VOLTAIRE

Numéro

808

Prénom

François Marie Arouet de

Naissance

1694

Décès

1778

Les détails de la vie, de la formation, de la carrière, de la fortune et des options de Voltaire sont trop connus pour que nous en parlions, même brièvement, ici. Nous nous attacherons uniquement à examiner les propos portés par Voltaire sur les journaux et les journalistes et à résumer sa brève carrière de journaliste.

5. Opinions

Bien qu'il reconnaisse à Renaudot la priorité chronologique (il ne nomme pas Vendosme), V. n'a d'yeux que pour le Journal des savants, «le père de tous les ouvrages de ce genre» (Le Préservatif, 1738, M, t. XXII, p. 371, et surtout Le Siècle de Louis XIV, Catalogue des écrivains, art. « Gallois » et «Sallo», et chap. XXXI, M, t. XIV, p. 75, 131-132, 357). Bayle a perfectionné le genre, ajoute-t-il ; ensuite le genre s'est déshonoré sans arrêt. Très tôt V. s'est vu critiqué dans les journaux et jamais il n'a épargné les journalistes hostiles qu'il mettra dans le même sac que les libellistes, les folliculaires et autres écrivassiers. Contre Desfontaines, il écrit Le Préservatif et de nombreuses satires ; sa haine pour Fréron est légendaire ; les gazettes de Hollande, si libres dans leurs propos ne trouveront jamais grâce à ses yeux. On ne saurait rapporter ici ses propos sur Desfontaines, Fréron, les auteurs du Journal chrétien, du Journal économique, des Mémoires de Trévoux, des Nouvelles ecclésiastiques, etc. Seuls trouveront grâce les journaux philosophiques : les Nouvelles de Bayle, le Journal des savants, le Journal encyclopédique et la Gazette littéraire de l'Europe pour ne citer que ceux-ci. Pour les journalistes hostiles, V. n'a eu que du mépris : inspirés par «l'envie, la bassesse et la faim» (Le Monde comme il va, 1746, M, t. XXI, p. 11), ces «petits regratiers de la littérature» sont une «canaille qui en barbouillant du papier pour vivre, ose avoir de l'amour-propre» (à Condorcet, 18 juil. 1774, D19028). Dans L'Ingénu (1767, M, t. XXI, p. 278), le héros et Gordon s'en prennent à ces «brochures périodiques où des hommes incapables de rien produire dénigrent les productions des autres» et comparent leurs auteurs à «certains moucherons qui vont déposer leurs oeufs dans le derrière des plus beaux chevaux : cela ne les empêche pas de courir». Mépris catégorique donc, gratuit même, foncier, qui fut celui de toute une vie. V. ne semble avoir consacré qu'un texte théorique au journalisme : les Conseils à un journaliste datés du 10 mai 1737 et remaniés par la suite (M, t. XXII, p. 241-266). Il s'agit en fait de conseils-réponses au rédacteur d'un nouveau périodique littéraire, vraisemblablement le marquis d'Argens (Sgard, p. 849-850). La principale garantie de succès, c'est l'impartialité ; il faut y rajouter la science, le goût et la justice ; en outre, quant au contenu, rien n'est à dédaigner. Après ces généralités préliminaires suit une liste de conseils appropriés aux différents sujets abordables dans un tel périodique : philosophie, histoire, mélanges littéraires, anecdotes, langues et style. On y retrouve les caractéristiques générales : des propos honnêtes, jamais blessants ou injurieux, vrais et respectueux, instructifs, clairs et sobres dans une forme qui bannira le néologisme, l'affectation, s'inspirera en un mot de celle de Bayle, le grand guide en la matière.

6. Activités journalistiques

La collaboration de V. à différents journaux peut être de divers ordres. On ne saura jamais faire sans doute le compte exact de toutes les lettres, de tous les vers, de tous les extraits de V. publiés dans tous les journaux de l'Europe en son temps : il s'agit là de collaboration indirecte, même pour des journaux aussi philosophiques que le Journal encyclopédique. Il y a eu aussi une collaboration voulue. Par exemple, en juin 1738, au moment de la publication des Eléments de la philosophie de Newton, V. fait insérer dans le Journal des savants deux textes qui deviendront le Fragment d'un mémoire envoyé à divers journaux (M, t. XXII, p. 277-278) et un Mémoire (M, t. XXII, p. 389-391). On peut enfin retenir deux collaborations suivies. En premier lieu il faut citer les 24 comptes rendus publiés de mars à novembre 1764 dans la Gazette littéraire de l'Europe d'Arnaud et de Suard et bien analysés par Bédarida. Cette collaboration fut entreprise dans l'enthousiasme mais marqua rapidement le pas. En second lieu, il faut signaler les cinq comptes rendus publiés d'avril à juillet 1777 dans le Journal de politique et de littérature de C.J. Panckoucke. V. collabora à cette feuille sur la demande du journaliste (lettre du 15 févr. 1777, D20565) ; il estimait beaucoup le journal (voir ses lettres à Panckoucke, La Harpe, 15 févr., 2 avril, 4 juin, 6 oct. 1777, D20565, 20638, 20501, 20828). V. avait exigé l'anonymat (lettre du 4 juin 1777, D20684) : il se plaignit de voir ses initiales au bas des comptes rendus. L'examen de ces contributions volontaires marque un certain rapport avec les Conseils à un journaliste. La part journalistique dans l'œuvre de V. reste minime. Ce phénomène s'explique peut-être par le fait qu'il n'a jamais tenu, semble-t-il, les journalistes et les journaux en haute estime, exception faite toutefois pour ceux qui servaient au mieux tous ses intérêts.

V. a cependant accordé au Mercure de France et au Journal des dames la faveur de publier des textes inédits. Il livre une suite de chapitres (environ 200 p.) du futur Essai sur les mœurs au Mercure entre avril 1745 et juin 1746, soit du temps de Fuzelier et La Bruère, puis, peu après l'arrivée de Raynal à la direction, entre septembre 1750 et février 1751 (Essai sur les mœurs, éd. R. Pomeau, Garnier, 1963, t. I, p. LXVII). Il accorde a la baronne de Princen la publication du Crocheteur borgne dans le Journal des dames de mars 1774. Et n'oublions pas toutes les pièces fugitives semées ça et là : Cramer, en 1769, jugeait déjà inutile de «fureter dans toute l'Europe» pour retrouver «les rogatons et les fadaises qui peuvent avoir échappé au vieux bonhomme» (lettre à Panckoucke, 6 sept. 1769, citée par Tucoo-Chala, p. 123).

8. Bibliographie

V., Correspondence, éd. Besterman. – (M) ld., Œuvres complètes, éd. L. Moland, Paris, 1877-1885. – Bédarida H., «Voltaire collaborateur de la Gazette littéraire de l'Europe», dans Mélanges d'histoire littéraire générale et comparée offerts à Fernand Baldensperger, Paris, 1930,1.1, p. 24-38. – Charlier G. et Mortier R., Le Journal encyclopédique, Bruxelles, 1952. – Froidcourt G. de, Pierre Rousseau et le Journal encyclopédique à Liège, Liège, 1953. – Trompeo P.P., L'Azzuro di Chartres e alti caprici, Rome, 1958, p. 103-109. –Fields M.P., Voltaire et le «Mercure de France», Columbia, 1959. – Pomeau R., Voltaire en son temps, t. I, D'Arouet à Voltaire, Oxford, 1985. – Sgard J., «Voltaire et la passion du journalisme», dans Le Siècle de Voltaire : hommage à René Pomeau, Oxford, 1987, t. II, p. 847 et suiv.

9. Additif

Opinions: Dans un livre bien informé, J.S. Niati expose les contradictions de Voltaire vis-à-vis de la presse de son temps. Il en a vu l’importance, il l’a exploitée, mais tout en défendant les principes de tolérance, il a constamment cherché à rabaisser et à exclure ses adversaires, notamment Desfontaines et Berthier.

Bibliographie: Niati, Justin S., Voltaire confronte les journalistes. La tolérance et la liberté de la presse à l’épreuve, « Currents in comparative romance languages and literatures », Peter Lang, 2008. (J.S.).

REY

Numéro

682

Prénom

Marc Michel

Naissance

1720

Décès

1780

Marc Michel Rey est né à Genève le 5 mai 1720, fils d'Isaac et de Marguerite du Seigneur. Il épouse à Bruiksloot (Amsterdam), le 24 avril 1747, Elisabeth, fille du libraire Jean Frédéric Bernard. Il eut d'elle : Isaac, né le 28 janvier 1748 ; Marguerite Jeanne, née le 10 juin 1749 et qui épousera le beau-frère de Pierre Rousseau, Charles de Weissenbruch ; Elisabeth, née le 22 novembre 1750 : Bernard, né le 10 novembre 1752 ; François Bernard, né le 21 mai 1754 ; Suzanne, née le 3 mai 1762 et filleule de Jean Jacques Rousseau ; Julie Elisabeth, née le 24 juillet 1764. R.

2. Formation

R. a fait huit années d'apprentissage d'imprimerie chez Marc Michel Bousquet, sans doute de 1737 à 1744.

3. Carrière

Il achète le droit de bourgeoisie d'Amsterdam le 14 janvier 1745 et est admis à la corporation des libraires le 31 janvier suivant. Ses ressources proviennent de la vente de livres imprimés par ses soins ou diffusés par sa maison.

5. Opinions

Libraire avant tout, R. achète et vend plus qu'il n'écrit. Il se désolidarise des articles qui peuvent paraître dans sa version du Journal des savants (par exemple l'affaire Gaudie qui a défendu Rousseau dans la livraison d'avril 1766). Il est certain qu'il a eu des ennuis pour avoir imprimé le Dictionnaire philosophique, l'Evangile de la raison et le Sermon des cinquante de Voltaire. Il rencontre Rousseau à Genève en 1754 et devient son éditeur et son ami pour rompre finalement avec lui en 1774. Il a eu des relations difficiles au départ avec Voltaire, a imprimé Diderot, la secte holbachique, etc. R. a correspondu avec des dizaines de personnes appartenant à divers horizons. Sa correspondance, riche de plusieurs milliers de pièces, est actuellement en voie de classement par nos soins. Le fait que R. ait été enterré dans le cimetière de l'église wallonne et non dans l'édifice n'est pas un indice suffisant pour croire qu'il aurait eu des rapports difficiles, voire hostiles, avec les autorités ecclésiastiques à cause des ouvrages qu'il imprimait.

6. Activités journalistiques

Libraire-imprimeur avant tout, R. a cependant également droit au titre de journaliste. A peine était-il installé à Amsterdam qu'il reprit à son compte la réimpression de l'édition française du Journal des savants, entreprise en Hollande dès 1665. Jusqu'en décembre 1753, R. continua la collection classique de ses confrères hollandais sous le titre Journal des savants avec le sous-titre «Augmenté de divers Articles qui ne se trouvent point dans l'Edition de Paris » dans le format in-12. On y trouve, outre le texte du Journal, des extraits des Mémoires de Trévoux, des listes de livres «nouveaux» ou «reçus» et surtout des «Additions de l'Editeur de Hollande». R. termina ainsi une première série de 170 volumes. En janvier 1754, le titre se trouva modifié en Journal des savants, combiné avec les Mémoires de Trévoux, respectant le format traditionnel in-12, périodicité mensuelle, mais inaugurant une nouvelle série de 79 volumes au contenu semblable à celui de la première série, avec des extraits aussi du Mercure. En 1764, le titre du périodique est à nouveau modifié en Journal des savants, avec des extraits des meilleurs journaux de France et d'Angleterre pour devenir en 1776 finalement le Journal des savants, combiné avec les meilleurs journaux anglais. Les collections complètes de la réimpression hollandaise sont rares. Celle de la B.R. de Bruxelles, III, 33544, comprend 369 volumes in-12 allant de 1665 à 1778. C'est évidemment dans la rubrique «Additions de l'Editeur de Hollande» qu'il faut chercher la part originale de la contribution de R. à cette réimpression du Journal, qui devint avec les années une sorte de «digest» des meilleurs journaux de l'Europe occidentale. La nature des « Additions » est très variée : correspondance avec les confrères, polémiques diverses (avec Voltaire, par exemple), nouvelles littéraires, extraits et comptes rendus. Encore n'est-il pas prouvé que ces textes aient été réellement écrits par R. qui disposait d'une équipe de scribes divers. Au moins parurent-ils sous sa responsabilité.

8. Bibliographie

Gallas M., «La condamnation de l'Emile en Hollande», Annales Jean-Jacques Rousseau, 1926, t. XVII, p. 70-72. – ld., «Autour de M.M. Rey et de Rousseau», ibid., 1926, t. XVII, p. 73-90. – Schinz A., «Jean-Jacques Rousseau et le libraire imprimeur Marc-Michel Rey», ibid., 1914-1915, t. X, p. 1-134. – Bosscha J., Lettres inédites de Jean-Jacques Rousseau à Marc Michel Rey, Amsterdam, 1858. – Dubosq Y.Z., Le Livre français et son commerce en Hollande de 1750 à 1780, Amsterdam, 1925. – Vercruysse J., «Voltaire et Marc-Michel Rey», S.V.E.C. 58, 1967, p. 1707-1763. – ld., «Rey et le livre philosophique», dans Literaturgeschichte als geschichtlicher Auftrag, in memoriam Werner Krauss, Berlin, 1978, p. 149-156.

MUSTEL

Numéro

600

Prénom

Jacques

Naissance

1713

Décès

1771

Jacques Philibert Mustel, qui prendra le nom de Mustel de Candosse, est né vers 1713 (A.M. Amsterdam), probablement à Rouen. Il est peut-être apparenté à la famille rouennaise des Mustel qui a donné, au XVIIIe siècle, Nicolas Alexandre Mustel (1724-1804), agronome connu ; Pierre Robert, qui fut conseiller au Parlement de Normandie ; Laurent, chapelain de la cathédrale, couronné aux Palinods de 1733, peut-être enfin le Mustel professeur au collège de Givors, couronné en 1747 et 1748. Son existence a été mise en doute par R.

3. Carrière

En 1740, il habite la Kerkstraat à Amsterdam ; plus tard le Muidergracht. Sa présence à Amsterdam reste attestée en 1757 (lettre du 12 mai au naturaliste Lyonet ; cf. E. Hublard, p. 148).

4. Situation de fortune

Selon l'acte dressé par le notaire Van Kleef, Louise de Roussillon déclare léguer 500 florins à l'« auteur Mustel de Candosse », qui rédige encore la Gazette d'Amsterdam en 1767 (A.M. Amsterdam, act. not. 14 439, 61).

5. Opinions

Le fait que M. ait été marié et enterré dans l'église wallonne laisse supposer qu'il avait embrassé les opinions réformées. Nous savons aussi qu'il s'occupait de littérature philosophique ; il a été en possession de manuscrits hardis (voir lettre du 19 janv. 1773) ; il n'est pas impossible qu'il ait été en relations avec M.M. Rey à ce sujet. C'est ce qui l'a peut-être fait réputer comme l'auteur de La Cruauté religieuse, du Système de la Nature et du Système social (M.S., 24 janv. 1773 ; Gothaische gelehrte Zeitungen, 18 mars 1778). M. s'intéressait aussi, semble-t-il, aux sciences naturelles (voir sa correspondance avec Lyonet).

6. Activités journalistiques

Nous savons par le biographe de Bernardin de Saint-Pierre que M. s'occupait de la gazette française d'Amsterdam. Il rédige effectivement la Gazette d'Amsterdam dès 1757, puisqu'une dépêche de la Cour du 15 janvier invite le comte d'Affry, ministre plénipotentiaire à La Haye, à se livrer sur lui à une tentative de corruption (promesse de gratification annuelle s'il vend ses informations en France) : «Je sais que la De Tronchin a toujours été fort mal intentionnée pour la France, mais on m'assure que le S. Mustel qui est chargé de la rédaction de la gazette d'Amsterdam pense fort différemment» (C.P. Hollande, 493, f° 310 v°). Un peu plus tard, dans une lettre au comte d'Affry du 2 mai 1757, Mme Tronchin annonce qu'elle vient de «prier M. Mustel de ne plus faire mention des affaires du Parlement» (C.P. Hollande, 494, f° 194).

8. Bibliographie

Archives privées de S.M. la Reine des Pays-Bas, dossier Weissenbruch-Rey (renseignements communiqués par J. de Booy). – A.M. Amsterdam (Gemeente Archief), DTB 1132, arch. not. 14439, 61, etc. (renseignements communiqués par I.H. Van Eeghen). – Guibert P.J.E.V., Mémoires biographiques et littéraires, Rouen, 1812, t. II, p. 238-239. – Courcelles M. de, Dictionnaire universel de la noblesse de France, Paris, 1821, t. III, p. 498-499. – Lebreton T., Biographie normande, Rouen, 1861, t. III, p. 134. – Id., Biographie rouennaise, Rouen, 1865, p. 286. – Oursel N.N., Nouvelle Biographie normande, Paris, 1886, t. II, p. 297. – Guiot J.A., Les Trois siècles palinodiques, Rouen, Paris, 1898, t. II, p. 131-132. – Hublard E., Le Naturaliste hollandais Pierre Lyonet, Bruxelles, 1910. – Martin L.A., Essai sur la vie et les ouvrages de Jacques-Henri Bernardin de Saint Pierre, Paris, 1820. – Souriau M., Bernardin de Saint-Pierre d'après ses manuscrits, Paris, 1905. – Saint-Pierre J.H.B., Correspondance, Bruxelles, 1826. – Id., Œuvres, Paris, 1833. – Dumas fils A., Le Régent Mustel, Paris, 1852. – Van Eeghen I.H., De Amsterdamse boekhandel (1680-1725), Amsterdam, 1960-1967.

9. Additif

Activités journalistiques : En 1767, Mustel se plaint auprès d’Astier, commissaire de la marine à Amsterdam, de menaces qu’il reçoit de la part d’un certain « Chevalier de L.S. », officier prussien, qui l’accuse de recevoir chaque année 6000 £ de rentes de la France. Astier estime que le gazetier, qui «  nous est bien attaché », mérite d’être protégé. L’affaire est transmise à l’ambassadeur, puis au ministre des Affaires étrangères, mais n’aura pas de suite. En septembre 1761, Mustel fait encore des offres de services auprès du commissaire de la marine : annonce d’une amnistie, offre de relation exacte d’un combat avec les Anglais, relation d’une perfidie anglaise à la Martinique. Durant la Guerre de Sept ans, la Gazette d’Amsterdam, contrairement aux autres gazettes de Hollande, reste discrètement favorable à la France.

Lettre de Jacques Astier, commissaire de la Marine et du Commerce à Amsterdam, au secrétaire d’État à la marine (Paris, Archives nationales, Marine, b/7/415, texte communiqué par K.V.S.) :

«Amsterdam, 2 octobre 1760

Monseigneur, Le Sieur Mustel, auteur de la Gazette française de cette ville, a reçu une lettre anonyme de La Rochelle qui l’afflige et l’intrigue beaucoup. Je l’ai engagé à la me remettre et je crois devoir la joindre ici en original pour faire voir à votre excellence jusqu’où peut aller la licence et le fanatisme des partisans de nos ennemis dont le royaume n’est malheureusement que trop plein. D’ailleurs, comme ce gazetier nous est très attaché, qu’on ne peut lui reprocher à notre égard que quelques traits d’un zèle indiscret, et qu’il n’est certainement pas notre pensionnaire, il mérite du moins la protection du ministère. Et si Votre Excellence juge à propos de me répondre un mot obligeant là-dessus, le Sieur Mustel n’en sera que plus porté à continuer d’écrire avec plus de liberté qu’on ne lui reproche que parce qu’elle peut en effet nuire à nos ennemis. [...]».

Bibliographie : La Gazette d’Amsterdam, miroir de l’Europe au XVIIIe siècle, dir. P. Rétat, Voltaire Foundation, 2001 : «L’environnement politique : le consulat de France», p. 56-59 (J.S.).

MAUBERT DE GOUVEST

Numéro

562

Prénom

Jean

Naissance

1721

Décès

1767

Jean Henri Maubert de Gouvest est né à Rouen le 20 avril 1721 dans une famille aisée, et mort à Altona le 21 novembre 1767.

2. Formation

Fuyant la maison paternelle, M. est entré dans l'ordre franciscain (capucins) à l'âge de dix-sept ans, et le quitte volontairement en mars 1744.

3. Carrière

Fugitif, poursuivi, M. passe en Saxe après un bref séjour à La Haye. Précepteur de la famille Rutowski, il sert aussi comme volontaire dans l'artillerie saxonne. Imprudent, indiscret, il est enfermé pendant quatre ans dans la forteresse de Königstein (jusqu'en 1752). Le nonce apostolique réussit à le faire libérer. Dispensé par Benoît XIV, M. est affilié à l'ordre sécularisé de Cluny. Il se rend alors à Rome où son cas n'est pas tranché. En route pour la France, il échappe à ses gardiens et passe en Suisse (1753). M. s'installe à Lausanne où il commence une carrière d'auteur politique, prend le titre d'avocat, reçoit la bourgeoisie d'Allamans (Etats de Berne) et adhère ouvertement à la Réforme. Compromis dans de nombreuses affaires, en outre dans l'édition de La Pucelle de Voltaire, M. quitte la Suisse pour l'Angleterre en passant par l'Allemagne et la Hollande en 175 5. Des démêlés obscurs avec un faux homonyme le ramènent dans les Provinces-Unies deux ans plus tard. Le comte de Brühl le fait nommer secrétaire d'Auguste III de Pologne, mais Frédéric II de Prusse réussit à le faire expulser de Hollande ou il était devenu entretemps l'informateur secret de Cobenzl, ministre d'Autriche à Bruxelles. Celui-ci le repêche et l'installe dans la capitale des Pays-Bas autrichiens à l'automne de 1758 où il poursuit ses activités de pamphlétaire politique, au service de Vienne cette fois, et commencera une carrière brève mais intéressante de journaliste. Sa nomination au poste de directeur de la nouvelle Imprimerie royale lui permettra de lancer et imprimer plusieurs périodiques. Mais sa conduite de moine défroqué, protestant, vivant en concubinage, soumis à mille et une intrigues de confrères jaloux, ses dettes de plus en plus criantes le forcent à quitter Bruxelles dans la première semaine de 1761. Chevrier lui succède et ne perd aucune occasion de le discréditer aux yeux de l'opinion publique. M. séjourne quelque temps en France, en Bavière, au Wurtemberg. A Francfort, où il tente en vain de poursuivre ses activités de journaliste politique, il se fait nommer directeur des spectacles pour le couronnement impérial. Retourné en Hollande, il y est emprisonné sur les instigations de son ancien associé à Bruxelles, le libraire Constapel. Au terme d'un interminable procès pour lequel il sollicitera vainement les secours de Cobenzl, M. reprend la route du Nord et meurt subitement à Altona le 21 novembre 1767.

6. Activités journalistiques

L'activité journalistique de M. n'est qu'un des multiples et divers aspects de sa carrière tumultueuse. Elle n'a jamais été mise en relief par ses biographes. Nous en signalerons ici les traits importants. M. s'est très clairement exprimé sur sa conception du journalisme dans le préambule du n° 1 de la Gazette françoise des Pays-Bas du 1er mai 1759 : «Le Gazetier a pu être l'homme du Public, et se vouant à la vérité se titrer Historien : s'il n'a pas soutenu ce personnage honorable, son erreur sur le moyen de plaire aux Cours, y a eu plus de part que la séduction. Telle est l'idée que je me fais de mon nouvel état, et d'après laquelle j'ose annoncer la Gazette des Pays-Bas». Quelques détails : M. refuse une certaine docilité en tant que journaliste et tente longuement de se justifier d'avoir mêlé nouvelles et commentaires dans les « Eclaircissements » de la Gazette de mai 1759. Nous savons que ces commentaires étaient souvent inspirés, voire dictés par Cobenzl qui pouvait à chaque instant le révoquer. Dans le Mercure historique et politique des Pays-Bas, il justifie la publication d'un texte « prophilosophique » en réponse à une critique : «L'intolérance en fait d'opinion, est un écueil dont nous nous garderons avec soin». C'est bien le point de vue de Cobenzl, personnage éclairé. Avec franchise il évoquera les difficultés de son Mercure dans presque toutes les livraisons de ce périodique. La lecture de la Gazette et du Mercure fait immanquablement songer à la méthode de M. que l'on peut trouver dans nombre de ses ouvrages politiques, et particulièrement, comme il l'a reconnu lui-même, dans son Histoire politique du siècle (Londres, 1754-1755). Il s'agit d'une vision globale des événements alliant le fait au commentaire. Pour lui, le journaliste est l'historien de l'actualité et doit appliquer la déontologie de ce dernier.

Il n'est pas facile de décrire avec exactitude les activités journalistiques de M. A Bruxelles, avec l'appui de Cobenzl, il a lancé successivement le Résident turc (1753), la Gazette de Bruxelles (1756-1761) et la Gazette françoise des Pays-Bas (1er mai 1759), le Mercure historique et politique des Pays-Bas (sept. 1759) et les Mémoires du temps ou recueil des gazetins de Bruxelles (3 mai 1760) ; voir D.P.i 1192, 505, 942, 891. Les documents officiels montrent également qu'il fut associé aux Annonces et avis divers des Pays-Bas (2 déc. 1760) entreprises par Brindeau Desroches.

La Gazette françoise des Pays-Bas est annoncée dès le 4 avril 1759 par Gazette de Bruxelles, lointain successeur de la première feuille bruxelloise, Le Courrier véritable des Pays-Bas fondé en 1649. Le n° 1 de la nouvelle série rédigée par M., avec privilège, paraît le 1er mai 1750. Le journal sort deux fois par semaine sur quatre pages in-40 au prix imposé de deux sols de Brabant (D.P.1 505). Le Supplément, fréquent, coûte 1 sol et demi ; l'Eclaircissement mensuel sera gratuit pour les abonnés et ne coûtera que deux sols pour les autres (il n'en paraîtra qu'un seul : le premier, de mai 1759). La Gazette, imprimée par Boucherie, prend le titre de Gazette des Pays-Bas à partir du n° 13 et le gardera jusqu'à sa suppression en 1791. M. cessa de collaborer à la Gazette dans les premiers jours de janvier 1761. La feuille contient essentiellement des nouvelles politiques, regroupées traditionnellement sous les rubriques d'origine et datées. Quelques annonces variées accompagnent le tout ; on en trouvera beaucoup plus dans les Annonces, feuille spécialisée en la matière.

Le Mercure historique et politique des Pays-Bas a eu une existence très peu régulière. Sa périodicité mensuelle ne fut guère respectée : les annonces à ce sujet dans la Gazette, le Mercure et les Mémoires sont légion. Le premier numéro, annoncé par la Gazette du 3 juillet 1759, paraît en septembre. Le dernier numéro retrouvé porte le n° 12 et est daté d'août 1760 (B.R. Bruxelles, VH 20 709 A, 2 vol. in-12, reliure d'époque avec tables). Le Mercure a semble-t-il, vécu au-delà de cette date puisque les Mémoires de novembre 1761 annoncent un n° 25, qui sans doute n'était plus l'œuvre de M. Le programme du Mercure, dédié à Charles de Lorraine, est net : il s'agit de donner en six chapitres un aperçu mensuel de synthèse politique. Suivant la ligne du gouvernement, il peut se flatter évidemment de la protection du Gouverneur général (Gazette du 14 mars 1760). Diffusé à Bruxelles par le libraire Boucherie, le Mercure dont l'abonnement à 12 numéros coûte 15 francs payables d'avance (1 escalin de Brabant le numéro) est soigneusement diffusé en France et en Suisse.

Les Mémoires du temps ou recueil de gazetins de Bruxelles sont une feuille hebdomadaire de 4 p. in-folio vendue à 2 sols et demi par l'intermédiaire de Balorrier (D.P.1 891). Elle est annoncée pour le 1er mai 1760 par la Gazette du 4 avril. Nous en connaissons deux séries. Une première comprend 52 numéros rédigés par M. et courant du 3 mai 1760 au 25 avril 1761. Une seconde série, de 49 numéros, va du 2 mai 1761 au 3 avril 1762 ; elle est le fait de Chevrier (Bruxelles, Bibliothèque royale III 19910C, avec faux-titre général imprimé après coup). Cette feuille sera supprimée en 1767 par le Conseil privé alors qu'elle était rédigée par Bastide. Les Mémoires sont un périodique destiné à « satisfaire la curiosité de ceux qui ne veulent ou ne peuvent pas se procurer les Gazettes de ce Pays» (3 et 17 mai 1760) : une sorte de résumé et de complément hebdomadaire à la Gazette. Ainsi, sous le contrôle attentif de Cobenzl, M. a lancé trois périodiques, nettement diversifiés dans leur objet et dans leur forme, dans une ville et un pays où l'activité journalistique était plus que somnolente. Nous ne pouvons préciser à quelle date M. lâcha le Mercure et les Mémoires. Après lui, la Gazette et ces feuilles prirent des orientations nouvelles. La Gazette surtout, littéralement dévorée par les créanciers de M. retomba dans son insipidité première. Pendant un temps, Bruxelles put rivaliser, grâce à Cobenzl et M., avec d'autres capitales européennes, mais le ministre ne put ni ne voulut protéger longtemps un homme imaginatif dont la conduite eut le don de lui susciter de nombreux ennemis de plus en plus puissants.

7. Publications diverses

La bibliographie de M. est longue ; voir Cior 18, n° 43 786-43803. Nos recherches nous permettent de la corriger et de l'étendre : Les Lettres de M. Robert Talbot (1768) sont une œuvre originale. Les Lettres chérakéesiennes de 1769 sont une réédition des célèbres Lettres iroquoises (1752). M. publia également Le Siècle politique de Louis XIV de lord Bolingbroke (1753). Il revendique dans sa correspondance avec Cobenzl la paternité des titres suivants : Lettre du prince de Prusse mourant, au roi son frère (Erlangen, 1758), Le Patriote hollandais (Amsterdam, 1758-1759) et des suivants, non identifiés : Adieux de l'Académie de Prusse (1758 ?), Expédition secrète (Conlon, 1758 : 179), Lettre sur le droit d'invasion, L'ombre de Keyserling et le Système de la Prusse. Ajoutons encore que les Réflexions d'un Suisse sur la guerre présente (Bruxelles, 1759) devraient également être attribuées à M.

8. Bibliographie

Haag. – Wien, Österreichisches Staatsarchiv, DDA Berichte 77, Weisungen 617 ; Bruxelles, Archives générales du royaume, Secrétairerie d'Etat et guerre, 1175 (Correspondance M.-Cobenzl). – Saint-Flour, L'Espion ou l'histoire du faux baron de Maubert, auteur de plusieurs libelles, qui ont paru pendant cette guerre. Pour lesquels il a été exilé de Hollande, Liège, 1759. – Chevrier F.A., Le Colporteur, Londres, 1762. – Id., Les Amusemens des dames de B[ruxelles], s.d. [1763]. – Histoire de la vie de H. Maubert, soi-disant chevalier de Gouvest, gazetier à Bruxelles et auteur de plusieurs libelles politiques, mise en lumière pour l'utilité publique, Londres, 1763. – M., Le Temps perdu ou les écoles publiques, Amsterdam, 1765. – Uriot J., La Vérité telle qu'elle est, contre la Pure Vérité, Stuttgart, 1765. – Lettres wurtembourgeoises, ou la vérité sans fard opposée à la Pure Vérité et à la Vérité telle qu'elle est, Fribourg, 1765. – Yvon abbé, «Eloge de M. Maubert», Le Nécrologe des hommes célèbres de France, Paris, 1769, p. 157-215. – Piot C, «Jean-Henri Maubert de Gouvest à Bruxelles», Bulletins de l'Académie royale de Bruxelles, t. XLVIII, 1874, p. 693-720. – Villermont C. de, Le Comte de Cobenzl, Lille, Bruges, 1925. – M., Les Lettres iroquoises, éd. E. Balmas, Paris, Milan, 1962. – Voltaire, La Pucelle d'Orléans, éd. J. Vercruysse, Genève, 1970, p. 44-59, 715. – Id., «Candide journaliste : Jean Henri Maubert de Gouvest gazetier à Bruxelles», Cahiers bruxellois, 1975.

FELLER

Numéro

300

Prénom

François Xavier de

Naissance

1735

Décès

1802

François Xavier de Feller est né à Bruxelles le 18 août 1735 de Dominique de Feller, secrétaire du gouvernement des Pays-Bas, anobli par l'impératrice Marie-Thérèse, et officier de la ville d'Arlon, et de Marie Catherine Gerber, dont le père était intendant des biens domaniaux de la maison d'Autriche à Luxembourg (FW). François Xavier de Feller est mort en émigration à Ratisbonne le 23 mai 1802. Il a souvent utilisé comme pseudonyme l'anagramme de son nom : Flexier de Reval.

2. Formation

F. a fait ses études au collège des Jésuites de Luxembourg, puis, en 1751, au collège de Reims, où il fit son année de philosophie. Il est entré au noviciat de la Compagnie à Tournai le 28 septembre 1754. Professeur de collège, il se destinait à la chaire.

3. Carrière

F. a d'abord été professeur de grammaire à Luxembourg, d'humanités à Liège, de théologie à Luxembourg, puis après la dissolution de l'ordre en 1763, à Tyrnau en Hongrie. De 1765 à 1770, il obtint la permission de voyager en Autriche, en Hongrie, en Pologne et en Italie. Il revint aux Pays-Bas en 1770 et y reçut la prêtrise ; il fut nommé prédicateur au collège des Jésuites de Liège (FW). Vivant de sa plume après la dissolution de la Compagnie, il se fit littérateur polygraphe (Sommervogel cite une soixantaine de titres d'écrits très divers, t. III, p. 606-631) et journaliste. L'approche des armées françaises en 1794 l'obligea à quitter Liège ; il s'établit d'abord en Westphalie, puis en 1797 à Ratisbonne, à l'invitation du prince-évêque de cette ville. C'est là qu'il passa les dernières années de sa vie.

5. Opinions

F. est dans les Pays-Bas autrichiens un représentant-type du catholicisme rigoriste et ultramontain, ennemi des philosophes (Voltaire, Buffon, Saint-Pierre) et des jansénistes. En matière politique, il professe des opinions réactionnaires : son journal sera condamné par le pouvoir impérial de Joseph II. Il polémiquera contre Fébronius, contre les démocrates brabançons de 1789, les révolutionnaires français, la constitution civile du clergé, etc. L'émigration lui permet d'échapper aux rigueurs du pouvoir nouveau. Le contenu du Journal de F. est encyclopédique : théologie, sciences naturelles, géographie, histoire, belles-lettres, rien ne lui échappe, surtout la politique. Son attitude tranchante lui vaut de nombreuses polémiques (avec Sabatier de Castres, P.H. Lebrun) auxquelles il répond dans les colonnes de son périodique.

6. Activités journalistiques

F. commença vers décembre 1760 à donner des articles de théologie et de littérature à La Clef du cabinet des princes de l'Europe, dont il prit la direction en janvier 1773 ; en juillet 1773 (t. CXXXVIII), suite à la suppression de la Compagnie de Jésus, La Clef disparaît (D.P.1 214) ; elle est remplacée en août par le Journal historique et littéraire publié d'abord à Luxembourg chez les héritiers d'André Chevalier, à Liège ensuite chez J.F. Bassompierre (depuis le t. CLXXIX) où il reste jusqu'au 15 janvier 1791. Il se replie ensuite sur Maastricht où il est publié par François Cavelier jusqu'en juillet 1794 (D.P.1 750). Feller émigré pour ne jamais revenir dans les Pays-Bas. Entretemps, le Journal avait été condamné par un édit impérial en date du 26 janvier 1788, ce qui motiva son premier déplacement géographique. Feller était à la tête d'une nombreuse équipe de journalistes parmi lesquels on cite J.L. Burton, J.N. Paquot, H.I. Brosius, J.H. Duvivier, B. de Saive, Hacquet et Hubens. Il est impossible de dresser ici une liste même sommaire des articles de Feller. On en trouve publiés à part dans ses Mélanges de politique, de morale et de littérature extraits des journaux de M. l'abbé de Feller (Louvain 1822-1824, 4 vol. : rééd., Paris, 1826).

Plusieurs textes, surtout des lettres de F. ont été publiés dans d'autres journaux : par exemple le Journal général de France (1784, p. 487-488 ; 1786, p. 371). D'autres furent traduits et parurent dans les journaux étrangers, en particulier dans le Giornale ecclesiastico.

7. Publications diverses

Comme nous l'avons dit, les publications de F. sont très diverses. Parmi les plus connues, on citera son Catéchisme philosophique (Bruxelles, 1772) souvent traduit (en sept langues) et réédité, son Dictionnaire géographique (Paris, Liège, 1778) souvent réédité, et surtout son Dictionnaire historique (Augsbourg, 1781-1783) souvent réédité et traduit. Pour le détail, on se rapportera à Sommervogel, t. III, p. 606-631.

8. Bibliographie

Sommervogel. – Desdoyarts P.J., Notice sur la vie et les ouvrages de monsieur l'abbé de Feller, Liège, an X-1802, rééd. 1810. – Précis historique de la vie et des ouvrages de monsieur l'abbé de Feller, Liège, Louvain, 1803 ; Louvain, 1824. – (FW) Notice sur l'abbé de F., en tête de l'édition Weiss de la Biographie universelle, Paris, 1847-1850. – Capitaine U., Recherches historiques et bibliographiques sur les journaux et les écrits périodiques liégeois, Liège, 1850. – Borchgrave E. de, Biographie nationale, Bruxelles, 1880-1883. – Trousson R., «Feller et les philosophes», Etudes sur le XVIIIe siècle, t. VI, 1979> P- !03-n5- – Mortier R., «Un jésuite belge en Hongrie au siècle des Lumières», Hungarian Studies, t. I, 1985, p. 213-223. – Id., La Plume et le plomb : journaux et journalistes au pays de Liège au temps de l'Heureuse révolution de 1789, Liège, Crédit communal, 1989.