VITET

Auteurs

Numéro

806

Prénom

Louis

Naissance

1736

Décès

1809

Louis Vitet est né à Lyon en 1736 et mort à Paris le 25 mai 1809.

2. Formation

Issu d'une famille de médecins, il fit d'abord des études classiques, au terme desquels il souhaita entrer en religion. Son père l'aurait déterminé à suivre préalablement des études de médecine à la faculté de Montpellier. Il y reçut les leçons de Fizes, Sauvage et Lamure ; il termina ses études à Paris.

3. Carrière

Ayant commencé à exercer la médecine, il aurait causé la mort d'un malade, ce qui l'amena à compléter sa formation, puis à s'orienter vers l'enseignement. Il donna à Lyon pendant dix ans des démonstrations publiques d'anatomie et de chimie. Il obtint la création d'un laboratoire de chimie, d'un cabinet d'histoire naturelle et d'un amphithéâtre, mais la population, alarmée par les cours de dissection, obtint son renvoi ; l'archevêque de Lyon donna ses salles de travail aux Oratoriens. Il établit sa réputation en février 1768 par un mémoire sur les noyés, à la suite d'un procès contre les frères Perra, accusés d'avoir étranglé et jeté à l'eau la fille Lerouge. L'abbé Rozier l'encouragea à travailler à l'école vétérinaire de Lyon. Il publia en 1771 à Lyon une Médecine vétérinaire, puis en 1778 une Pharmacopée lyonnaise, qui le fit connaître dans toute l'Europe. Flesselles, intendant de Lyon, lui confia la création d'une école de sages femmes.

En 1789, il fut nommé administrateur du district, puis maire de Lyon ; il fut élu député de Lyon à la Convention en septembre 1792. Envoyé en mission avec Boissy d'Anglas et Alquier pour calmer les troubles de Lyon, puis à Nîmes et à Montpellier avec Legendre, il ne put réussir à ramener l'ordre. Lors du procès des Bourbon, il vota la détention et le bannissement du roi. Sous la Terreur, il se retira à Lyon pour raison de santé, mais accusé d'avoir pris part à l'insurrection lyonnaise, il fut décrété d'accusation et se retira en Suisse après la prise de Lyon par l'armée révolutionnaire. Après la chute de Robespierre, il revint à la Convention et s'opposa à la réaction thermidorienne. Il fut élu au conseil des Cinq Cents, où il dénonça, les 28 et 30 juillet 1796, les excès de la réaction à Lyon. Il siégea jusqu'au 20 mai 1798, puis fut aussitôt élu pour un second mandat. Lors du coup d'Etat du 18 Brumaire, il se déclara contre Bonaparte et résigna ses fonctions. En août 1807, il devint président de l'académie de Lyon. Il retourna ensuite à Paris, où il vécut dans une demie retraite.

6. Activités journalistiques

Il a publié chez Aimé Delaroche vers 1779 des Observations sur les maladies régnantes à Lyon dont un numéro avait été relié, à la B.M. de Lyon, avec sa Pharmacopée lyonnaise, mais n'a pas été retrouvé (D.P.1 1093). D'après Dezeimeris (Dictionnaire historique de la médecine), ce journal aurait paru de 1768à 1784 ; mais les preuves manquent.

V. semble avoir collaboré également, de 1780 à 1784, au Journal de médecine de Vandermonde (B.Un.).

7. Publications diverses

Outre la Médecine vétérinaire (Lyon, 1771) et la Pharmacopée lyonnaise (Lyon, 1778), V. a publié La Médecine expectante (Paris, 1803), La Médecine du peuple (Lyon, 1804, 13 vol.) et un Traité sur les sangsues (1809).

8. Bibliographie

B. Un. (notice de Fournier, d'après la Notice historique sur L. Vitet de Pariset, 1809).

9. Additif

Activités journalistiques: Louis Vitet eut le premier, avec son collègue Petitin, l’idée d’établir un état descriptif des maladies en cours à un moment donné, en corrélation avec les saisons. Ses Observations sur les maladies régnantes à Lyon ont paru de 1768 à 1784, et ont été fréquemment citées, notamment dans les Observations sur la physique de Rozier. Outre ce périodique, Vitet a composé de nombreux ouvrages, notamment une Pharmacopée de Lyon (1778), Matière médicale (1803) et un Traité de la sangsue médicale (1809). (J.S.)

VIGUIER

Auteurs

Numéro

804

Naissance

?

Décès

?

Imprimeur et libraire à Besançon ; on perd sa trace après 1775. Un seul Viguier est nommé dans Le Commissionnaire, en qualité d'adjudicataire pour un marché important (D.P.1 25).

3. Carrière

Le 18 décembre 1765, il est autorisé par arrêt du Parlement de Besançon, à publier une gazette, sous réserve de soumettre chaque feuille au procureur-général (Vogne, t. I, p. 10). En 1771, il tente vainement de fonder un cabinet pour la lecture des journaux parisiens et étrangers ; l'autorisation lui est refusée (ibid., p. 27).

6. Activités journalistiques

6. Le Commissionnaire, affiches et annonces de la Franche-Comté : muni du privilège du 18 décembre 1765 au nom de V., le journal paraît du 15 janvier 1766 au 1er mai 1775à Besançon, in-4° (Vogne, t. II, p. 66 et suiv., cat. n° 20 ; D.P.1 25). D'abord réservé aux annonces, il s'ouvre, dès 1767, aux nouvelles économiques, à l'agriculture aux activités académiques, aux nouvelles étrangères, avec de nombreux emprunts à la Gazette de France. A dater du 10 novembre 1767, le titre est abrégé en : Affiches et Annonces de la Franche-Comté, «feuille hebdomadaire», puis à partir du 2 avril 1777 en : Affiches et Annonces de la Franche-Comté. Le journal est suspendu, sur ordre du Parlement, le 1er mai 1775 ; le privilège est renouvelé en 1778 mais au nom de Dard de Bosco (Vogne, t. II, p. 68).

8. Bibliographie

Gazier A., La Presse bisontine sous l'Ancien Régime, Besançon, N.S.E.D., 1925. – Vogne M., La Presse périodique en Franche-Comté des origines à 1870, thèse dact., Paris, 1972, t. I et II.

VEROU

Auteurs

Numéro

801

Prénom

(ou VERON)

Naissance

?

Décès

?

4. Situation de fortune

D'après l'auteur de la notice parue dans la Quintessence des nouvelles le 4 octobre 1723, Verou était «assez bon Horloger, & honnête homme».

6. Activités journalistiques

Deuxième auteur de la Quintessence, V. dut assumer cette fonction après la mort du premier auteur Jean Maximilien Lucas (décédé en 1697). Dans une lettre à l'abbé Dubos du 2 mai 1697, Pierre Bayle annonce la mort de Lucas et précise que celui qui a pris sa place est « [u]n horloger de profession » (R.H.L.F.). Cependant, ni son entrée en fonction ni son départ ne sont documentés.

8. Bibliographie

8. La Quintessence des nouvelles, n° 80 (4 oct. 1723). – Paul-Denis F., «Lettres inédites de Pierre Bayle», dans R.H.L.F.,

t. XIX, 1921, p. 929.

VAN SWOLL

Auteurs

Numéro

795

Prénom

Cornelis

Naissance

1620

Décès

1687

Cornelis Janz Van Swoll a été baptisé le 13 octobre 1620 dans la Nieuwe Kerk d'Amsterdam ; il était le fils de Jan Gerritsz Van Swoll et de Giertje Cornelis. Il se marie en 1644 avec Lysbeth Jans Brouwer (publication des bans le 26 août). Il est enterré le 29 mars 1687 dans la Nieuwezijds Kapel.

3. Carrière

Il a passé sa vie à Amsterdam, habitant successivement près la Nieuwe Kerk (1644, 1646, 1664), au «Mercure» sur le dam (1667, 1674), près l'hôtel de ville (1680) au Nieuwezijds Voorburgwal (1681). Il devient membre de la corporation comme marchand-libraire le 10 juillet 1644.

6. Activités journalistiques

V. est, avec Smient, le principal éditeur des gazettes françaises d'Amsterdam. Smient avait obtenu un privilège d'impression pour la gazette du lundi et du samedi (10 févr. 1655) ; le 21 décembre 1662, V. obtient le privilège de la gazette française du jeudi. En 1666, les deux éditeurs semblent avoir conclu un accord : Smient édite la gazette du lundi et V. celle du jeudi ; mais en 1673, Smient accuse V. de faire paraître une gazette le lundi. Le 15 mars 1673, ils conviennent que V. restera le seul éditeur de gazettes françaises, moyennant un versement annuel de 200 florins à Smient. Le 13 septembre 1679, le comte d'Avaux, ambassadeur de France en Hollande, se plaignit de voir publier dans la Gazette d'Amsterdam des extraits de pamphlets interdits en France ; les Etats de Hollande interdirent le journal, dont le dernier numéro parut le 26 septembre 1679. La B.R. de Stockholm possède des numéros de 1683à 1688 ; la gazette semble effectivement avoir paru dès février 1683 malgré l'interdiction et les amendes. En août 1688 encore, V. doit comparaître avec Chavigny de La Bretonnière (voir ce nom). Il poursuit néanmoins son travail.

En juillet 1685, les Etats de Hollande interdisent toute publication de gazettes françaises ; l'imprimerie de V. est condamnée à une amende de 100 ducatons ; en février 1686, les auteurs sont à leur tour passibles de poursuites. V. défie les interdictions. Finalement, le 11 février 1687, il est condamné à trois ans d'exil et à une amende de 630 florins.

8. Bibliographie

Tous les renseignements donnés ci-dessus sont extraits de : Van Eeghen I.H., De Amsterdamse boekhandel (1680-1725), Amsterdam, 1960-1967, t. IV, p. 140-142.

VAN HILTEN

Auteurs

Numéro

794

Prénom

Caspar

Naissance

?

Décès

1622 ?

On ne connaît ni sa date de naissance ni la date de sa mort, mais il dut mourir entre juin 1622 et mars 1623 car le dernier numéro du Courante uyt italien à être publié sous son nom date du 4 juin 1622, le suivant (13 mars 1623) étant publié par son fils Jan. Quand celui-ci se marie, le 25 octobre 1625, Caspar van Hilten est donné comme décédé sur le registre de mariage (Kleerkooper, p. 258).

2. Formation

V. devient membre de la corporation des libraires d'Amsterdam le 7 juillet 1621 ; dans le livre de la corporation, il est le seul qui ait été inscrit comme gazetier (ibid.).

6. Activités journalistiques

V. est mentionné pour la première fois comme éditeur de la gazette hollandaise Courante uyt italien, Duytslandt, etc. dans le numéro du 28 août 1620 ; le numéro précédent (21 août) ne porte pas son nom. La gazette est imprimée par Jorris Vesselaer (Dahl, Dutch corantos), qui en donnait au moins un numéro en 1619 (25 nov.). Le Courante uyt italien fut traduit en français dès 1620 sous le titre : Courant d'Italie et d'Almaigne etc. Les plus anciens numéros connus se trouvent à la B.R. de Stockholm (sept. 1620, févr. et sept. 1621). La version française semble avoir été publiée un jour après la version hollandaise ; les contenus sont à peu près identiques. Le Courant d'Italie est la première gazette française connue ; F. Dahl écrivait en 1950 : «Actuellement, grâce aux exemplaires conservés et connus de moi, la situation se présente ainsi : Caspar Van Hilten d'Amsterdam doit être considéré comme le premier éditeur du premier journal politique en français et il convient d'honorer comme éditeurs du premier journal politique paru en France non pas Théophraste Renaudot, mais les deux libraires parisiens Louys Vendosme et Jean Martin» (Les Débuts de la presse française, p. 38).

8. Bibliographie

Kleerkooper M. et Van Stockum W.P., De Boekhandel te Amsterdam voornamelijk in de 17e eeuw, La Haye, 1914-1916. – Dahl F., Dutch corantos, 1618-1650, a bibliography illustrated with 334 facsimile reproductions of corantos printed 1618-1625, an introductory essay on 17th century stop press news, La Haye, 1946. – Id., «Amsterdam earliest newspaper center of Western Europe», Het Boek, t. XXV. 1938-1939. – Dahl F., Petitbon F. et Boulet M., Les Débuts de la presse française, nouveaux aperçus, Goteborg, Paris, 1951.

9. Additif

Activités journalistiques: Depuis les découvertes de Folke Dahl, de nombreuses gazettes européennes, parues entre 1600 et 1620, ont été identifiées. Une longue note de Gilles Feyel dans L’Annonce et la nouvelle (p. 139) résume l’état de la question en 2000. Jean ou Johann Carolus, imprimeur à Strasbourg, demande en décembre 1605 un privilège pour ses Ordinarii Avisen, dont une dizaine de numéros avaient déjà paru. Les Ordinarii Avisen, nouvelles ordinaires de Strasbourg, seraient donc « la première née des gazettes européennes ». D’autres gazettes apparaissaient peu après à Wolfenbüttel (1609), Bâle (1610), Francfort (1615), Berlin (1617), Hambourg (1618), etc.

Voir au nom de « Carolus, Johann ». (J.S.)

SACRELAIRE

Auteurs

Numéro

724

Prénom

Isaac

Naissance

1680?

Décès

?

Isaac Sacrelaire serait né, selon Haag, vers 1680 à Sedan. Un pasteur du nom de Jean Sacrelaire, originaire de Sedan, avait obtenu sa licence de théologie à Genève le 4 mai 1640 {Le Livre du Recteur de l'académie de Genève, éd. S. Stelling-Michaud, Genève, Droz, 1959,1.1, p. 189).

3. Carrière

Réfugié en Hollande lors de la Révocation, S. étudie la médecine (Haag). Il est introduit par 's Gravesande, son beau-frère, dans la société du Journal littéraire, se lie avec Saint-Hyacinthe (lettre de Saint-Hyacinthe à Le Vier, B.U. Leyde, March. 2), Allamand et Joncourt.

6. Activités journalistiques

Il fait partie de la seconde équipe de rédaction du Journal littéraire de La Haye, fondé en 1713, interrompu en 1722 et repris en 1729 : «En 1729, il recommença et ceux qui y travaillèrent furent MM. 's Gravesande, Marchand, De Superville, De Joncourt, Sacrelaire, Pèlerin, Catuffe et De Naes, tous domiciliés en Hollande » (P. Marchand, Dictionnaire historique, La Haye, 1758-1759, art. «'s Gravesande», t. II, p. 216, n. h).

7. Publications diverses

Avec Allamand et Joncourt, il a traduit le Livre de Job (Leyde, 1748) et les Proverbes de Salomon, du latin de Schultens (Leyde, 1762).

8. Bibliographie

Haag.

9. Additif

État-civil: SACRELAIRE, Jacques  (1698-1760)

Jacques Sacrelaire (et non pas Isaac Sacrelaire comme l’a écrit Haag), fils de Jacques Sacrelaire, marchand (né à Sedan en 1651 et mort vers 1724), et de sa deuxième femme Jeanne Hamal (morte à La Haye en 1747, âgée de 86 ans), est né à une date inconnue à Sedan dans une famille de marchands et d’industriels, où il y avait aussi un avocat et des pasteurs. Du premier mariage de son père avec Judith Conart (1663-1682), il a une sœur: Elisabeth, baptisée à Sedan le 9 décembre 1679, membre de l’église wallonne à Amsterdam le 28 octobre 1694, et morte à La Haye le 26 juin 1730. Du deuxième mariage sont nés, vers 1686, à Sedan,  Paul et Anne. Le 2 août 1702 Anne  devient membre de l’église wallonne d’Amsterdam et elle y est naturalisée le 20 janvier 1711. Le 15 octobre 1720 elle se marie à La Haye avec Willem Jacob ’s-Gravesande (1668-1742). Elle est morte à La Haye le 25 octobre 1762, âgée de 76 ans. Sa mère et sa tante Susanne, mère de Henri Alexandre, sont reçues membre de l’église wallonne de La Haye le 18 août 1727. S. est mort à La Haye en décembre 1760, âgé de 63 ans (60 florins, le tarif le plus élevé, d’impôt payé pour l’enterrement, le 9 décembre). Il ne s’est jamais marié. Sa bibliothèque et les instruments de son laboratoire furent vendus par Benjamin Gibert les 1-4 juin 1761.

Formation: On ne sait pas quand S. est arrivé en Hollande, mais son oncle Paul (né en 1652) et sa famille s’établissent à Amsterdam après la révocation de l’Edit de Nantes (sa fille Marthe y est baptisée le 6 juillet 1687), et cette famille y est naturalisée le 10 avril 1710, “en conséquence de l’édit des États de Hollande et de West-Frise du 18 juillet 1709”. 

Le 4 octobre 1713 “Jacobus Sacrelaire, Sedanensis”, s’inscrit comme étudiant en philosophie à Leiden. Pour pouvoir profiter d’une exonération d’impôts sur le vin et la bière, il se fait enregistrer comme étant âgé de 20 ans. Il reste à l’université jusqu’en 1715, devient membre de l’église wallonne de La Haye le 25 juin 1718 et s’immatricule de nouveau en philosophie le 13 février 1719. Cette fois comme Jacobus de Sacrelaire, et toujours âgé de 20 ans, ce qui correspond peut- être à la réalité. Jusqu’à la fin de ses études il habitera au Rapenburg no 12 chez Willem Jacob ’s-Gravesande (1668-1742), professeur de mathématiques et astronomie depuis 1717. Le 31 janvier 1727, il est élevé au grade de docteur avec une thèse en médecine intitulée De communibus corporis humani tegumentis (Leiden, BU, 283 A 3:45). Il s’établit comme médecin à La Haye, mais à cause de sa santé précaire il ne pratiqua jamais. Il est en relation intime avec Robert Trevor (1706-1780), l’envoyé britannique, et avec le comte Willem Bentinck (1704-1774), un des politiciens les plus influents de la province de Hollande, qui reconnaît son intelligence et son honnêteté (Van Strien, 30).

En 1735 il achète une grande maison au prestigieux Lange Voorhout (à présent le numéro 56), où il vit avec sa mère, sa tante Susanne, sa cousine Jeanne Alexandre et, après la mort de Willem Jacob ’s-Gravesande (28 février 1742), avec sa sœur Anne (Wijsenbeek-Olthuis, 269). Le 7 avril 1742 il remet une collection d’ ′instruments mathématiques’ de son beau-frère à Pieter van Musschenbroek (1692-1761), professeur de mathématiques (Molhuysen, V, 236). Le 2 novembre 1742, S. est parmi les neuf candidats pour la chaire de chimie à Leiden (Molhuysen, V, 28*).

Activités journalistiques: Comme son beau-frère ’s-Gravesande, J.S. fut au nombre des rédacteurs du Journal littéraire après la relance de ce journal en 1729 ; son cousin Henri Alexandre avait été secrétaire de la rédaction. Les trois noms paraissent d’ailleurs dans une lettre du 15 juillet 1716 écrite à Marchand par son ami Gaspard Fritsch: « Dans une heure les ’s Gravesande, les Alexandres, les Sacrelaires [...] viendront boire le thé chez moi ». Le 7 octobre 1716 il écrit avoir rencontré Alexandre et Sacrelaire à la foire aux livres de Leipzig. La même année, Thémiseul de Saint-Hyacinthe informe Charles Le Vier, libraire à La Haye, au sujet de ses Mémoires littéraires : il peut s’attendre à recevoir de Sacrelaire quelques feuilles de son livre. Sacrelaire est aussi mentionné dans plusieurs lettres à Marchand de Jean Catuffe, libraire à Amsterdam, et de Daniel de Superville, pasteur wallon à Rotterdam, qui faisaient aussi partie de l’équipe du Journal littéraire. Le 27 novembre 1729, ce dernier écrit qu’il a envoyé deux extraits à Sacrelaire, et le 17 février 1733 il dit à propos de La Vie de Mahomet par Jean Gagnier: « Notre ami Sacrelaire m’avait promis d’en faire un extrait. Faites l’en souvenir, je vous en prie ».

Publications diverses: Parmi les autres travaux littéraires de Sacrelaire il faut mentionner les traductions en français de deux livres d’Albert Schultens (1686-1750), professeur de langues orientales à Leiden. Traduction faite en coopération avec Jean Nicolas Sébastien Allamand (1715-1787), qui commença sa carrière en Hollande en 1736 comme précepteur des fils de ’s-Gravesande, et d’Elie de Joncourt (1697-1765), camarade d’études de Sacrelaire et comme lui fasciné par les sciences exactes enseignées par ’s-Gravesande.

Le Livre de Job, trad. du latin de M. Schultens par E. de Joncourt, J. Sacrelaire et J. Allamand, Leide, Jean Luzac, 1748.

Les Proverbes de Salomon, trad. du latin de M. Alb. Schultens par les auteurs de la traduction de Job, Leide, Jean Luzac, 1752.

 DP1, n°724. - Bibliothèque universitaire de Leiden, Archives ASF, 13 (Album d’inscriptions, 1697-1727), 84-99 (recensions annuelles d’étudiants avec leurs adresses, 1714-1728), fichier wallon (collection de données provenant des églises wallonnes 17e au 19e siècles).- Archives municipales de La Haye (baptêmes, mariages, déces, personele quotisatie 1742, archives notariales et Bericht wegens de gesteltenisse der hooge vergaderingen en collegiën in 's-Gravenhage (répertoires annuels des noms de fonctionnaires locaux, 1704-1761).- Album Studiosorum Academiae Lugduni-Batavae 1575-1875, ’s-Gravenhage, Martinus Nijhoff, 1875.- Book Sales Catalogues of the Dutch Republic, 1599-1800, no 2695, microfiches 4230-4231.

Bibliographie: Maass, M.J.L, Het Journal litteraire de La Haye (1713-1723): de uitwendige geschiedenis van een geleerdentijdschrift, Deventer, De Bruijn, 2001. - Molhuysen, P.C. (ed.), Bronnen tot de Geschiedenis der Leid­sche Universiteit, V, ’s-Gravenhage, Martinus Nijhoff, 1921.- Strien, Kees van, Voltaire in Holland, 1736-1745, Louvain, Peeters, 2011 (La république des lettres, 44).- Wijsenbeek-Olthuis, T., Het Lange Voorhout, monumenten, mensen en macht, Zwolle, Waanders, 1998. (Kees van STRIEN).

ROGER

Auteurs

Numéro

700

Prénom

André

Naissance

1721

Décès

1759

André Salomon Roger est né à Nyons le 3 février 1721 ; il est mort à La Haye le 18 octobre 1759 (Haag).

3. Carrière

Il a séjourné à Paris en 1745 et en 1750 ; en 1748, il semble qu'il soit secrétaire du comte de Bernstorff, ministre d'Etat du Danemark. Il demeure à Copenhague de 1752 à 1759 (correspondance de Roger et Bonnet, B.P.U., fonds Bonnet 24, ms. suppl. 738, f° 296).

5. Opinions

Protestant.

6. Activités journalistiques

6. Mercure danois, Copenhague, 19 vol., 1753-1759 (D.P.1 916) : R. en est le principal rédacteur de 1753 à 1755 ; Mallet écrit à Vernes le 17 avril 1753:« Roger y a beaucoup de part et c'est le ministre d'Etat chez qui il est qui dirige et protège toute l'affaire» (B.P.U., ms.fr. 296, f° 91). En 1755, Charles Bonnet écrit à Roger : «Nous ne voyons plus du Mercure danois. Est-il mort, ou vit-il encore par vous?» (ibid., ms. suppl. 738, f° 520). Charles Chais écrit à R. 13 lettres de 1752 à 1757 ; en 1753 et 1754, il commente les numéros du M.D. qui lui parviennent (lettres, 29 août 1753, 13 nov. 1753, 16 avril 1754, 11 août 1754) : il ne lui semble pas que le M.D. puisse avoir de succès à La Haye, car les nouvelles littéraires qu'il fournit sont vieilles (B.P.U., ms. suppl. 738, coll. Urbain Roger).

8. Bibliographie

Haag.

REYDELLET

Auteurs

Numéro

683

Prénom

Jean Baptiste

Naissance

?

Décès

1754

Jean Baptiste Reydellet ou Redelet, concierge et receveur de l'Académie royale des beaux-arts depuis au moins 1737, meurt en 1754 (Zmijewska, p. 6).

4. Situation de fortune

Les catalogues des salons valent 12 sous, au bénéfice de l'Académie qui en détient le privilège depuis 1714 ; l'Académie cède deux sous par exemplaire au rédacteur. En 1755, le catalogue était tiré à 8000 exemplaires (ibid., p. 8). R. mourra insolvable.

6. Activités journalistiques

R. publie pour la première fois en septembre 1737 une Explication des tableaux qui sont exposés au Louvre ; il supplée en cette occasion Lépicié, secrétaire de l'Académie. L'éditeur est J.J.E. Collombat, imprimeur du roi et de l'Académie. Le salon, qui n'avait eu lieu qu'à de rares intervalles depuis sa création en 1673, devient annuel à partir de 1737 (bisannuel à partir de 1748). R. publie régulièrement son catalogue de 1737 à 1753 ; le catalogue est d'abord topographique et suit l'ordre de disposition des tableaux ; en 1738, une numérotation facilitera l'utilisation.

8. Bibliographie

Zmijewska, H., «La critique des salons en France avant Diderot», Gazette des beaux-arts, juil.-août 1970, p. 5-8.

PIGANIOL DE LA FORCE

Auteurs

Numéro

641

Prénom

Jean Aymar

Naissance

1673

Décès

1753

Jean Aymar Piganiol de La Force est né en 1673 dans une famille noble d'Auvergne ; il est mort en janvier 1753à Cormenon en Loir-et-Cher (Chaumeil ; B.Un. ; Nouel).

2. Formation

Après avoir fait de bonnes études à Paris, il devient sous-gouverneur des pages du comte de Toulouse (F.L.). Il se consacre à l'enseignement de la géographie et visite plusieurs provinces mal connues (cf. Le Nouveau Voyage de France «avec un itinéraire et des cartes faites exprès», Paris, Le Gras, 1724). Sa fortune personnelle lui permet de mener une carrière de savant et de courtisan.

6. Activités journalistiques

6. Le Nouveau Mercure «dédié à Son Altesse Sérénissime Monseigneur le Prince de Dombes», Trévoux, 1708-1711 (D.P.1 986). Ce journal, conçu en opposition au Mercure galant, est rédigé par l'abbé Nadal (voir ce nom) et P. ; il paraît de janvier 1708 à mars 1709, et de janvier à mai 1711 (D.O.A. ; F.L.). P. a publié des lettres sur l'Histoire de la maison de France du P. Anselme dans le Journal des savants de 1741 et dans les Mémoires de Trévoux de novembre 1742 ; une lettre sur Robert de Sorbon dans le Mercure de juillet 1748, et une «lettre écrite le 28 janvier 1733 à M. Delaroque» sur la chasuble de saint Regnobert, dans le Mercure de février 1753.

7. Publications diverses

P. est surtout connu comme géographe. Voir la liste de ses œuvres dans F.L., B.Un. et Cior 18, n° 50079-50092 ; voir également le Cat.B.N.

8. Bibliographie

8. F.L. 1769 ; B.Un. ; Cior 18. – Chaumeil, Biographie des personnages remarquables de la Haute-Auvergne, Saint-Flour, 1867. – Nouel E., «Piganiol de La Force, complément de bibliographie », Bulletin de la Société du Vendômois, t. XXXVIII, 1899, p. 176-194.

PANCKOUCKE

Auteurs

Numéro

615

Prénom

André

Naissance

1703

Décès

1753

André Joseph Panckoucke est né à Lille le 31 janvier 1703 (A.M. Lille, reg. par. de Saint-Maurice). Il s'est marié à Lille le 12 février 1730 avec Marguerite Gandouin, fille d'un «savant libraire de la capitale» (Lettre de M. Panckoucke à Messieurs le Président et électeurs de 1791, p. 27). Descendant d'une dynastie d'imprimeurs établis à la fin du XVIIe siècle à Lille (Trénard), il eut plusieurs fils qui s'illustrèrent dans l'édition (voir la généalogie donnée par P.

3. Carrière

Etabli comme libraire à Lille, il publie de nombreux ouvrages et compose lui-même, de 1739 à 1753, «20 volumes» (Lettre de M. Panckoucke, p. 27) : des calendriers, des recueils de proverbes, des bibliothèques, des ouvrages moraux et pédagogiques. A sa mort, il est établi place de Rihour ; dans le Catalogue des livres délaissés par le trépas d'André-Joseph Panckoucke (Lille, P. Brovellis, 1753) figurent 1743 titres, représentant tous les domaines : sciences, lettres, religion, périodiques.

5. Opinions

Charles Joseph P. écrit en 1791 : «Mon père, mort janséniste, n'eût jamais été enterré sans les ordres de l'évêque de Tournai (voyez les Gazettes de Leyden de 1753, juin ou juillet). C'était un homme aimable, instruit, éclairé, véritable épicurien, connu de plusieurs Gens de Lettres de la Capitale» (Lettre de M. Panckoucke, p. 25, n.). P. fut en relation avec Voltaire dont il édita le Poème de Fontenoy (voir G.B. Watts : «Voltaire and Charles Joseph Panckoucke», dans Kentucky foreign languages quarterly, t. I-II, 1954-1955) ; il en fit aussi une parodie.

6. Activités journalistiques

L'Abeille flamande, «A. J. Panckoucke, libraire. Place Rihour, ouvrage périodique, 1746» : dix «nombres» de 24 p. in-12 ont été publiés par P. en 1746 ; le journal est consacré à l'histoire de la Flandre, aux sciences, aux techniques et, dans une moindre part, à la littérature (voir Trénard, H.G.P., t. I, p. 377-378).

7. Publications diverses

voir Cior 18, n° 48932-48945.

8. Bibliographie

H.G.P. ; Vapereau, Cior 18. – Panckoucke C.J., Lettre de M. Panckoucke à Messieurs le Président et les électeurs de 1791, B.N. 8° Lb 39.5332. – Chon F., Note historique sur la famille Panckoucke à Lille et à Paris, Lille, L. Danel, 1886. – Id., Mémoires de la Société de Lille, t. XV, 1888, p. 295-338. – Trénard L., «La presse périodique en France au XVIIIe siècle», D.H.S., n° 1, 1959, p. 96-98.

9. Additif

Carrière : Voir la notice prosopographique de Panckoucke dans Lumières du Nord, par Frédéric Barbier, avec la collaboration de Sabine Juratic et Michel Vangheluwe, Droz, 2002, p. 404-405. Il y est fait mention du détail des livres disponibles dans sa librairie, fourni par le Catalogue des livres délaissés par le trépas d’André Joseph Panckoucke, libraire, place du Rihour à Lille, en vue d’une vente effectuée à la Bourse dans cette ville le 5 novembre 1753 : à sa mort, A.P. possédait 3944 volumes, 625 cartes géographiques, 113 estampes et 12 périodiques (J.S.).

Bibliographie : Barbier F., Lumières du Nord. Imprimeurs et "gens du livre" dans le Nord de la France au XVIIIe siècle (1701-1789), Droz, 2002 (J.S.).