Europe savante (E.S.) (10 art.), avec L. (26 art.), Rémond de Saint-Mard, Claude Du Magnou, petit-fils du ministre Claude (5 art.), M. de La Goupillère, conseiller au Parlement (2 art.), le P. Le Courayer (13 art.), Veyssière de La Croze (2 art.), Lévesque de Pouilly (1 art.). On remarque que dans son «Mémoire», L. ne mentionne pas Lévesque de Champeaux parmi les rédacteurs de Y E.S. Outre ce cercle, L. fréquente aussi Voltaire qu'il a rencontré chez Bolingbroke et il est ainsi amené à intervenir dans la querelle entre Voltaire et Saint-Hyacinthe (B, p. 27-44 et Lettre de M. de Burigny [...] sur les démêlés de M. de Voltaire avec M. de Saint-Hyacinthe, Paris et Londres, 1780). L. est un des plus anciens et fidèles amis de Mme Geoffrin chez qui il rencontre « toute la clique de l'Encyclopédie» (baronne d'Oberkirch citée par B), puis de sa fille, la marquise de La Ferté-Imbaut chez qui il finit ses jours (B).

Noter que la troisième des dissertations de Brucker (Johann Jacob), dans son Otium Vindelicum, sive meletematum historicophilosophicorum Triga (Augsbourg, 1731) était dirigée contre l’Histoire de la philosophie païenne de L. (La Haye, 1725) (B.Un.). On trouvera la mise en place et l'interprétation des vues de L. sur la Chine dans V. Pinot, La Chine et la formation de l'esprit philosophique en France (Paris, 1932, passim et particulièrement p. 342-343). Sur L., auteur bifrons de comptes rendus de livres et d'exposés académiques mais aussi peut-être de manuscrits clandestins, on consultera

A. Niderst, «L'Examen critique des apologistes de la religion chrétienne: les frères Lévesque et leur groupe», dans Le Matérialisme du XVIIIe siècle et la littérature clandestine, Table Ronde des 6 et 7 juin 1980, dir. 0. Bloch (Paris, Vrin, 1982).

6. Activités journalistiques

L. ne semble pas avoir eu d'autre activité de journaliste que celle de collaborateur de L'Europe savante. Saint-Hyacinthe fut le promoteur de ce journal; il voulait «rétablir sous un autre titre » le Journal littéraire dont il « avait été un des principaux auteurs». L. a fait «presqu'autant d'ouvrage que tous les autres ensemble, surtout lorsque [j'étais] en Hollande» (Mémoire). Le Mémoire de la Mazarine permet de compléter Belozubov en attribuant à leurs auteurs respectifs les articles parus dans Y E.S. Afin d'éviter les répétitions, on renvoie entre parenthèses pour un certain nombre d'articles de YE.S., à la page de Belozubov où celui-ci donne une analyse de cet article, sachant que cet auteur indique à son tour les titre, page et tomaison des articles. On a toutefois rappelé les auteurs concernés en mentionnant leur seul nom. L. indique qu'il est l'auteur de: janv. 1718, art. 2 (Dom Martène et Dom Durand, B, p. 159); mars 1718, art. 1 (Dom Liron, B, p. 128); juil. 1718, art. 1 (Histoire de l'Académie [...] des inscriptions, B, p. 143); mars 1718, art. 6 (Concilia Rhotomagensis provinciae, de Dom Bessin, B, p. 123-124); juil. 1718, art. 1 (Histoire de l'Académie [...] des inscriptions, B, p. 143); juil. 1718, art. 2 (suite de l'art. 1); août 1718, art. 3 (Moreri; B, p. 150); sept. 1718, art. 1 (Bourgeois Du Chastenet; B, p. 124); sept. 1718, art. 4 (Baillet; B, p. 120­121); sept. 1718, art. 10 (Béraud et Du Four de Longuerue; B, p. 130); nov. 1718, art. 1 (Montchal; B, p. 145); nov. 1718, art. 3 (Usuard; B, p. 135); déc. 1718, art. 1 (Dom Cellier; B, p. 130); déc. 1718, art. 4 (Dom Liron; B, p. 128); déc. 1718, art. 6 (Honoré de Ste Marie; B, p. 130-131) ; déc. 1718, art. 8 (E.S., t. VI, p. 284-306); janv. 1719, art. 7 (Dénonciation à [...] l'archevêque de Reims; B, p. 131); avril 1719, art. 3 (Le Gendre; B, p. 145); juin 1719, art. 1 (Visconti; B, p. 124); août 1719, art. 1 (Martin; B, p. 125); août 1719, art. 3 (Basnage de Beauval; B, p. 118-119); 1er août 1719, art. 5 (Ribeyro; B, p. 148-149); E.S., t. II, 1er part., art. 2 (Mandeslo; B, p. 161); E.S., t. II, i part., art. 4 (le P. d'Orléans; B, p. 147); E.S., t. II, 2e part. art. 2 (Cicéron, trad. Morabin; B, p. 110); E.S., t. II, 2e part., art. 3, 4 (Plaute, trad. Gueudeville et trad. Limiers; B, p. 108-109); E.S., t. XII, 1er part., art. 5 (l'Alcoran, trad. Du Ryer; B, p. 140). L. ajoute encore qu'il a écrit avec Thémiseul de Saint-Hyacinthe l'art. 5 d'août 1718 (Dacier; B, p. 106-107) et qu'il acheva l'art, i de mars 1719 commencé par l'abbé Rémond de Saint-Mard (Dictionnaire de l'Académie française; B, p. 90-92).

7. Publications diverses

On trouvera un relevé des ouvrages et des mémoires académiques de L. dans B, p. 49-56. Noter que Barbier, dans son Examen critique et complément des dictionnaires historiques (Paris, 1820), engage son témoignage personnel contre ceux qui voudraient retirer à L. l'Examen critique des apologistes de la religion chrétienne et maintient fermement l'attribution traditionnelle. F. Weil conteste cette attribution (voir Lettre clandestine, U. de Saint-Etienne, n° 2, 1993).

8. Bibliographie

Q.; B.Un.; N.B.G.; D.L.F. – «Eloge de M. de Burigny» dans l'Histoire de l'Académie royale des belles-lettres, t. XLVII, Paris, 1809, p. 349-365. – («Mémoire») Maz., ms. A. 15 44 7, non folioté, «Mémoire de M. de Burigni touchant le journal intitulé l'Europe savante». – (B) Belozubov L., L'Europe savante (1718-1720), Paris, Nizet, 1968: contient p. 45-61 une monographie de L. avec renvois bibliographiques.

BLONDEAU

Numéro

081

Prénom

Etienne

Naissance

1723 ?

Décès

1783

Etienne Nicolas Blondeau est né sans doute en 1723. Epoux de Francoise Adry, Etienne Blondeau a huit enfants. Il meurt à Brest le 11 octobre 1783, à l'âge de soixante ans, d'une fièvre putride (A.M. Brest, reg. des décès, par. Saint-Louis, en date du 12 oct. 1783).

2. Formation

Il est membre de l'Académie Royale de Marine, de la Société Royale patriotique de Stockholm et de la Société des Sciences et Belles-Lettres de Gothembourg (voir Journal de marine, 1780).

3. Carrière

D'abord professeur à Calais, il est nommé le 1er octobre 1764 maître de mathématiques à Brest (lettres patentes reçues en 1765). Il demeure dans cette ville et remplit sa fonction d'enseignant jusqu'à sa mort (H.A.M., 5e Part., p. 101).

En 1769, il est l'un des vingt adjoints de l'Académie de Marine qui, fondée en 1752, vient d'être réorganisée par Aymar Joseph, comte de Roquefeuil et de recevoir le titre d'Académie Royale (ibid., 2e Part., p. 14). Il est aussitôt chargé de la rédaction des parties «Hydrographie» et «Astronomie» du Dictionnaire de marine et son activité, dès lors, tend à se confondre avec celle de l'Académie. Il compose de nombreux mémoires, rédige maints rapports (il est souvent nommé commissaire), multiplie les expériences et a le mérite de certaines découvertes. Le 5 novembre 1772, il devient Académicien ordinaire. Sous-secrétaire pour 1773 (il le sera de nouveau pour 1780), il assure, à la suite d'un départ, les fonctions de secrétaire du 4 novembre à fin décembre 1773 (ibid., 3e Part., p. 66). En 1778, il invente des baromètres maritimes et, par une autorisation ministérielle du 8 janvier 1780, est chargé d'en construire tant en verre qu'en fer pour tous les vaisseaux du Roi sous l'inspection de l'Académie (ibid., 5e Part., p. 30 et 44 et M.S., 18 déc. 1780, t. VI, p. 100). Il s'occupe également d'autres instruments utiles à la marine (boussoles, aiguilles aimantées). En 1782, il est nommé ingénieur en chef des arsenaux. Avec l'ingénieur Vial de Clairbois, il entreprend l'Encyclopédie méthodique, partie «Marine» et, le 2 octobre 1783, il fait remettre à l'Académie un exemplaire de la moitié du premier volume, qui sera édité après sa mort (Vial de Clairbois se fera aider par d'autres Académiciens : Duval Le Roy, le chevalier de La Coudraye : H.A.M., 5e Part., p. 84).

4. Situation de fortune

En dépit de son activité inlassable et de ses efforts pour assurer une relative aisance à sa nombreuse famille, B. a, semble-t-il, vécu dans une quasi-indigence. Le 15 novembre 1781, l'Académie de Marine décide de demander en sa faveur au Ministre une somme de 500 £ par an en forme d'appointement pour la fabrication des baromètres maritimes et une somme de 1200 £ d'indemnité pour les services qu'il a antérieurement rendus (ibid., p. 45). Cinq jours après sa mort, le 16 octobre 1783, elle propose de verser un secours de 600 £ à sa famille, cependant que le Ministre, dans une lettre du 4 février 1784, annonce à la Compagnie que la veuve Blondeau a obtenu sur le fonds des Invalides une pension de 400 £ dont la jouissance remonte au 11 octobre 1783. Subsides insuffisants comme le montre la lettre que Mme Blondeau adresse en 1786 au secrétaire de l'Académie de Marine (ibid., p. 101-102).

5. Opinions

Personnage estimable par son exactitude de professeur et son zèle d'académicien, il n'a cessé de chercher à se rendre utile par ses travaux scientifiques.

6. Activités journalistiques

Journal de marine ou Bibliothèque raisonnée de la science du navigateur, dédié à S.A.S. Mgr le Duc de Chartres, Brest, R. Malassis, in-4°, juin 1778 (approbation de la 1re livraison) - décembre 1780. Privilège en date du 14 janvier 1778 registré le 14 avril (B.N., f.fr. 21 967, f° 323-324).

C'est dès le 12 décembre 1771 que le comte de Roquefeuil lance l'idée d'un Journal de marine où seraient consignés les principaux faits relatifs aux choses de la mer (H.A.M., 3e Part., p. 36), Abandonnée, l'idée est reprise par B. dans un mémoire, le 12 octobre 1775. Le prospectus projeté est envoyé le 23 octobre au Ministre de la Marine, Sartine, qui répond favorablement à B. en le priant de consulter l'Académie. Celle-ci suggère la publication de 4 cahiers par an (format in-4°, comme le Journal des savants, et de 8 à 9 feuilles d'impression) et approuve le Prospectus que lit l'auteur dans la séance du 7 décembre. Une autorisation ministérielle est accordée le 24 avril 1776 (ibid., 4e Part., p. 26). Mais, le 20 août, B. informe l'Académie que le prospectus est arrêté à la Chambre syndicale de Paris et que le directeur de la librairie, M. de Neuville, s'oppose à son impression. L'Académie se plaint auprès de Sartine qui, dans une lettre du 30 novembre, se déclare pour B. Le 12 décembre, elle nomme deux censeurs (Duval Le Roy et Fortin). Puis, elle soumet au Ministre la formule d'approbation retenue le 19 décembre (ibid., p. 60). Cependant le 1er cahier ne paraîtra qu'en 1778 (approbation du 25 juin). C'est que Sartine, tout en étant théoriquement partisan d'un périodique consacré à la marine, redoute «de voir révéler au grand jour [les] opérations] de son administration» (L'Espion anglois, Londres, John Adamson, t. IV, Lettre 62, p. 333). Blondeau reçoit d'ailleurs l'ordre de s'abstenir de tout «récit des faits militaires et historiques» (M.S., 22 juin 1781, t. XVII, p. 241). Les documents du dossier A.N. G 145 confirment les M.S. : B. avait, en effet, demandé l'autorisation de parler des faits militaires «comme de l'affaire de la Belle-Poule [...], afin de détruire par le récit circonstancié des faits authentiques l'effet des imputations calomnieuses répandues dans des ouvrages que tout le monde lit», mais elle lui avait été refusée. Un cahier est prévu toutes les six semaines (8 cahiers par an). En réalité, les 7 cahiers qui suivent celui de juin 1778 sont respectivement approuvés les 20 août, 10 novembre 1778, 1er février, 1er mars, 20 juillet et 16 novembre (7e et 8e cahiers) 1779. Huit cahiers paraissent ensuite qui forment la «seconde année» (approbation des 15 février, 4 avril, 25 juillet, 4 septembre, 10 octobre, 4, 20 et 30 décembre 1780). Selon la Bibliographie maritime de Polak, il y aurait eu des livraisons postérieurement à 1780. Chaque cahier est divisé en trois parties conformément au plan exposé dans la Préface (1er Cahier) : «Pièces détachées. Etat actuel de la science du navigateur prise dans toute son étendue» ; «Extraits, analyses et critiques des ouvrages sur la marine» ; «Faits isolés, remarques ou avis utiles à la marine».

Tourné plus vers l'utilité que vers l'agrément, marqué d'une inévitable «sécheresse» (M.S., t. XVII, p. 242), le Journal de B. a pu être recherché par les spécialistes et peut-être aussi par des «nouvellistes curieux de se mettre au fait d'un art très ignoré jusqu'à présent, et devenu depuis la guerre, purement maritime, le sujet de toutes les conversations» (ibid.). Mais son audience ne fut pas vraisemblablement suffisante pour qu'il connût une très longue vie.

B., d'autre part, a collaboré aux Observations sur la physique, sur l'histoire naturelle et sur les arts de Rozier (v. ses «Observations sur le thermomètre» dans la livraison d'oct. 1775).

7. Publications diverses

Voir Cat.B.N.

8. Bibliographie

D.P.1 669, F.L., Ersch, t. 1, p. 145. – Catalogue hebdomadaire ou Liste alphabétique des livres, t. XVI, 1778, n° XXXII, du samedi 8 août 1778. – M.S., t. IX (7 nov. 1776, p. 251-252), XVI (18 déc. 1780, p. 100), XVII (22 juin 1781, p. 241-242), XVIII (7 déc. 1781, p. 173. – Bibliothèque de la Marine (Brest) : ms. 127, lettres patentes nommant B. maître de mathématiques (1765) et Ingénieur en Chef des arsenaux (1782), Ms. 131 : lettres du comte Claret de Fleurieu à B. (Versailles 24 avr. 1780 et 3 juil. 1780). – Règlement pour l'établissement d'une Académie de Marine à Brest, 30 juillet 1752 (Archives de la Guerre, A 13393, pièce 54). – Lalande J. de, Bibliographie astronomique avec l'histoire de l'astronomie depuis 1781 jusqu'à 1802, Paris, impr. de la République, 1803, p. 566. – (H.A.M.) Doneaud Du Plan A., Histoire de l'Académie de Marine, Paris, Berger-Levrault et Cie, 2e-5e Parties, 1879-1881. – Kerviler R., Répertoire général de bio-bibliographie bretonne, Rennes, 1888, Mayenne, 1978, t. I, p. 27. – Polak J. et M., Bibliographie maritime française, Grenoble, Ed. des Qautres Seigneurs, 1976-1983.