TERRASSON

Numéro

764

Prénom

Matthieu

Naissance

1669

Décès

1734

Matthieu Terrasson naquit à Lyon le 13 août 1669, de parents nobles exerçant des offices de justice. Il était cousin de l'abbé Jean Terrasson - professeur au Collège de France et membre des Académies française et des sciences - et de ses frères, André et Gaspard. T. se maria, en 1701, à Paris où il mourut le 30 septembre 1734. Il avait un fils, Antoine, lui aussi avocat, puis professeur au Collège de France et membre du conseil souverain de Dombes.

2. Formation

T. mena de brillantes études au collège des Jésuites de sa ville natale et il pensa un moment répondre aux sollicitations de ses maîtres d'entrer dans la Société, mais son père l'en empêcha en l'envoyant étudier le droit à Valence, puis à Paris.

3. Carrière

Il fut reçu au barreau de la capitale le 27 mai 1691. Après avoir assisté quelques temps aux procès pour parfaire sa formation, il connut le succès dès ses premières plaidoiries. Tenu pour l'un des meilleurs avocats de sa génération, il eut l'occasion de plaider dans sa ville natale, mais se fixa à Paris et devint une autorité en matière de droit écrit. Son éloquence et ses connaissances juridiques lui procurèrent la considération des grands et des fonctions au Bureau de la Librairie : rédacteur au Journal des savants (J.S.) de 1706 à 1714, il fut aussi employé pendant quelques années comme censeur pour la jurisprudence et la littérature.

4. Situation de fortune

Son intervention dans le conflit opposant la ville de Lyon aux archevêques-comtes lui valut une pension de ces derniers. S'y ajouta la rétribution accordée aux rédacteurs du J.S.

6. Activités journalistiques

T. entra au J.S. en février 1706 (D.O.A.), la même année que Pierre François Burette et Claude François Fraguier. Il semble que l'abbé Jean Paul Bignon ait voulu étoffer la rédaction du périodique pour pouvoir le doter du supplément mensuel qui de 1707 à 1709 doubla son volume. Employé pour rendre compte des livres de droit qui représentaient environ un dixième des ouvrages examinés, T. ajoutait ses compétences à celles d'Etienne Rassicod qui travaillait au J.S. depuis 1702. Il participa à cette rédaction jusqu'au 16 novembre 1713, où Louis de Héricourt lui succéda.

7. Publications diverses

A sa mort T. laissait de nombreuses œuvres d'éloquence et de jurisprudence dont son fils donna un recueil (Œuvres de feu Matthieu Terrasson, Paris, J. de Nully, 1737) auquel il n'ajouta pas la suite qu'il avait promise. En 1738, la cinquième édition des œuvres de Claude Henrys comporta des additions et des observations dues à notre auteur dont quelques plaidoyers furent encore publiés, en 1823 et en 1829, dans des anthologies de chefs-d'œuvre de l'éloquence.

Ainsi T. appartient-il à ce groupe de rédacteurs du J.S. recrutés par l'abbé Bignon pour leurs talents de praticiens d'une science, qui leur permettaient de juger autant de la valeur théorique et érudite que de l'utilité d'un ouvrage.

8. Bibliographie

Moreri, éd. de 1759. – D.O.A., t. II, p. 1022. – Journal des savants, 13 juin 1718.

SALLO

Numéro

736

Prénom

Denis de

Naissance

1626

Décès

1669

Denis de Sallo naquit à La Coudraye de Luçon le 17 mars 1626, d'une famille poitevine qui, proche des politiques, servit le roi pendant la Ligue puis passa de l'épée à la robe avec l'entrée de Jacques de Sallo au Parlement de Paris, en 1619. En revanche, sa position hostile à Mazarin pendant la Fronde valut au père de S. la perte de cette charge et l'exil à Loches, en 1638 ; mais il fut absous et réintégré dans son office cinq ans plus tard.

2. Formation

Pensionnaire au collège des Grassins, S. couronna sa philosophie par des thèses en grec et en latin, puis il prit ses grades de droit. Ses attaches familiales, son goût pour l'étude, son voisinage même, l'introduisirent dans des cercles lettrés et savants de la capitale : les correspondances recueillies témoignent de ses relations avec Chapelain, qui se disait son ami, les Godefroy, les frères Valois ; et Lorenzo Magalotti rapporte sa rencontre dans une des réunions académiques de Justel auxquelles S. paraît assidu. A en juger par ces bribes, S. semble avoir participé aux assemblées scientifiques qui, autour de Colbert, Justel ou Montmor préfigurent l'Académie des sciences.

3. Carrière

En 1652, pourvu de ses grades de droit, S. acquit une charge de conseiller au Parlement de Paris ainsi que l'office de commissaire des requêtes au Palais. Après quelques années d'exercice, il se rendit à Francfort de juin à octobre 1657, dans la suite du duc de Grammont, à l'occasion de la succession de l'empereur Ferdinand III et de l'élection de son fils Léopold 1er. La rédaction, postérieure à ce voyage, d'un mémoire consacré aux conditions de cette élection montre que S. participait à la mission qui tenta de promouvoir une candidature française à la tête du Saint-Empire et qu'il avait accédé à la mouvance des serviteurs du gouvernement pendant sa carrière au Parlement. Un second voyage le conduisit, d'août 1660 au printemps 1661, dans une sorte de Kavalierreise en Europe : d'Angleterre il passa aux Provinces-Unies, s'avança jusqu'à Francfort, puis gagna l'Italie par Venise d'où, selon son journal fragmentaire, il devait se diriger sur Florence. Ces charges, ces voyages semi-officiels, les mémoires qu'il rédigea en 1658 puis à partir de 1663 sur diverses questions de protocole et de cérémonial suggèrent que S. s'engageait dans la voie du service du roi qui du Parlement, en passant par la plume ministérielle, pouvait le conduire à une maîtrise des requêtes. Selon les Notes secrètes sur le personnel de tous les parlements de la fin de 1663 (Depping, t. II, p. 43), S. envisageait cette carrière, mais quelques années plus tard, la maladie qui le rendit lentement impotent le confina dans des activités de cabinet : gestion de ses affaires, création et rédaction du Journal des savants (J.S.), nouveaux mémoires destinés au ministre ; d'ailleurs Colbert fit saisir ses papiers après sa mort.

4. Situation de fortune

La fortune de S. vient de la part du patrimoine attribuée à l'aîné d'au moins cinq garçons : son cadet Claude devint chanoine de Paris et conseiller clerc au Parlement ; le puîné Jacques entré dans les armes continua la famille ; de Nicolas et de René nous ignorons la destinée. Pourvu de plusieurs seigneuries en Poitou, S. acquit ses charges au Parlement pour plus de 120 000 £, puis il participa à des spéculations sur l'assèchement de marais en Poitou. Il s'engagea dans ces affaires en 1655, puis au fil des années il accrut sa participation dans des sociétés avec ses parents Brisson, le marquis de Crenan, Abel de Sainte-Marthe et son voisin le duc de Roannez. A son décès il avait investi une grosse partie de sa fortune (plus de 300 000 £ semble-t-il) dans ces entreprises inachevées, imposant des apports complémentaires, ce qui pesa sur sa succession. Pourtant, ces travaux devinrent profitables au tournant du siècle. Dans son hôtel parisien, formé d'un corps de logis du XVIe siècle entre deux cours, S. possédait un mobilier de valeur moyenne et une bibliothèque de quelques 3000 volumes, estimés 5000 £ ; de cette collection que complétait peut-être un cabinet poitevin, un catalogue daté de 1670, a disparu des collections de la B.N., il aurait comporté 3728 volumes et 207 manuscrits.

5. Opinions

Les relations parisiennes de S. et plus encore les ouvrages présentés par le J.S. de 1665, comme le ton de leurs extraits, dénotent des sympathies pour le gallicanisme et le jansénisme ; l'interruption du périodique tient d'ailleurs aux réserves qu'il afficha envers la prééminence pontificale et le concile de Trente. A part un billet adressé à Valois, on ne possède pas de commerce littéraire de S. qui sollicita informations et collaborations à son périodique par l'intermédiaire de savants ou d'érudits amis.

6. Activités journalistiques

Relations d'affaires, de voisinage et culturelles s'entremêlent à l'arrière-plan de la création du J.S., sur laquelle nous disposons de peu de renseignements directs. De plus, les témoignages de Guy Patin, libertin érudit, prévenu à l'égard du J.S., et de Denis François Camusat, né trente ans après sa création et hostile aux Jésuites, pâtissent d'une publication dans le contexte de la séparation de l'Eglise et de l'Etat (Gaston Paris). Témoignages de voyageurs, correspondances, épaves d'actes administratifs ou notariaux permettent d'esquisser un tableau plus complet des origines du périodique.

Les intérêts et les attaches culturelles de S. transparaissent dans ses relations familiales et les milieux qu'il fréquentait : par sa mère il touchait la société précieuse, comme les cercles dévots associés à Vincent de Paul ; voisin des Arnauld rue de la Verrerie, ses rapports avec les jansénistes ne s'arrêtaient pas à l'assèchement des marais poitevins, auquel participait aussi Pascal ; de la mouvance de Montmor à celle de Colbert, diverses réunions académiques lui offraient le commerce des érudits et des savants. Ainsi, il se lia avec des lettrés, des mondains ou des virtuosi qui sollicitèrent fin 1664 la collaboration de correspondants étrangers pour son périodique : Crenan en adressa le projet à Huygens, Justel à Oldenburg et Chapelain put servir d'intermédiaire avec les savants florentins.

Ce même projet, qui avait peut-être circulé en imprimé, parut en tête de la première livraison du J.S. S. y annonçait une publication hebdomadaire, de format quarto, consacrée aux nouveautés de la République des Lettres, soit les sciences entendues dans leur acception traditionnelle embrassant la théologie comme la physique expérimentale ou d'observation, mais aussi les belles-lettres et les arts. A côté d'extraits des «principaux livres qui s'imprimeront dans l'Europe», le J.S. offrirait des mémoires scientifiques, d'érudition ou même sur les inventions et les machines ; il publierait aussi des décisions de tribunaux, séculiers ou ecclésiastiques, des nécrologies et des bibliographies de savants défunts. Ainsi S. coulait-il les pratiques scolastiques et érudites de l'extrait, du mémoire et du catalogue, dans les formes créées par Théophraste Renaudot, format et périodicité des livraisons, ou numéros consacrés à un seul sujet sur le modèle des extraordinaires de la Gazette ; d'ailleurs S. ne possédait-il pas le portrait de son devancier comme pendant au sien ?

Ces demandes, comme celle d'un mémoire pour célébrer Biaise Pascal, et la prise du privilège en août 1664, témoignent d'une préparation qui se lit aussi dans les livraisons de 16650Ù les publications de 1664, voire de 1663, prédominent. L'accord avec le libraire Jean Cusson découlait lui aussi d'anciennes relations : selon certains S. l'aurait connu par un avocat neveu du premier ; plus assurément, ils étaient en relation d'affaires, puisque S. avait prêté 3552 £ au libraire et à son fils en 1658. Le seul collaborateur probable du fondateur, l'abbé Jean Gallois, illustre encore le rôle de ces liens personnels puisque S. l'employait comme précepteur de ses enfants. En revanche la participation de Chapelain, Bourzéis et de Gomberville fondée sur une lettre de Guy Patin n'a jusqu'alors trouvé aucune confirmation : il s'agit probablement d'une confusion entre aide, ou fourniture d'un mémoire, et véritable travail rédactionnel.

Dès sa première livraison, le J.S. présenta la forme qui traversa plus d'un siècle : des extraits annoncés par le titre de l'ouvrage recensé et dont la succession était rompue irrégulièrement par des mémoires eux-mêmes introduits par un titre en italiques. Cette organisation s'inspirait des lettres savantes donnant listes de nouveautés et mémoires, comme des pots pourris, spicilèges ou pouchouses d'extraits composés par les érudits ; mais elle connut quelques corrections au fil des premières livraisons : rédaction précise du titre, mention du lieu d'édition (mais rarement de sa date), indication du libraire dépositaire d'un ouvrage provincial ou étranger. Ajouts qui faisaient glisser le périodique du domaine de l'échange érudit, pour lequel certaines précisions étaient superflues, à celui de l'information de librairie. Les livres extraits dans les treize premiers journaux provenaient principalement de Paris, 42% contre 25% d'impressions étrangères ; ils dataient pour la majeure partie de 1664 (70%) et leur choix témoignait d'une conception classique des sciences avec une prédominance de l'histoire (28,9%), suivie des ouvrages consacrés à la théologie et à la religion (24,9%).

A défaut de pouvoir mesurer le succès commercial du nouveau périodique, des correspondances témoignent de la faveur de savants et d'érudits de premier plan, tels Huygens, Oldenburg, Bigot ou Heinsius. En revanche, quelques auteurs répliquèrent à des extraits dont ils refusaient les critiques : ainsi Charles Patin, Gilles Ménage ou Tanneguy Le Fèvre dénoncèrent par des lettres ou des brochures la création d'un tribunal hors des instances de la République des Lettres et sous influence ministérielle ; procès qui rappelle celui de l'Académie française un quart de siècle plus tôt. Aussi lorsque les Nouvelles sur les sciences tentèrent de remplacer le J.S., fin 1665, leur préface invita les lecteurs à ne pas les confondre avec « le Dénombrement et la Censure des Auteurs nouvellement imprimés», formule qui fait écho à cette polémique.

La suspension de la publication du J.S. après sa treizième livraison, datée du 30 mars 1665, ne provient pourtant pas de ces plaintes, ni des représentations du nonce Roberti à la suite d'extraits favorables aux thèses gallicanes, comme le prétendit Guy Patin. Elle prend sa source dans la sourde rivalité opposant Lionne et Colbert en matière de diplomatie romaine qui tourna cette fois en faveur du premier. S. qui ne pouvait être dessaisi de son privilège pour si peu passa la main à Gallois, après avoir semble-t-il refusé toute censure préalable ; mais quelques indices laissent supposer qu'il conserva une certaine part à la revue recommencée début

1666.

Situation nouvelle, cette séparation de la détention du privilège du périodique et de sa rédaction marque un premier pas vers la naissance de la profession de journaliste.

7. Publications diverses

Mémoires manuscrits et traités imprimés de S. présentés dans l'ordre chronologique : 1658, «Des véritables causes du retardement de l'élection de l'Empereur» (B.N., f.fr. 15933, f0 46 7). – Memorialia bina [...] extra ordinem legatis plenipoten­ tiariis Antonio, duce de Grandmont [...] Hugone de Lionne, Paris, 1658, in-40. – Négociations de paix de Messieurs les Electeurs de Mayence et de Cologne faites à Francfort, Paris, 1658, in-40. – 1663, «Mémoires de Denis de Sallo à propos de la suscription d'une lettre écrite au roi par le Collège des cardinaux» (B.N., ms. Cinq Cents de Cobert 172, f° 25). – 1664, «Mémoire pour montrer que les Hollandais ne doivent pas être exempts du droit d'aubaine (Inst., fonds Godefroy 136, f° 166). – 1664, «Mémoire pour montrer que Mademoiselle n'a rien fait d'indigne de son rang en se mettant à genous devant le roi» (B.N., ms. Cinq Cents de Cobert 3, f° 520). – 1665, «Des légats», in Traité des légats a Mere, Paris, 1665, in-12. – 1665, «Mémoire sur la question qui s'est présentée de sçavoir s'il faut nommer la reine Marie-Thérèse d'Espagne ou Marie-Thérèse d'Autriche» (B.N., ms. Mélanges Colbert, pièce 29). – 1668, «Mémoire des saluts de mer» (Inst., fonds Godefroy 395, f° 201).

8. Bibliographie

Nicéron, t. IX, p. 272-281 ; Moreri ; B.Un. ; Cior 17. – A.N., Microfilm 129 Mi 128, fonds de la nonciature de France aux Archives vaticanes, Lett. orig. del Nunzio alla Segretaria (année 1665) ; M.C., LXXXIII, 86, 1er août 1655, contrat de mariage de S. ; M.C., LXXXV, 195, 6 juin 1699, inventaire après décès de S. – A.A.E., C.P., Rome, 168, mars et avril 1665, f° 226-227, brouillon d'une lettre d'Hugues de Lionne au cardinal Sforza Pallavicino, 11 avril 1665 ; f° 275-276, lettre du cardinal S. Pallavicino à H. de Lionne, 21 avril 1665. – B.N., ms.fr. 9357, lettres de Guy Patin à Charles et Jacob Spon (1642-1672) ; f.fr. 22583, f° 12,

Recueil de plusieurs auteurs qui ont donné des ouvrages au public par le Père Léonard ; n.a.fr. 1343, f° 5 7, lettre d'Emeric Bigot à Gilles Ménage, 7 févr. 1665 ; n.a.fr. 9712, Portefeuille d'Antoine Lancelot, f° 22-23, généalogie de la famille Sallo ; Cabinet des titres, Sallo : Pièces originales, 2616 et 58231, Dossiers bleus, 597, 15722 et 15723. – Bibl. de la Faculté de médecine, ms. 394, Correspondance de Guy Patin. – B.H.P., ms. 811, Correspondance d'Henry Justel. – B.U. Sorbonne, Paris, ms. 345-346, Négociation de la paix et traicté de Vervins (reliure en veau aux armes de S.) ; ms. 347-355, Recueil de pièces relatives aux négociations du traité de Munster (1643-1649 ; reliure en veau aux armes de S.). – Florence, Biblioteca Nazionale Centrale, Manoscritti Baldovinetti 258, Manoscritti Galileiani 277, 282, 314 et 315 ; Manoscritti Panciatichi 216. Academia del Cimento Galileiani posteriori 18. – B.U. Leyde, BPL, 1923, lettre d'Emeric Bigot à Nicolas Heinsius, 18 mars 1665 ; Burmann Q 18, f° 113, lettre d'E. Bigot à N. Heinsius, 25 juin 1665. – Londres, Royal Society, Journal-book of the Royal Society,

t. II (1664-1667). – Bayle P., Œuvres diverses, Amsterdam [Trévoux], 1737, 4 vol. – Bigot E. et Cioranescu A., «Lettres d'Emery Bigot à Ottavio Falconieri, 1661-1675», Studii italienne (Bucarest), t. X, 1935, publié en 1943, p. 91-148.

Camusat D.F., Histoire critique des journaux, Amsterdam, 1734, t. I, p. 6-32. – Chapelain J., Lettres, publiées par Philippe Tamizey de Larroque, Paris, 1880-1883. – Clément P., Colbert, lettres, instructions et mémoires, Paris, 1861-1882.

Depping G.B. et G., Correspondance administrative sous le règne de Louis XIV, Paris, 1850-185 5. – HuygensC, Œuvres complètes, La Haye, 1888-1950. – Magalotti L., Delle lettere familiari del conte L. Magalotti, éd. A. Fabroni, Firenze, 1769.

Id., Relazioni di viaggio in Inghilterra, Francia e Svezia, éd. W. Moretti, Bari, 1968. – Oldenburg H., The Correspondence of Henry Oldenburg, éd. et trad. A.R. Hall et M.B. Hall, Madison (Wisc), 1965 et suiv. – Pascal B., Œuvres, éd. L. Brunschvicg, Paris, 1908, 1914, 1925. – Patin G., Lettres choisies de feu M. Guy Patin, La Haye, 1707, 3 vol. – Somaize A. Baudeau de, Dictionnaire des précieuses, éd. C. Livet, Paris, 1856. – Saint-Vincent de Paul, Correspondance, entretiens, documents, éd. P. Coste, Paris, 1922, t. VI (juil. 1656 - nov. 1657). – Brown H., Scientific organizations in seventeenth­ century France (1620-1680), New York, I967(1er éd. 1934). – Dugast-Matifeux, «Débuts du journalisme littéraire en France, Denis de Sallo, fondateur du Journal des savants». Annuaire de la Société d'émulation de la Vendée, 1883, p. 79-85. – Duleau A., «Portraits des membres du Parlement de Paris et des maîtres des requêtes vers le milieu du XVIIe siècle», Revue nobiliaire, 1.1, 1862, p. 105-190. – Fillon B., «Notes sur la bibliothèque de Denis de Sallo, Sieur de La Coudraye de Luçon, fondateur du Journal des savants», Indicateur de Fontenay, 10 mars 1872, Repris dans Poitou et Vendée, 132, XXVI, p. 15. – Mesnard J., Pascal et les Roannez, Bruges, 1965, 2 vol. – Paris G., «Le Journal des savants», J.S., janv. 1903, p. 93-130. – Vittu J.P., «Les contrefaçons du Journal des savants de 1665 à 1714», dans Les Presses grises : la contrefaçon du livre (XVIe-XIXe siècles), éd. F. Moureau, Paris, 1988, p. 303-331. – Id., «Diffusion et réception du Journal des savants (1665-1714)», dans La Diffusion et la lecture des journaux de langue française sous l'Ancien Régime, éd. H. Bots, Amsterdam, Maarssen, 1988, p. 167-175. – Id., «De la Res publica literaria à la République des lettres, les correspondances scientifiques autour du Journal des savants», dans Le Travail scientifique dans les correspondances scientifiques entre savants au tournant des XVIIe et XVIIIe siècles, Colloque international, Paris, 10-13 juin 1992. Voir également art. «Gallois».

RÉGIS

Numéro

668

Prénom

Pierre Sylvain

Naissance

1632

Décès

1707

Pierre Sylvain Régis naquit en 1632 à La Salvetat de Blanquefort en Agenais, cadet d'une famille notable, assez riche mais nombreuse. Il mourut à Paris le 11 janvier 1707, dans l'appartement que le duc de Rohan-Chabot lui avait alloué dans son hôtel de la Place Royale.

2. Formation

Destiné à l'état ecclésiastique, R. fit ses humanités et étudia la théologie au collège des Jésuites de Cahors puis à l'Université de cette ville où ses maîtres lui proposèrent le bonnet. Estimant ses capacités insuffisantes il déclina cet honneur et se rendit à Paris au début des années 1660, pour parfaire ses études en Sorbonne, mais bien vite les longueurs d'un cours uniquement magistral le dégoûtèrent de la théologie qu'on y enseignait. A travers les conférences de Jacques Rohault il découvrit la philosophie de Descartes, dont on publiait alors les principales œuvres à Paris. Membre des Lanternistes lors de son séjour à Toulouse, il participa à Paris aux réunions hebdomadaires de l'abbé de La Roque, ainsi qu'à l'assemblée d'amateurs d'antiquités et de médailles que fréquentait l'abbé Dron, avec Thierry Bignon, Vaillant, Thoynard et Nicaise.

Lors de la réforme de l'Académie des sciences en janvier 1699, R. fut nommé associé géomètre et chargé de la correspondance avec le Montpelliérain Raymond Vieussens ancien médecin de Mlle de Montpensier, l'un des promoteurs de l'étude du système nerveux, et le médecin anglais William Briggs. Un sondage dans les registres de l'Académie des sciences le révèle peu assidu aux réunions de la compagnie, tout au plus peut-on relever la lecture de quelques mémoires et en 1700, la transmission d'une carte du Nouveau-Mexique que lui avait envoyé le duc d'Escalona.

3. Carrière

Ayant consacré les dernier mois de son séjour parisien à assimiler, sous la direction de Rohault, le cartésianisme et l'art du conférencier, c'est en missionnaire de la philosophie nouvelle que R. s'établit à Toulouse en 1665 pour y donner des conférences publiques. Sa capacité à rassembler la pensée cartésienne en un système et ses qualités d'éloquence lui attirèrent un public fourni parmi lequel il suscita des émules : bientôt, rapporte Fontenelle, il présida une thèse pendant laquelle une dame de ses élèves entrant dans la discussion surmonta brillamment les difficultés qu'on lui opposa. R. s'acquit aussi l'estime d'un jésuite auteur d'une thèse sur la probabilité, le P. Jean Ferrier, qui enseignait la philosophie et la théologie au collège de la ville et qui fut plus tard, de 1670 à 1674, un assez rigide confesseur du roi.

Désireux d'attacher le philosophe à Toulouse, les Capitouls lui accordèrent une pension sur l'Hôtel de ville, fait exceptionnel selon les biographes de R., mais il leur fut disputé par le marquis de Vardes qui voulait l'adjoindre à sa maison. Ami de la première Madame, confident des amours du roi et l'un des grands seigneurs méchants hommes dont Molière s'inspira, Vardes vivait en exil dans son gouvernement d'Aigues-Mortes pour avoir comploté contre Mlle de La Vallière. Entraîné en Languedoc, R. passa un temps à Aigues-Mortes auprès de son protecteur puis s'installa à Montpellier pour y reprendre ses conférences qui rencontrèrent autant de succès qu'à Toulouse. Dès cette époque il jouissait d'une réputation assez établie pour que l'oratorien La Grange le nommât aux côtés de Descartes, Rohault et Gassendi dans le titre de sa critique des nouveaux philosophes publiée à Paris en 1675.

Précédé de cette renommée, R. s'établit à Paris, en 1680, et ouvrit ses conférences rue Galande chez Nicolas Lémery, chimiste protégé de Condé par l'entremise de l'abbé Bourde-lot, et qui avait lui aussi séjourné à Montpellier vers 1670. Tout autant qu'en province, le public accourut à ces conférences cartésiennes ; Fontenelle qui séjournait alors à Paris rapporte que les auditeurs ne trouvaient pas tous place dans l'appartement de Lémery.

Commencées lorsque reprenaient les poursuites contre le cartésianisme, ces conférences ne durèrent pas plus de six mois, R. s'étant soumis à un ordre à peine voilé de l'archevêque de Paris ; de conférencier public il se mua alors en conférencier de salon initiant de grands seigneurs aux idées nouvelles. Harlay qui avait désapprouvé ses leçons publiques le recevait régulièrement pour des cours privés ; Condé appréciant sa clarté le faisait si souvent chercher que vers 1684 R. put espérer sa protection. Selon l'abbé Genest qui y participa, il animait aussi des soirées philosophiques en présence de Garaud de Donneville, président au Parlement de Toulouse, du spirituel duc de Vivonne qui dans sa jeunesse avait fréquenté Scarron, et du duc de Nevers. neveu de Mazarin, libertin de mœurs et de pensée qui s'adonnait à l'alchimie. Enfin l'attitude du duc d'Escalona montre que sa célébrité dépassait les frontières : ce grand d'Espagne qui emportait en campagne les œuvres de R. chargea l'ambassadeur du Roi catholique à Paris de le saluer en son nom. Ainsi l'audience et les protections de R. esquissent un paysage du cartésianisme mondain formé de curieux et de grands seigneurs libertins.

A la fin de 1687, il fut choisi pour participer au comité de rédaction dont le chancelier Boucherat dotait le Journal des savants et cette fonction l'aida peut-être à obtenir, en octobre 1688, le privilège longtemps refusé pour son cours de philosophie qui parut en 1690. Malade dès la fin du siècle, il composa dans les dernières années de sa vie deux ouvrages, l'un consacré aux relations entre la foi et la raison, l'autre à l'histoire de la philosophie.

5. Opinions

On adjoint R. aux cartésiens comme disciple de Rohault, mais sa pensée qui emprunte à Gassendi diverge assez nettement de celle de Descartes dont il réduit la portée. De Descartes il retint surtout la physique en lui imposant des interprétations et l'adjonction de nombreuses dépouilles levées sur François Bayle pour la réfraction, Raymond Vieussens pour la neurologie, Biaise Pascal pour l'hydrostatique ; mais il négligea les travaux de Newton sur la pesanteur. A Gassendi il emprunta, par l'intermédiaire de l'œuvre de Bernier, des idées fondamentales sur la logique et des notions avec lesquelles il modifia la pensée de Descartes : pour R., le corps se connaît aussi bien que l'âme, les idées innées dépendent des sens (nées avec nous, elles ne sont constamment présentes dans l'âme que par les sensations), les objets de la raison et de la foi sont si disproportionnés qu'il est impossible d'expliquer les uns par les autres.

Très en vogue à son époque, cette pensée compilatrice semble ne pas avoir eu de filiation en dehors de la tératologie : Du Vernay reprit en 1706 l'idée avancée par R. que les monstres pourraient résulter de germes monstrueux.

6. Activités journalistiques

En 1687, le chancelier Boucherat jugea qu'une seule personne ne pouvait suffire à composer le Journal des savants (J.S.) et décida de le confier à plusieurs rédacteurs ; mais l'abbé de La Roque refusant d'abandonner son privilège, un comité ne fut mis en place qu'après neuf mois de tractations et d'interruption de la revue. Comme l'annonça le Mercure galant d'octobre 1687, outre l'abbé de La Roque maintenu, ce comité comprenait Guillart, le président Cousin et R. Les trois nouveaux journalistes fréquentaient des cercles érudits et mondains mais avaient des spécialités différentes. Si Guillard, ecclésiastique érudit, laissa pour toute œuvre des généalogies manuscrites, Louis Cousin, président en la Cour des monnaies, érudit estimé et censeur, avait publié des traductions d'historiens du Bas Empire et byzantins. Au J.S.tous deux pouvaient se charger de la théologie, de l'histoire et des belles-lettres, tandis que la carrrière de R. le destinait plutôt à la philosophie et aux sciences.

R. publia dans le J.S. quelques-unes des lettres qu'il recevait ; on en compte une dizaine, provenant surtout de Parisiens, sur divers sujets de médecine et de physique : description d'un rein d'une conformation anormale, réflexion sur le gel de l'eau, ou encore trois lettres du même correspondant expliquant la construction d'un hygromètre présenté à l'Académie des sciences.

Si les extraits de livres ne sont pas signés, on reconnaît les intérêts de R. dans le choix des ouvrages de mathématique et de physique présentés dans le J.S. de 1687 à 1692. Ce sont avant tout des manuels pour l'étude des mathématiques, spécialement ceux de Jacques Ozanam et du P. Bernard Lamy. Le cartésianisme de R. pourrait aussi lui avoir inspiré le bref et froid extrait des Principia de Newton (32 lignes dans le J.S. du 2 août 1688) et l'analyse favorable du Traité de la lumière de Huygens et de son Discours sur la cause de la pesanteur qui considérait la théorie de Newton comme une simple hypothèse (J.S., 4 juin 1691).

Le passage de R. au J.S. semble donc marqué, pour les mathématiques et la physique, par la primauté des cartésiens et des membres des institutions savantes parisiennes aux dépens des provinciaux et des autres philosophies. R. abandonna assez vite le journalisme : le P. Léonard consigna entre juin et septembre 1692 dans son recueil de nouvelles journalières qu'il ne participait plus au J.S. alors que Germain Brice le notait encore comme rédacteur dans une lettre à Leibniz du 11 avril 1692. Mais il resta en relations avec la revue qu'il utilisa pour répondre à ses adversaires et avec son imprimeur, Jean Cusson, chez lequel il continua de publier. A la différence d'auteurs pour lesquels le journalisme servit de marchepied à une ascension sociale, c'est la renommée acquise par ses conférences qui valut à R. d'être appelé au J.S. Prolongement de ses activités antérieures dans un périodique qu'il faisait profiter de ses relations savantes, il acquit une expérience du poids du journalisme qu'il exploita après son départ du J.S., lorsqu'engagé dans des polémiques il voulut assurer la plus large audience à ses idées. Malgré son bref passage au J.S., R. n'est pas un journaliste d'occasion, mais un rédacteur spécialisé annonciateur des recrues de l'abbé Bignon en 1701, dont seule le distingue sa position sociale indépendante.

7. Publications diverses

Peu abondante, l'œuvre de R. comprend à côté de livres de polémique, des ouvrages découlant de ses conférences comme l'exposé méthodique de sa philosophie qu'il donna en 1690, sous le titre Système de philosophie.Selon sa préface il attendit dix ans l'autorisation de le publier et il n'obtint un privilège, en 1688, qu'en ôtant du titre toute référence à Descartes dont l'enseignement de la doctrine était au même moment de nouveau interdit par le souverain. L'impression de cet ouvrage ne se fit que deux ans plus tard, à Paris chez Denis Thierry, pour le compte des libraires associés Anisson, Posuel et Rigaud qui dominaient la librairie lyonnaise et pour lesquels cette publication servit peut-être d'introduction sur le marché parisien qui les repoussait depuis 1681.

La parution du Système de philosophie, contemporaine d'une reprise des débats autour de la pensée de Descartes, entraîna R. dans des polémiques tant avec des anticartésiens, qu'avec des cartésiens lui reprochant ses interprétations de la doctrine. Pierre Daniel Huet ayant critiqué le cartésianisme dans sa Censura philosophiae cartesianae publiée en 1689, R. lui réplique en 1691 par sa Réponse au livre qui a pour titre P. Danielis Huetii [...] censura philosophiae cartesianae, Paris, Jean Cusson (privilège du 18 janvier 1691 et dédicace au vicomte de Montaigu), où il reprochait à Huet de ne pas distinguer le doute méthodique du doute réel ; ouvrage dans lequel Bayle voyait un modèle pour toute controverse sur cette matière. En 1692, Jean Du Hamel professeur de théologie au collège Du Plessis et ami de Huet, coutumier de remarques critiques, donna des Réflexions critiques contre le système de M. Régis auxquelles celui-ci riposta la même année par une Réponse aux réflexions critiques de M. Du Hamel, Paris, Jean Cusson, défendant sans grand succès sa conception de la nature des idées, ce qui lui valu une réplique de son adversaire en 1699. De chacun de ces deux ouvrages de R. il restait lors du décès de Cusson, en 1704, 150 exemplaires en magasin et ils furent estimés à 5 sous pièce.

R. engagea en 1694 une polémique avec Malebranche qu'il attaqua sur la nature des idées, les plaisirs des sens et la taille apparente du soleil et de la lune sur l'horizon et au méridien, dans trois courts textes tous intitulés «réplique» qui parurent en deux opuscules : Première réplique de M. Régis à la réponse du R.P. Malebranche et Seconde réplique... Troisième réplique. Jean Cusson les publia en deux éditions différentes. L'une revêt l'apparence d'une livraison du J.S., la pagination et la numérotation feignent d'insérer dans la suite des J.S. les deux plaquettes intitulées Le Journal (sans précision « des Savants», ni titre courant), et datées des samedi 23 et 30 janvier 1694, pour paraître avant la véritable livraison du J.S. donnée le lundi. L'autre édition, dont les J.S. des 15 et 22 février 1694 présentèrent des extraits, ne porte d'allusion à ce périodique ni au titre, ni dans sa pagination, indépendante de celle du J.S., mais continue sur les deux opuscules distingués par l'adresse de Cusson aux colophons des p. 16 et 28. Ces deux éditions témoignent de la volonté d'attirer deux couches de public différentes : d'une part les lecteurs du J.S., professionnels de l'esprit et amateurs de sciences, appâtés par un pseudo-extraordinaire de leur revue et par le fumet de la polémique suggérée par le mot réplique ; d'autre part des lecteurs plus lointains soit du J.S., soit de Paris, qu'attirait la renommée des adversaires ou le bruit de leur dispute. Malebranche tenta de clore la controverse sur la taille apparente du soleil et de la lune en obtenant de plusieurs mathématiciens, le marquis de l'Hôpital, Varignon, Sauveur, et l'abbé Catelan, un jugement en sa faveur. Mais la publication de leur attestation dans le J.S. du 8 mars 1694 n'appaisa pas l'ergotage de R. qui se répandit encore dans plusieurs numéros de la revue, au grand profit de Cusson.

Paul Mouy a aussi voulu reconnaître R. dans l'anonyme avec lequel Leibniz argumenta sur le thème de l'impiété supposée de la doctrine de Descartes, dans les numéros des 17 juin, 19 et 26 août et 18 novembre 1697 du J.S.

Si ces polémiques s'éteignirent au tournant du siècle, R. critiqua encore Malebranche dans L'Usage de la raison et de la foy, publié en 1704 chez Jean Cusson, et dédié à l'abbé Jean Paul Bignon, ouvrage dans lequel il entendait séparer les domaines de la raison et de la foi, toutes deux infaillibles : «l'une dans l'ordre de la nature, et l'autre dans l'ordre de la grâce ». A sa mort, Cusson conservait encore dans son magasin 200 volumes en blanc de cet ouvrage et 14 exemplaires reliés en veau, prisés 1 £ 10 s. en blanc et 2 £ 5 s. en veau (alors que dans son catalogue Prosper Marchand nota un prix de 6 £).

R. donna son dernier ouvrage en 1705, cette fois en latin, Discursus philosophicus in quo historia philosophiae antiquae et recentioris recensetur.

8. Bibliographie

Moreri, art. «Hautefeuille, Jean» et «Régis, P.-Sylvain» ; B.Un. – A.N., M.C., XLIX, 430, 29 oct. 1704 : inventaire après décès de Jean Cusson. – B.N., f.fr. 24471-24472 : Recueil de quelques nouvelles journalières de la République des lettres (1691-1697). Par le P. Léonard de Ste Catherine. – Archives de l'Académie des sciences, dossier Régis, et Procès verbaux des séances, vol. 18 bis et 19.– Ste G., ms. 2516, lettres de Monsieur Dron. – Camusat D.F., Histoire critique des journaux (publiée par J.F. Bernard), Amsterdam, 1734. – Flachat de Saint-Sauveur, Pièces fugitives d'histoire et de littérature, 1704, t. I, p. 347 et suiv. – Fontenelle B. Le Bovier de, «Eloge de Pierre-Sylvain Régis», Œuvres, nouv. éd. augmentée, Paris, 1742. – Leibniz G.W., Sämtliche Schrif­ten und Briefe, Reihe I, Allgemeiner politischer und historischer Briefwechsel, Darmstadt, 1923. – Mercure galant, oct. 1687. – Bouillier F., Histoire de la philosophie cartésienne, Paris, 1868. – Damiron J.P., Essai sur l'histoire de la philosophie en France, Paris, 1846, t. II, p. 61-95. – Desbarreaux-Bernard T., Les Lanternistes, Paris, 1858. – Maury A., L'Ancienne Académie des sciences, Paris, 1864. – Sergescu P., «La littérature mathématique dans la première période (1665­1701) du Journal des savants», Archives internationales d'histoire des sciences, n.s., n° 1, oct. 1947, p. 60-99. – Watson R.A., The Downfall of cartesianism, 1673-1712, La Haye, 1966. – Watson R.A., «Pierre-Sylvain Régis», Encyclopedia of phïlosophy, New York, 1967.

RASSICOD

Numéro

665

Prénom

Etienne

Naissance

1646

Décès

1718

Né en 1646 à La Ferté-sous-Jouarre, Etienne Rassicod se retrouva orphelin dès l'âge de six ou sept ans. Il mourut à Paris le 13 mars 1718, après avoir souffert d'infirmités dues à l'âge et à l'étude. Il laissait un fils qui fut lui aussi avocat et censeur royal.

2. Formation

R. fut éduqué par des religieux briards qui lui enseignèrent les rudiments du latin. Pieux, il manifesta le désir d'entrer dans la communauté mais ses professeurs le jugeant trop délicat pour leur règle l'en détournèrent ; en revanche, ils encouragèrent son ardeur à l'étude et l'envoyèrent à Paris, au collège Du Plessis. R. y acquit un goût des belles-lettres qu'il développa, sorti du collège, par plusieurs années d'étude des poètes et des historiens grecs, latins et français.

3. Carrière

Le renom de son érudition parvint jusqu'à Louis François Lefèvre de Caumartin, intendant de Champagne puis conseiller d'Etat, qui l'introduisit sans doute peu après 1670, dans son cercle de lettrés, lui accorda sa confiance et une protection décisive pour la suite de sa carrière. Louis François de Caumartin attacha d'abord R. à sa maison en le donnant comme compagnon d'études à son fils, Louis Urbain, sorti depuis 1665 des mains de son précepteur, Esprit Fléchier, et âgé d'environ dix-sept ans. De Mentor, l'aîné se mua en condisciple et tous deux fréquentèrent les écoles de droit. Ces études conduisirent R. au barreau : il fut reçu avocat à Paris, le 7 mai 1674. Préférant l'étude aux plaidoiries, il consulta dans son cabinet où il méditait et annotait les grands textes juridiques. Ces qualités le firent choisir pour participer aux conférences que quatre célèbres conseillers d'Etat, Louis François de Caumartin, Jérôme II Bignon, Claude Le Pelletier et Claude Bazin de Bezons, tinrent sur le Concile de Trente et dont il rédigea le compte rendu.

A la position flatteuse que lui valaient ses consultations et ses relations dans les grandes familles parlementaires, la Faculté de droit ajouta en 1692 la distinction de Docteur agrégé d'honneur, puis l'abbé Bignon l'engagea en 1701 au Journal des savants et le nomma censeur. En cette qualité il reçut son premier ouvrage à examiner le 25 mars 1702 et jusqu'à sa mort il ne s'occupa que de livres de droit (recueils de lois ou de plaidoiries, traités de jurisprudence ou histoire du droit) dont il rendait compte en général en moins d'une semaine.

6. Activités journalistiques

Fréquentant les Bignon et alliés des Pontchartrain, les Caumartin introduisirent R. auprès du chancelier et du directeur de la Librairie qui l'appelèrent au comité de rédaction du J.S. en 1701 ou 1702, dans le temps où il était nommé censeur royal. Ces deux fonctions semblent avoir été complémentaires pour l'abbé Bignon qui nomma presque tous les membres du premier comité de rédaction du J.S. aux deux emplois, sans d'ailleurs que l'un serve de propédeutique à l'autre, tandis que pour le remplacement des rédacteurs et le renouvellement du comité en 1723, le Bureau de la censure servit de vivier.

Seul rédacteur en matière de droit, R. présenta peut-être des ouvrages qu'il avait déjà examinés comme censeur, mais il ne profita pas de ce cumul de fonctions pour imposer ses opinions : on le jugeait exact dans ses résumés et la justesse de ses remarques critiques éteignait vite les plaintes des auteurs. II semble aussi avoir collaboré avec plusieurs de ses collègues à la mise en forme des nouvelles littéraires extraites des correspondances de l'abbé Bignon et de divers académiciens. Comme celles de Burette ou de Pouchard, cette carrière ouverte par les Caumartin illustre le rôle du patronage et de la commensalité dans nombre des choix de l'abbé Bignon pour le comité de rédaction du J.S.

7. Publications diverses

Nourrissant sa pratique de réflexions sur les textes juridiques, R. ne produisit que des annotations ou commentaires. Encore son premier travail de plume, la mise au net des conférences sur le Concile de Trente tenues autour de Jérôme II Bignon parut-il sans son aveu lorsque la mort d'un des participants en livra une copie à un imprimeur qui la publia sous le titre de Notes sur le Concile de Trente, touchant les points les plus importants de la discipline ecclésiastique, Cologne [Bruxelles], 1706, avec des rééditions en 1708 et 1711. Il laissa aussi des notes jugées très utiles sur Dumoulin (juriste gallican qui avait écrit un pamphlet sur le Concile de Trente) : Notae et restitutiones adcommentarium Caroli Molinaei de fendis, opéra Stephani R., et ab eodem adjuncta collatio posthumarum editionum cum prioribus, Paris, J.N. Le Clerc, 1709.

8. Bibliographie

Moreri, t. IX, p. 70 ; Lelong ; B.Un. ; D.P.1 710. – B.N., f.fr. 21939-21942, Registres des ouvrages manuscrits ou imprimés présentés à M. le Chancelier (1699-1716) ; f.fr. 22902-22904, Remarques et observations sur le Concile de Trente. – Almanach bibliographique de 1709. – Journal des savants, 20 juin 1718, p. 387-390, «Eloge de M. Rassicod». – Tables du Journal des savants, t. VIII, p. 319.

RAGUET

Numéro

664

Prénom

Giles de

Naissance

1668

Décès

1748

Gilles Bernard Raguet naquit en 1668 à Namur, s'installa très jeune en France, et mourut dans son domicile de la rue Sainte-Anne, à Paris, le 20 juin 1748.

2. Formation

R. acheva ses études en France et les couronna par un doctorat en théologie de la faculté de Toulouse.

3. Carrière

Membre de la communauté de Saint-Sulpice, R. demeura à Paris comme prêtre habitué de l'église Saint-Paul et manifesta dans ces deux activités une érudition qui attira l'attention de l'abbé Bignon, toujours à la recherche de talents pour ses bureaux. Sous sa direction R. entra au Journal des savants (].S.)en 1703 et la même année il devint censeur pour la théologie, fonction qu'il remplit, tout en examinant aussi l'histoire et les lettres, jusqu'en 1715. Bignon l'employa aussi comme secrétaire (voir Journal de Galland, nov. 1710 et mars 1712) et à la Bibliothèque du Roi avec une pension de 1000 £.

Cette carrière de lettré prit un tournant lorsqu'en 1715 R. fut appelé à enseigner la géométrie au jeune Louis XV, ce qui lui valut la protection du Régent et de Fleury qui firent sa fortune. Il obtint d'abord plusieurs bénéfices, ce qu'autorisaient ses lettres de naturalité de 1696 et de 1707. Chapelain du roi du château du Quesnoy, il fut nommé, grâce à Fleury, membre du Conseil de conscience, abbé commendataire de l'abbaye de Lagrace Notre Dame de Charron (diocèse de Saintes), puis de celle de Blanchelande (diocèse de Coutances) en juillet 1721 ; il résigna alors ses fonctions à la Bibliothèque du Roi et au J.S. En 1722, il fut pourvu de l'abbaye de l'Aumône au diocèse de Blois, puis en 1723 il se démit de ses deux premières abbayes et reçut le prieuré royal d'Argenteuil. Fleury devenu premier ministre ajouta en 1724 à ces commendes la fonction de Directeur de la Compagnie des Indes : pendant sept ans R. se chargea particulièrement des affaires religieuses, du bureau de la Louisiane et des archives de la Compagnie, poste grâce auquel il imposa aux navigateurs des programmes de navigation.

A la fin de sa vie il perdit l'esprit et fut pourvu en 1741 d'un curateur pour gérer ses biens ; ses protecteurs, les ducs de Sully et de Charost lui évitèrent l'internement. Ainsi les étapes de la carrière de R. montrent comment la participation à un journal quasi-officiel pouvait permettre à un clerc érudit d'acquérir de hautes protections et d'accéder à la fortune.

4. Situation de fortune

Bénéfices et fonctions lui procuraient plus de 20 000 £ de revenus annuels, ce qui lui permit, en 1729, de verser 25 000 £ à Jérôme de Pontchartrain pour la jouissance viagère d'une maison rue Sainte-Anne, dans laquelle il amassa de riches collections de livres, d'estampes, de tableaux et d'antiques.

6. Activités journalistiques

En 1703 Pierre François Bigres, mécontent de la modification d'un de ses extraits, quitta le J.S.En septembre l'abbé Bignon appela R. à lui succéder pour la théologie et la religion, matières qu'il examinait comme censeur et qui représentaient environ le quart des recensions du périodique.

A la mort de Julien Pouchard, en 1705, R. le remplaça comme secrétaire de la rédaction du J.S. et coordonna son travail pendant une période où furent créées de nouvelles rubriques et un supplément mensuel qui parut de 1707 à 1709. Il conserva ses fonctions après la première retraite de Jean Paul Bignon, en 1714, auquel succédèrent plusieurs hauts fonctionnaires, alors que Pierre Witte remplaçait la Veuve Cusson comme imprimeur après 1715. Bientôt Nicolas Andry dirigea en fait la revue et lorsqu'il fut pourvu de bénéfices, R. abandonna, en 1721, le J.S. qui connut alors plusieurs années de déclin.

7. Publications diverses

Pendant la première période de sa carrière, R. mit à profit son érudition en donnant quelques ouvrages. En 1702 il donna La Nouvelle Atlantide de François Bacon, traduite en françois et continuée, Paris, 1702, accompagnée de réflexions sur les académies (des sciences, des inscriptions et française), puis il prit le parti du jésuite Barthélémy Germon (journaliste aux Mémoires de Trévoux) dans son attaque de l'œuvre de Dom Mabillon {Histoire des contestations sur la diplomatique, Paris, 1708), enfin il publia dans les Mémoires de Trévoux de juillet 1714, puis dans le J.S.d'avril 1715, une explication d'un bas-relief en bronze appartenant à l'abbé Bignon.

8. Bibliographie

B.Un. ; Cior 18. – Le Court J.V. de, Bibliographie nationale, Bruxelles, i960-, t. XVIII, p. 591-692. – A.N., M 758 : Recueil de notes historiques et critiques (par le P. Léonard). – A.N., O1 40, f° 418 et O1 51, f° 203 : lettres de naturalité de R. (1696 et 1707) ; Y 55, f° 4 et suiv. : nomination d'un curateur pour la personne et les biens de R. – A.N., M.C., XXXI, 121,9 sept. 1741 : inventaire des biens de R. – B.N., f.fr. 15277-15280 : Journal d'Antoine Galland, années 1708-1715 ; f.fr. 21940 : Registres des ouvrages manuscrits ou imprimés présentés à M. le Chancelier ; f.fr. 22225,f° 107 : privilège du J.S. du 8 juillet 1714. – Brice G., Description de la ville de Paris, reproduction de l'éd. de 1752, Genève, 1971. –Buvat ]., Journal de la Régence (1715-1723), éd. E. Campardon, Paris, 1865. – Gallia christiana, t. VII et VIII.  Journal des savants, 13 juin 1718. – Tables du Journal des savants, t. VIII. – Giraud M., Histoire de la Louisiane française, Paris, 1974, t. IV.

POUCHARD

Numéro

655

Prénom

Julien

Naissance

1656

Décès

1705

Julien Pouchard naquit en 1656, près de Domfront en Basse-Normandie. Il mourut à Paris le 12 décembre 1705 d'une fluxion de poitrine dans son domicile de la paroisse Saint-Nicolas du Chardonnet, laissant selon le P. Léonard, une femme et un enfant.

2. Formation

La famille de P. le dirigea très tôt vers l'état ecclésiastique et il commença ses études au collège des Oratoriens du Mans. A douze ans il vint à Paris, au collège de Lisieux, communauté établie par M. Gillot pour les jeunes gens destinés aux emplois ecclésiastiques, où il étudia les langues anciennes (latin, grec, hébreu), la philosophie et la théologie. Au bout de trois ans, ses progrès étaient tels que le directeur l'exempta de sa pension et lui confia « le soin et la conduite de toute la jeunesse» (Eloge, Journal des savants), formule qui semble désigner des fonctions de préfet ou de répétiteur.

L'abbé de Caumartin, son ancien élève qui se déclarait publiquement son ami, le recommanda à son cousin l'abbé Jean Paul Bignon qui le nomma au huitième siège de l'Académie royale des Inscriptions lors de sa réorganisation en 1701. Le registre-journal de cette compagnie montre à partir de sa réception le 19 juillet 1701, un académicien assidu et actif : proposition de sujets et devises de médailles, traduction de Pausanias à livre ouvert (parfois pour remplir les temps morts des séances), présentation de mémoires consacrés aux monuments, inscriptions ou lois de l'Antiquité. Mais ce registre témoigne aussi de l'irritation de ses collègues devant son esprit de chicane qui l'engagea souvent dans des disputes de pédant.

3. Carrière

Sa connaissance des langues anciennes lui valut de seconder Melchisedec Thévenot pour son édition des anciens mathématiciens grecs (Veterum mathematicorum [...] opera, Paris, 1693) et pendant quelques années pour classer les manuscrits de la Bibliothèque du Roi. La modicité des appointements le détourna de cette activité au profit du préceptorat qu'il exerça d'abord auprès du marquis de La Marselière «jusqu'à ce qu'il fut en âge d'aller à la guerre».

Après la mort de ce premier élève, P. enseigna l'hébreu à l'abbé de Caumartin, puis l'aida dans ses travaux avant de passer au service de son frère, l'élève de Fléchier, Louis Urbain Lefèvre de Caumartin, intendant des finances, en peine d'un précepteur pour son fils. Commençant ses fonctions vers 1690, P. resta attaché à M. de Saint-Ange jusqu'à sa mort en 1699, qui suivit de peu son entrée dans le monde. Il abandonna alors le préceptorat et vécut de la libéralité de M. de Caumartin.

Si Bignon le fit entrer aux Inscriptions, il l'employa aussi au Bureau de la Librairie où il retira son premier livre en août 1701 ; il fut jusqu'à sa mort un des piliers de la censure, ainsi en 1704 il examina en moyenne trois ouvrages par mois, touchant, à l'exclusion du droit et de la religion, tous les domaines et spécialement les manuels scolaires, la géographie et les belles-lettres. Travaillant très rapidement il achevait plus de la moitié de ses examens en moins de cinq jours. L'abbé Bignon ayant mesuré sa puissance de travail l'appela en 1702 au Journal des savants (J.S.).

En novembre 1703 il succéda à Jacques Piénud dans la chaire de langue grecque du Collège royal où il donna sa harangue d'entrée le 12 janvier 1704 ; mais faute d'affiche de cours pour cette période, nous ignorons le sujet de ceux qu'il professa jusqu'à sa mort.

4. Situation de fortune

Après ses rétributions de précepteur, P. vécut de la libéralité des Caumartin. S'y ajoutèrent, grâce à Bignon, une pension de 600 £ assignée par Pontchartrain sur le sceau en 1703, des gages de journaliste et une pension de professeur au Collège royal.

6. Activités journalistiques

La nomination de P. à la rédaction du J.S. en 1702 résulte de la mise en place d'un système de contrôle de l'édition par l'abbé Bignon. Celui-ci profita de la retraite du président Cousin pour substituer à l'unique journaliste jusque-là chargé du périodique un comité de six rédacteurs tous choisis pour leurs fonctions officielles, académiciens, professeurs au Collège royal, censeurs. Secrétaire de cette rédaction et par là le plus occupé des six journalistes, P. coordonna la préparation et la publication des extraits des livres confiés à chacun selon sa spécialité, sous le contrôle de l'abbé Bignon qui en tenait registre. Cette fonction fit de lui l'interlocuteur de l'imprimeur, Jean Cusson détenteur du privilège depuis 1692, avec lequel outre les questions d'édition il traitait des gages des journalistes ; à sa mort, l'imprimeur leur devait 430 £ d'arriéré.

Pour nourrir le J.S., P. retint parfois des textes présentés par ses collègues de l'Académie des Inscriptions et Belles-lettres auxquels il lui arrivait de lire ses propres extraits de livres d'érudition et de philologie. On l'accusa d'avoir publié (peut-être avec l'assentiment de Bignon) un extrait dans lequel Richard Simon présentait de façon avantageuse sa traduction française du Nouveau Testament (premier art. du J.S., 14 août 1702, p. 551-556). Sa mise en ordre des articles de la revue pouvait aller jusqu'à des modifications de contenu : les ajouts ironiques qu'il imposa en 1703 au compte rendu du t. IX de l'Histoire ecclésiastique de l'abbé Fleury conduisirent son auteur, l'abbé Bigres, à quitter le comité de rédaction. Les extraits de P. dans lesquels « sa trop grande sincérité avoit un caractère de dureté» soulevèrent des protestations : en 1703, un protégé de Mme de Lambert, l'avocat et académicien Louis de Sacy se plaignit vivement de celui de son Traité de l'amitié et en 1705 ses collègues académiciens lui reprochèrent, au cours de leur séance du 10 mars, de critiquer trop fortement les auteurs d'ouvrages consacrés aux inscriptions et aux médailles. Après 40 ans de publication comme aux premiers jours du J.S., les auteurs considéraient la critique de leurs œuvres comme une attaque personnelle ; un extrait devait se cantonner au résumé, de préférence louangeur.

Ainsi P. appliqua-t-il ses talents de pédagogue et d'érudit dans le journalisme qui lui donna, à côté de revenus complémentaires, de passer à la postérité malgré l'inachèvement de ses ouvrages : il offre l'exemple d'un type de journaliste du XVIIIe siècle, le journaliste fonctionnaire.

7. Publications diverses

Si P. n'a rien publié, à part les extraits anonymes du J.S., il présenta plusieurs dissertations à l'Académie des Inscriptions et Belles-lettres et il laissa inachevés des ouvrages concernant l'Antiquité. A côté de mémoires sur les obélisques, la manière d'écrire des Anciens et les largesses des Romains, il exposa à ses collègues académiciens des fragments du travail qu'il avait entrepris selon les obligations de la compagnie : une Histoire universelle depuis la création du monde jusqu'à la mort de Cléopâtre qu'il laissa en manuscrit, avec une traduction partielle des fragments de la chronologie de Julius Africanus.

8. Bibliographie

Moreri, t. VIII, p. 524 ; B.Un. – A.N., M 760, n° notice du P. Léonard consacrée à P. – A.N., M.C., XLIX, 430, 29 oct. 1704 : inventaire après décès de Jean Cusson. – Archives de l'Académie des Inscriptions et Belles-lettres, A 11* à A 15* : Registre journal des délibérations des assemblées (13 nov. 1700-1705 inclus). – Archives du Collège de France, C XII, dossier individuel de P., 1re pièce : provisions de lecteur et professeur de langue grecque ; GII 1, Registre des délibérations. – Histoire de l'Académie royale des inscriptions et belles-lettres depuis son établissement, Paris, 1710-1793, t. I, p. 343-385, Eloge de P. par l'abbé Tallement. – Journal des savants, 26 avril 1706, Eloge de P. – Kerviler R., «Etude historique et biographique sur Jean-François Paul Lefebvre de Caumartin», Bulletin de la société polymathique du Morbihan, 1874, p. 142, et 1875, p. 17 et 230. – Tables du Journal des savants, Paris, 1753-1764, t. VIII, p. 179.

MIRON

Numéro

579

Naissance

?

Décès

?

6. Activités journalistiques

L'un des rédacteurs du Journal des savants du 25 août 1707 au 6 décembre 1708, Miron est ignoré des dictionnaires biographiques malgré une participation assez importante pour que L'Almanach bibliographique de 1709 le cite parmi les journalistes, dans sa présentation de l'année 1707 de la revue.

Son entrée au comité de rédaction, avec celles de Burette, Fraguier, Havard et Terrasson, correspond au besoin d'étoffer l'équipe du Journal lors de la création d'un copieux supplément destiné à présenter en fin de mois des ouvrages qui n'avaient pas trouvé place dans l'hebdomadaire qui depuis 1705 publiait, sans extrait, des titres de nouveautés, et à accueillir de longs mémoires, comme ceux de la polémique Rolle Saurin donnés en 1705 dans des extraordinaires du jeudi. Ce programme ressemblait à celui des Pièces fugitives d'histoire et de littérature dont l'imprimeur pour 1705 et 1706, Pierre Giffart, publia ce Supplément en 1707.

8. Bibliographie

8. D.O.A.; D.P.1 710. – Almanach bibliographique, Paris, 1709. – Journal des savants, 13 juin 1718. – Table du Journal des savants, t. VIII, p. 147.

LA ROQUE

Numéro

461

Prénom

Jean Paul de

Naissance

?

Décès

1691

La naissance de Jean Paul de La Roque dans le diocèse d'Albi, avancée par Camusat et Marolles, se trouve confirmée par des mentions d'actes notariés, de lettres et la parenté d'Albigeois, dont on retiendra sa cousine, Antoinette Salvan, Dame de Salies (1638-1730), femme de lettres dans la lignée des précieuses, liée à l'Italie. Si nous ignorons la date et le lieu exact de cette naissance, l'inventaire après décès de La Roque ainsi que la correspondance de Leibniz révèlent qu'il mourut à son domicile parisien de la rue Guénégaud, le 26 septembre 1691. Il aurait été enterré aux Théatins.

2. Formation

Les correspondances et les relations de L. conduisent à penser qu'il reçut la formation du Collège des Jésuites à Albi (mal interprétée, la mention d'étude chez les Jésuites par Camusat à conduit quelques auteurs à le faire appartenir à la Société), et on peut supposer qu'il prit ses grades universitaires à Toulouse, jusqu'au doctorat en théologie que lui reconnaissent des actes ecclésiastiques et notariés. L. s'y pare aussi d'un titre de protonotaire du Saint Siège, charge d'expéditionnaire en cour de Rome, dont nous n'avons pas trouvé la collation lors d'une trop rapide recherche à la Vaticane, mais que semble authentifier la nature de ces actes. En relation avec sa direction du Journal des savants (J.S.), L. organisa chez lui, à jour fixe (les lundi et jeudi en 1682, puis seulement le jeudi en 1683), des réunions académiques que fréquentaient des érudits parisiens et provinciaux, des étrangers de passage, et des expérimentateurs, des inventeurs, des constructeurs d'instruments scientifiques qui présentaient leurs découvertes et leurs créations. Sa correspondance et des mentions dans le J.S. témoignent qu'il assista à des séances de l'Académie des Sciences, participa à des travaux de l'Observatoire, et fréquenta les réunions érudites de Saint-Germain-des-Prés.

3. Carrière

Notre connaissance des activités de L. commence avec sa rédaction du J.S. qu'il dut prendre en 1674 autour de la quarantaine ; tout au plus pourrait-on supposer qu'il participa aux Mémoires de l'Eglise de 1670 (voir D.P.1 879), comme aux éditions ad usum et que Galloys le connut par ce biais. Des années 1670 jusqu'à sa mort il habita à Paris. Un domicile rue Mazarine est attesté en 1677 par une mention manuscrite sur une livraison du J.S., et il l'abandonna en 1679 pour s'installer rue Guénégaud, dans un assez vaste appartement sur deux étages, non loin des comédiens français avec lesquels il entretenait des relations amicales. Sa correspondance mentionne quelques voyages dans les environs de Paris qui sont peut-être des passages à Versailles, et un voyage en Languedoc pour régler des affaires familiales.

4. Situation de fortune

Au revenu que lui apportait le J.S., 1200 à 1400 £ selon lui en 1687, L. ajoutait les bénéfices de quelques autres publications, de possibles honoraires pour des activités de protonotaire, et encore une pension attribuée par l'assemblée du clergé de 1681. Son inventaire après décès révèle une certaine aisance : on y relève une bibliothèque de mille volumes, un mobilier composant un décor choisi, particulièrement dans sa chambre et sa salle de réception, des terres en Languedoc, des créances gagées sur des bijoux déposés chez lui et d'autres sur le libraire du J.S., Jean Cusson. Situation typique du journaliste du XVIIe vivant, comme la plupart des écrivains, de l'association de pensions et du produit de ses écrits.

5. Opinions

Les extraits du J.S. ne portant que sur des livres vérifiés par l'octroi du privilège ou à leur entrée dans Paris et la critique en étant, en principe, exclue, les opinions de L. se lisent difficilement dans sa revue, sauf en matière religieuse où le journaliste entend exposer le point de vue catholique. Mais à la modération des débuts, encore saluée par Bayle en 1684, succédèrent des traits polémiques lors de la Révocation. Recherches systématiques et heureux hasards nous ont livré dans divers fonds européens les fragments d'une correspondance liée au Journal. Né de rencontres lors d'un séjour à Paris (Huygens ou Leibniz), de voyages de Parisiens à l'étranger (Mabillon pour Magliabechi), d'officieux intermédiaires (Thoynard pour Locke, Justel pour Oldenbourg), de sollicitations de L. (Grew ou Mencke), enfin d'adresses directes au journaliste (Bayle ou des lettrés provinciaux), ce commerce littéraire traçait, d'après ces fragments, un assez vaste réseau en Europe, par des échanges directs ou à travers le relais de quelques agents généraux de la République des lettres. Ainsi parvenaient au rédacteur du Journal propositions et sollicitations, informations, remarques critiques, dont on peut trouver l'écho dans ses articles (voir un exemple dans K. Targosz, et des détails dans Vittu, « le Journal des Savants »).

6. Activités journalistiques

Le rôle de L. à la tête du J.S. reste méconnu d'auteurs jusqu'alors tributaires du portrait dépréciatif dessiné par Camusat. Prévenu envers L. par des informateurs désireux de justifier sa mise à l'écart du J.S., celui que l'on voit comme le premier historien de la presse projeta les critères scientifiques de son temps sur une époque où ils ne l'avaient pas encore emporté. Une analyse des épaves d'archives, de la correspondance et de la revue elle-même conduisent à une vision fort différente : du point de vue de l'entreprise, L. apparaît comme le premier réalisateur du projet exposé dans le premier numéro, en 1665. Après trois mois de publication par Denis de Sallo, Galloys n'avait donné le J.S. régulièrement qu'en 1666, ses occupations à l'Académie des sciences et auprès de Colbert entraînant sous peu d'années le déclin et l'extinction de la publication ; aussi peut-on considérer les onze années ininterrompues de rédaction de L. comme l'établissement du Journal des savants dans la République des lettres.

Chargé de la rédaction par Galloys à la fin de 1674, L. reçut en 1679 le privilège qu'il céda au libraire Jean Cusson, en échange d'une pension annuelle, à laquelle s'ajoutaient probablement quelques exemplaires d'auteur. Sous sa direction le J.S. se conforma davantage au dessein initial par l'augmentation des mémoires, des lettres et même des nécrologies de savants, la fréquence des deux premiers préfigurant la rubrique que leur consacra l'abbé Bignon. Il en est de même pour l'ajout d'informations sur les livres nouveaux ou les ouvrages sous presse ; parfois même le rédacteur signalait les éditions en préparation et rapportait des demandes d'informations, des recherches de manuscrits. L. développa aussi les tables annuelles, esquissées les deux premières années avec une liste de mots vedettes, à laquelle le nouveau rédacteur joignit, sous le titre de bibliographie, un classement des livres extraits selon des divisions reprises des facultés médiévales. Enfin, il donna de nombreuses illustrations d'instruments ou de machines, et il proposa souvent à ses lecteurs un extraordinaire, livraison hors périodicité consacrée à un seul objet : mémoire ou traduction d'une revue étrangère.

L. s'efforça d'enrichir sa revue par des extraits plus nombreux et plus longs, principalement consacrés aux sciences et à l'histoire, comme par l'ouverture à l'étranger, pour les livres, les mémoires fournis par son réseau de correspondance et des articles repris d'autres revues. Le même souci de gagner un plus large public, et de contrebalancer la concurrence des contrefaçons hollandaises, inspira la publication d'une édition de petit format qui sortit irrégulièrement des presses de Jean Cusson, en livraisons hebdomadaires de 1678 à 1680, fut annoncée au début de 1684, et parut de nouveau en 1686, en recueils trimestriels (voir J.P. Vittu, «Les contrefaçons»). Avec la réimpression de livraisons épuisées, l'imprimeur et le journaliste répondirent au souhait des lettrés constituant une nouvelle bibliothèque, et les deux essais d'un Journal de médecine, 1683 et 1686 (voir D.P.1 670 et 671) montrent le désir d'exploiter le champ défini par le privilège du J.S. sous la forme d'une publication quasi professionnelle. Après avoir fait inclure, en 1679, les «matières ecclésiastiques» dans son privilège, L. annonça un Journal ecclésiastique (peut-être souhaité par l'assemblée du clergé) qui ne parut pas, le Chancelier écartant les matières religieuses des revues de courte périodicité (voir D.P.1 726). D'après la correspondance du nonce Ranuzzi, en 1686 le clergé aurait demandé au journaliste de reprendre ce projet, que les transformations du J.S. empêchèrent.

L. s'était fait aider épisodiquement par Hansen et par Comiers, mais vers la fin de 1686, le Chancelier voulut lui adjoindre plusieurs rédacteurs et la cabale s'en mêlant, le J.S. cessa de paraître une bonne partie de l'année 1687. Finalement maintenu dans son privilège mais partageant la rédaction avec Cousin, Régis et Guillart, L. s'effaça bientôt pour préparer un périodique annuel, les Mémoires de l'Eglise que sa mort interrompit dès le premier volume consacré à l'année 1690 (voir D.P.1 880).

7. Publications diverses

Une lettre de Hansen à Leibniz laisse supposer la participation de L. à des éditions ad usum et l'inventaire après décès du journaliste révèle le projet d'une Histoire de Paris, en 1681, en association avec Messieurs Chassebras ; Camusat signale le prospectus d'une Histoire du Languedoc en 1683.

8. B.Un. – Combettes-Labourélie M. de, Essai d'une bibliothèque albigeoise, Albi, 1846. – Jolibois E., «Matériaux pour un Dictionnaire généalogique et biographique du Département du Tarn», Annuaire du Tarn, 1888, p. CXCI et suiv. – Rolland J., Histoire littéraire de la ville d'Albi, Toulouse, 1879. – A.N., M 761, Recueil de notes historiques et critiques (du Père Léonard de Sainte Catherine). M.C., I 194, 28 novembre 1691, inventaire après décès de L. – B.N., ms. fr. 22583, Recueil de plusieurs auteurs qui ont donné des ouvrages au public (par le Père Léonard). – Lettres dans A.N., M 855-856 ; B.N., ms. fr. 19205-19213 ; Copenhague ; , B.P.U., B.L .– Baillet A., Jugemens des sçavans sur les principaux ouvrages des auteurs, Paris, 1685-1686, 4 t. en 9 vol. – Brice G., Description de la ville de Paris, Paris, 3e éd., 1698. – Camusat D.F., Histoire critique des journaux (publiée par J.F. Bernard), Amsterdam, 1734, 2 t. en 1 vol.- Du Pradel, Nicolas de Blégny, Le Livre commode des adresses de Paris pour 1692, Paris, 1872, éd. E. Fournier. – Huygens C., Oeuvres complètes, La Haye, 1888-1950. – Leibniz G.W., Sämtliche Schriften und Briefe, Reihe I, Allgemeiner politischer und historischer Briefwechsel, Darmstadt, 1923. – Correspondance du nonce en France Angelo Ranuzzi (1683-1689), éd. B. Neveu, Rome, 1973. – Targosz K., «Nieznane <portrety> Jana III i Marii Kazimiery pióra François Paulin Daleraca oraz ich autor», Acta Universitatis Wratislaviensis, n° 1418, Historia CII, Wroclaw, 1992, p. 112-120. – Vittu J.P., «Les contrefaçons du Journal des savants de 1665 à 1714.», dans Les Presses grises. La contrefaçon du livre (XVIe-XIXe siècles). Textes réunis par F. Moureau, Paris, 1988, p. 303-331. – Id., «Diffusion et réception du Journal des savants (1665-1714)», dans La Diffusion et la lecture des journaux de langue française sous l'Ancien Régime, éd. H. Bots, Amsterdam, Maarsen, 1988, p. 167-175. – Id., «Le Journal des savants centre et objet de correspondances» dans les Actes du colloque Le Travail scientifique dans les correspondances entre savants, au tournant des XVIIe/XVIIIe siècles, Paris, 10-13 juin 1992. – Voir également les notices de Comiers, Cousin, Galloys et Hansen.

HERICOURT

Numéro

397

Prénom

Louis de

Naissance

1687

Décès

1752 ou 1753

Louis de Héricourt naquit le 20 août 1687 à Soissons dans une famille de robins serviteurs de la monarchie et érudits. Epoux en 1727 de Marie Anne de Cholet, il vécut à Paris jusqu'à sa mort, le 18 novembre 1752 (selon la préface de ses oeuvres ; 1753 selon Moreri).

2. Formation

Très tôt sorti du collège des Oratoriens de Soissons, L.H. hésita longtemps sur le choix d'une carrière, puis il étudia le droit par lui-même.

3. Carrière

En mai 1712, L.H. fut reçu au barreau de Paris où il plaida peu, mais se rendit célèbre par ses consultations. Celle qu'il donna, en 1725, aux libraires et imprimeurs jurés de l'université de Paris établissait la propriété des auteurs sur leurs oeuvres et Diderot en prit connaissance pour rédiger son «Mémoire sur la librairie».

En 1713, âgé seulement de 26 ans, ses relations dans le cercle de l'abbé Jean Paul Bignon lui valurent d'être appelé au Journal des Savants. Il y collabora plus de vingt ans, tout en publiant plusieurs ouvrages de jurisprudence.

6. Activités journalistiques

Louis de Héricourt commença peut-être ses activités au Journal des Savants comme suffragant d'Etienne Rassicod et il semble être devenu rédacteur en titre en succession de l'avocat Mathieu Terrasson, fin 1713 ou début 1714. En juillet de cette même année le privilège obtenu par l'abbé Bignon pour le J.S. mentionnait Héricourt parmi les rédacteurs. Chargé des ouvrages de droit il participa jusqu'en 1736 aux équipes de journalistes qui se succédèrent après la première retraite de Bignon, et à celle que ce dernier constitua à son retour, en 1723.

7. Publications diverses

Entre 1717 et 1743, L.H. publia une demi-douzaine d'ouvrages de droit, ecclésiastique puis civil. On y relève deux traités prolongeant des oeuvres de référence : un abrégé de l'Ancienne et nouvelle discipline de l'Eglise, l'oeuvre la plus célèbre du P. Louis Thomassin, et deux livres de droit public complétant les Lois civiles de Jean Domat. L.H. donna aussi en 1719 Les Lois ecclésiastiques de France qui eurent trois autres éditions, corrigées et augmentées, jusqu'en 1743. Un recueil posthume de 1759 réunit en quatre volumes ses mémoires et consultations juridiques, 128 canoniques et 119 civiles.

8. Bibliographie

Moreri (éd. de 1759), t. V, p. 621 b. – D.O.A., t. II, p. 1022.– B.N., ms.fr. 22225 f° 107, Privilège du Journal des Savants du 8 juillet 1714. – Nouvelles littéraires, janvier 1724, p. 154-155. – Tables du Journal des Savants, t. V, p. 515 a.

HAVARD

Numéro

390

Naissance

?

Décès

?

Les dictionnaires biographiques sont silencieux sur l'abbé Havard qui participa à la rédaction du Journal des savants comme en témoignent la table de ce périodique et son numéro du 13 juin 1718.

6. Activités journalistiques

L'abbé Havard qui avait édité en 1707 une description de l'Italie de Rogissard fut appelé par Jean Paul Bignon au Journal des savants lorsque la publication d'un supplément mensuel de quarante-huit pages qui doublait le volume de la revue imposa d'augmenter le nombre de ses rédacteurs. Avec sa nomination qui succédait à celles de Burette, Fraguier et Terrasson en 1706 et de Miron en 1707, le Journal compta quelques temps neuf journalistes.

Utilisant l'abondant courrier reçu de l'étranger par l'abbé Bignon, Havard rédigea des nouvelles littéraires, classées par villes selon la formule devenue classique de la Gazette. Introduite dans le Supplément du J.S. en 1708 cette rubrique y parut jusqu'à la disparition de celui-ci fin 1709 ; recueillie en 1710 par le J.S. hebdomadaire, elle s'interrompit un temps début 1712 lorsque Havard cessa ses activités de journaliste.

8. Bibliographie

Journal des savants du 13 juin 1718. – Rogissard, Les Délices de l'Italie, contenant une description exacte du païs, des principales villes, Paris, Compagnie des libraires, 1707 (édition revue par Havard). – Table du Journal des savants, tome V, p. 455b.