VERNES

Numéro

800

Prénom

Jacob

Naissance

1728

Décès

1791

Jacob Vernes est né à Genève le 31 mai 1728. Son père, Jean Georges Vernes (1696-1763), négociant, d'une famille originaire du Vivarais et réfugiée en Suisse à l'époque de la Révocation de l'Edit de Nantes, avait acquis la bourgeoisie de Genève en 1722. Sa mère, Françoise Marguerite Marin (1703-1780), appartenait également à une famille du Refuge huguenot.

2. Formation

 Etudes de théologie à l'Académie de Genève ; s'immatricule le 20 mai 1743 {Livre du Recteur, n° 5846) ; soutient des Thèses ethico-theologicae de hominis in praesenti vita exploratione et ad alteram vitam praeparatione, le 24 novembre 1751 (Heyer, n° 385).

 

3. Carrière

Reçu au saint ministère le 10 mai 1752. Grand Tour en France, aux Pays-Bas et en Angleterre, dès l'automne 1752. Elu pasteur de Céligny (village genevois enclavé dans le Pays de Vaud), le 30 janvier 1761. Candidat (non élu) à la chaire de philosophie de l'Académie, juillet 1762 ; candidat proposé par la Compagnie des Pasteurs, mais non élu à la chaire de théologie de l'Académie, mai 1763 ; envisage une troisième candidature, puis y renonce, octobre 1765. Elu pasteur de Saconnex, le 16 septembre 1768. Elu pasteur en ville, le 11 mai 1770. Déposé à cause de son attitude politique lors de la révolution genevoise de 1782, le 21 novembre 1782. Se réfugie à Neuchâtel, puis dès 1783 à Morges, dans le Pays de Vaud. Préside à l'installation de son condisciple Esaïe Gasc dans l'Eglise française de Constance, avril 1786. Réintégré dans la Compagnie des Pasteurs, 11 décembre 1789. De retour à Genève, début 1790. Fait sa «rentrée» dans la Compagnie, sans reprendre pourtant l'exercice du ministère, 11 juin 1790.

4. Situation de fortune

 V. avait une certaine fortune personnelle. Son père, par testament du 28 octobre 1761 (A.E.G., Jur. civ., E 14, p. 326­328), l'avait fait héritier des deux cinquièmes de ses biens, lui léguant en outre par préciput 12 000 £ de Genève, trente couteaux, fourchettes et cuillères d'argent et tous ses livres reliés. Dès qu'il fut chargé d'une paroisse, V. toucha de la trésorerie d'Etat un traitement payé par quartier (c'est-à-dire par trimestre) selon les barèmes suivants : de 1761 à 1768, 225 florins de Genève et sept coupes de froment ; de 1769 à 1778, 200 florins et trois coupes et demie de blé ; en 1779, 287 florins 50, en 1780, 325 florins et en 1781, 362 florins 50, toujours avec trois coupes et demie de blé (A.E.G., Finances, 016-17). Le 4 février 1777, V. participa pour 5000 £ à la constitution du capital de la société en commandite Jean Pierre Courlet & Cie (A.E.G., Minutes des notaires Mercier et Dunant, XIII, 287-293). V. laissa une succession d'un double montant de 13 5 000 £ de Genève et de 63 000 £ de France en chiffres ronds (A.E.G., Minutes du not. Jean Binet, LVIII, 172-199).

 

5. Opinions

Esprit foncièrement libéral, tant en politique qu'en religion, «socinien honteux» mais non pas déiste, V. sentit le besoin de se distancer du « Vicaire savoyard ». D'où ses Lettres sur le christianisme de Mr J.J. Rousseau (Genève, 1763), qui mirent fin à ses bonnes relations avec Jean Jacques et lui valurent quelques épithètes acides («barbouilleur de papier, calomniateur public») dans les Lettres écrites de la montagne. Abusé par son ressentiment, Rousseau attribua alors à V. l'abject Sentiment des citoyens de Voltaire (paru en déc. 1764), ce qui fit dégénérer la brouille en une guerre de lettres et brochures (R, n° 796, 802, 806a, 824, 825). V. voulut avoir le dernier mot en publiant encore un Examen de ce qui concerne le christianisme, la réformation évangélique et les ministres de Genève dans les deux premières lettres de Mr. J.J. Rousseau écrites de la montagne (Genève, 1765). V. s'en prit d'autre part aux athées - et aux philosophes à travers eux - dans sa Confidence philosophique (1771), roman épistolaire qui déchaîna les sarcasmes de la CL. (t. IX, p. 341-342) et dont on a pu dire qu'il était «du Voltaire, du vrai Voltaire à rebours». Dans les querelles politiques genevoises enfin, V. intervint à plusieurs reprises dans un sens «progressiste», notamment en 1780 (R, n° 1684, 1908, 1918). Il avait été attaqué par une brochure anonyme en 1777 (R, n° 1609-1610), il le fut de nouveau en 1780 (R, n° 1881).

Relations épistolaires : V. entretint durant toute sa vie une correspondance assez active, dont trois lots sont aujourd'hui conservés dans des dépôts publics genevois (B.P.U., ms.fr. 296-300 ; B.P.U., ms. suppl. 1036 ; A.E.G., Archives de famille, 1er série, Vernes, 1-11). Ces divers recueils contiennent des lettres de plus de 250 correspondants différents, dont les principaux sont : a) de proches parents de V., notamment ses beaux-frères les pasteurs Jean Jacques Juventin (41 lettres) et Gédéon François Simonde, sa fille Jenny et son neveu puis gendre F.F. Blanchenay ; b) ses compatriotes Pierre Boin, André César Bordier, David Chauvet, l'historien Paul Henri Mallet, le publiciste Jacques Mallet Du Pan, Antoine et Pierre Mouchon, le pasteur Paul Moultou, Daniel Naville, Jacques et Jacques Antoine Odier, le pasteur Antoine Jacques Roustan et le docteur Théodore Tronchin ; c) les Vaudois Benjamin Carrard, d'Orbe, et Henri Alexandre Catt, le familier de Frédéric II ; d) et enfin, si paradoxal que ce soit, Voltaire (79 lettres) et Palissot (59). On connaît en revanche assez peu de lettres écrites par V. lui-même. La B.P.U. en conserve sept adressées à la Compagnie des Pasteurs (ms.fr. 447), trois à Charles Bonnet, trois à H.B. de Saussure, deux aux libraires Barde & Manget, et quelques autres, isolées. On y trouve aussi la copie par Charles Dardier de cinq lettres de V. à Louis Salles, négociant à Nîmes. La Burgerbibliothek de Berne possède deux lettres à Albert de Haller (ms. hist. Helv. XVI 11/51, n° 25-26) et la bibliothèque de l'Institut de France en conserve trois adressées à Pierre Michel Hennin, avec les minutes des réponses (ms. 1280, f° 172-186). Les correspondances de V. avec J.J. Rousseau d'une part, Voltaire d'autre part, ont seules fait l'objet de publications intégrales. La Compagnie des Pasteurs mise à part, V. ne semble pas avoir fait partie d'aucun groupement organisé. Son nom ne figure pas sur les listes des premières loges maçonniques genevoises.

6. Activités journalistiques

V. a publié à Genève, chez Philibert, de 1755 à 1760, une revue trimestrielle intitulée Choix littéraire, qui forme une collection de 24 vol. in-8°, de 208à 232 p. chacun. V. semble avoir été le rédacteur-éditeur unique de ce périodique qui emprunte beaucoup de morceaux aux écrivains du jour et aux publications contemporaines {l'Encyclopédie, notamment), mais qui contient aussi nombre de pages originales : à côté de ses propres contributions, V. y inséra celles de ses amis d'alors, tels que le Lyonnais Charles Borde, le Neuchâtelois Jean Laurent Garcin, Paul Henri Mallet, J.J. Rousseau, Antoine Jacques Roustan, Gabriel Seigneux de Correvon et Voltaire. Détail et listes dans Unger et D.P.1 210.

7. Publications diverses

Autres œuvres :

A) publiées, dans l'ordre chronologique : Lettres sur le christianisme de Mr. J.J. Rousseau, « adressées à M. J[acques] L[agisse] par Jacob Vernes», Genève, 1763 (réimpr. Amsterdam, 1764). – Lettre de Mr. le Pasteur Vernes à Mr. J.J. Rousseau, Genève, 2 févr. 1765 (R, n° 802) ; réimpr. dans Lettres relatives aux lettres écrites de la montagne, Paris, 1765 (R, n° 824). – Examen de ce qui concerne le christianisme, la réformation évangélique et les ministres de Genève, dans les deux premières lettres de Mr. J.J. Rousseau écrites de la montagne, par J. Vernes, Genève, 1765. – Confidence philosophique, Londres (pour Genève), 1771 (2e éd., Genève, 1776 ; 3e éd., Genève, 1779 ; 4e éd., Londres, 1788). – Examen de cette question : convient-il de supprimer une partie des sermons qui se prononcent à Genève?, par J. Vernes, Genève, 1775 (R, n° 1457). – Catéchisme à l'usage des jeunes gens qui s'instruisent pour participer à la Sainte-Cène, par J. Vernes, Genève, 1776 ; réimpr. Lausanne, 1776 ; Genève, 1778 ; Genève, 1781 ; éd. remaniée, notamment par la suppression de la section « des erreurs de l'Eglise Romaine touchant la Sainte-Cène» et pourvue d'un nouveau titre : Catéchisme à l'usage des jeunes gens de toutes les communions chrétiennes, par Jacob Vernes, Londres, 1785 ; réimpr. Paris, 1806. ; Abrégé du catéchisme de Mr. le Pasteur Vernes, Genève, 1779. – Lettres écrites de Genève à Monsieur le Marquis de M.... à Versailles sur le pamphlet intitulé Mémoire instructif sur les dissensions actuelles de la République de Genève, 1780 (R, n° 1864). – Les Penseurs, Genève, mai 1780 (en collaboration avec L.S. Anspach ; R, n° 1908). – Le Professeur en pseudologie, ou mémoire à consulter pour l'histoire de la République de Brava, sur les côtes d'Ajan en Afrique, Genève, juin 1780 (R, n° 1918). – Lettre de Monsieur le pasteur Vernes à M.D.L.D.***, Neuchâtel, 20janv. 1783 (R, n° 2586). – Trois sermons prononcés dans l'Eglise protestante de Constance, le 16, le 23 et le 30 d'avril 1786, par Jacob Vernes, Constance, 1786 (R, n° 2838). – Sermons prononcés à Genève, par Mr. le pasteur Vernes, Lausanne, 1790 ; nouvelle éd., augmentée d'un volume et de son Eloge par son fils, Genève-Lausanne, 1792, 2 vol.

B) Attributions incertaines : Courtes réflexions adressées à l'auteur des trois Lettres d'un citoyen à un citoyen, Lyon, 1764 (R, n° 782) ; Courtes réflexions, Genève, déc. 1767 (R, n° 1030). La participation de V. à la rédaction du Triomphe de l'intolérance ou anecdotes de la vie d'Ambroise Borély de J.P. Rabaut Saint-Etienne n'est pas démontrée non plus.

C) Attributions erronées : Senebier (t. III, p. 5 7) attribue à V. des Dialogues sur le christianisme de J.J. Rousseau, 1763, qui semblent n'avoir jamais existé sous ce titre : Haag (t. IX, p. 465) lui attribue en outre un De frigore, Genève, 1762, qui demeure introuvable. Il faut signaler encore que, par suite d'une regrettable confusion de nom, le catalogue de la B.L. attribue à Jacob Vernet trois ouvrages de V. (n° 3, 4 et 13 ci-dessus).

D) Œuvres restées à l'état de manuscrit : «Sermon sur l'impureté», 1752 (copie contemporaine dans la seconde partie du ms. Comp. Past. 274 de la B.P.U.). – «Discours sur l'Histoire de Genève», 1757? (ms. d'Antoine-Jacques Roustan corrigé par V., étudié par Marguerite Maire en 1931, mais disparu depuis lors). – «Histoire de Genève» ou «Abrégé de l'histoire de Genève», 1757-1759? (en collaboration avec A.J. Roustan) (copies anciennes : B.P.U., ms. Rocca 12, ms. suppl. 33, ms. suppl. 1319 ; copie ancienne incomplète : B.P.U., ms.fr. 785). – «Rhetorica sacra», s.d. (copie par L. Peschier : B.P.U., ms. Comp. Past. 273).

8. Bibliographie

Haag. – (A.E.G.) Archives d'Etat de Genève, registres du Conseil, registres de la Vénérable Compagnie des Pasteurs, Etat civil, ad dat. – B.P.U., ms. cités. – Senebier J., Histoire littéraire de Genève, Genève, 1786, t. III, p. 56-58. – Desnoiresterres G., Voltaire et la société française au XVIII'' siècle : Voltaire et J.J. Rousseau, Paris, 1874, chap. VII. – Dardier C, Esaïe Gase, Paris, 1876, passim. – Maugras G., Querelles de philosophes, Voltaire et J.J. Rousseau, Paris, 1886, chap. XV. – Dufour-Vernes L., «Lettres de Paul-Henri Mallet à Jacob Vernes, 1750-1761 », Bulletin de la Société d'histoire et d'archéologie de Genève, 1.1, 1894, P- 428-458. – (R) Rivoire E., «Bibliographie historique de Genève au XVIIIe siècle», Mémoires et documents publiés par la Société d'histoire et d'archéologie de Genève, t. XXVI-XXVII (1897) et t. XXXV (1935) pour les «Additions et corrections». – Dufour E., Jacob Vernes, 1728-1791, Genève, 1898 (thèse théologie). – Heyer H., Catalogue des thèses de théologie soutenues à l'Académie de Genève pendant les XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, Genève, 1898. – Rod E., L'Affaire J.J. Rousseau, Genève, 1906, chap. IV et VI. – Galiffe A., Notices généalogiques sur les familles genevoises, 2e éd., Genève, 1908, t. IV, p. 367­370. – Vallette G., Jean-Jacques Rousseau genevois, Genève, Paris, 1911, p. 274-279. – Masson P.M., La Religion de J.J. Rousseau, Paris, 1916,1.1, t. III, p. 160-162. – Chaponnière P., «Un pasteur genevois ami de Voltaire : Jacob Vernes», R.H.L.F., t. XXXVI, 1929, p. 181-210. – Maire M., «Le Discours sur l'histoire de Genève de Jacob Vernes», Revue d'histoire suisse, t. XI, 193LP. 1-43. – Spink J.S., Jean-Jacques Rousseau et Genève, Paris, 1934, p. 148-207. – Voltaire, Correspondence, éd. Besterman (répertoire de la correspondance entre Voltaire et V. : vol. 132, p. 570-571). – Le Livre du recteur de l'Académie de Genève (1559-1878), éd. S. Stelling-Michaud, éd. S. Stelling-Michaud, Genève, 1959­1980. – Rousseau J.J., Correspondance complète, éd. Leigh, 1965 (en cours). – Dizionario critico della letteratura francese, Torino, 1972, t. II, p. 1218-1219. – Candaux J.D., «Les Gazettes helvétiques, inventaire provisoire», dans L'Etude des périodiques anciens, Colloque d'Utrecht, Paris, Nizet, 1973. – Unger J.M., Choix littéraire (1755-1760) : eine Genfer Zeitschrift des 18. Jahrhunderts, Köln, 1986.

TURBEN

Numéro

786

Prénom

François

Naissance

1723

Décès

1803

François Turben est né à Paris le 25 décembre 1723, et mort le 23 novembre 1803 (F.L.).

3. Carrière

En 1746, il habite chez son père, rue Saint-Honoré, vis-à-vis la Croix du Trahoir (Ars., ms. 11604, f° 257). Il est arrêté le 19 août 1746 pour ne pas vouloir révéler le nom de l'imprimeur du Glaneur littéraire (ibid., f° 248 et 267) ; il accuse Philippe de Prétot d'en être l'auteur (voir ce nom) ; il est envoyé à For-l'Evêque (f° 265), interrogé le 24 août (f° 273) puis libéré le 31 août (f° 277). En 1789, il était membre des académies de Nancy et de Caen, ainsi que de la Société patriotique bretonne. Il était ancien secrétaire de légation de S.M. impériale.

4. Situation de fortune

En 1803, il sollicite une pension de Chaptal, ministre de l'Intérieur - après avoir obtenu un secours provisoire de 500 francs deux ans plus tôt. Il est alors dans une situation «critique» (ms., collection J.D. Candaux).

5. Opinions

Il fut à «ami particulier de Montesquieu et Helvétius» (ibid.). Il avait célébré, dans la préface des Songes du printemps, l'auteur de l'Esprit des lois, ce qui lui avait valu de faire sa connaissance. Sa supplique auprès du ministre de l'Intérieur en 1803 est appuyée par Mercier et Domergue (en marge du ms.).

6. Activités journalistiques

6. Le Journal étranger : «Tant que Fréron a été chargé du Journal étranger, c'est moi qui, à quelques articles près qui sont de lui, ai rédigé ce Journal » (« Notice des ouvrages donnés au Public par le Sr. Turben», ms. autographe, collection J.D. Candaux). Fréron dirige le Journal en 175 5-1756.

Le Conservateur « ou Collection de morceaux rares et d'ouvrages anciens et modernes élagués, traduits et refaits en tout ou en partie», 1756-1761, 33 vol. : les «24 premiers volumes du Conservateur» sont de T. selon la Notice de ses œuvres ; il a collaboré avec Bruix et A. Le Blanc de Guillet (D.P.1 222). T. semble avoir quitté la direction du journal en 1758 ; une note du 1er mars 1759 (B.N., f.fr. 2261, f° 9) dit du Conservateur : «août-septembre-octobre viennent de paraître ; cet ouvrage qui était resté suspendu va reparaître assidûment depuis que le chevalier de Bruix l'a repris».

7. Publications diverses

7. Ode sur la bataille de Fontenoy, Paris, 1745. – Almanach recréatif et ingénieux (d'après F.L.). – Les Faveurs du sommeil, dans la Bibliothèque française de Goujet, puis à Londres [Paris], 1746. – Les Songes du printemps, s.l.n.d. – Sur la mort de Montesquieu, s.l., 1755. – Idées d'un citoyen sur l'éducation de la jeunesse, Paris, Desaint, 1762. – Mémoire sur les épidé­mies du Languedoc, Paris, 1786, en collaboration avec le Dr Banau. – Des devoirs des Français en 1789, Paris, 1789. – T. a traduit le De instauratione scientiarum in Lusitania de Gamboa (s.l., 1762). Dans sa notice manuscrite, il dit avoir en réserve une pièce en trois actes et en vers, «Aristippe à Syracuse».

8. Bibliographie

8. F.L. 1769 ; Cior 18. – Supplique présentée à Chaptal le 28 pluviôse, an XI (collection J.D. Candaux).

TOLLOT

Numéro

773

Prénom

Jean Baptiste

Naissance

1698

Décès

1773

D'une famille d'apothicaires d'origine piémontaise reçue dans la bourgeoisie de Genève en 1577, Jean Baptiste Tollot, né à Genève le 19 septembre 1698, est le deuxième des quatre fils de Louis Ami Tollot (1667?-1729), maître apothicaire, et de Fleurie Bejean (ou Desjean), fille d'un médecin huguenot de Montélimar (voir J.B.G. Galiffe, Notices généalogiques sur les familles genevoises, t. VII, Genève, 1895, p. 502-512). T. a épousé à Genève le 19 octobre 1727 la Genevoise Sara de Lerme (1703?-1786), dont il eut trois fils et une fille. T. est décédé à Genève le 31 août 1773.

2. Formation

On peut présumer que T. fit son apprentissage d'apothicaire chez son père, mais il a pu bénéficier également des conseils de son oncle Aimé Tollot (1675?-1751), docteur en médecine (voir Gautier, p. 434, 552).

3. Carrière

T. fut agrégé au corps des maîtres apothicaires de Genève le 1er mai 1722 et semble avoir exercé toute sa vie la profession d'apothicaire. Signe de notabilité, il a fait partie du Conseil des Deux-Cents de 1738 à sa mort.

6. Activités journalistiques

Véritablement doué pour le journalisme, T. fut le plus fécond collaborateur du Journal helvétique et Mercure suisse de Neuchâtel dès 1735, soit en vers, soit en prose. Sa production poétique embrasse à la fois de petits vers de société (y compris une «Epître contre la Poésie», mars 1745), des pièces de circonstance («Epître» au comte de Lautrec, Médiateur de Genève, avril 1738 ; «Stances sur la mort de Mr. Falckner», avril 1739 ; «Vers sur la mort de Mr. Bardin, Docteur en Médecine à Genève», mai 1747, etc.) et des poèmes plus ambitieux (notamment des odes sur la Religion, juin 1735 ; sur la Liberté, août 1741 ; sur la Guerre, janv. 1746 ; une epître «sur l'Origine des Sociétés», juin 1742 ; des vers «sur l'Intolérance », sept. 1746 ; etc.). En prose, T. traite volontiers de problèmes littéraires, philosophiques ou moraux, présentant des «réflexions» ou des «essais» sur la multiplication des mauvais livres, janv. 1736 ; sur l'utilité de la poésie, févr. 1736 ; sur le désir de l'immortalité, avril 1736 ; sur le luxe, nov. 1739 ; sur le goût en matière d'ouvrages d'esprit, févr. et mars 1742 ; sur la raillerie, juin 1746 ; sur les moyens de perfectionner la raison, oct. 1747, etc. Mais T. n'oublie pas sa profession et aussi des contributions scientifiques (sur l'usage du mercure en médecine et les pilules mercurielles, mai et juin 1736, mars 1737 ; sur une nouvelle pierre néphrétique, oct. 1738 ; sur l'étude, l'analyse et l'usage des plantes, déc. 1741, sept. 1743 ; sur les botanistes suisses et la botanique en Suisse, mai 1742 et mai 1743 ; etc.).

En 1737-1738, T. a d'autre part assuré la rédaction du Supplément littéraire de la Gazette (puis Feuille) de commerce de Lausanne, essayant même en septembre 1738 d'en faire sortir à Lausanne une Feuille littéraire autonome. Deux ans plus tard et sans plus de succès, T. fut vraisemblablement le principal éditeur du Nouveau journal ou recueil littéraire de Genève (sept.-nov. 1740).

Enfin, dans les années 1747-1749, T. parvint à se faire imprimer à Paris, dans le Mercure de France, où parurent ses réflexions sur l'amour de la patrie (avril 1747) et sur le bel esprit (déc. 1749) ainsi que son essai sur l'histoire des Suisses (déc. 1749) et où il ne craignit pas de redonner ses articles sur le ténia (août et sept. 1748) et sur la multiplication des mauvais livres (mars 1749) : la «Lettre sur le ver solitaire nommé Ténia » avait déjà paru en effet dans le Journal helvétique d'octobre 1743 (p. 365-389) où elle est signée Tollot (et non pas J.B. Tollot ou J.B.T.), ce qui a conduit Gautier (p. 552) à l'attribuer au Dr Aimé Tollot. Mais dans le Mercure de France d'août 1748 (p. 46) la première partie, légèrement remaniée, de cette lettre est signée tout au long Jean Baptiste Tollot, de Genève. Le cas reste donc douteux.

7. Publications diverses

Les seuls ouvrages que T. ait publiés séparément sont : en 1738 son Epître en vers au comte de Lautrec, Médiateur de Genève (voir E. Rivoire, Bibliographie historique de Genève au XVIIIe siècle, Genève, 1897,t. I, p. 69, n° 416-417) ; en avril 1765 son Epître à Damon sur J.-J. Rousseau de 22 p. (voir P. Conlon, Ouvrages français relatifs à Jean-Jacques Rousseau, 1751-1799, bibliographie chronologique, Genève, 1981, $n° 357. Le poème avait aussi paru dans le Journal helvétique d'avril 1765) ; et en mai de la même année La Religion chrétienne défendue contre les incrédules, poème de son défunt oncle le Dr Aimé Tollot, remanié, augmenté et préfacé par T. (Genève, 1765, 40 p.). C'est à tort en revanche, que d'après Quérard, l'on attribue à T. le Nouveau voyage fait au Levant ès années 1731 & 1732, contenant les descriptions d'Alger, Tunis, Tripoly de Barbarie, Alexandrie en Egypte, Terre Sainte, Constantinople, &c, par le sieur Tollot (Paris, 1742, 354 p.). Ce journal a été rédigé par un Français.

8. Bibliographie

Gautier L., La Médecine à Genève jusqu'à la fin du XVIIe siècle, Genève, 1906. – Briquet J., Biographies des botanistes à Genève de 1500 à 1931, Genève, 1940, p. 459-460.

TERON

Numéro

763

Prénom

Jean

Naissance

1743

Décès

1778

D'une famille huguenote originaire de Florac (Lozère) réfugiée à Genève en 1731, Jean (et non Jean Louis) Téron est né à Genève le 10 décembre 1743, fils d'Alexandre (1704 ?-1784) et de sa troisième épouse Suzanne Marguerite Buvelot. Il épouse à Corsier (VD), le 30 mars 1769, Jeanne Françoise Mennet (1745 ?-1815), qui lui donne trois enfants : une fille, épouse de Marc Bourja en 1801, et deux fils morts sans alliance. T. meurt le 1er janvier 1778 à l'âge de trente-cinq ans. Son père n'ayant pas acquis la bourgeoisie de Genève, T. n'est pas citoyen, mais simple «natif».

3. Carrière

Attiré d'abord par la pédagogie, T. enseigne à Genève (1766), à Lausanne (1768), puis à Grandson (VD), où il devient régent (1769). De retour à Genève, T. s'associe, le 28 novembre 1772, avec son frère aîné Jacques Benjamin et avec Jean Dassier pour l'exploitation d'un commerce de librairie et d'un «Magasin Littéraire», mais contrairement à son frère, la faillite de l'entreprise en juillet 1773 semble l'avoir dégoûté de la librairie (voir J.R. Kleinschmidt, Les Imprimeurs et libraires de la République de Genève, 1700-17 98, Genève, 1948, p. 172-174). Le 22 avril 1774, T. soutient par une Lettre de 34 p. le «projet de réforme pour le Collège de Genève » publié en mars par Horace Bénédict de Saussure (voir Rivoire, t. I, p. 226, n° 1415). La même année, il fait paraître en 67 p. un Nouveau plan raisonné d'éducation publique, ou projet d'une pension qu'on se propose d'établir à Genève pour l'institution de la jeunesse (Rivoire, t. I, p. 229, n° 1438). La «maison Margerie» que T. habite à la «rue de la Tour-du-Boel » a-t-elle jamais abrité un pensionnat Téron ? On l'ignore. A la fin de sa courte vie, T. se fait décidément publiciste : en mai 1777, il fournit «le canevas» d'un Projet de représentation en faveur des Natifs (Rivoire, t. I, p. 260, n° 1643 ; à compléter par les Additions et corrections, Genève, 1935, même numéro) et le 10 juillet de la même année, il fait paraître la première livraison de son Choix économique et moral. Son acte de décès le qualifie de maître d'arithmétique.

6. Activités journalistiques

T. est le fondateur et l'unique rédacteur du Choix économique et moral, qui paraît à Genève de juillet à décembre 1777, en 12 «cahiers» bimensuels, sous l'adresse de Téron l'aîné (D.P.1 209).

8. Bibliographie

8. (D.H.B.S.) Dictionnaire historique et biographique de la Suisse, t. VI, Neuchâtel, 1932, p. 483. – Rivoire E., Bibliographie historique de Genève au XVIIIe siècle, Genève, 1897.

SENEBIER

Numéro

746

Prénom

Jean

Naissance

1742

Décès

1809

D'une famille huguenote originaire du Dauphiné et réfugiée à Genève en 1556, Jean Senebier, né à Genève le 25 mai 1742, est le fils unique du négociant Jean Antoine Senebier (1703-1779) et de Marie Teissier. Il a épousé à Genève le 11 juin 1769 Jacqueline Henriette Elisabeth de Morsier (1749-1831), l'une des cinq filles de Daniel Alexandre de Morsier (1712-1786) et de Jeanne Esther Grivel. S. est décédé à Genève sans postérité et dernier de son nom le 22 juillet 1809.

2. Formation

S. a fréquenté l'Académie de Genève dès le 21 novembre 1757 et il y a soutenu ses thèses de théologie le 4 septembre 1764. Il a été consacré au saint ministère par la Compagnie des pasteurs de Genève le 28 août 1765.

3. Carrière

Nommé le 12 janvier 1770 pasteur de la paroisse genevoise de Chancy, S. est devenu bibliothécaire de Genève en 1773 et l'est resté jusqu'en 1795, année de son exil volontaire à Rolle. Son retour à Genève en 1799 lui a valu le titre de bibliothécaire honoraire. Parallèlement à sa carrière officielle, S. s'est livré avec constance et succès à l'étude des sciences naturelles et s'est distingué par la découverte de l'action de la lumière sur les plantes (assimilation chlorophyllienne). Membre de plusieurs académies et sociétés savantes, il a entretenu sa vie durant une vaste correspondance scientifique, notamment avec l'abbé Lazzaro Spallanzani, dont il a traduit plusieurs ouvrages en français.

6. Activités journalistiques

S. a été le collaborateur scientifique de plusieurs revues. A Genève, dans le cadre de la Société pour l'encouragement des arts, il a d'abord présidé en 1777-1778 la commission chargée de lancer la publication des Mémoires de la Société, puis il a été de 178 7 à 1791 l'un des rédacteurs et le principal responsable du Journal de Genève, où il a publié en feuilleton ses recherches sur les enceintes, les faubourgs et la cathédrale de Genève, première esquisse d'une histoire urbaine de la ville. Simultanément, durant un quart de siècle (1776­ 1800), S. a donné au Journal de physique une trentaine d'importants mémoires de sciences naturelles (listes dans la table alphabétique des auteurs pour les années 1777-1786, t. XXXIX, p. 471, et dans la Table générale pour les années 1787-1802, par L. Cotte, p. 101-102, les deux fois sous «Sennebier»). D'autres mémoires de S. ont paru notamment dans le Nouveau journal helvétique de Neuchâtel (sur les hygromètres, juin-juil. 1778), dans les Verhandelingen de la Hollandsche Maatschappij der wetenschappen te Haarlem en 1782, dans les Mémoires de l'Académie royale des sciences de Turin en 1784, dans ceux de la Société des sciences physiques de Lausanne en 1784 et 1790, plus tard dans les Annales de chimie, etc.

7. Publications diverses

La liste complète des ouvrages de S. a été publiée par S. lui-même dans son Histoire littéraire de Genève (t. III, p. 149­ 153), puis par J.P. Maunoir dans l'Eloge de 1810 (p. 55-60) et d'après ces deux sources par Q., t. IX, p. 52-56, par Haag (t. IX, p. 251-252) et par A. de Montet, Dictionnaire biographique des Genevois et des Vaudois, Lausanne, 1878 (t. II, p. 517-518).

S. a publié entre autres : L'Art d'observer, Genève, 1775, 2 vol. (2e éd. considérablement augmentée, Genève, 1803, 3 vol.). – Eloge historique d'Albert de Haller, Genève, 1778. – Catalogue raisonné des manuscrits conservés dans la Bibliothèque de la ville et république de Genève, Genève, 1779. – Mémoires physico-chimiques sur l'influence de la lumière solaire, Genève, 1782, 3 vol. – Recherches analytiques sur la nature de l'air inflammable, Genève, 1784. – Histoire littéraire de Genève, Genève, 1786, 3 vol. (refonte du livre IV : « 1700­ 1797», B.P.U., ms.fr. 1008). – Expériences sur l'action de la lumière solaire dans la végétation, Genève, 1788. – Physiologie végétale, Genève, an VIII, 5 vol. – Mémoires sur l'influence de l'air et de diverses substances gazeuses dans la germination de différentes graines (en collaboration avec François Huber), Genève, an IX (1801). – Mémoire historique sur la vie et les écrits de Horace Bénédict De Saussure, Genève, an IX. Enfin, pour la nouvelle version française de la Bible publiée par les pasteurs de Genève en 1805, S. a traduit les «Livres apocryphes».

8. Bibliographie

Maunoir aîné J.P., Eloge historique de M. Jean Senebier, Paris, Genève, 1810. – Briquet J., Biographies des botanistes à Genève de 1500 à 1931, Genève, 1940, p. 433-436. – Le Livre du recteur de l'Académie de Genève (1559-1778), éd. S. Stelling-Michaud, Genève, 1959-1980, t. VI, p. 553. – Les Savants genevois dans l'Europe intellectuelle du XVIIe au milieu du XIXe siècle, éd. J. Trembley, Genève, 1987, p. 435 et passim. – Legée G., «La physiologie dans l'œuvre de Jean Senebier (1742-1809)», Gesnerus, t. XLVIII, 1991, p. 307-322.

ROQUES

Numéro

704

Prénom

Pierre

Naissance

1685

Décès

1748

Pierre Roques est né à Lacaune (Tarn) le 22 juillet 1685, de Pierre David Roques, négociant huguenot, et de sa femme Marie Froment, réfugiés en Suisse (Genève, Nyon, puis Rolle) en 1688.

2. Formation

Après avoir fait ses humanités à Genève et à Lausanne, R. entreprit des études de théologie à l'Académie de Genève (1703-1707). Il fut consacré au saint ministère à Lausanne en mars 1709. Nommé pasteur de l'Eglise française de Bâle, il fit son sermon d'entrée le 31 août 1710 sur II Cor. V : 20. Il mourut en charge.

4. Situation de fortune

R. a dû voir son traitement de pasteur régulièrement augmenté par les revenus qu'il tirait de ses nombreuses publications, ainsi que de la pension pour jeunes gens qu'il tenait avec sa femme.

5. Opinions

Au sein du protestantisme, R. semble avoir fourni le modèle d'un «piétisme éclairé» (voir J. Van Den Berg, «Le Vray Piétisme : eine aufgeklärte Frömmichkeit des Basler Pfarrers Pierre Roques», Zwingliana, t. XVI : 1983-1985, Zürich, 1986, p. 35-53).

6. Activités journalistiques

Durant plus de dix ans, de 1735 à 1745. R a collaboré au Mercure suisse et Journal helvétique, présentant d'abord son insolite collection d'oeufs d'oiseaux (juil. 1735, p. 97-101), intervenant ensuite dans un débat d'érudition biblique sur l'année sabbatique (févr. 1737, p. 33-67 ; mai 737, p. 33-70). p. 33-70), faisant en même temps l'éloge funèbre du théologien bâlois Jakob Christoph Iselin, 1681-1737 (mai 1737, p. 85-105), attaquant bientôt après le système de l'Harmonie pré-établie et toute la philosophie de Leibniz dans plusieurs «lettres» successives (déc. 1737, p. 63-97 ; janv. 1738, p. 105-146 ; nov. 1738, p. 413-443 ; févr. 1739, p. 121­153 ; mars 1739, p. 197-243), polémiquant avec l'abbé Goujet à propos du Supplément au Dictionnaire de Moreri (sept. 1739, p. 3-21 ; réponse redonnée dans la Bibliothèque française dudit abbé Goujet en 1740, t. XXX, p. 143-157), puis après une interruption, expliquant la procédure suivie pour repourvoir la chaire d'histoire de l'Université de Bâle (janv. 1745, p. 55-67 ; la Nouvelle Bibliothèque germanique republia en 1746, t. II, p. 336-348, cet article anonyme et, par une note ultérieure, t. IV, p. 443, l'attribua expressément à R.) et proposant enfin des «réflexions sur l'amour de la vérité» (juin, juillet et août 1745).

Parallèlement, R. défendit dans le Nouveau Journal ou recueil littéraire de Genève (1740) l'idée qu'il se faisait de l'âme de Jésus-Christ. Enfin, au soir de sa vie, il publia dans la Nouvelle Bibliothèque germanique les éloges des professeurs bâlois Nicolas Harscher en 1746 (t. II, p. 178-186), Johann Grynaeus et Samuel Battier en 1747 (t. III, p. 44-56 et 375-378) et Johann II Bernoulli en 1750 (t. VI, p. 30-45). A titre posthume également avait paru en 1749 son examen de L'Homme machine de La Mettrie (t. V, p. 328-357), daté du 3 avril 1748.

7. Publications diverses

R. est l'auteur de nombreux ouvrages théologiques et religieux, presque tous publiés à Bâle, notamment : Le Pasteur évangélique (1723 ; trad. en allemand, danois et néerlandais). Lettres écrites à un protestant de France au sujet des mariages des réformés et du baptême de leurs enfants dans l'église romaine (1730 ; 2e éd. augm. 1733). – Le Vrai piétisme, ou traité dans lequel on explique la nature et les effets de la piété (1731 ; trad. allemande 1748). – Les Devoirs des sujets (1737 ; trad. allemande 1741). – Traité des tribunaux de judicature, où l'on examine ce que la religion exige des juges, des plaideurs, des avocats et des témoins (1740). – En outre, R. a dirigé la réédition bâloise du Dictionnaire de Moreri (1731, 6 vol. in folio) et en a rédigé le Supplément (1743-1745, 3 vol. in-folio). – Enfin, il a donné, toujours à Bâle, une nouvelle édition de la Bible dans la version de David Martin « dont il a rajeuni le style» (1736, 2 vol. in-40).

8. Bibliographie

8. Journal helvétique, avril 1748, p. 333-352 (Nécrologie). – Q., t. VIII, p. 150 ; Haag, t. VIII, p. 525-528. – Junod L., Histoire de l'Eglise française de Bâle, Lausanne, 1868, p. 38-39. – Encyclopédie des sciences religieuses, Paris, 1881, t. XI, p. 291-294. – Le Livre du recteur de l'Académie de Genève (1559-1878), notices biographiques des étudiants, éd. S. Stelling-Michaud, Genève, 1976, t. V, p. 391. – Le Refuge huguenot en Suisse, Lausanne, Musée historique, 1985* n° 183 (avec portrait).

POLIER DE SAINT-GERMAIN

Numéro

648

Prénom

Antoine

Naissance

1705

Décès

1797

D'une famille d'ancienne noblesse originaire du Rouergue et bourgeoisie de Lausanne dès 1575, fils unique de Georges Polier de Bottens (1675-1759), professeur à l'Académie de Lausanne, et de sa première épouse, la Huguenote Anne d'Aliès (Dalliez) de Caussade, Antoine Polier de Saint-Germain est né à Lausanne le 15 juin 1705. II se maria à Lausanne en 1730 avec Henriette Françoise de Chandieu de Corcelles (1707-1787), qui lui donna six enfants. Il mourut à Lausanne le 3 septembre 1797, âgé de 92 ans.

2. Formation

P. a commencé ses études à l'Académie de Genève (1718-1719) et les a poursuivies à Lausanne (dès avril 1719, d'après la «Nécrologie» bien informée de 1797 ; en 1720, d'après la restitution de L. Junod, Album studiosorum Academiae Lausannensis, 1537-1837, Lausanne, 1937, t. II, p. 103, n° 5598 bis), avant de se faire recevoir docteur en droit à l'Université de Groningue (11 septembre 1724). Ses «Lehrund Wanderjahre» furent complétées par un tour en Hollande et un séjour à Paris (où il fréquenta Fontenelle et l'abbé Bignon).

3. Carrière

D'abord officier au service de France, dans le régiment suisse de Chandieu-Villars, P. est entré dès 1732 dans le Conseil étroit de Lausanne. Banneret en 1760, il est devenu bourgmestre de Lausanne le 24 mars 1766 et l'est resté 30 ans, jusqu'à sa démission en 1796. Il avait reçu en 1793 la chaîne et médaille d'or dite de Hettlingen, seule et rare décoration bernoise.

4. Situation de fortune

«La famille Polier avait la dîme des blés et des vins de Saint-Germain» (voir E. Mottaz, Dictionnaire historique, géographique et statistique du Canton de Vaud, Lausanne, 1914, t. I, p. 307, art. «Bussigny»). P. bénéficia en outre des dîmes et autres droits féodaux attachés à la seigneurie de Corcellesle-Jorat, dont sa femme hérita et qui passèrent ensuite à son fils Jonathan (ibid., t. I, p. 520, art. «Corcelles-le-Jorat»).

5. Opinions

Vaudois de bonne souche, mais parfaitement intégré au régime bernois, P. s'en est fait l'aimable défenseur jusqu'à la veille de la Révolution vaudoise : « Nous ne sommes pas un peuple roi, mais un peuple libre, et nous n'en sommes [...] que plus heureux» (voir Encyclopédie illustrée du Pays de Vaud, 6 : Les Arts, Lausanne, 1976, t. I, p. 135).

6. Activités journalistiques

P. fut en 1766-1767 l'un des principaux rédacteurs de la revue lausannoise Aristide ou le Citoyen. On lui doit notamment le «discours» d'ouverture sur le but du périodique, un plaisant morceau sur le bon usage des richesses (n° XLV) et plusieurs numéros où le journaliste Aristide dialogue avec ses lecteurs.

7. Publications diverses

P. est l'auteur de quelques ouvrages de politique et de morale : Voyage de l'envie, s.d. – Du gouvernement des mœurs, Lausanne, Paris, 1784, 2e éd., 1785. – Nouvel essai sur le projet de la paix perpétuelle, 1788. – Coup d'œil sur ma patrie. 1795. La notice du Recueil de généalogies vaudoises attribue encore à P. la publication d'un Ancien Testament mis en catéchisme, 1764-1766, 6 vol.

8. Bibliographie

«Nécrologie», Journal littéraire de Lausanne, 1797, t. VIII, p. 169-175. – Montet A. de, Dictionnaire biographique des Genevois et des Vaudois, Lausanne, 1878, t. II, p. 313-314. – Recueil de généalogies vaudoises, Lausanne, 1912, t. I, p. 168. – Livre du recteur de l'Académie de Genève (15591878), éd. S. Stelling-Michaud, t. V, Genève, 1976, p. 211.

PHILIBERT

Numéro

634

Prénom

Gédéon

Naissance

1674

Décès

1758

Les Philipert sont l'une des grandes familles huguenotes de Lyon, alliés aux Huguetan, aux Perachon et aux Spon. Gédéon, né à Lyon en 16 74, est le fils aîné de Claude Philipert, «riche banquier et ancien d'église», et de Suzanne Spon. Il a pour sœur Marie, épouse d'Etienne Laurent Matte, puis en 1703 du pasteur et futur professeur de théologie à l'Académie de Genève, Antoine Maurice (1677-1756) ; et pour frères cadets Guillaume (né en 1675) et Pierre (né en 1676), négociant à Amsterdam. P. est admis à la bourgeoisie de Genève le 16 décembre 1705 moyennant 6300 florins.

3. Carrière

Apprentissage de commerce à Amsterdam, probablement chez son parent Jean Philibert-Huguetan, dès 1687. Négociant à Livourne, se fait arrêter à Marseille et embastiller à Paris en 1694. Négociant, puis éditeur à Genève dès 1705.

6. Activités journalistiques

P. lance en 1745 un Journal historique du commerce et des arts et manufactures, dont il semble avoir été le principal, voire l'unique rédacteur, mais qui n'a pas duré (D.P.1 749).

7. Publications diverses

On ne connaît aucun autre ouvrage imprimé à P.

8. Bibliographie

Haag. – Kleinschmidt J.R., Les Imprimeurs et libraires de la République de Genève, 1700-1798, Genève, 1948, p. 159-162. – Lûthy H., La Banque protestante en France, Paris, 1959,1.1, p. 86, n. 29.

PAUL

Numéro

625

Prénom

Jacques

Naissance

1733

Décès

1796

D'une famille huguenote de Bourdeaux (Drôme) réfugiée à Genève en 1723, Jacques Paul est né à Genève le 12 juillet 1733, seul fils de Nicolas Paul (1695-1766), potier d'étain, et de Marie Charton, son épouse.

2. Formation

Apprentissage de potier d'étain chez son père, chef d'oeuvre de maîtrise à l'âge de quarante ans. Stage de perfectionnement à Paris, dans l'atelier de l'ingénieur Canivet et dans l'auditoire de l'abbé Nollet, 1755-1757.

3. Carrière

«Mécanicien» à Genève, où il fabrique notamment un baromètre portatif pour le physicien Jean André Deluc, 1759-1764. Directeur d'une fabrique de cadratures à Montbéliard, 1765-1776. De retour à Genève, poursuit ses activités de «mécanicien» et de fabricant d'instruments scientifiques à l'usage des particuliers (Horace Bénédict de Saussure surtout, mais aussi Alexander von Humboldt). Entre simultanément au service de la République de Genève, qui le charge de l'inspection des poids et mesures, du perfectionnement des secours en cas d'incendie, etc. Directeur dès le 7 mars 1788 de la Machine hydraulique assurant l'alimentation de la ville de Genève en eau potable, en améliore sensiblement le fonctionnement. Membre actif de la Société pour l'avancement des Arts, depuis sa fondation en 1776. Selon son compatriote Jean Senebier, P. «avoit la réputation de tout savoir, de tout faire, de tout réparer. On venoit à lui comme à l'Oracle»

6. Activités journalistiques

P. engagea la Société pour l'avancement des Arts à publier un périodique, qui parut en effet sous le nom de Journal de Genève durant quatre ans (août 1787 - juil. 1791) et dont P. fut à la fois l'éditeur commercial et l'un des cinq rédacteurs en titre.

7. Publications diverses

P. ne semble avoir publié aucun ouvrage imprimé sous son nom.

8. Bibliographie

[Senebier J.], «Notice historique sur Jacques Paul, citoyen de Genève », Journal littéraire de Lausanne, 1797, t. VII, p. 413-424. – Heyer T., «Notice sur Jacques et Nicolas Paul, mécaniciens», Bulletin de la Classe d'industrie et de commerce de la Société des Arts de Genève, 1866, n° 85, p. 46-64. – Schulé P., «Une dynastie de <mécaniciens> et d'inventeurs : les Paul», Genava, n.s., t. XXIX, 1981, p. 140-149.

MINUTOLI

Numéro

577

Prénom

Vincent

Naissance

1639

Décès

1709

Vincent Minutoli, troisième du nom, est né à Genève le 5 décembre 1639 et fut baptisé le 13. Il était fils unique de Paul II Minutoli (1610-1680), marchand de soie, et de Madeleine Perrot. La famille Minutoli, d'origine napolitaine, mais fixée à Lucques dès le XIVe siècle, y a produit jusqu'à nos jours de nombreux magistrats, prélats, militaires et hommes de lettres (voir Spreti). Ce fut le grand-père de M., Vincent II Minutoli, allié Burlamacchi, qui se réfugia de Lucques à Genève en 1594, ayant embrassé la religion réformée (voir M., «Mémoire touchant la maison Minutoli» ; Galiffe).

2. Formation

M. fit des études de théologie à l'Académie de Genève (où il s'inscrivit sur le «Livre du Recteur» le 1er mai 1654), puis à celles de Leyde (où il s'immatricula le 1er septembre 1661) et de Groningue (23 nov. 1661).

3. Carrière

M. exerça d'abord le ministère pastoral dans les Eglises wallonnes des Pays-Bas, où il fut successivement proposant (sept. 1662), pasteur de l'Eglise de l'Olive, c'est-à-dire des protestants disséminés dans les Pays-Bas catholiques (août 1663), puis pasteur à Middelburg (sept. 1664). Accusé en mai 1667 de paillardise et mensonge, il fut condamné et déposé par le Synode wallon d'avril 1668 (cf. Livre synodal).

Revenu à Genève, il s'y fit connaître par ses travaux littéraires et fut élu professeur de grec et de belles-lettres à l'Académie le 17 septembre 1675. Ayant été rétabli au saint ministère le 29 novembre 1678, il fut en outre nommé «pasteur en ville» le 16 mai 1679, bibliothécaire le 19 décembre 1699 et pasteur de l'Eglise italienne de Genève en 1707. Il remplit toutes ces fonctions jusqu'à son décès.

M. assuma périodiquement la présidence (hebdomadaire) de la Compagnie des pasteurs et professeurs de Genève, et fut recteur de l'Académie pendant trois ans, de novembre 1683 à octobre 1686.

4. Situation de fortune

Dès le 1er avril 1676, M. reçut le traitement ordinaire des professeurs de l'Académie, soit 300 florins de Genève (400 à partir du 1er juil. 1697) et 7 coupes de froment par trimestre.

M. tenait de son père une vaste maison avec cour et jardin située aux abords du Collège et de l'Académie, à l'angle de la rue Verdaine et de la Vallée ; il y prenait en pension des étudiants étrangers, souvent de noble extraction, parfois même de familles princières. Il possédait en outre des champs, prés, vignes et bois à Céligny (enclave genevoise en Pays de Vaud), d'où il tirait un revenu en nature (voir contrat de métayage du 28 janv. 1679, passé chez le notaire Bernard Grosjean, A.E.G.).

5. Opinions

M. ne s'est jamais fait remarquer par ses prises de position théologiques ou autres. On ne lui connaît point de procès civils. S'il polémiqua avec Jurieu en 1691, ce fut pour défendre son ami Pierre Bayle, qu'il avait compromis dans l'affaire de la publication du «Projet de paix générale» de François Goudet.

A Genève, M. semble avoir fréquenté surtout ses collègues Louis I Tronchin (1629-1705) et Jean Alphonse Turrettini (1671-1737), professeurs de théologie à l'Académie. Il se lia également avec le polygraphe Gregorio Leti qui, dans son L'Italia régnante (Verona, Valenza, 1675-1676, t. IV, p. 453), le qualifie en 1676 de «mio autorevolissimo Padrone e carissimo Compadre».

Hors de Genève, son principal ami et correspondant fut sans aucun doute Pierre Bayle: inauguré dès l'époque du préceptorat de Bayle à Coppet (1672), leur commerce épistolaire dura plus de 30 ans et 110 lettres environ s'en sont conservées. M. fut également en rapports suivis avec les frères Basnage, surtout avec Jacques Basnage, pasteur à Rouen, puis à Rotterdam, ainsi qu'avec David Constant, pasteur à Coppet, puis professeur à l'Académie de Lausanne, qui étaient aussi des correspondants de Bayle. M. entretint des relations plus épisodiques avec Jacob Spon, l'historien et antiquaire lyonnais, avec l'abbé de Saint-Réal, avec Gilles Ménage, avec Joh. Ben. Carpzov, de Leipzig, avec l'abbé Claude Nicaise, de Dijon, avec Pierre Desmaizeaux, le futur éditeur et biographe de Bayle, avec les pasteurs des Vallées vaudoises du Piémont, etc.

6. Activités journalistiques

M. fut le rédacteur probablement unique et l'éditeur d'un périodique anonyme, publié sans nom de lieu et dont on ne connaît que quatre numéros : Les Dépêches du Parnasse ou la Gazette des savans (D.P.1 344).

Avant de publier lui-même une gazette, M. avait collaboré épisodiquement aux Nouvelles de la République des Lettres de son ami Bayle, en lui adressant une nécrologie de Jacob Spon, dont un extrait parut dans le fascicule de juin 1686.

Jusqu'à la fin de sa vie, M. garda un certain penchant pour le journalisme, puisque, en date du 30 octobre 1702, on voit le Petit Conseil de Genève ordonner « qu'il ne se mêle plus de faire des nouvelles» (A.E.G., Registres du Conseil, vol. 102, p. 431).

7. Publications diverses

A) Œuvres publiées de son vivant dans l'ordre chronologique : Discours de l'incendie arrivé à Genève le 18 janvier 1670, fidèlement extrait et abbregé de plusieurs mémoires de personnes dignes de foy, s.l.n.d. [Genève, 1670] (trad. hollandaise, La Haye, 1670). – L'Embrasement du pont du Rhône à Genève, arrivé le XVIII de janvier MDCLXX et décrit par Mr. Vincent Minutoli, Genève, 1670 (plusieurs éditions la même année, le nom de l'auteur étant mentionné sur deux d'entre elles par les seules initiales V.G. ; trad. allemande, Zurich, 1670; réimpr. d'une des éd. françaises, Genève, 1866). – Relation du naufrage d'un vaisseau holandois sur la coste de l'isle de Quelpaerts, avec la description du royaume de Corée (par Hendrik Hamel), trad. du flamand par Monsieur Minutoli, Paris, 16 70 (réimpr. 1683 ; rééd. avec introduction, notes et postface par

F. Max, Paris, 1985). –Journal de Monsieur Colier (Justinus Coljer), résident à la Porte pour Messieurs des Estats Généraux des Provinces Unies, trad. du flamand par M., Genève, 1671 (rééd. par P.L. Jacob, 18 74 ; en collaboration ; voir lettre de P. Bayle à M., 17 mars 1675). – Ad strenuos Christi confessores viginti sex Pastores Hungaricos [...] propempticon, 20 mai 1676 (voir G. Leti, Historia genevrina, Amsterdam, 1686, t. V. p. 135). – La Vie du marquis Galéace Caracciolo, mort à Genève le siècle passé, histoire des plus curieuses (de Niccol Balbani, trad. de l'italien par M.), Genève, 1681 (rééd. 1854). – «Supplément à l'Eloge de M. Spon» (extrait d'une lettre de M. Minutoli), dans Nouvelles de la République des Lettres, 1686, p. 635-638. – Courte et véritable description du Piémont et principalement des vallées des montagnes vaudoises [...] de leurs habitans et de leurs églises, Genève, 1690 (compilation du début de l'Histoire générale des Eglises [...] vaudoises de Jean Léger, 1669, attribuée hypothétiquement à M. par le soussigné). – Lettre de Mr. Minutoli [...] à Mr. Jurieu (à propos de la publication du «Projet de paix générale» de François Goudet), dans: P. Bayle, La Chimère de la Cabale de Rotterdam démontrée, Amsterdam, 1691, p. 187 et suiv. (réimpr. dans: P. Bayle, Œuvres diverses, nouv. éd., La Haye, 1737, t. II, p. 744-746. – Les Dépêches du Parnasse ou la Gazette des savans, Genève, 1693-1694. – Vincentii Minutoli, Syllabus quorundam Scriptorum, quorum nomina praetermissa sunt in isto Catalogo, à la fin de: Vicentius Paravicini, Catalogus Scriptorum, ab Helvetiis ac Foederatis Reformatae Religionis, annis quinquaginta posterioribus seculi decimi septimi, editorum, in omni eruditionis genere, ed. secunda, Basileae, 1702.

B) Œuvres posthumes: Histoire de la glorieuse rentrée des Vaudois dans leurs Vallées, par le pasteur et colonel des Vaudois Henri Arnaud (mise en forme par M.), Cassel, 1710 (rééd. Neuchâtel, 1845, Genève, 1880, trad. anglaise, Londres, 1827, etc. ; dont il subsiste deux manuscrits, l'un de la main de M., à Torre Pellice, Società di Studi Valdesi, ms. 2 ; l'autre d'une main non identifiée, à Cracovie, Biblioteka Jagiellonska, Ms. Gali., f° 162b). – «Mémoire touchant la maison Minutoli», dans: P. Bayle. Supplément au Dictionnaire historique et critique, Genève, 1722, p. 272-276 (réimpr. ensuite dans les éd. du Dictionnaire même). – Epinicium super Cenava scalis admotis incassum tentata (trad. latine d'une chanson sur la fameuse «Escalade» de Genève), pubi, par E.A. Betant, dans La Démocratie suisse, 5 déc. 1865.

C) Correspondance: à part quelques lettres isolées, seule la correspondance échangée avec P. Bayle s'est conservée: cf. E. Labrousse, p. 381-383 et passim.

D) Ecrits inédits dont le ms. autographe est connu: Vers en l'honneur de Louis I Tronchin, nouveau recteur de l'Académie de Genève, 1663, B.P.U., ms. Tronchin 60, f° 167. – «In obitum [...] Stephani Clerici», 1676, B.U. Amsterdam, Remonstrantsche Kerk, ms. As 2. – « Genevensia ou Mémoires touchant Genève » (env. 1685), Genève, Société d'histoire et d'archéologie, ms. 213. – «Catalogue des livres d'histoire, de chronologie, de géographie, de politique, de fortification et de litérature de la Bibliothèque de Genève», «Bibliotheca Genevensis, Codices manuscripti», 1697: B.P.U., Archives B 4, f° 79-112,115-120. – Projet d'inscription pour célébrer le début du nouveau siècle, 1700: Genève, A.E.G., P.H. 4023.

E) Ouvrages non achevés ou disparus: Description de Genève destinée au Theatrum civitatum de J. Blaeu, 1671 (voir A.E.G., Registres du Conseil, vol. 171, f° 63 v°-64, 66). trad. française de Léon de Modène, Historia degli riti hebraici, env. 1675 (voir lettre de Bayle à M., 17 mars 1675). – Vers à la mémoire du syndic Marc Roset, avril 1677 (Bayle à M., 29 août 1677). – Plusieurs discours composés et prononcés à l'occasion de la cérémonie des « Promotions » du Collège et de l'Académie de Genève, notamment: Sur le mois de mai, 1677 (voir même lettre); Sur une inscription romaine trouvée dans le lit du Rhône à Genève, 1678 (Bayle à M., 15 déc. 1678: Nouvelles de la République des Lettres, 1685, p. 37); Sur les cloches, 1680 (Bayle à M., 1er janv. 1681); Sur les changements de nom, 1684 (M. à Bayle, 13 juin 1684) ; Sur les oracles et les disputes des gens de lettres, 1686 (M. à Bayle, 28 mai 1686); Sur une petite statue en bronze récemment découverte à Genève, 1690 (M. à Bayle, 5 sept. 1690). – Une «Géographie séculière», 1683 (Bayle à M., 15 juil. 1683). – Une trad. française de G.P. Valeriano, Contarenus, seu de infelicitate literatorum, 1692 (Bayle à M., 6 oct 1692). – Des «Disputes de morales», s.d. (voir Sene­bier, t. II, p. 266).

8. Bibliographie

Moreri, t. VII, p. 566-567. – (A.E.G.) Archives d'Etat de Genève. – Bayle P., Lettres, publiées sur les originaux avec des remarques par [Pierre] Des Maizeaux, Amsterdam, 1729. – Senebier J., Histoire littéraire de Genève, Genève, 1786, II, p. 265-266. – Galiffe J.A., Notices généalogiques sur les familles genevoises, Genève, 1836, t. III, p. 329-331. – Bordier H.L., «Les Incendies à Genève», dans Etrennes religieuses, 16e année, 1865, p. 259-285. – Gigas E. (éd.), Lettres inédites de divers savants, 1.1, Choix de la correspondance inédite de Pierre Bayle, 1670-1706, Copenhague, 1890. – Livre synodal contenant les articles résolus dans les synodes des Eglises wallonnes des Pays-Bas, t. I, 1563-1685, La Haye, 1896. – Borgeaud C, Histoire de l'Université de Genève, 1.1, 1559­1798, Genève, 1900, p. 403, 481-492, etc. – Watts G.B., «Vincent Minutoli's Dépêches du Parnasse», P.M.L.A., t. XLI, 1926, p. 935-941. – Spreti V., Enciclopedia storico-nobiliare italiana, Milano, 1931, t. IV, p. 604-605. – Labrousse E., Inventaire critique de la correspondance de Pierre Bayle, Paris, 1961. – Pons T., «L'autore della Histoire de la glorieuse rentrée», Bollettino della Società di Studi Valdesi, n° 124, déc. 1968, p. 56-82. – Candaux J.D., «Vincent Minutoli et les Vallées vaudoises», ibid., n° 125, juin 1969, p. 67-70. – Dizionario critico della letteratura francese, éd. F. Simone, Torino, 1972, t. II, p. 803-804. – Le Livre du Recteur de l'Académie de Genève (1559-1878), éd. S. Stelling-Michaud, t. IV, Genève, 1975, p. 552. – Kiefner T., Henri Arnaud d'Embrun, pasteur et colonel auprès des Vaudois, une biographie, Gap, 1989, p. 61-79: «La genèse du livre sur La Glorieuse Rentrée». – Campi E., «Vincente Minutoli e l'Histoire du retour», dans Dall'Europa alle Valli Valdesi: atti del XXIX Convegno storico internazionale «Il Glorioso rimpattrio (1689-1989)», Torre Pellice, 1989, éd. A. de Lange, Torino, 1990, P- 363-378.